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Critiques de Lilian Mathieu (21)
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Dictionnaire des mouvements sociaux

Lorsque j'ai reçu ce livre, je me suis dit ‘'aïe, aïe, aïe,…''. Je ne m'attendais pas à un pavé de 622 pages, pavé édité par Les Presses Sciences Po… Et puis je l'ai ouvert, et là j'ai dit ‘'AIE, AIE, AIE'' en lisant la liste des auteurs/trices et leurs titres… c'est du lourd et on est très loin de ‘'Les mouvements sociaux pour les nuls''.

Un clin d'oeil dans tout ce sérieux : les sigles de certains organismes où travaillent ces auteurs/trices. CRAPUL, LEST, SAGE (**)… avoir une carte professionnelle avec CRAPUL, ça me botterait beaucoup !!



Après cet aparté futile, entrons dans le vif du sujet.

‘'Le propos de ce dictionnaire n'est pas d'opérer un panorama de la contestation mondiale, mais d'introduire ses lecteurs aux outils conceptuels qui permettent d'en rendre compte scientifiquement'' écrit l'un des concepteurs dans l'avant-propos… ce qui est évident en lisant la liste des auteurs/trices (cf paragraphe 1)



Le dictionnaire a deux index ; cela facilite les recherches : soit vous trouvez directement le mot ou le thème recherché dans l'index des entrées (ex. : boycott) soit l'index thématique vous renvoie à toutes les entrées en rapport avec votre recherche (ex. : ‘'mécontentement'' n'est pas une entrée mais l'index thématique renvoie aux entrées ‘'carrière militante'', ‘'frustrations relatives'', ‘'luttes pour la reconnaissance'', ''mobilisation des ressources'' et ‘'privation relative'').



Pour chaque entrée (mots et/ou thèmes classées alphabétiquement) on trouve successivement :

- un historique et/ou une argumentation de quatre/cinq pages avec thèses et contre-thèses

- la bibliographie sur laquelle s'appuient historique et argumentation

- le nom du rédacteur

- la liste des autres entrées ayant un rapport avec celle consultée



Bien sûr, je n'ai pas lu le dictionnaire en entier (qui lirait un dictionnaire comme un roman ou un polar ?). Mais outre la facilité de recherche d'un thème, les argumentations sont très intéressantes et permettent d'approfondir celui-ci… bien que certains développements de haute-volée m'aient demandé une 2e lecture.



Merci aux Presses de Science Po et à Babélio pour ce dictionnaire reçu dans le cadre du dernier ‘'Masse critique'' et qui a, un peu, expliqué de nombreux remous de notre monde actuel.

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(**) pour les petits curieux : CRAPUL (Centre de Recherche sur l'Action Politique de l'Université de Lausanne), LEST (Laboratoire d'Economie et de Sociologie du Travail, Aix-Marseille Université), SAGE (labo Sociétés, Acteurs, Gouvernements en Europe, CNRS/Université de Strasbourg).

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La démocratie protestataire : Mouvements soci..

Qu'il est drôle de finir cet ouvrage le jour où un nouveau Président de la République arrive au pouvoir...



Un ouvrage sociologique, un ouvrage de sociologie politique, on ne peut dire le contraire. Des références à des sociologues, à des politistes, des références, des citations, etc. Mais je dirais, surtout, ENFIN un ouvrage sur les mouvements sociaux qui dépoussièrent les codes et nous parlent, nous, les plus jeunes. L’accent n’est pas forcement mis sur les luttes « traditionnelles » des mouvements du type mouvements syndicaux, ouvriers, travailleurs, industriels ; ici, Lilian Mathieu nous parle des nouveaux mouvements sociaux, mais non à la manière si détaillée d’Alain Touraine, plutôt à l’aune des nouvelles préoccupations de la démocratie française.



Les partis politiques sont étudiés au prisme des mouvements sociaux, et inversement. Rien n’est oublié afin de transmettre aux lecteurs les clefs de compréhension des manifestations françaises. D’autant plus, que Lilian Mathieu nous parle d’évènements récents comme les « émeutes » des banlieues ou l’élection de Nicolas Sarkozy. Fini les clichés des anciennes manifestations, et les « cartels » syndicaux.



Vous comprendrez donc que cet ouvrage est vraiment d’un haut niveau, d’une rare excellence et qu’il est à mettre dans toutes les mains. Pas seulement des sociologues, des étudiants et des apprentis sociologues, mais aussi à tous les français qui seraient tentés de partir dans les extrêmes…

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Columbo, la lutte des classes ce soir à la télé

Quelle idée formidable que cet essai sociologique sur la série « Columbo » ! Quand comme moi on est un inconditionnel du célèbre lieutenant à l’imperméable élimé, on se doit de lire ce petit bouquin. L’histoire de la série est à elle seule pleine de rebondissements : commencée en 1968 comme simple téléfilm, le succès de celui-ci pousse les créateurs à passer en mode série trois ans plus tard, en 1971. Après un épisode pilote, « Columbo » démarre vraiment la même année pour une première saison. En 1978, à la fin de la saison 7, la série s’arrête brutalement. Mais elle reviendra sur les écrans en 1989, et ne les quittera plus jusqu’en 2003, au terme de 18 saisons dont les 8 dernières ne comporteront qu’un à deux épisodes.



