AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Lilia Hassaine (505)


Les secrets sont des bâtons de dynamite qu’on cache sous un lit. Pendant des années, tout se passe bien, mais l’étincelle peut venir de n’importe où, n’importe quand.
(page 102)
Commenter  J’apprécie          681
Naître fille, ça voulait dire devenir la boniche de ses frères, puis celle de son mari, ne jamais jouir d’aucun plaisir, si ce n’est ceux de la bouche, et donc grossir, grossir, tomber enceinte autant de fois possible, accoucher sans aucun bruit, brider ses propres filles, qui reproduiront le même schéma à leur tour : « La féminité est une maladie transmissible. On trimballe les tares de nos mères, et on les refile à nos mômes », répétait souvent Michèle, la voisine. Naja était d’accord.
(page 45)
Commenter  J’apprécie          560
Donner envie d’apprendre à un enfant, maintenir l’éveil, le désir, et le jeu, répondre à chaque question avec patience, partager son amour des livres, susciter de nouvelles curiosités pour les plantes ou le Système solaire, ouvrir des fenêtres dans les esprits, afin qu’ils ne soient pas trop étriqués… Cet objectif est le plus ambitieux de tous : les maîtres d’école nous marquent toute une vie. 
Commenter  J’apprécie          520
Quitter un pays qu’elles aimaient, suivre un mari qui trimait, perdre leurs enfants un par un, se demander si elles avaient fait le bon choix, être mère c’était ça, accumuler les erreurs, apprendre sans cesse, échouer encore. Les héroïnes, c’était elles. On inhumait des adolescents, de jeunes adultes, des futurs médecins.
(pages 151-152)
Commenter  J’apprécie          500
La joie sans mélancolie, c’est un soleil qui brillerait sans discontinuer. La joie n’est la joie que parce qu’elle joue au funambule au-dessus du vide.
(pages 64-65)
Commenter  J’apprécie          502
Le cerveau humain est si bien fait qu’il vous console avant les coups. C’est l’expérience du deuil : on souffre après. Au départ on se représente la belle vie que le défunt a eue, on témoigne, on discourt, on pose. Mais quelques jours plus tard, il n’y a plus que la solitude et le manque.
(page 27)
Commenter  J’apprécie          500
Nora s’esclaffait : « la canicule ? En Algérie… TOUTE L’ANNÉE c’est la canicule ! »
(page 97)
Commenter  J’apprécie          472
D’un côté il se disait fier de ses origines et de sa culture, de l’autre il espérait se fondre dans le paysage français. D’un côté il désirait rentrer au bled, de l’autre il rêvait que ses enfants s’intègrent. Il oscillait entre deux pays, entre deux projets, et élevait ses enfants dans la même dualité. La dualité comme identité, c’était déjà une contradiction, il n’existait pas de mot pour dire « un et deux » à la fois.
(page 69)
Commenter  J’apprécie          440
Ils (Amir et Daniel) s’aimaient comme des frères mais bavardaient comme des copains.
(page 145)
Commenter  J’apprécie          430
Ève s’était rapprochée des parents de ses camarades de classe, un établissement privé tout à fait détestable dans le genre faussement ouvert, il y avait quelques Noirs et quelques Arabes pour les statistiques départementales ; aidés par un système de bourses ; les parents étaient invités à y contribuer en début d’année. Les bonnes âmes de gauche pouvaient ainsi inscrire leur enfant sans crainte d’être mal jugées, tout en évitant l’école publique et son armada de têtes basanées.
(page 113)
Commenter  J’apprécie          420
La fatigue ne la handicapait pas, au contraire, elle l’entourait d’une brume euphorisante. Il puisait la force dans cette sensation même, dans son dos courbaturé, dans la répétition des gestes, cadence si régulière qu’elle le plongeait dans des états de transe.
(page 129)
Commenter  J’apprécie          350
À l’euphorie succède la mélancolie, chez les caractères tourmentés. Il suffit d’un rien, d’un mot, d’une intuition, ou d’un imperceptible changement d’environnement, pour que ce genre d’individu se trouve perturbé, rongé par une angoisse indéterminée. 
Commenter  J’apprécie          351
L'ex-professeure s'était prise d’affection pour son jeune voisin et l'accompagnait tous les mercredis à la bibliothèque. Elle lui expliquait les pouvoirs magiques des livres et de la littérature : « Peu importe d’où tu viens, peu importe la tête que tu as, si tu connais la correspondance de Flaubert, quelques vers de Rimbaud et la musique de Proust, tu as les passeports diplomatiques de toutes les sociétés et de tous les États.

