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Citations de Leslie Larson (20)


J’ai expliqué qu’on m’avait pris mon chez-moi et ma chienne, et qu’on m’avait collée ici pour ne plus s’embêter avec moi. J’ai embrayé sur cette institution qui ne vaut pas beaucoup mieux qu’une prison, sauf que, pour aller en taule, il faut violer la loi, alors qu’ici, le seul crime qu’on ait pu commettre, c’est d’avoir vécu trop longtemps, de tomber et de se casser une jambe ou d’oublier une casserole de soupe sur le feu.
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Je lui ai expliqué qu'on m'avait pris mon chez-moi et ma chienne, et qu'on m'avait collée ici pour ne plus s'embêter avec moi. J'ai embrayé sur cette institution qui ne vaut pas mieux qu'une prison, sauf que,pour aller en taule, il faut avoir violer la loi, alors qu'ici, le seul crime qu'on ait pu commettre, c'est d'avoir vécu trop longtemps, de tomber et de se casser une jambe ou d'oublier une casserole de soupe sur le feu.
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"Vous avez déjà remarqué ces réclames dans les magazines ? Avant, après ? On vous montre les photos d'une grosse dondon en short avec des cuisses bien grasses, un ventre proéminent et des nichons qui pendent jusqu'aux genoux ? A en juger par ses cheveux, on a l'impression qu'un cyclone est passé par là, et elle a une mine aussi avenante que si son chat venait de se faire écraser. A côté, on voit une petite chose en pantalon moulant, avec un cul pas plus gros qu'une boule de glace, des nénés qui remontent sous son menton et un ventre plus plat qu'une planche à repasser. Celle-là, on ne pourrait pas lui pincer un centimètre de peau. Coiffure et maquillage sont parfaits, et elle sourit d'une oreille à l'autre. Qui ne le ferait pas d'ailleurs, avec cette silhouette ? Impossible de croire que les deux photos représentent la même personne. Eh bien voilà, c'est mon cas."

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Beaucoup de gens pensent que les vieux sont une bande de zombis desséchés qui n'éprouvent plus aucun sentiment. Bon, eh ben, moi, je peux vous dire que la soif d'amour ne disparaît jamais. Et même qu'elle devient encore plus forte. Nous avons vu beaucoup de choses, traversé des épreuves, et nous nous raccrochons à l'essentiel. Manger, dormir, aimer. Nous n'avons plus de temps à perdre. Nous avons besoin de plus d'amour, d'amour véritable, parce que nous avons moins de distractions qui nous empêchent de réfléchir à ce qui nous manque.
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Beaucoup de gens pensent que les vieux sont une bande de zombis desséchés qui n'éprouvent plus aucun sentiment.
Bon, eh ben, moi, je peux vous dire que la soif d'amour ne disparaît jamais. Et même qu'elle devient encore plus forte. Nous avons vu beaucoup de choses, traversé des épreuves, et nous nous raccrochons à l'essentiel. Manger, dormir, aimer.
Nous n'avons plus de temps à perdre. Nous avons besoin de plus d'amour, d'amour véritable, parce que nous avons moins de distractions qui nous empêchent de réfléchir à ce qui nous manque. Pas de gosse, pas de boulot, pas de vaines occupations. Nous voulons juste que quelqu'un nous regarde et sache qui nous sommes. p.126
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Toute la bouffe a le même goût, on dirait de la boue ou du carton. Elle est servie dans des assiettes marron caca ou vert dégueulis en Melmac, ce plastique incassable. Je ne serai pas surprise qu'on fabrique des jambes artificielles avec ce truc.
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C'est ma petite-fille Emma qui m'a donné ce cahier. La couverture est en toile à sac. Dessus, il y a une fleur séchée violette et, à l'intérieur, toutes les pages sont blanches. Je suis censée trouver ça beau. Le stylo violet qui va avec colle autant aux doigts que du chewing-gum mâchouillé. «Comme ça, tu n'auras pas mal à la main, mamie», m'a dit Emma. Je me suis mise à rire. La pauvre petite, si elle savait où ma main a pu se fourrer en quatre-vingt-deux ans, et pour quoi faire ! Mais bon, je suis restée polie et, de mon ton le plus aimable, je lui ai demandé à quoi ce truc pouvait bien me servir. «A noter tes pensées. Des souvenirs, des réflexions que tu aurais envie d'écrire. Un poème, peut-être, ou une impression qui a de l'importance pour toi.»
Cette gamine m'a toujours exaspérée.
Ils se sentent tous coupables parce qu'ils m'ont mise ici, alors ils font ce qu'ils peuvent pour que je ne perde pas la boule. Pour Noël, j'ai aussi eu un puzzle (comme perte de temps, il n'y a pas mieux) et un nécessaire à broderie (j'ai toujours eu horreur de ça). Dean, mon fils, m'a même offert des albums à colorier avec trois races de chiens : un caniche, un colley et un berger allemand. Ils me croient demeurée, retombée en enfance, ou quoi ?
Alors là, ils ne me connaissent vraiment pas.
J'ai laissé tramer ces cadeaux dans la salle de détente, et ils ont été chipés en un rien de temps. Le cahier, je l'ai glissé dans le tiroir du haut de ma coiffeuse en me disant que je pourrai toujours en arracher des pages si j'ai besoin d'un bout de papier. Ce machin est aussi gros qu'une fichue bible. Je ne vois vraiment pas comment une personne saine d'esprit arriverait à le remplir. Et puis, ce matin, je me suis levée tôt, le jour commençait à peine à filtrer à travers les stores. D'habitude, avec mes pilules, je suis assommée jusqu'au petit déjeuner, à l'heure où, en déambulateur ou en fauteuil roulant, le troupeau se dirige lentement vers la salle à manger. Mais ce matin, tout était calme. Personne n'appelait de son lit, personne ne donnait de grands coups en passant la serpillière. Les téléphones ne sonnaient pas encore au poste des infirmières, les jardiniers ne déplaçaient pas les feuilles avec leur maudite souffleuse, et les camions de livraison ne stationnaient pas devant ma fenêtre, moteur en marche.