Peter FALK campe un lieutenant issu des classes populaires. Dans chacune de ses 69 enquêtes, il est confronté à la haute bourgeoisie Etats-unienne, souvent même à des célébrités publiques. La plupart sont arrogantes, possèdent une forme de pouvoir et mésestiment parfois jusqu’au mépris un type insignifiant fringué comme un clodo, qui de surcroît ne paraît pas avoir inventé la machine à tourner les coins de rue. C’est pourtant lui qui va faire mettre à genoux les puissants, les aristos, ceux de la « haute ».



Columbo est un homme simple, peu érudit, pas très « consommateur », se contente de peu d’éléments externes pour vivre. Néanmoins il est d’une curiosité à toute épreuve, et s’il cache certaines convictions, on les devine aisément : il n’aime pas la violence, les armes, le pouvoir, les politiciens. Il n’abuse pas non plus des règles de la communauté (sa voiture pourrie l’atteste en partie), il est indépendant (il préfère travailler seul et au calme) mais très fidèle. Il adore sa femme (qui indirectement l’aide à résoudre certaines énigmes, bien qu’on ne la verra jamais) et se passionne pour son chien. Il a les goûts de l’américain moyen, y compris culinaires, comme s’il s’interdisait d’aller au-delà de son monde, celui de la classe populaire.



Cette étude sociologique de 2013 va détailler cette sorte de lutte des classes permanente. Le petit fonctionnaire un brin minable, un peu crado, descendant d’une famille italienne prolétarienne, qui ne brille pas par son intelligence, va débusquer la preuve qui tue et confondre l’assassin. Lilian MATHIEU a passé la série au crible et donne de nombreux exemples précis tirés de diverses situations. Il nous apprend quelques anecdotes savoureuses et toujours bonnes à lire, notamment celle des fringues de Columbo qui venaient directement de la garde-robe personnelle de Peter FALK. Il scrute aussi le comportement de Columbo envers les meurtriers, déférent, emprunté, gauche (il a conscience d’appartenir à une classe sociale bien plus basse que celle de ses interlocuteurs), qui peu à peu se fait plus piquant, envahissant, et va jusqu’à jouer avec les nerfs de ses adversaires afin de les pousser à la faute en un jeu de dupes parfaitement orchestré.



La culture Etats-unienne de la seconde partie du XXe siècle est très présente dans « Columbo », notamment les découvertes, les inventions du moment. La bourgeoisie puissante des protagonistes de la série possède bien sûr les derniers produits ou matériels en vogue, Columbo les découvre, s’y intéresse, aussi afin de bâtir une certaine proximité avec l’assassin. La ville de Los Angeles est très bien représentée puisqu’elle héberge la majeure partie des épisodes. On pourrait parfois se croire dans un film de John CASSAVETES (par ailleurs ami proche de Peter FALK) avec les décors urbains.



Tout cela est raconté dans ce petit bouquin, sérieusement, précisément. Je ne parviens pas à me mettre à la place d’un lecteur qui lirait ce bouquin en méconnaissant ou même ne connaissant pas du tout la série, même si je pense qu’il faut avoir vu plusieurs épisodes pour bien digérer ce que l’auteur développe. C’est en tout cas une lecture proprement jubilatoire pour un adepte comme moi, surtout lorsque Lilian MATHIEU ose une comparaison – pertinente par ailleurs – avec l’illustre ancêtre de Columbo, j’ai nommé le commissaire Maigret (séquence émotion). Bref, après cette lecture, vous serez incollable sur le lieutenant, sa femme, son chien, sa 403, et surtout sur la personnalité même de l’homme à l’imper râpé. Et qui sait, vous aurez peut-être l’envie incontrôlable de regarder l’intégralité de cette série singulière, ce que je ne peux que vous encourager à faire dès ce soir.

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Écoles en révolte : Le moment 68 à Lyon, du coll..





Les dates- anniversaire sont des temps forts de la mémoire.

L’histoire y inscrit ses interrogations et ses recherches sous des formes diverses.

Le colloque organisé en octobre 2018 à l’Université Lumière Lyon 2, pour marquer le cinquantenaire de 1968 à Lyon, revient sur la manière dont ces temps de rupture ont été vécus dans les structures d’enseignement, de l’Université au second degré, dans l’agglomération lyonnaise et sa région. Cet ouvrage en est le fruit.

