— Désolé ? répétai-je.
Je ris, d’un rire vacillant, qui me poussa un peu plus vers lui. Il ne bougea pas et ça me rendit fou. Ce calme, cette distance. Je le haïssais d’avoir fait de moi un homme incapable d’aimer qui que ce soit. J’étais bousillé. Il m’avait bousillé. Et, pourtant, j’étais encore devant lui, aussi faible qu’avant.
— Non lo capisci ancora, lui dis-je, même s’il ne comprenait pas l’italien.
Et puis, sans lui laisser la possibilité de m’échapper, j’empoignai sa nuque et l’embrassai. Pas amoureusement, comme je l’avais imaginé allongé sur mon lit d’adolescent. Mais avec toute la douleur que j’avais ressentie, depuis qu’il avait dit ces mots : « Ça n’existe pas. » Et ça n’existait toujours pas aujourd’hui.