Enfin, ce soir-là, deux jours avant Rome, alors qu'ils s'endormaient même avant d'entendre son cri, elle avait hurlé : "Uti !" Tout le monde s'était réveillé en sursaut, les yeux écarquillés au milieu de la nuit. Avec la lueur de la lune, on aurait dit des étoiles basses. Burbuja dormait paisiblement, et eux cherchaient à se rendormir, en vain. Ils s'étaient relevés si brutalement que le sommeil avait été comme catapulté trop loin pour qu'ils puissent le retrouver. Et puis, elle avait crié : "Uti."
Au matin, Burbuja avait eu un sourire de chaton attendrissant, et les autres des yeux de hibou fumasse.
«Si on dit trop de mots, on les use, on les gaspille.»
Au sommet de la colline Saint-Adèle se dresse la vieille église Sainte-Adèle. On y accède par chemin caillouteux traversant une petite forêt d’arbres craintifs. S’ils avaient poussé ailleurs, on aurait parlé d’arbres confiants, mais sur la colline Saint-Adèle, parce qu’à son sommet se trouve la vieille église, menaçant de s’écrouler à tout moment, on dit arbres craintifs. (…) On n’a jamais vu un arbre s’enfuir, mais à Bassebourg, si on laissait le choix à ceux de cette colline, ils iraient pousser ailleurs et tout droit.
Brune-Olive revenait dans la cuisine suivie des écoliers, et échangeait avec eux une pâtisserie contre chaque araignée. Les enfants, ravis, se lançaient des coups d'œil victorieux, et repartaient en rigolant, heureux d'avoir gagné un goûter. Brune-Olive, flattée par leur gourmandise, avait le cœur empli de joie, et s'amusait avec Solange de leur imagination culottée pour bricoler les araignées les plus invraisemblables. Elles étalaient les découvertes sur une feuille de papier et les passaient en revue. - Voyons ces araignées qu'ils nous rapportent, comme ils les maquillent (Brune-Olive posait sa loupe au-dessus des trouvailles) Tu as vu celle-là? Ils lui ont mis des cheveux, et là, des bouts de tissu.. Mais c'est un insecte, celle-ci..Une sauterelle?
Les mots vinrent difficilement d'abord, car ils étaient méfiants, et elle allait les chercher loin, au pays des mots sauvages, qui se présentent comme ils sont – tout nus – et qui n’aiment pas les regards.
Le pays des mots sauvages est une forêt vert et brun, plusieurs verts, plusieurs bruns, et même ces couleurs changent à la lumière selon la courbe du soleil. On ne sait rien sur cette forêt, et tant qu’on n’y entre pas, on se trompe sur elle. On la croit petite d’abord, mais c’est une illusion d’optique, une illusion provoquée par les buissons de parenthèses qui la bordent. Ces arbres, aux racines pointées, qui s’exclament et s’interrogent, ils n’en finissent pas, on peut les suivre plus loin qu’ils n’en finissent pas, on peut les suivre plus loin qu’ils ne vont, on peut s’y perdre… Ces clairières, parsemées de virgules, font hésiter. Laquelle choisir ? Lesquelles ? Et ces points finals que les mots mettent sous le stylo, comme des cailloux dans la chaussure, faut-il y croire ? Ces mots, fiers, chapeautés, qui demandent l’arrêt, le froâssage des feuillets, saura-t-on les dompter ? les faire siens ?”
Il avait laisser un si grand vide qu'elle n'osait même pas bouger. Elle avait peur d'y tomber.
Et là, comme au cinéma, ils se dirent des mots consolateurs, des mots doux, et, comme au cinéma, ils échangèrent des regards étonnés puis des regards tristes, et toujours comme au cinéma, ils se donnèrent un baiser curieux, pour voir, puis deux, puis leurs mains se promenèrent sur le corps de l’autre, comme au cinéma, et des boutons se déboutonnés, des agrafes se dégrafées, et alors, comme au cinéma, on ne vit plus que la voiture qu’on veut nous vendre, parce que c’est la publicité, en fait.
Satisfait, il croisa les bras et promena son regard dans la rue. Ça il aimait bien. Il pouvait lire des histoires sur chaque visage qui passait. Juste lire. Il aimait bien. C'était aussi une chose qui le rassurait. Qu'on vive à part lui. Il y avait tellement de choses devant lesquelles il se sentait impuissant [...] qu'il était content de voir que d'autres vivaient très bien sans lui, sans qu'il eût à se reprocher de n'apporter qu'une goutte d'eau où il faudrait un océan.
Mr et Mme Brisepaille jusqu'au jour où madame Brisepaille pense que son mari la trompe. Elle décide alors de surpasser son mari dans sa réussite sociale et professionnelle. Elle ouvre un hôtel et décide de monter une équipe de majorettes. Elle tombe sur le CV de Judith sur internet et décide de l'embaucher.
Ce roman semble n'avoir ni queue ni tête. Certes il y a bien une histoire avec les protagonistes mais beaucoup d'éléments non pas de sens. Ou alors je ne les ai pas compris :( les personnages sont tous plus loufoques les uns que les autres. Cela peut être distrayant mais je ne dirai quand même pas amusant.
L'écriture de l'auteur est très particulière. Beaucoup de redondance, de non sens... l'effet recherché, j'imagine, pour donner encore plus d'impression de folie.
Des larmes d'émotion coulèrent sur ses joues. Il avait bien vu. Il resta là un moment, avant d'aller récupérer le plumeau, allongé dans l'herbe, à remercier le ciel. Les araignées, remises de leurs émotions, restèrent agrippées à sa robe, attendant qu'il retournât dans le souterrain car, c'est bien connu, les araignées préfèrent les endroits sombres et humides. Elle préfèrent la discrétion.