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3.96/5 (sur 26 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1908
Mort(e) : 1993
Biographie :

Lilian Silburn, élève de Sylvain Lévi, Louis Renou, Paul Masson-Oursel, etc., fit sa carrière au CNRS et fut à plusieurs reprises, chargée de mission en Inde et au Cachemire.

Sa thèse de doctorat ès lettres, soutenue en 1948 et intitulée : Instant et Cause. Le discontinu dans la pensée philosophique de l'Inde, mène une enquête singulière et affinée sur un fonds d'une vaste ampleur : Veda, Brâhmana, Upanishads, bouddhisme…

Grâce à cette exploration elle avait déjà découvert une branche peu connue de l'hindouisme, le shivaïsme non-dualiste du Cachemire, et allait désormais en traduire et en commenter les œuvres majeures : dix ouvrages, comportant pour la plupart tout un ensemble de textes, parurent ainsi peu à peu dans les Publications de l'Institut de Civilisation Indienne.

Il faut leur ajouter un livre sur La Kundalini ou l'Énergie des profondeurs, paru aux éditions Les Deux Océans en 1983 (réimp. 1996).
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Source : http://consciencesansobjet.blogspot.fr
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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
CANTATE DE LA NUDITÉ
Je chanterai ce chant nouveau : la nudité.
La pureté réelle est vide de pensée;
La pensée, elle doit se tenir à l'écart.
C'est ainsi, moi que j'ai perdu ce qui est moi.
Je suis réduit à rien.
Qui s'est dépouillé de l'esprit ne peut plus avoir de souci.

Ce qui m'est étranger cesse de me leurrer.
Et j'aime autant être pauvre que riche.
Point d'image qui me contente :
Il m'a fallu me vider moi-même.
Je suis réduit à rien.
Qui s'est dépouillé de l'esprit ne peut plus avoir de souci.

Veux-tu savoir comment je me passai d'images?
C'est lorsqu'en moi j'embrassai l'unité,
Car telle est l'unité réelle.
Et la douleur pas plus que l'amour ne m'émeut.
Je suis réduit à rien.
Qui s'est dépouillé de l'esprit ne peut plus avoir de souci.

Veux-tu savoir comment je dépouillai l'esprit?
C'est lorsque je cessai de distinguer,
Hormis, en moi, la divinité une.
Or, je n'ai pu le. taire et j'ai dû l'avouer :
Je suis réduit à rien.
Qui s'est dépouillé de l'esprit ne peut plus avoir de souci.

Depuis que me voilà perdu dans cet abîme,
J'ai cessé de parler, je suis muet,
Oui, la divinité m'a englouti.
Je suis dépossédé,
Et c'est pourquoi les ténèbres m'ont réjoui.

Depuis le temps où j'ai rejoint mon origine,
J'ai cessé de vieillir et j'ai dû rajeunir.
Ainsi toute ma force a disparu.
Et elle est morte.
Qui s'est dépouillé de l'esprit ne peut plus avoir de souci.

