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Critiques de Lester Bangs (11)
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Fêtes sanglantes & mauvais goût

Deuxième recueil d'articles de Lester Bangs sorti en France après "Psychotic reactions et autres carburateurs flingués", "Fêtes sanglantes et mauvais goût" (ces titres !) est, comme toute compilation de textes, forcément inégal. Il est d'ailleurs difficile d'écrire une critique de ce genre de recueil qui soit structurée. Je livrerai donc mon ressenti de façon un peu pêle-mêle.



Si certains textes sont très anecdotiques et ne présentent pas de grand intérêt (tout en restant bien écrits), d'autres sont de franches réussites. Et ce, sur plusieurs niveaux.



Tout d'abord, certains textes n'évoquant que des aspects musicaux sont très intéressants et montrent l'érudition de Bangs en la matière. Les articles sur Miles Davis, Black Sabbath, Nico ou encore Patti Smith sont à ce titre remarquables, apportant des réflexions intelligentes et pertinentes sur le sens de la musique de ces artistes. Quant au portrait de Don Van Vliet (alias Captain Beefheart), c'est un chef-d'oeuvre de sensibilité artistique et d'humilité. Tout en admettant ne pas comprendre l'homme (Don Van Vliet semble vivre dans une autre galaxie, tant il est décalé), Bangs parvient à saisir et à transcrire l'essence de ce qui fait le génie de cet artiste.

Cette érudition et cette finesse d'analyse fait du bien. Et même lorsqu'il éreinte des artistes que l'on admire, on lit ses critiques sans colère. Même s'il y a parfois de la mauvaise foi, des jugements hâtifs, on les lit avec plaisir. On sourit même en voyant ses idoles ainsi maltraitées, parce que ce qui ressort de tous ces textes, c'est la passion. S'il est parfois injuste, parfois méchant, Bangs est surtout animé d'une passion pour la musique qui enflamme ses textes.



Certains textes, par exemple celui qui part de l'assassinat de Bob Kennedy pour évoquer la déliquescence de l'Amérique, montrent bien à quel point les articles de Bangs étaient bien plus que de simples écrits rock'n'roll. Bangs est un fin observateur de la société de son temps et ses articles se révèlent souvent porteurs de réflexions sociologiques intéressantes.



Bien sûr on lit Bangs pour sa finesse d’analyse et pour son érudition musicale, mais pas que. Si on aime le Lester Bangs sociologue et musicologue, on adore aussi le Lester Bangs méchant. Celui aux saillies vénéneuses, celui qui éreinte les idoles avec un sens de la formule savoureux. Je ne résiste pas à vous proposer un tout petit florilège de ses méchancetés :



- à propos de David Johansen (ex New York Dolls) : "en fait il a toujours été chic parce qu'il était funky et désormais... il commence à... ressembler... à... de la merde"



- à propos des Dead Kennedys : "Je crois que l'originalité et l’importance musicale véritable des DK peuvent être déduites d'une conversation, entendue en sortant, entre 4 de leurs fans, qui étaient absolument incapables de dire si le groupe avait ou non joué un de leurs hymnes favoris"



- à propos de Paul McCartney (en solo) : "McCartney fait de charmants fonds sonores pour boutiques branchées, bien résolu à se montrer aussi insignifiant que les Carpenters"



Le côté vachard de Bangs ne doit pas faire oublier son humanité et sa tendresse. Son article sur Ian Hunter est très émouvant et tristement à côté de la plaque (lorsqu'on sait ce qu'il est advenu de lui). Bangs dit de lui : "tu es né vieux, et vu l'allure que prennent les choses, un tas de ces jeunes pousses sur les murs à pin-up vont claquer alors que tu seras toujours là à te cuiter".



Certaines chroniques sont aussi l'occasion de découvertes musicales et aiguisent la curiosité. Connaissiez-vous les variations, groupe français aux influences maghrébines (notamment l'utilisation d'un oud, instrument traditionnel marocain) ? Ou les Wet Willie, groupe de l'Alabama composé de sympathiques péquenauds étonnamment timides en présence de groupies ?



Parmi tous les textes qui composent ce recueil, il y en a deux qui m'ont particulièrement plu. D'abord, cet article formidable sur la Jamaïque. A travers ce texte, Bangs brosse un portrait musical et social saisissant de l'île tout en étant un récit de voyage ludique. Du journalisme gonzo de haute volée.