Le seul trait d'union entre les hommes c'est la culture, cette culture qu'on dit élitiste mais qui est universelle car elle a traversé les siècles. Les sonates de Beethoven sont arrivées jusqu'à nous parce qu'il y a dans cet art, comme dans la musique classique arabe ou le chant des oiseaux, une permanence du sentiment, une sorte d’âme supérieure. L'excellence de l'art dépasse les préférences, elle est la caisse de résonance de Dieu...»
Commenter  J’apprécie          330
Naja aimait la France malgré tout. Elle répétait : « L’Algérie et la France sont des sœurs empêchées. Elles n’ont pas réussi à vivre ensemble, mais n’ont jamais su vivre l’une sans l’autre. »
(page 141)
Commenter  J’apprécie          312
À leur arrivée, le soleil était descendu sur la terre. Un brouillard rouge, incandescent recouvrait les ruines. C’était un incendie sans flammes, une nuée ardente. Les pères avançaient péniblement, s’agrippaient aux colonnes, criaient les prénoms des enfants, mais le sifflement du sirocco couvrait leur voix
(page 14)
Commenter  J’apprécie          310
La vie quotidienne est ce qui vient, par une somme d’habitudes, encadrer nos pensées obscures et nos douleurs secrètes. Faire les courses, le ménage, s’occuper des enfants, autant d’activités qui nous obligent, sans quoi on ne ferait plus rien. Le divertissement nous aide à survivre, car le désespoir est l’état naturel de l’homme. On ment tous.
(page 72)
Commenter  J’apprécie          260
Les enfants ont disparu des rues, ils ne jouent plus au ballon et passent leurs journées avec des casques de réalité virtuelle vissés sur le crâne. Ils partent en vacances dans des paysages éphémères et construisent des châteaux de sable sur des plages virtuelles face à des océans artificiels. Quand ils retirent leurs casques, leurs parents ne leur semblent pas plus réels. Ils ont tout fait pour incarner ce qu’ils rêvaient d’être, physiquement et professionnellement, devenant peu à peu leurs propres avatars. Soyez vous-même en mieux, promet la publicité de la clinique Élite, à Chareau, spécialiste du ravalement esthétique.
Commenter  J’apprécie          252
Le like est l’équivalent de la croquette pour chiens, me répétait mon père, professeur de philosophie au crâne dégarni.
Commenter  J’apprécie          242
Là, l'odeur fraîche du myrte embaume les sentiers toute l'année. Les grives viennent se régaler des baies couleur bleu nuit de cet arbuste au parfum poivré, dont les feuilles aromatisent les confitures et les viandes en sauce. Elles survolent chaque matin la brume légère.
Commenter  J’apprécie          230
J'ai annulé mes vacances pour pouvoir écrire.
Je n'ai rien écrit.
Les mots sont des chats sauvages
qui griffent quand on les attrape
et ne se laissent caresser que lorsqu'on les oublie.
Commenter  J’apprécie          220



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Lilia Hassaine Voir plus

Quiz Voir plus

🐱 Citation, expression ou proverbe sur le chat 😺

Une ... de chat ?

Journée
Vie

14 questions
130 lecteurs ont répondu
Thèmes : chats , proverbes , expressionsCréer un quiz sur cet auteur

{* *}