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J’ai laissé trainer ces cadeaux dans la salle de détente, et ils ont été chipés en un rien de temps. Le cahier, je l’ai glissé dans le tiroir du haut de ma coiffeuse en me disant que je pourrai toujours en arracher des pages si j’ai besoin d’un bout de papier. Ce machin est aussi gros qu’une fichue bible. Je ne vois vraiment pas comment une personne seine d’esprit arriverait à la remplir. Et puis, ce matin, je me suis levée tôt, le jour commençait à peine à filtrer à travers les stores. D’habitude, avec mes pilules, je suis assommée jusqu’au petit déjeuner, à l’heure où, en déambulateur ou en fauteuil roulant, le troupeau se dirige lentement vers la salle à manger. Mais ce matin, tout était calme. Personne n'appelait de son lit, personne ne donnait de grands coups en passant la serpillière. Les téléphones ne sonnaient pas encore au poste des infirmières, les jardiniers ne déplaçaient pas les feuilles avec leur maudite souffleuse, et les camions de livraison ne stationnaient pas devant ma fenêtre, moteur en marche.
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C'est ma petite-fille Emma qui m'a donné ce cahier. La couverture est en toile à sac. Dessus, il y a une fleur séchée violette et, à l'intérieur, toutes les pages sont blanches. Je suis censée trouver ça beau. Le stylo violet qui va avec colle autant aux doigts que du chewing-gum mâchouillé. « Comme ça, tu n'auras pas mal à la main, mamie », m'a dit Emma. Je me suis mise à rire. La pauvre petite, si elle savait où ma main a pu se fourrer en quatre-vingt-deux ans, et pour quoi faire ! Mais bon, je suis restée poli et, de mon ton le plus aimable, je lui ai demandé à quoi ce truc pouvait bien me servir. « A noter tes pensées. Des souvenirs, des réflexions que tu aurais envie d'écrire. Un poème, peut-être, ou une impression qui a de l'importance pour toi. »
Cette gamine m'a toujours exaspérée.
Ils se sentent tous coupables parce qu’ils m’ont mise ici, alors ils font ce qu’ils peuvent pour que je ne perde pas la boule. Pour Noël, j’ai aussi eu un puzzle (comme perte de temps, il n’y a pas mieux) et un nécessaire à broderie (j’ai toujours eu horreur de ça). Dean, mon fils, m’a même offert des albums à colorier avec trois races de chiens : un caniche, un colley et un berger allemand. Ils me croient demeurée, retombée en enfance, ou quoi ?
Alors là, ils ne me connaissent vraiment pas.
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J'en ai plus que marre des couleurs pastel, des élastiques à la taille et des trucs lâches en tricot.
Pourquoi, passé la soixantaine, devrait-t-on revenir aux couleurs de bébé? Rose et bleu layette, jaune pâlichon et mauve à dégueuler. Ici, on ne voit que ça : des vieilles dames qui ont l'air de pastilles de menthe ou de dragées. Ces pauvres teintes affadies sont d'un déprimant achevé.
Moi, je veux des motifs. Des fleurs. Des rayures, des triangles, des pois. Des imprimés audacieux. Et des couleurs vives. De l'écarlate, du bleu-vert, du pourpre. Du fuchsia, du rouge coquelicot, du rose pastèque, du vert chartreuse ! Mais, bien sûr, une grosse dondon est censée porter des couleurs sombres. Du noir, du bleu marine, du marron caca. Et basta. Sinon, on risquerait de la remarquer. p.147
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Ce matin, donc, je me suis redressée brusquement dans mon lit comme si quelqu'un venait de prononcer mon nom. Souvent, je ne réussis pas à me sortir du plumard. J'y reste toute la journée, je somnole, je me réveille, je me rendors. Pour me calmer les nerfs, je force un peu sur mes chères petites pilules. Parfois des pans entiers de la journée s'effacent. Ça ne me dérange pas. Mais aujourd'hui, je me suis réveillée avec les idées on ne peut plus claires. Après un passage aux toilettes, je me suis assise à ma coiffeuse et je me suis mise à écrire.
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Une octogénéraire, irrévérencieuse, obèse, accrocs aux médocs et fumant comme un pompier se voit arracher à sa maison, à ses souvenirs. Ses enfants souhaitent la placer dans une maison de retraite. Une fois installée dans cet endroit, elle décide de se ressaisir et reprendre le contrôle de sa vie. Avec un humour décapant, elle va bouleverser la petite vie monotone de cette « résidence ».
Dans un cahier offert par sa petite fille, elle livre ses souvenirs, ses désirs les plus profonds mais aussi son secret si lourd. Un aller-retour entre passé et présent qui nous laisse entrevoir les fêlures de sa carapace…

