AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de michelekastner


Ils veulent sûrement s'épargner les drames, les tiraillements, les crises de nerfs qu'entraîne le partage d'un héritage fait de rien. Un héritage pour rien. Les Dias absents paient pour ne rien avoir, pour ne pas hériter d'un tas de pierrailles, d'yeuses, de terres sablonneuses et calcaires où personne ne veut construire ni rien planter. Entre la mer et la montagne, leur père a édifié un empire situé sur un parallèle sans valeur aucune, sans se rendre compte qu'il serait un jour le roi des pierres. Et c'est vrai, toutes les nuits des pierres dégringolent des murets qu'il a fait construire il y a plusieurs dizaines d'années. Les yeuses y prospèrent comme si l'abandon était une vitamine, le mépris le meilleur guano, comme si elles croissaient de n'être ni vues ni regardées. Seul le roi des yeuses vit sans s'apercevoir qu'elles ont envahi tout le domaine. Les Dias éparpillés sur les continents américains ne peuvent venir ici se compliquer la vie avec cet héritage encombrant, ces champs redevenus ce qu'ils étaient autrefois, des étendues arides offertes à la désolation, aux genettes et aux renards. Ces Dias-là ne viendront pas ici. La fille de Walter le déduisait des lettres qu'elle écoutait à peine, elle n'en avait ni le temps ni les vacances nécessaires. Mais Francisco Dias traversait la cour, allait jusqu'au portail, l'ouvrait tout grand et avant que la Dyane ne sorte il criait à Custodio : "Allons, un peu de courage ! Flanque-là à la porte !"
Commenter  J’apprécie          30





Ont apprécié cette citation (1)voir plus




{* *}