Que ce mec est sexy ! Une douce moiteur envahit mon entrejambe. Un seul regard sur lui et je suis déjà tout émoustillée. Stop ! Honteuse de mes pensées salaces, je détourne mes joues rougissantes de sa vue et me dirige vers la porte à l’instar d’une voleuse.
Dans une autre vie, j’aurais sûrement compris leur engouement envers lui, j’imagine. Mais dans celle-ci, je me demande quels neurones leur font défaut pour en arriver à se transformer en légumes à la vue d’un beau garçon.
« Mon dieu, cette voix… Je la reconnais à peine. Elle est bien plus grave, plus profonde que dans mes souvenirs, mais cette intonation, elle n’a pas changé. Elle possède un goût de magie. Un rappel de l’enfance, de l’innocence et de l’insouciance. La saveur d’une glace à la menthe, de rires complices, de mots apaisants tandis qu’il tressait mes cheveux.
Elle était mon royaume, mon ancre, mon oasis. Une douleur physique s’empare de tout mon être, s’enroule autour de mes poumons, de mon cœur à vif. Les larmes envahissent déjà mes yeux et je ne peux rien faire pour les retenir. »
Merde, ce qu’elle est bandante quand elle s’abandonne, encore plus que dans ses petits tailleurs amples qu’elle porte habituellement et qui l’apparentent à une femme d’affaires austère. Cela me donnait pourtant déjà sacrément envie de la baiser, de la côtoyer dans un autre environnement que son insupportable retenue habituelle. Sans parler du fait queje ne rêve plus que d’une chose depuis que j’ai croisé ses yeux vairons ; les voir me fixer pendant qu’elle me prend tout entier dans sa bouche sublime.
Je me perds totalement dans son baiser. Il agit spécialement pour me rendre folle, comme s’il connaissait chacun de mes points faibles, de mes secrets inavoués. Mon corps s’enflamme. Je griffe son dos, mais cela ne l’arrête pas. Sa main passe de mon postérieur à mes cuisses et se glisse sous les pans de ma robe. Son toucher m’électrise, me galvanise, mon sexe se contracte alors qu’il ne l’a même pas encore effleuré.
Lucie est grande, belle, élancée, gracile, une silhouette de danseuse étoile. Tout ce que je ne suis pas avec mes formes et ma maladresse. Elle n’a peur de rien, défend ses opinions, affirme ses défauts, a confiance en elle. Je l’envie beaucoup pour tout cela, tout en étant très fière de ce qu’elle est devenue puisque quelque part, c’est un peu grâce à moi. J’ai élevé ma sœur.
« Eden possède vraiment une de ces beautés rares qui métamorphose littéralement une personne lorsque vous lui parlez pour la première fois. Elle dégage un charme indescriptible, un petit quelque chose en plus qui rend accro, qui met à genoux. Elle est émouvante, fragile et forte, naïve et intelligente. Un vrai contraste à elle toute seule. »
Surtout, ne pensez jamais qu'un rêve est trop beau pour vous. Battez-vous pour lui, ne cesser jamais d'y croire. Un jour vous vous rendrez compte que le rêve a déjà commencé, il est tout autour de vous.
L.R.
Malgré tout, j’aime me sentir seule au milieu des grands arbres qui ont le mérite d’être réels même s’ils ne possèdent plus vraiment de fonction. Esthétisme et nostalgie d’un monde meilleur, voilà le message qu’ils sont censés véhiculer. Pour ma part, c’est ainsi que je l’interprète. Leur simple présence ne suffirait pas à oxygéner toute la population d’une Sphère. Malgré l’illusion trompeuse, ces reproductions ne sont qu’une faible imitation du vivant et de ce qu’était un arbre authentique du Monde Oublié.
Dans notre ère, un enfant ne peut plus voler un bonbon sans être immédiatement ramené à l’ordre devant tout le monde. Et croyez-moi qu’après, il ne recommence jamais. Il n’y a rien de pire que d’être surpris, la main dans le sac, un millier de paires d’yeux rivés sur vous, votre visage affiché sur la plus haute tour de la ville à la vue de tous. Je sais de quoi je parle. Après une infraction de ce genre, vous avez droit à une surveillance tenace qui ne vous quitte plus jamais.