Le second texte qui m'a particulièrement touchée est celui sur Sid Vicious, en forme de coup de gueule contre la punk attitude, qu'elle soit factice ou non. Malgré son aspect critique acerbe, ce texte est sans doute le plus compatissant, le plus humanisant envers Sid. S'il le traite d'épave, de loque, Bangs ne se réjouit jamais ni de sa misérable existence, ni de sa mort.



Ce second recueil, comme le précédent, fait encore regretter que Bangs soit décédé avant de se frotter à l'écriture d'une fiction.



Challenge Variété 8 (catégorie "un livre qui ne soit pas de la fiction")

Challenge Musique 1
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Lou Reed

"Comment je me suis castagné avec Lou Reed sans m'endormir une seule fois".



C'est le titre d'un article de Lester Bangs, paru dans Creem en 1975 et offert comme un petit ouvrage inséré dans un numéro du magazine Rock&Folk en 2003.



De l'interview comprise comme un combat de boxe : l'interviewer et l'interviewé s'envoient des agressions verbales, mais échangent quand même quelques propos intéressants au milieu de ce fatras.

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Psychotic reactions et autres carburateurs ..

Dans la préface, Greil Marcus cite Lester Bangs "J'étais le meilleur" puis ajoute "Peut-être ce livre exige-t-il du lecteur la volonté d'accepter que le meilleur écrivain d'Amérique n'ait écrit pratiquement que des critiques de disques". A la lecture des différents textes qui composent ce livre, on s'aperçoit vite qu'il s'agit de bien plus que de simples critiques de disques.



Bien sur, comme dans tout recueil, les textes sont inégaux, il y a du très bon et du un peu moins bon. Mais même dans ses textes les plus faibles il y a à prendre. Il faut dire que Lester Bangs a du style et un sens de la formule réjouissant ("Iggy Stooge est un parfait débile. [...] c'est l'une des facettes essentielles de son génie" ; Led Zeppelin sont selon lui des "branleurs somnolents" ; sous sa plume un album de Barry White est comparé à "une cuve de beurre de cacao").

S'il sait éreinter (ses idoles aussi d'ailleurs), il sait aussi tresser des couronnes de lauriers avec autant de talent dans le verbe comme en témoigne la magnifique analyse d'Astral weeks de Van Morrison.



Par ailleurs, ses textes portant au départ sur la musique, sont souvent l'occasion de réflexions sociologiques très intéressantes sur l'époque, la jeunesse, le pouvoir des mots, les médias...

Il sait tirer parti de chaque situation pour en tirer un texte original. Par exemple, une interview avec Lou Reed qui se transforme en une joute verbale drôlatique entre deux gamins aux égos surdimensionnés. Mais sous le flot d'injures, on sent poindre l'admiration de Bangs pour le musicien, reprochant finalement à l'homme Lou de ne pas être à la hauteur du génie Reed.



Mais là où Lester Bangs montre tout son talent, c'est quand ses textes s'envolent en de folles digressions. Comme dans cet article dithyrambique consacré aux Troggs et à leurs hymnes pour ados en rut où Bangs dérive vers l'évocation de son émoi lorsqu'un jour il effleura de la main la chaussure de sa voisine de classe.



Il est dommage que Lester Bangs soit mort si jeune, avant d'écrire un roman. Il avait sans aucun doute le potentiel pour écrire des fictions formidables.
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Psychotic reactions et autres carburateurs ..

Un sacré recueil des meilleurs articles de feu Lester Bangs. Un condensé de ce que le meilleur critique rock de tous les temps a pu écrire. Dans la même veine que H.S. Thompson et son "gonzo journalism", on a l'impression d'y être, de se retrouver dans les chiottes du CB-GB's à regarder Joey Ramone en train de pisser ou d'assister aux répétitions de ses "pédales émaciées" de Led Zep'.



Parce que c'était ça, Lester Bangs, un critique qui avait des avis bien tranchés sur les artistes rocks des 70's, allant jusqu'à lancer un style, une esthétique, une façon d'être qui deviendra quelques années plus tard le mouvement punk.



Pour tous les passionnés du rock, du vrai, celui des années 60/70, et pour tous ceux appréciant cette vision du journalisme total qui donne ce cachet si caractéristique aux écrits de Bangs.
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Psychotic reactions et autres carburateurs ..