Examen « décentré » d’une crise majeure, il présente deux éclairages complémentaires: la spécificité de la crise à l’échelle locale et la manière dont y prennent forme des caractéristiques symptomatiques du contexte national.

La préface et l’introduction présentent cette dualité avec vivacité, dans une problématique qui met en relief les fondements de ce temps de rupture.

Le « moment 68 » s’inscrit en effet dans la complexité. Celle du temps tout d’abord, car la crise n’est pas limitée aux mois de mai et juin 1968. Elle s’inscrit dans une décennie qui voit prendre forme progressivement la remise en cause d’un héritage institutionnel dans ses traductions sociales. Une autorité figée, des normes culturelles, sociales, dépassées: les générations nées depuis la guerre interrogent des valeurs qu’elles ne comprennent plus.Par ailleurs, la croissance économique des trente glorieuses crée de nouveaux déséquilibres, de nouvelles fractures. L’ensemble de l ‘édifice social vacille. Les conflits du travail se multiplient au fil des années soixante. La longue grève de l’usine Neyrpic en 1962 et 1963 à Grenoble en est un exemple. Avec pour enjeu la défense des droits syndicaux, il scelle un des premiers exemples de solidarité avec les milieux universitaires. De même en décembre 1967, l’Association Générale des Etudiants de Lyon soutient la grève de Rhodiacéta à Vaise. Les différentes contributions de cet ouvrage mettent ainsi en scène les rencontres, la parole partagée, toutes les manifestations d’une remise en question de la société qui prend forme progressivement tout au long des années soixante pour éclater ensuite au printemps 1968.

Elles mettent tout particulièrement en lumière la manière dont l’école, en pleine expansion numérique, a été à la fois un lieu d’expression et un accélérateur de la crise. La massification de l’enseignement touche d’abord le second degré, dans la diversité de ses filières toujours présente. A Lyon comme à l’échelle nationale la croissance des effectifs scolarisés en lycée, entraîne logiquement celle des effectifs universitaires. En 1967-68, l’Université de Lyon avec 30 000 étudiants est la deuxième au niveau national, les IUT nouvellement crées, comme celui de Saint Etienne y ajoutent leurs effectifs. A l’aube de 1968, les travaux qui interrogent cette croissance nouvelle de la population étudiante, posent la question des mécanismes de reproduction des élites sociales, avec les travaux de Bourdieu et Passeron.Le ministère de l’éducation nationale, de son coté multiplie colloques et groupes de travail pour mettre les réformes pédagogiques et éducatives à l’ordre du jour.

Il va être être pris de vitesse.

A Lyon comme à Paris, le développement des groupes politiques d’extrême gauche, les premiers comités d’action lycéens, accélèrent le mouvement qui part dans les deux villes de la périphérie pour gagner ensuite le centre. A Lyon comme à Paris, la mobilisation dans le second degré est sans précédent, les travaux présentés ici s’appuient pour en faire état sur les archives du rectorat de Lyon, sur celles de nombreux lycées, elles rejoignent d’autres sources plus traditionnelles comme celles de la Préfecture de police.

Dans une première partie : « Contestation et résistance », les articles présentés dressent un tableau très exhaustif de tous les acteurs mobilisés en mai juin 1968, au sein de la communauté éducative, les lycéens dressés contre « les lycées casernes » les professeurs en grève à partir du 13 mai, les associations de parents d’élèves à la recherche d’une réforme des lycées. C’est avec l’exemple de Grenoble que la situation des Universités est évoquée.

Le sens de ce printemps de révolte et son devenir sont examinés ensuite dans une grande diversité des contributions. Les transformations de l’Université avec la loi Edgar Faure de l’automne y trouve sa place tout comme des portraits éloquents comme celui de Jeannette Colombel, des exemples permettant d’approcher le climat social de l’époque à l’image du film de Bertrand Tavernier «  L’horloger de Saint Paul ». Des témoignages nombreux dessinent une forme d’épilogue à ce recueil d’articles.

Par la richesse et la diversité de ses articles, l’ouvrage apporte un éclairage précieux à cette page de notre histoire. Il rappelle brillamment que si ce temps d’insolence et d’arrogance n’a pas bouleversé les structures économiques et sociales qu’il dénonçait, il n’en a pas moins permis de faire émerger une pensée nouvelle et différente, et l’école, comme la société dans son ensemble en ont été durablement marqués.
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Dictionnaire des mouvements sociaux

Je me passionne depuis peu pour les mouvements sociaux, en fait depuis le début des gilets jaunes, j’ai eu l’occasion durant cette courte période d’en découvrir d’autres (climat, anti-X et pro-Y, etc) bref, la sociologie me plaît et j’avais envie détendre mon champ de connaissances.



