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Citation de Partemps


ang-tchou dit : Sur mille hommes, pas un ne vit jusqu’à cent ans. Mais mettons que, sur mille, il y ait un centenaire. Une grande partie de sa vie aura été passée dans l’impuissance de la première enfance et la décrépitude de l’extrême vieillesse. Une grande partie aura été consumée, par le sommeil de la nuit, par les distractions du jour. Une grande partie aura été stérilisée par la tristesse ou la crainte. Reste une fraction relativement bien faible, pour l’action et pour la jouissance. — Mais qu’est-ce qui le décidera à agir ? de quoi jouira-t-il ?.. Sera-ce la beauté des formes et des sons ? Ces choses-là, ou lassent, ou ne durent pas. ... Sera-ce la loi, avec ses récompenses et ses châtiments, ses distinctions et ses flétrissures ? Ces motifs-là sont trop faibles. Un blâme est-il si redoutable ? Un titre posthume est-il si enviable ? Y a-t-il lieu, pour si peu, de renoncer au plaisir des yeux et des oreilles, d’appliquer le frein moral à son extérieur et à son intérieur ? Passer sa vie ainsi, dans la privation et la contrainte, est-ce moins dur que de la passer en prison et dans les entraves ? Non sans doute. Aussi les anciens qui savaient que la vie et la mort sont deux phases alternatives et passagères, laissaient-ils leurs instincts se manifester librement, sans contraindre leurs appétits naturels, sans priver leur corps de ses plaisirs. Peu leur importait l’éloge ou le blâme durant la vie ou après la mort. Ils donnaient à leur nature ses satisfactions, et laissaient les autres prendre les leurs.
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