Or donc, celui qui disparait
Et qui trouve sa nuit,
Est tout aussi riche, étant exempt de misères.
Ainsi les feux d'amour
M'ont soudain consumé.
Et j'en suis mort.
Qui s'est dépouillé de l'esprit ne peut plus avoir de souci
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En quoi consiste la puja relative à la roue des énergies et quelle fin vise-t-elle ? Rappelons d'abord que c'est dans la Roue universelle que se déploie le grand Seigneur doué de toutes ses énergies. Alors, adorer ces énergies épanouies dans la création, la permanence, la résorption et l'indicible Quatrième état, c'est prendre pour assise Paramasiva dans la plénitude de son essence, c'est à dire en sa puissance et sa gloire bien manifestes.
L'hommage digne de ce nom tend donc à faire fusionner les courants différenciés de toutes les modalités dans la Conscience infinie libre et immaculée de Bhairava. Il s'agit d'une intégration totale dans la spontanéité et la béatitude du Soi. Formes, saveurs et autres sensations, n'étant plus séparées par le temps, l'espace et les conditions limitantes, ne font qu'un.
Mais comment l'univers grossier peut-il se mêler ainsi à la pure Conscience ? Celle-ci se manifeste grâce à sa liberté comme une réalité interne et externe, mais consiste dans les deux cas en une conscience globale puisque la réalité externe, elle aussi, est éprouvée intérieurement. Et cette conscience globale se révèle sous sa forme externe et universelle d'une manière duodécuple : relativement à sa quadruple forme, la Conscience brille sans répit dans le sujet, dans la connaissance instrumentale ainsi que dans le champ objectif, d'où les douze aspect qu'elle assume et qui couvrent l'ensemble de ces domaines.
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C'est par l'excès d'expansion de son énergie innée qu ces quatre sphères en leurs distinctions, à savoir l'énergie, l'illusion, la nature et la terre, ont été engendrées par le Seigneur.
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Energie pour s'armer : au début, on s'encourage soi-même en disant : je vais faire telle chose [ ... ]. Énergie pour s 'efforcer : au moment de l'action, on cultive l'effort conformément aux aspirations [ ... ].
Énergie sans timidité, recul ni satiété : c'est ne pas abandonner l'action entreprise en conformité avec ses aspirations, jusqu'à ce qu'on s'asseye sur le trône de l'illumination. Elle sans timidité, car elle ne recule pas devant la fatigue; elle est sans recul, car son courage ne cède pas devant les injures d'autrui ; elle est insatiable, car dans l'intervalle qui aboutit à l'illumination, elle cultive énergiquement le bien, sans céder à la paresse
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Voici donc en quoi consiste pour lui le jeu des kali quand, en pleine paix du Quatrième état, il s'oriente vers le dehors : toutes ses énergies bien recueillies se déploient en douze mouvements, et de le la roue du coeur il tire successivement les douze kali jusque vers ses organes en contact avec le monde sensible, puis les ramène à son coeur; émetteur d'abord, il suscite l'objet lors d'une perception fugitive, acte créateur sans durée, puis li le stabilise quand il le reconnaît en sa permanence, apte à le discerner clairement et à en jouir; il le reprend ensuite à l'intérieur de soi en le résorbant, puis, sa curiosité satisfaite, il le cache en lui-même; mais si des vestiges de l'objet demeurent dans l'inconscient toujours prêts à resurgir, alors afin de les faire disparaître complètement, il se livre sans discontinuer à les émettre et à les résorber en les coagulant et en les dissolvant jusqu'à ce qu'ils se fondent dans la Conscience. tel est l'engloutissement définitif répondant à la grâce ou à la libre Splendeur du système Krama. Ainsi fermement établi dans les kali, leur essence atteinte, il ne garde que la libre conscience dont l'acte indicible est spontané.
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D'après Abinavagupta douze rayons de la roue indicible forment les douze aspects successifs que revêt la conscience du yogin, à savoir les quatre énergies (création, permanence, résorption et état indicible) relatives respectivement à l'objet connu, aux moyens de connaissances, au sujet connaissant et à l'universel Sujet. Si, à ces quatre énergies, on ajoute la Splendeur ou liberté divine qui répand la grâce, on aura la quintuple activité de Siva. Celle-ci, selon Ksemaraja, a lieu constamment en chaque individu, le processus d'intégration s'effectuant sans arrêt. Il suffit d'en saisir le sens profond pour s'élever à la Conscience suprême.

Par rapport à la quintuple activité divine ou humaine, essayons de situer brièvement la pratique des kali. Mais d'abord, pour éviter tout malentendu, précisons qu'elle est destinée exclusivement au mystique qui a pénétré dans son coeur et qui cherche à devenir maître de ses organes en toutes circonstances, et ceci afin de ne jamais perdre la quiétude du coeur. Ainsi pourra-t-il accéder au Coeur universel et sera-t-il parfaitement équilibré et maître de soi.
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Siva, essence unique de toute existence, est aussi le Seigneur de la danse (natarâja). D'une de ses multiples mains il tient le tambourin dont les vibrations sonores font émaner l'univers en engendrant le temps et l'espace ; d'une autre il brandit le feu de la résorption(1). Le mouvement de la danse cache son essence, faisant tournoyer autour de lui les flammes de la manifestation tandis que le feu de la résorption, balayant tout, la révèle ; il se tient immobile au centre de cette double activité, foyer de toute puissance, déployant, impassible, les énergies les plus farouches, les mouvements les plus opposés ; l'émanation et la résorption, l'obscurcissement et la grâce, la rétraction et l'épanouissement.