Oui c’est du sciences Po mais non, n’ayez pas peur, l’ouvrage est bien réalisé, clair et comme tout dictionnaire va à l’essentiel, il laisse toutefois une belle bibliographie pour approfondir les sujets abordés. La pluralité des auteurs en dit long sur celles des mouvements sociaux, les impressionnants CV et la pédagogie dont ils et elles font preuves font de ce livre une référence.



« Disons-le d’emblée, on ne trouvera guère d’écho, dans ce volume, de la conflictualité intense qui se déploie à Santiago, Hong Kong ou Beyrouth, pas plus que l’on ne trouvera d’analyse du mouvement des gilets jaunes ou de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Le propos de ce dictionnaire n’est pas d’opérer un panorama de la contestation mondiale, mais d’introduire ses lecteurs aux outils conceptuels qui permettent d’en rendre compte scientifiquement. »

Cette citation résume bien le contenu du livre, il ne fait pas de liste des mouvements sociaux, qui seraient incomplet quelques mois plus tard, mieux que ça, il donne les clés pour comprendre les protestations en cours ainsi que celles passées et futures. C’est mieux que ce à quoi je m’attendais.

En effet, il aborde les émotions, la désobéissance civile, l’exemplarité, politique publique, répression, boycott etc, le panel est vaste et totalement couvert par ce dictionnaire. Le travail réalisé pour réunir toutes ces informations est impressionnant, il conviendra autant aux plus aguerris comme au plus novice.

J’ai reçu ce livre dans le cadre de l’opération Masse Critique, encore une bonne pioche ! Je remercie Babelio ainsi que SciencesPo. Les presses pour m’avoir permis de l’avoir être les mains.
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Prostitution, quel est le problème ?

Lilian Mathieu est une des références, voire la référence majeure, en sociologie de la prostitution. Ce livre cependant n'est pas de la sociologie à proprement parlé, ne s'appuie pas sur une étude en particulier, mais est plutôt une réflexion sur les arguments des pro comme des anti prostitution.



On pourrait résumer la logique ainsi : pousser la logique de chacun des deux camps jusqu'au bout pour voir si les arguments sont tenables. C'est intéressant parce que cela fait sortir le débat de la stricte prostitution. Ainsi réfléchir à la prostitution amène à réfléchir sur la sexualité en général (notamment le concept de consentement), l'esclavage ou le travail salarié.



J'ai apprécié également que l'auteur parsème son livre d'humour un peu piquant, des réflexions "punchlines" qui donnent du rythme à un ouvrage qui aurait pu être parfois abrupt (car théorique).



Un bon bouquin pour s'initier à la réflexion sur la prostitution.
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La condition prostituée

Fruits d’études et d’enquêtes longues sur la prostitution, le livre de Lilian Mathieu n’est pas seulement un ouvrage de plus sur la condition prostituée. L’auteur confronte les réalités étudiées à la vision souvent misérabiliste d’une partie des abolitionnistes, tout en décrivant la dérive d’utilisation du terme (de l’abolition de la réglementation à l’abolition de la prostitution). Il montre aussi les « ambiguïtés » et les « non-dit » des nouvelles politiques de réglementation.



« La prostitution – c’est la thèse centrale de ce livre – trouve sa place au cœur de la question sociale, et plus précisément à l’entrecroisement des problématiques de la sexualité et de la précarité »



Après une introduction méthodologique, à mes yeux, inutilement polémique car ne s’appuyant pas sur les larges plages d’accords avec, entre autres, Richard Poulin (sur la suppression de toutes les brimades et pénalités envers les prostitué-e-s et l’insistance de cet auteur, sur le droit fondamental de ne pas être prostitué-e-s), l’auteur analyse l’espace de la prostitution puis la place de la violence dans le monde de la prostitution.



Il insiste particulièrement sur la légitimité des revendications d’accès aux droits sociaux qu’expriment les prostitué-e-s. L’univers de la prostitution est violent, les agressions y sont fréquentes. L’auteur décrit les moyens déployés par les unes et les autres pour éviter et contrer ces violences. Faut-il le rappeler les prostitué-e-s ne sont pas des personnes passives dans leur mode de vie.



Dans le chapitre le plus emblématique « La prostitution, zone de vulnérabilité sociale », Lilian Mathieu explicite la notion de « désaffiliation » empruntée à Robert Castel. Il nous rappelle que « l’entrée dans la prostitution n’est jamais le fruit d’une décision pleinement libre, mais relève toujours d’une forme de contrainte » que s’engager dans cette activité est « une forme d’adaptation à une situation marquée par la détresse, le manque ou la violence ».



