Découvrez le premier extrait de Clair Obscur de Lily Haime en livre audio chez Hardigan.
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Sortie en MARS 2017 !
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? de quoi ça parle : ?
« Il a le regard vairon, des yeux qui m?ont poursuivi pendant des années. Si je l?aime... »
Gwenn a deux rêves, la danse et Sevan. Après avoir réussi ses auditions à la célèbre Julliard School, il prend sa voiture malgré les conseils de son meilleur ami et roule jusqu?à chez Sevan. Gwenn a l?arrogance de ses dix-sept ans, la prétention des sentiments. Sevan a vingt-quatre ans ; militaire de carrière, il est sur le point de quitter Portland pour se marier. Gwenn repart en cachant ses larmes, démarre trop vite, prend la fuite en faisant déraper les roues de sa Jeep.
Une seconde d?inattention et un chauffard ivre... Un arbre au bas d?une pente...
Sept ans plus tard, Gwenn est un jeune homme qui n?a plus rien à voir avec l?adolescent qu?il a été, ce rêveur aux grandes ambitions. Professeur de danse, propriétaire d?un bar en chantier, fils, frère, ami et tonton, il a appris à composer avec une vie différente de celle qu?il pensait mener. Si ses espoirs ont foutu le camp, s?il reste cabossé et rafistolé, il ne cache pas ses cicatrices.
Quand Sevan revient à Portland, Gwenn a appris à le haïr pour ne plus l?aimer.
« Une seconde chance, un souffle sur ses lèvres, une main au creux de son dos. Des riens qui changent tout... »
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Hier, aujourd’hui, demain… Nous étions les adolescents d’hier, les hommes d’aujourd’hui et les vieillards de demain.
Quand je regardais Damien dormir dans mes bras, je voyais toute ma vie. L’essence même de mon cœur qui battait. Lorsque sa peau frôlait la mienne dans une douce caresse, je devenais clairvoyant. Parce que je savais qu’il m’aimait, je pouvais voir.
Voir plus loin encore.
Damien, un jour quelqu’un m’a dit que tu serais le cœur logé dans ma poitrine et que le mien habiterait la tienne. Et jusqu’à aujourd’hui, je n(avais pas compris. Mais maintenant, je sais. Je sais que tu es mon faiseur de miracle. Tu es le rayon de soleil qui me réchauffe. Tu es l’air qui me rafraichit. Tu es l’effleurement qui m’apaise. Tu es l’eau que je bois. Tu es mon moteur. Ma source. Ma lumière.
Tu es le début. Tu es la fin. Tu es … tout.
Et je ne suis pas un foutu pillard, Austin. Je ne peux pas me lancer à l’assaut de Harley, juste parce que j’ai envie de l’avoir. Je n’ai pas le droit de tous foutre en l’air maintenant. Pas alors qu’il est à quatre mois de l’aboutissement de l’un de ses rêves.
~ C’est justement maintenant qu’il faut que tu te bouges.
~ C’est égoïste.
~ Ouais ! m’accorde-t-il. Et alors ?
L’amour est égoïste. Il est vicieux et manipulateur. Et il s’insinue là où on ne l’aurait jamais imaginé. Et quoi ? Tu vas passer ta vie dans une gare parce que tu as l’impression que le train va trop vite ?
Mais j’avais eu ma mère au téléphone, pas plus tard qu’hier et elle m’avait dit de lui donner une chance. Une autre. De ne pas laisser ma rancune me priver de ce bonheur.
En fait, elle n’avait pas été aussi polie. Ça avait même été tout le contraire.
— Bon sang, Nik, mais si tu as tellement le goût de la douleur, mets - toi au BDSM, c’est la mode en ce moment, m’avait - elle dit.
J’avais manqué en lâcher mon téléphone. Les lettres BDSM dans la bouche de ma mère me donnaient envie de hurler en courant autour de mon salon, les mains sur les oreilles, jusqu’à oublier qu’elle les avait prononcées.
— Okay maman, je crois que la conversation va s’arrêter là.
Bon sang, mais qu’est-ce que je m’étais imaginé ?
J’avais oublié que même lorsque je jouais au Monopoly, la seule carte que je tirais toujours était Allez directement en prison, ne passez pas par la case départ, ne recevez pas deux cents dollars. J’avais oublié ma place, mon casier judiciaire, d’où je venais et ou je finirais surement. Parce qu’il n’y avait aucune alternative possible pour un gars comme moi.
Pourtant, en fumant clope après clope, je ne pouvais m’empêcher d’espérer encore un peu. De fermer les yeux pour savourer encore le gout de ses lèvres.
Allez, Damien, fais-moi encore rêver. Quelques secondes… Juste quelques secondes de plus.
J’avais envie de hurler. Mais pas maintenant. Dans la rue, on ne montrait pas sa faiblesse. On prouvait seulement que l’on serait jamais une victime. Le regard droit, le menton fier. Ne jamais se détourner, rester sur ces gardes constamment.

Nous ne parlâmes plus. Nous restions chacun dans nos réflexions. Ensemble et solitaire à la fois. Amoureux, opposés. Optimiste, défaitistes. Nous ne savions pas où nous allions. Peut-être tous droit dans un mur. Peut-être tout droit vers les étoiles. Peut-être vers les vieux jours partagés. Peut-être vers un cercueil que ses larmes recouvriraient.
Si j’avais un avenir, je voulais qu’il en fasse partie. Si Damien était avec moi, je pouvais peut-être encore voler.
J’aurais voulu lui dire mille choses. J’aurais voulu lui dire : Damien, je suis fou de toi, fou amoureux, fou tout court. Pose une paume sur mon épaule et je pourrai te dessiner le monde. Pose un baiser sur mes lèvres et je rêverai pendant des siècles. Aime-moi, mon amour, et demain sera l’éternité.
Je voulais lui dire tout ça. Mais je restais silencieux, une main sur son dos que jz caressai en regardant loin devant. Loin vers l’horizon.
Et peut-être vers demain.
— Je t’aime, souffla-t-il enfin à mon oreille.
— Je t’aime aussi, mon cœur.
Je nichais mon nez dans son cou, le cœur serré.
— Est-ce que tu m’oublieras, mon Eli ?
— J’essaierais, tu peux me croire !
J’aurais presque ri de la véhémence avec laquelle il me balança cette remarque.
Je m’écartais doucement. Il conserva son air distant, réservé. Une expression plus dure que réellement blessée. Pour l’instant…
— Je me souviendrais pour deux, alors.
Il n'y avait pas de réveil possible, pas de lumière à allumer pour chasser les ombres. Elles resteraient au-dessus de nos têtes. Elles s'accrocheraient à nos pas, comme des chaînes. Elles seraient nos fantômes, nos revenants, et nous ne pourrions plus jamais nous en défaire.
Aimer demande du courage. Aimer demande du dépassement et de l'abnégation. Aimer n'est pas un choix, mais l'accepter, si.
"— Je ne suis pas un gamin assumé, lui envoyai-je avec humeur. Je ne suis pas un militant pour la Pride non plus, ni un membre d’une association gay qui s’occupe de faire bouger les mentalités et encore moins la première ligne de front face aux extrémistes catholiques qui pensent que la Foi a quelque chose à voir avec la sexualité. Je ne suis rien de tout ça. Parce qu’on vit au vingt et unième siècle et que je n’ai pas besoin d’être reconnu. Ou d’être accepté. Pour la simple raison que je suis aussi normal et légitime que tous les gens de cette terre."