C'est le bordel, Lester Bang. Un fatras épouvantable de fulgurances, de digressions, d'avis tranchés comme des lames de rasoir, de gnagnardises de branleurs boutonneux, de romantisme noir, de réflexions sociologiques, de pauses arty, de j'm'en-foutisme, de considérations nébuleuses, de mal-être post-moderne... Depuis le coeur de la machine rock seventies et en même temps bien au-dessus de la mêlée, un type paumé qu'à rien compris à tout ou tout compris sur rien, c'est selon. On s'ennuie et on exulte, on adore et on fustige. Tout ce qu'il dit est vain et précieux, superficiel et indispensable, ampoulé et franc comme un direct du droit en dessous de la ceinture, halluciné et lucide, drôle, barré, sombre, lumineux, fastidieux, essentiel... un peu comme le rock, en fait. En direct du bordel contre-culturel comme si on y était pas.
Lien : https://www.tristan-pichard...
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Psychotic reactions et autres carburateurs ..

Big Bangs



Dans une sorte de continuité du "Hollywood Babylone" de Kenneth Anger* et dans la même collection (Souple), voici un recueil des articles "écrits" par Lester Bangs, principalement issus de Creem, Village Voice et NME.



Ce recueil a été conçu par Greil Marcus, son 1er rédacteur en chef à Rolling Stone et la sélection résulte donc de son choix (aucun article paru dans Rolling Stone par exemple) et de l'image qu'il veut laisser de celui qui était son ami.



Le titre de l'ouvrage ("psychotic Reactions" et " Carburetor Dung" sont les titres d'albums des Count Five) devait être celui d'un recueil d'articles envisagé par Lester Bangs, mais finalement jamais paru.



Ce livre est remarquable et agaçant à la fois et pour les mêmes raisons. Les goûts de Bangs peuvent être partagés ou non et lui même était capable d'en changer radicalement (après avoir conchié les Stooges, il va les porter au pinacle, après avoir raillé (ô combien !) James Taylor, il va le réhabiliter en partie...), les digressions sont une constante (le 1er article sur les Yardbirds est exemplaire !) et le style est tel qu'on se prend à lui donner raison quand il s'estime supérieur à Bukowski, Burroughs et Hunter Thompson.



Alors bien évidemment, si on n'est pas sensible à ses choix, à ses arguments (adorer les Stooges parce qu'ils sont volontairement ridicules, parce que le rock lui même ne peut pas être pris au sérieux) à sa mauvaise foi assumée ou à son style, il vaut mieux s'abstenir.



Mais ce serait dommage.



Car Lester Bangs n'est pas toujours là où on l'attend et ses réflexions vont souvent au delà de la prose hallucinée et répétitive qui est le lot de ses mauvais suiveurs.

Oui, son style a tellement été copié, qu'il est devenu un peu le modèle obligé de beaucoup des critiques rock (Manoeuvre est fan de Bangs...), mais il est fascinant. En fait, à part Philippe Garnier, je ne vois guère d'équivalent.



Ses réflexions sont fréquemment à l'emporte pièces, louant les Troggs (curieusement il ne parle pas trop des Kinks -sauf pour rappeler leurs débuts à la Troggs justement et dire qu'en 64 Dave Davies ne savait pas jouer de la guitare ; mais comme il dit aussi que les Byrds, McGuinn excepté ne savaient pas jouer non plus, ça relativise...) ou Question Mark And The Mysterians tandis qu'il voue aux gémonies Elton John ou Franck Zappa, se moque de Creedence....



Mais quand il nous interpelle sur le statut de rock star (lire sa séquence consacrée aux Clash), sur l'aspect puéril de "tout ça", on se dit qu'il touche souvent du doigt l'essentiel, démasquant les fausses idoles, les poses ridicules, bref, le grand cirque du Rock 'n Roll.



S'il privilégie les groupes "bruts" "débilités par l'énergie" ou les artistes provocateurs (Stooges, Lou Reed**, Slade, Troggs, PIL...), il sait aussi évoquer Chicago sans trop defaillir (alors que P. Garnier, lui, les appréciait. Comme quoi...), J. Geils Band ou le Bowie de Station et n'être jamais là où on l'attendrait, en défendant l'attitude d'Elvis Presley tout en se moquant de celle de Lenny Bruce.



Si vous vous laissez tenter par ce livre, vous allez fulminer, rire, vous interroger, adorer, détester...reste à savoir où vous positionnerez votre curseur.



Lester Bangs était un dégonfleur de baudruches qui avait de la sympathie pour les plus bêtes d'entre elles. Et au fond, pour les autres aussi.



Toujours copié, jamais égalé. Indispensable. Ou pas.



* Kenneth Anger est d'ailleurs évoqué dans un article : "en teignant en blond son dôme à la Hitler Jugend de façon à ressembler à un Kenneth Anger bubble-gum").