Il énumère un certain nombre de propositions, de politiques non exclusivement en direction des prostitué-e-s, mais qui « s’inscrivent dans une politique sociale globale et volontariste dont elles et ils seraient bénéficiaires au même titre que d’autres catégories de précaires (ce qui évite le risque d’étiquetage inhérent à toute politique spécialisée) » dont l’abrogation de la loi sur la toxicomanie de décembre 1970, la rupture avec les loi répressives sur l’immigration, le RMI accessible aux moins de 25 ans…



Le chapitre cinq traite des politiques de la prostitution, du réglementarisme et de l’abolitionnisme. Enfin, le dernier chapitre du livre revient sur les différences dans les relations entre prostituées et féministes en 1975 et en 2002 et l’incapacité d’agir aujourd’hui ensemble, au delà des positionnements divergents, pour refuser les politiques répressives.



La perspective de « désafiliation” » ne renvoie pas aux seules conditions économiques se jouant dans l’accès au travail et à ses protections, mais plus généralement à l’intégration sociale Néanmoins, il me semble que placer l’activité prostitutionnelle au cœur de la question sociale, implique aussi de prendre plus généralement en compte les effets de la division sexuelle du travail, les rapports entre les classes et entre les sexes. La prostitution ne peut être abordée hors cadre de la domination et de l’oppression spécifique des femmes. De ce point de vue, la question des clients, essentiellement des hommes, ne peut-être considérée comme secondaire. Leur absence, dans le livre, me semble révélatrice des limites de l’ouvrage. Sans compter les réflexions nécessaires sur la place du pouvoir dans les relations sexuelles et sur la castration sociale que révèle une sexualité « vénale » réduite à des pratiques « mécaniques » (pénétrations, fellations, etc.).



Ces critiques énoncées, il convient néanmoins de donner raison à Lilian Mathieu pour son insistance à monter l’inconséquence et la stérilité de bien des termes actuels du débat entre reconnaissance et abolition de la prostitution, surtout en absence de réponses pratiques à la situation des prostitué-e-s.



Ce qui n’interdit cependant pas d’avoir une position politique sur la prostitution comme sur l’exploitation et les oppressions. De ce point de vue le dossier Rouge « Prostitution : (s’)en sortir » montre qu’il est possible de défendre à la fois des droits pour les prostitué-e-s et des positions féministes. Des lectures à compléter par deux ouvrages récents écrit ou coordonné par Richard Poulin.
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La double peine : Histoire d'une lutte inac..

La lutte contre la double peine (Le délinquant étranger peut être condamné, en plus de sa peine de prison, à un éloignement du territoire français) a une longue histoire. Cet ouvrage retrace cette longue lutte entamée dans les années 70, étudie particulièrement les grèves et les actions du Comité national contre la double peine de la faim des années 80, et dresse le bilan de cette lutte inachevée avec la loi Sarkozy de 2003.



L’auteur manifeste le «refus d’étudier le mouvement en lui-même et comme à l’état isolé, pour plutôt l’envisager dans ses relations avec son environnement social et politique. »



Cette étude intègre les transformations de la société française, prend en compte les rapports entre le milieu militant et le champ politique, la dégradation des rapports entre le monde associatif et la gauche de gouvernement. Ce livre se place « à l’entrecroisement de deux domaines de recherches : la sociologie des mouvements sociaux et l’analyse des politiques publiques. »



L’inscription et l’étude des composants de la lutte dans une perspective plus large, permet d’entrecroiser les déterminations, de souligner les conditions et les effets contradictoires de l’engagement militant et des actions de lutte ou de soutien.



Le livre est divisé en sept chapitres : Étrangers, justice et action collective ; L’émergence d’une cause ; La généralisation de la cause et la grève de la faim d’avril 1981 ; Démobilisation et recomposition ; Un enjeu politique disqualifié ; Une cause concurrencée et dégénéralisée ; La campagne nationale « Une peine point barre ».



Loin des simplismes, le travail remarquable de Lilian Mathieu est donc non seulement utile pour connaître l’histoire d’une lutte, mais indispensable à la réflexion sur les interconnexions avec d’autres mouvements qui façonnent certaines réalités de la société française.
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Columbo, la lutte des classes ce soir à la télé

Qu'on se le formule ou pas, Columbo c'est la lutte des classes et c'est pour ça que c'est si bien.

La démarche n'est sûrement pas révolutionnaire, mais elle est sociologique et c'est de la sociologie de Columbo dont il est question dans cet ouvrage.



En s'appuyant sur le travail de grands noms de la sociologie (Pierre Bourdieu, Émile Durkheim...), Lilian Mathieu, décrypte aussi bien la grande bourgeoisie hautaine de Los Angeles que les origines et habitudes populaires du héro à l'imperméable et la Peugeot 403, mais surtout le mépris de classe accompagnant ce grand écart culturel.