Son énergie, la grande Kâlï avec laquelle il forme un tout indivisible, propage à l'univers entier le rythme de cette danse cosmique : telle est l'essence de l'énergie kundalinienne, source de tous les rythmes de la vie ; ce qu'elle engendre n'est que rythme, aucun niveau ne lui échappant. C'est dans la perspective de ce frémissement divin dont elle est l'expression privilégiée et qu'elle reproduit à tous les stades qu'il faut la situer pour comprendre le rôle qu'elle joue dans l'homme et dans l'univers (...) ainsi l'énergie kundalinî n'est que vibration, ondulation vibrante de l'émanation, vibration de plus en plus subtile de la résorption, vibration de haute fréquence.

Les physiciens mettent actuellement à jour l'importance de la vibration et son rôle fondamental comme principe d'unité, mais notre intention n'est pas d'expliquer les textes à la lumière de la physique moderne. Avant le IXe siècle de notre ère, les traditions du Cachemire font état de la vibration : elles en connaissent la puissance, les formes variées et s'appliquent à la faire reconnaître à travers des descriptions précises et concrètes.

(1) Ce feu consume le moi, car cette danse mystique, libre et spontanée, a pour scène le cœur humain qu'elle remplit de félicité. De nombreuses sculptures indiennes représentent Nataràja dansant sur un piédestal de lotus tandis que, prostré à ses pieds, le démon de l'oubli le contemple. Environné d'un cercle de flammes - symbole de sa gloire partout répandue - le Seigneur des danseurs, tournoyant sur lui-même, entraîne dans son tourbillon l'univers entier. L'immobilité de l'axe vertical autour duquel s'opère le mouvement contraste avec l'intensité des gestes du divin danseur. Ne peut-on reconnaître la kundalinî maîtrisée dans Je Roi des serpents, raide et horizontal que, dans certaines sculptures, Siva tient au-dessus de sa tête ? (pp. 19-20)
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Là où il n'y a ni douleur, ni plaisir, ni chose perceptible, ni agent percevant, ni insensibilité non plus, là réside ce qui existe au sens Suprême.
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Bhairava est la Conscience indifférenciée universelle et sans second dans son rapport avec le cosmos, sa manifestation, sa conservation et sa résorption.
Pour désigner la Réalité, le système Trika ainsi que les Agama plus anciens se servent de trois dénominations du Dieu suprême : Bhairava, Rudra et Siva qui situent clairement les trois niveaux de toute expérience possible. En Bhairava il n'existe pas encore de différenciation entre énergie et détenteur de l'énergie (sakti et Siva) tandis qu'en Rudra cette différence commence à poindre et qu'elle se dessine nettement en Siva.
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Seul existe Siva, lumière de la Conscience indifférenciée (prakasa) qui se manifeste sous forme de tout ce qui est. Cette lumière repose en elle-même, d'où sa béatitude ; libre, parce qu'unique , il n'y a rien dont elle dépende. Préexistant à l'espace et au temps qu'elle engendre, elle est omniprésente et éternelle. Elle contient tout, pas un atome n'existe hors d'elle.... Pour te connaître, il n'est nul besoin d'aide ; il n'existe pas d'obstacle non plus. Tout est submergé par le flot surabondant de Ton existence... La Réalité infinie, en sa plénitude, mais sans jamais sortir d'elle-même, irradie le monde. Mais pourquoi ne la discernons-nous pas comme tel et sommes-nous soumis à l'illusion, à l'angoisse et aux douleurs, asservis au corps et à l'ego ? ...Siva est un magicien qui, par sa force créatrice et décevante, la maya, se cache lui-même à lui-même comme l'araignée s'enroule dans sa toile afin de déployer son jeu prodigieux, servitude et délivrance.il se perçoit alors comme fragmentée en d'innombrables êtres pétris d'oubli de soi, car suscitant une multiplicité, il se dérobe et masque l'unité.
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