Alors que de nombreux ouvrages de cette rentrée littéraire se sont penchés sur ce que font les nouvelles technologies à nos vies, le Meilleur des mondes consacre une émission à la littérature et aux liens qu'elle entretient avec nos vies connectées. Comment les auteurs s'inspirent-ils de phénomènes actuels pour imaginer le futur ? Et comment les récits littéraires peuvent-ils nous aider à mieux appréhender les effets du numérique sur nos vies ?
Pour en parler, François Saltiel reçoit :
- Yannick Grannec , romancière, autrice du livre "Au-dedans"
- Lilia Hassaine, journaliste et écrivaine, autrice du livre "Panorama"
- Bruno Markov, ancien consultant dans le secteur de l'intelligence artificielle, auteur du livre "Le dernier étage du monde"
"Le Meilleur des mondes", c'est notre émission hebdo sur le numérique et sa place dans la société, à suivre en direct sur Twitch tous les jeudis de 16h à 18h ! Venez poser vos questions, discuter avec l'équipe et partager vos idées en direct !
#rentréelittéraire #litterature #twitch
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et les épisodes du "Meilleur des mondes" là https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-meilleur-des-mondes
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Les secrets sont des bâtons de dynamite qu’on cache sous un lit. Pendant des années, tout se passe bien, mais l’étincelle peut venir de n’importe où, n’importe quand.
(page 102)
Naître fille, ça voulait dire devenir la boniche de ses frères, puis celle de son mari, ne jamais jouir d’aucun plaisir, si ce n’est ceux de la bouche, et donc grossir, grossir, tomber enceinte autant de fois possible, accoucher sans aucun bruit, brider ses propres filles, qui reproduiront le même schéma à leur tour : « La féminité est une maladie transmissible. On trimballe les tares de nos mères, et on les refile à nos mômes », répétait souvent Michèle, la voisine. Naja était d’accord.
(page 45)
Donner envie d’apprendre à un enfant, maintenir l’éveil, le désir, et le jeu, répondre à chaque question avec patience, partager son amour des livres, susciter de nouvelles curiosités pour les plantes ou le Système solaire, ouvrir des fenêtres dans les esprits, afin qu’ils ne soient pas trop étriqués… Cet objectif est le plus ambitieux de tous : les maîtres d’école nous marquent toute une vie.
La joie sans mélancolie, c’est un soleil qui brillerait sans discontinuer. La joie n’est la joie que parce qu’elle joue au funambule au-dessus du vide.
(pages 64-65)
Quitter un pays qu’elles aimaient, suivre un mari qui trimait, perdre leurs enfants un par un, se demander si elles avaient fait le bon choix, être mère c’était ça, accumuler les erreurs, apprendre sans cesse, échouer encore. Les héroïnes, c’était elles. On inhumait des adolescents, de jeunes adultes, des futurs médecins.
(pages 151-152)
Le cerveau humain est si bien fait qu’il vous console avant les coups. C’est l’expérience du deuil : on souffre après. Au départ on se représente la belle vie que le défunt a eue, on témoigne, on discourt, on pose. Mais quelques jours plus tard, il n’y a plus que la solitude et le manque.
(page 27)
Nora s’esclaffait : « la canicule ? En Algérie… TOUTE L’ANNÉE c’est la canicule ! »
(page 97)
Ève s’était rapprochée des parents de ses camarades de classe, un établissement privé tout à fait détestable dans le genre faussement ouvert, il y avait quelques Noirs et quelques Arabes pour les statistiques départementales ; aidés par un système de bourses ; les parents étaient invités à y contribuer en début d’année. Les bonnes âmes de gauche pouvaient ainsi inscrire leur enfant sans crainte d’être mal jugées, tout en évitant l’école publique et son armada de têtes basanées.
(page 113)
D’un côté il se disait fier de ses origines et de sa culture, de l’autre il espérait se fondre dans le paysage français. D’un côté il désirait rentrer au bled, de l’autre il rêvait que ses enfants s’intègrent. Il oscillait entre deux pays, entre deux projets, et élevait ses enfants dans la même dualité. La dualité comme identité, c’était déjà une contradiction, il n’existait pas de mot pour dire « un et deux » à la fois.
(page 69)
Ils (Amir et Daniel) s’aimaient comme des frères mais bavardaient comme des copains.
(page 145)