Bien sûr ce livre n'oublie pas de nous replonger dans les célèbres intrigues de la mythique série avec Peter Falk.



Une vraie petite étude de socio très abordable pour tous (même moi 😉).

J'ai fortement apprécié replonger dans cet univers.
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La fin du tapin : Sociologie de la croisade..

L’ouvrage de Lilian Mathieu soulève l’un des enjeux clés d’une politique sexuelle véritablement démocratique, à savoir l’émancipation des prostituées, la direction à prendre et les moyens à mettre en œuvre pour y parvenir.
Lien : http://www.laviedesidees.fr/..
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La condition prostituée

La prostitution ne s'est constitué en « problème social » qu'à l'issu d'un long processus historique. On peut distinguer deux types de conceptions de la prostitution en France :

— Une approche abolitionniste qui considère la prostitution comme une forme d’exploitation et d’atteinte à la dignité humaine. Les prostituées sont alors considérées comme des victimes et il s’agit de punir les proxénètes et, parfois, les clients. Précisons bien : par « abolition » il ne faut pas entendre abolition de la prostitution (même si, à terme, c’est l’effet recherché) mais abolition de la réglementation autour de la prostitution. L’Etat se refuse à organiser de quelque manière que ce soit l’activité des prostituées.

— Une approche règlementariste qui considère la prostitution comme une activité « normale », au sens de similaire aux autres activités marchandes. On appelle alors les prostituées « travailleuses du sexe ». Il s’agit alors de contrôler leur activité à travers une réglementation spécifique.

Officiellement la France est aujourd’hui un pays abolitionniste. Il interdit la constitution de maison close, ou même de louer en local en vue d’une activité prostitutionnelle, et réprime le racolage. Pourtant la France traine derrière elle une longue tradition règlementariste dont elle n’a pas tout oublié. C’est ce qui fait que, juridiquement, la prostitution est dans un statut intermédiaire : elle n’est pas punissable en tant que telle mais constitue un préalable à plusieurs délits (racolage, proxénétisme). En outre, l’Etat prélève une partie des bénéfices de la prostitution sous le régime des « bénéfices non commerciaux ».

Cette situation ambiguë (ni vraiment autorisée, ni vraiment interdite) font dire à certains analystes que la prostitution en France serait une profession libérale interdite de toute publicité, de démarchage et même de lieu d’exercice. Avec une particularité forte cependant note Lilian Mathieu : les prostituées sont avant tout des « désaffilié-es » — il emprunte ce concept à Robert Castel.

L'auteur de La Condition prostituée nous dépend un milieu social marqué par une grande hétérogénéité de statuts. Dés lors les discours sur la prostitution échappent rarement à un écueil courant lorsque l’on parle de groupes dominés : l’essentialisation. La parole n’est jamais donnée aux premiers et premières concerné-es ; au contraire est posé sur eux un regard empreint d’idéologie, duquel en ressort une image déformée mais conforme aux attentes des groupes qui ont la parole. En effet, les abolitionnistes ne voient que victimes aliénées quand les réglementaristes voient travailleuses libres et affranchies.

Bien qu’opposées sur le fond, les représentations abolitionnistes et règlementaristes se rejoignent alors dans une certaine négation de la diversité des situations des prostituées, ainsi que dans le mépris qu’ils entretiennent à l’égard d’une partie des prostituées (celles « libres » ou forcées, selon le camp) qui font le choix de témoigner voire militer.

Dans La Condition prostituée, Lilian Mathieu reproche aux deux courants d’avoir une « vision atemporelle » de la prostitution et ainsi de ne débattre qu’à partir de visions fantasmées ou littéraires des prostituées, sans jamais se soucier vraiment des conditions concrètes d’exercice de cette activité. D’un coté une vision misérabiliste, de l’autre une vision populiste de la prostitution : les deux loupent ensemble, selon l’auteur, leur objet.

Cela nous amène à la formulation d’un paradoxe : abolitionnistes et règlementaristes se réclament tous deux d’une lutte féministe et se mobilisent dans le débat public pour défendre la « dignité des femmes » et/ou des prostituées ; ils confisquent pourtant la parole à ces personnes qu’ils prétendent protéger et décident à leur place ce qui est bien pour eux, sans jamais se pencher sur la réalité (ou plutôt les réalités) de la « condition prostituée ».

Pour surmonter ce paradoxe, nous dit Mathieu, il faut envisager les discours sur la prostitution dans un cadre plus large : celui d’une guerre contre la pauvreté qui prend bien souvent des accents de guerre contre les pauvres. Dans cette optique, le fait que la loi sur le racolage passif fasse partie de la loi dite Sarkozy de 2003 – qui vise tout à la fois la petite délinquance, la mendicité et les gens du voyage – est significatif : on assiste bel et bien à une entreprise de criminalisation de la pauvreté1 qui prend le doux nom de « tolérance zéro ».