** Ca y est, on sait enfin qui a acheté (et surtout, écouté) "Metal Machine Music" : c'était Bangs !
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Psychotic reactions et autres carburateurs ..

Lester Bangs est un incontournable dans l’art de transmettre le goût et le génie de la musique. Et qui plus est, il a réussi à le faire en réinventant la forme elle-même de la critique rock. Par exemple, lorsqu’il avait un papier à faire sur un nouveau disque, il pouvait passer un bon moment à raconter toutes sortes de trucs ayant peu ou pas rapport avec le disque et finalement dire ce qu’il en pensait dans un simple paragraphe à la toute fin. Lester Bangs avait une véritable âme d’écrivain doublé de la sensibilité d’un musicien. Il faisait preuve d’un grande ouverture d’esprit, s’intéressant autant à Lou Reed qu’à Jello Biafra des Dead Kennedys, ce qui lui a valu le respect de tous les grands. Ce livre est une compilation de ses meilleures critiques.
Lien : https://alaincliche.wordpres..
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Fêtes sanglantes & mauvais goût

La théorie du Big Bangs



Dans "Fêtes Sanglantes…" plus encore que dans "Psychotic Reactions..." (les articles recensés dans les 2 ouvrages, ne se recoupent pas), Lester Bangs s'éloigne de la banale critique rock pour plonger dans un univers délirant, mais néanmoins tenu qu'on appellera ici littérature d'autant plus sereinement qu'il est difficile d'admettre par ailleurs et sans renauder, qu'un prix puisse être attribué sous cette étiquette, à David Foenkinos.



Les personnes confondant trop facilement Bangs avec la multitude de ses suiveurs, se trouveront sans doute confortées par certaines pages qui se perdent parfois dans le triangle des Bukowski-Burroughs-Kerouac (de ce point de vue, l'article "lecteurs et lectrices en plein sado-maso", vaut son pesant de Quaaludes !).



Mais, de même que "Révolution n°9" ou "Within You Without You" ne condamnent pas leurs écrins respectifs, "Fêtes sanglantes…" supporte facilement quelques excès.



Car Bangs atteint souvent des sommets, et rarement là où on l'attend, d'ailleurs.

Si ces écrits semblent sortis tout droit d'une transe permanente, on devine qu'en réalité, ils sont patiemment travaillés.



On comprend aussi pourquoi, en ayant été si souvent copié, il a été aussi rarement égalé.

Bangs a deux avantages énormes sur la plupart de ses artéfacts : il sait écrire et il a le goût de l'autodérision.

(il connaît aussi la musique, mais comme je n'ai annoncé que deux avantages, je laisserai celui ci de côté : j'ai une éthique quand même !)



Il faut bien entendu, se frayer précautionneusement un chemin dans la touffeur de sa jongle avant de se pencher attentivement sur ses visions. Si ses prophéties ne sont pas toujours confirmées dans le temps, elles n'en restent pas moins toujours intéressantes, à condition d'accepter d'être bousculé.



Précisons tout de même qu'il y en a pour tous les goûts et que chacun peut y trouver son compte.



Commençons par quelques exemples tirés de son analyse de l'évolution de la musique.



Il y explique d'abord la naissance de la Pop par la volonté d'"exprimer des émotions malsaines sous une forme aussi trompeuse qu'apaisée", avant de crucifier la musique de la fin des seventies (Blondie…) en affirmant que celle que nous entendions avant était "destinée à mettre quelque chose dans la pièce", tandis que "la nouvelle a pour fonction de l'enlever".

Étonnant, non ?



Pour enfoncer le clou sur ce sujet, il précise aussi qu'"aucun ou presque des groupes des années 80 qu'on a proposés au public ces dernières années, ne peut se comparer aux meilleurs de l'époque des sixties".



Là, encouragé, vous êtes tenté d'ajouter, en détournant une formule célèbre : "Si vous vous souvenez des années 80, c'est que (malheureusement) vous y étiez".



Mais ce n'est pas si simple.



Bangs n'achète pas en gros, mais au détail et il explique alors que les "gens confondent nostalgie et goût".