Une écriture cinglante, un langage parfois cru, en accord avec le personnage mais qui n’enlève rien à la qualité du roman !

Un roman truculent qui oscille entre rires et larmes. Plein d’humour et d’émotions.

Un coup de cœur sans hésiter !
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Je ne sais pas ce qui m'a pris, mais j'ai craché le morceau. En deux mots comme en cent, j'ai parlé à Glenda de Vitus. Je lui ai carrément sorti : "Peut-être que j'ai bonne mine parce que je suis amoureuse."
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Une leçon que j'ai tiré de ce gâchis, c'est qu'il faut se rappeler que la vie vous gifle quand bon lui semble. Sans la moindre raison, elle peut changer la donne, et tout ce à quoi vous avez cru jusque-là ne veut plus rien dire
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L'erreur que j'ai commise, c'était de croire qu'un adulte prenait ses décisions en toute liberté. Et qu'en tant que citoyenne américaine, j'avais des droits dont on ne pouvais pas me priver.
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Quelque chose était bouché en moi. Le rencontrer, c'était un peu comme percer avec un clou la croûte qui se forme sur l'embout d'un tube de colle et s'apercevoir qu'il reste du produit encore bon à l'intérieur. Le monde s'en trouvait ravivé. J'avais de nouveau envie de vivre.
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Ils se sentent tous coupables parce qu'ils m'ont mis ici, alors ils font ce qu'ils peuvent pour que je ne perde pas la boule.
Pur Noël, j'ai aussi eu un puzzle (comme perte de temps il n'y a pas mieux) et un nécessaire à broderie ( j'ai toujours eu horreur de ça).
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Dimanche matin, lorsque mes gosses sont débarqués, j'ai cru à une descente de la Gestapo.
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Je lui ai expliqué qu'on m'avait pris mon chez-moi et ma chienne, et qu'on m'avait collée ici pour ne plus s'embêter avec moi. J'ai embrayé sur cette institution qui ne vaut pas beaucoup mieux qu'une prison, sauf que, pour aller en taule, il faut violer la loi, alors qu'ici, le seul crime qu'on ait pu commettre , c'est d'avoir vécu trop longtemps, de tomber et de se casser une jambe ou d'oublier une casserole de soupe sur le feu.
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Avec tout ce qu'on voit à la télévision, je crois que je n'étais pas sortie après la tombée de la nuit depuis dix ou quinze ans. Mais, d'un geste de magicien, Vitus a agité la main vers le jardin. Soudain, on aurait dit une scène dans un film, où la musique s'élève, les oiseaux se mettent à chanter et les papillons voltigent de fleur en fleur. Je voyais les étoiles, je sentais le jasmin de nuit. Et je me suis dit : Merde alors, pourquoi pas ? Ma vie est derrière moi. Qu'est-ce que ça peut faire si je tombe raide morte ?

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