Ouvrage très intéressant qui permet de prendre un recul salvateur sur la question de la prostitution, La Condition prostituée a quand même un petit défaut : l'auteur semble sans cesse se placer dans une position volontairement polémiste, et un peu stérile, en plaçant dos à dos les abolitionnistes et les règlementaristes.
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Écoles en révolte : Le moment 68 à Lyon, du coll..

Un récit rempli de témoignages et de recherches, faisant apparaître les nombreuses sources de ces derniers.



Il nous plonge dans l'histoire de mai 68. On suit tout autant la naissance du mouvement des lycéens, la révolte mais aussi la manière dont les professeurs les ont accompagnés. Ma lecture m'a permis d'apprendre beaucoup de choses notamment le regard et le vécu des profs peu connu du grand public. Également sur le mouvement qui s'est déroulé loin de ceux de la capitale, que ce soit dans l'enseignement privé ou public.



Un gros travail de recherche aux références nombreuses (comme je l'ai déjà dit) qui permettront d'aller encore plus loin dans la connaissance de cette révolte. Toutefois, je pense que cet ouvrage n'est pas voué au grand public mais à des lecteurs bien spécifiques.



Je remercie Babelio pour la masse critique, ce fut une lecture fort enrichissante.
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Écoles en révolte : Le moment 68 à Lyon, du coll..

Écoles en révolte est un ouvrage scientifique sur les évènements de Mai 68, à Lyon, vu par le prisme de l'école au sens large. Il est composé de plusieurs articles, chacun abordant un thème donné. Je suis assez partagée sur ce livre.



Tout d'abord, les différents articles permettent d'avoir une vue assez vaste de ce qu'on appelle en général Mai 68. L'ouvrage insiste sur une autre dénomination : « le moment 68 » car il traite aussi bien du contexte que des suites des évènements de Mai-Juin 1968. Plusieurs angles sont étudiés : l'impact sur les collégiens, leur mobilisation, les différences qu'il y a pu avoir entre les lycées de filles et de garçon, la réaction des parents d'élèves, des professeurs. Il y a un article original sur le scolasticat de Lyon, soit les étudiants à la prêtrise. C'est un aspect que je n'aurai pas imaginé voir, et je me suis aperçue qu'il y avait là aussi une demande d'autonomie, et de modernisation de l'enseignement.



J'ai trouvé très intéressants les témoignages à la fin de l'ouvrage où l'on voit l’ambiguïté du moment : toutes les personnes interrogées sont d'accord pour dire que Mai 68 a eu un impact non négligeable sur leur vie et leur engagement mais sont déçue que ça n'ait pas suffi à « changer le monde ».



Malgré tout je suis restée un peu perplexe sur la forme et quant à savoir à qui était destiné l'ouvrage. Personnellement je suis restée un peu sur ma faim. Chaque article aborde un thème différent, mais du coup, de façon assez 'superficielle'. Attention, tout est très bien écrit et très bien documenté, on voit que les recherches sont sérieuses. Mais en une vingtaine de pages, les auteurs ont juste le temps de présenter les faits, et il y a peu d'analyse derrière. Du coup pour quelqu'un qui ne connaît pas le sujet c'est un peu austère. Certains articles rentrent dans le détail de savoir qu'untel était d'abord Maoiste, ensuite au Parti Communiste, mais il était en désaccord avec Machin, etc. Quand on n'est pas au fait de ces gens, c'est difficile à suivre.



Ça n'est clairement pas écrit comme un ouvrage de vulgarisation à destination du « grand public » même pas un « grand public » averti. J'ai par ailleurs l'impression, que ça n'est pas assez détaillé pour être utile à des chercheurs mais pour le coup je peux me tromper.



Pour conclure, j'ai appris des choses intéressantes, mais je ne sais pas trop quoi en faire, et si quelqu'un écrit un ouvrage d'analyse des faits qui sont présentés ici, ça serait cool :)
Lien : https://marianneprofeta.fr/?..
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Écoles en révolte : Le moment 68 à Lyon, du coll..

Un livre qui aborde l'atmosphère de la période de mai 68 pour les jeunes collégiens, Lycéens, étudiants, parents et professeurs de la région, notamment Lyon mais aussi Grenoble, Bourg-en Bresse, Roanne...

C'est un gros travail de synthèse avec de très nombreuses sources (écrites, orales).

On a une présentation du contexte de l'époque, les mouvements de contestations et de résistances qui montent en étant différents et pas toujours unitaires. Le point de vue des jeunes élèves et des parents sur les réformes ainsi que des professeurs est aussi bien détaillé.

Les auteurs abordent les évolutions dans le privé et le public.