Ainsi, il répond à un critique lui reprochant une intransigeance bovine : "…toute cette bouse que chaque mois tu dis à tes lecteurs d'acheter n'est pas une avant garde inéluctable qui sur le moment menace tout le monde […] C'est un tas de rien qui ne menace personne. […] les champions de l'actuelle "avant-garde" New Wave sont pour l'essentiel des effets de mode, et je peux vous garantir qu'il n'y aura pas de ressorties japonaises de Throbbing Gristle en 2000. […] les années 60, pour ne pas parler des années 50, étaient nulles […] mais préférer Hank Williams ou Charlie Parker ou les Sun Sessions ou le Velvet Underground à Squeeze et Rickie Lee Jones et aux Go-Gos et aux Psychedelic Furs, ce n'est pas de la nostalgie ; c'est du bon goût".



Continuons avec les acteurs de notre comédie préférée, le rock, et constatons qu'il peut allégrement éparpiller "façon puzzle".



Il est probable en effet, que les amoureux (ça existe ?) d'ELP grinceront des dents qui leur restent, en lisant l'interview de leurs idoles, habillées pour un hiver pré-réchauffement climatique.

Pour Bangs, ELP se compose de :

- Emerson : "Liberace tentant de jouer Mozart après une overdose au Dexamyl",

- Lake : "De toute mon hétéroclite carrière, je n'ai jamais vu quelqu'un passer aussi ingénument, s'agissant des normes établies, de la franche insulte à une admiration incongrue"

- & Palmer : "si tu étais jazzman...tu devrais, d'une manière ou d'une autre progresser au-delà de la Lourdeur à laquelle tu parviens dans ta présente incarnation".



Les thuriféraires de Dylan tiqueront également devant l'analyse au vitriol de "Desire" de Dylan, les fans des Beatles s'étrangleront en lisant la théorie de Bangs liant l'explosion initiale des Beatles à celle du crâne de Kennedy et les gypsyophiles s'ouvriront les veines sur son "interview" (en 76 !) de Jimi Hendrix.



Mais n'allez pas croire pour autant que Bangs n'est que dans le désamour, le dézingage et la pose. Il consacre même plusieurs pages laudatives à …Wet Willie, Helen Reddy, Patti Smith, voire -bien qu'hautement improbable a priori- à Stevie Nicks (pas trop éreintée) !



Et puis, Lester Bangs met toujours en exergue une qualité indispensable : savoir se tromper, du moment que c'est sincère.



A propos d' "Exile On Main Street" s'il reconnaît qu'initialement il a bien failli se "taper un ulcère et des hémorroïdes à vouloir trouver un moyen de l'aimer..()", c'est pour affirmer un peu plus tard : "..Maintenant, je pense que c'est sans doute le meilleur album des Stones".



Et à chaque fois, son argumentation est crédible, rappelant les grandes heures d'Edgar Faure ("ce n'est pas la girouette qui tourne, c'est le vent").



Un exemple définitif peut être ?

Tiens, à propos de Miles Davis : "Ce type a défini au moins 3 périodes de la musique américaine" , puis, après "On The Corner" : " Miles, espèce de minos !".



Érudit, frappadingue, attachant, sensible, insupportable...Bienvenu chez Lester Bangs !



Édition poche, couverture souple, 500 pages environ, police adaptée aux cinquantenaires et préface de John Morthland dont je n'hésite pas à reprendre l'ultime supplication : "Je vous prierai donc de vous jeter dessus".



Pas mieux.
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Psychotic reactions et autres carburateurs ..

Bon...Comment dire... Ce bon vieux Lester...autoproclamé et reconnu en tant que tel, plus grand rock critique de cette foutue histoire du rock'n'roll...oui,mais encore ? J'ai du passer à coté de quelque chose, car ouais, il y a des passages sympas, drôles ou vachards, des articles intéressants, mais pour moi, la lecture c'est plus révélée chiante que plaisante. Question de gouts...Rien de bien grave..

Alors bye bye Lester! moi je me mets un p'tit coup de "Metal Machine Music" pour soigner mes acouphènes en pensant a toi, le supplice continue....Même si je sais a l'avance, par expérience, que je n'atteindrais pas la fin des vingts premières minutes..





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Psychotic reactions et autres carburateurs ..

Malgré une trajectoire de comète (1948-1982) et un mode de vie plus extrême que certains artistes, Lester Bangs, natif d’Escondido, Californie, fut l’une des plumes majeures de sa génération.
Lien : https://www.sudouest.fr/cult..
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Psychotic reactions et autres carburateurs ..

On y découvrira tout ce qui a fait la renommée du pilier de Rolling Stone et de Creem : tirades déjantées et subjectives [...], irrespect pour les vaches sacrées du rock'n'roll [...], hargne antihippies, goûts précurseurs [...].
Lien : http://rss.feedsportal.com/c..
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