On retrouve par exemple des parties avec des témoignages d'acteurs de l'époque (enseignants, lycéens, etc....), un regard critique sur le film de 1974 "L'horloger de Saint Paul" de Bertrand Tavernier, le futur des enseignants "soixante-huitards", etc....

Chaque page se termine par les sources et chaque chapitre à sa propre bibliographie. Si on souhaite aller plus loin dans les infos, il y a de quoi faire !!!

J'ai parfois eu plus de mal à suivre certaines parties de chapitres alors que d'autres m'ont plus intéressé mais c'est purement personnel et chacun ne recherche pas forcément la même chose.

Un énorme travail et un livre qui reste très accessible bien que le contenu soit conséquent.

On découvre ces événements d'un point de vue locale et

donc différemment des habituels retours sur le mai 68 à Paris.

Merci au service de Presse Universitaires et à l'opération Masse Critique pour l'envoi de ce livre.
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Prostitution : les uns, les unes et les aut..

Du trottoir aux débuts du minitel rose en passant par les salons de massage, une équipe d'ethnologues trace le portrait de la prostitution Lyonnaise dans les années 90. Par de nombreux entretiens avec les concerné·e·s, les associations et parfois les clients, les auteur·e·s analysent les évolutions en marche suite à l'arrivée du minitel rose et l'augmentation du nombre de prostitué·e·s travestis et transgenres.

Sans misérabilisme, ils étudient les différents parcours d'entrée dans la prostitution, les relations avec les clients/les collègues/la police, les rapports hommes/femmes vus de l'intérieur et de l'extérieur du milieu prostitutionnel, les différence de vécu selon qu'on soit femme/homme/cisgenre/transgenre, les options de sortie.



J'ai trouvé ce livre passionnant, malheureusement un peu vieux, notamment car les lois ont beaucoup changé depuis et je ne parle même pas de comparer le minitel rose à internet... J'aimerai vraiment pouvoir lire une telle étude en version récente.
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Dictionnaire des mouvements sociaux

Intéressée depuis quelque temps par la sociologie, je me suis tournée vers ce titre lors de la dernière Masse Critique. Je ne m'attendais pas à un ouvrage aussi épais, mais je suis ravie en tournant les pages. C'est un ouvrage très intéressant si vous voulez approfondir vos connaissances générales en sociologie, ou si vous voulez juste ouvrir vos horizons sur un thème plus particulier.

Les différents index permettent de voyager facilement dans le livre, et la construction des différentes parties (historique, thèse, contre-thèse, bibliographie et liens avec d'autres sujets du livre) rend vraiment l'ouvrage didactique.

Je n'ai pas encore lu toutes les entrées, mais je n'y manquerai pas. Je trouve que ce livre donne pas mal d'outil pour essayer de comprendre et appréhender autrement les différents mouvements sociaux actuels.
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Columbo, la lutte des classes ce soir à la télé

Analyse pertinente sur une série génialissime!!

Très agréable à lire et fort juste!!!
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L'espace des mouvements sociaux

L’auteur fait preuve d’une saine clairvoyance en pointant tout au long de son travail les limites analytiques de ce dernier. Tout cela est écrit dans une langue belle, didactique, sans jargon ni verbiages inutiles.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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La démocratie protestataire : Mouvements soci..

Une synthèse sur les mouvements sociaux français et leurs évolutions depuis les années 1990
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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Les années 70, un âge d'or des luttes ?

Il faut un certain talent pour exposer l’ensemble des luttes d’une longue décennie en moins de cinquante pages : de la contestation dans le monde du travail, aux luttes immigrés, à la politisation de l’intime, sans oublier les territoires et cadres de vie ou les luttes contre les autoritarisme. Lilian Mathieu nous offre un large panorama, tout en soulignant les risques de figer les classifications, de privilégier une histoire événementielle ou de decontextualiser les mouvements décrits. Il est d’autant plus étonnant que l’auteur n’inscrive pas ses analyses dans une dimension plus internationale ou internationaliste.



Le seconde partie de l’ouvrage présente des « interprétations de la vague contestataire ». Au delà des analyses présentées et des remarques critiques de l’auteur, je ne peux que souligner la frustration au cantonnement institutionnel des analyses, oubliant les réflexions et productions des militant-e-s syndicaux, politiques, féministes ou associatifs. L’expertise ne saurait se limiter aux chercheuses et chercheurs de la faculté.



Le livre se poursuit par une « lecture politique d’une décennie de luttes » et une conclusion sur la nécessaire réhabilitation de « cet esprit contestataire » pour « en faire une ressource pour les combats qu’il faut à présent mener ».



Au delà donc de désaccords, un bien utile ouvrage, pour éviter « de commettre les mêmes erreurs, de se retrouver dans les mêmes impasses, de passer à coté des mêmes opportunités… L’urgence du présent l’exige. »
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