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Critiques de Lina Wolff (26)
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Les amants polyglottes

Voici un roman divisé en trois parties dotées de narrateurs différents .

Le lien entre elles est un manuscrit en un seul exemplaire inédit---exceptionnel ---" Les amants

Polyglottes " ...

Ellinor , dans la premiére partie, seule , sans famille et sans culture,limitée, primaire, pas sympathique du tout , rencontre Callisto , critique littéraire obése sur le net .

Débute une liaison sexuelle, crue et déprimante , triste, lubrique , limite vulgaire ....

Les rapports au sexe pour Ellinor ont toujours été peu satisfaisants et compliqués ...

En plus le style est relâché , j'ai failli abandonner .

Heureusement les deux autres parties avec Max, écrivain en panne , notamment puis la troisième avec l'histoire familiale de Lucrezia , aristocrate italienne qui connait le contenu du manuscrit sont trés intéressantes...

Je n'en dirai pas plus...surtout pas...



Le ton est sarcastique, l'humour noir, parfois déplaisant et agaçant ...





L'empreinte et les allusions à Michel Houellebecq sont trés nombreuses , elles accompagnent le lecteur ....

Un roman original, déroutant et inclassable qui regorge de réflexions philosophiques intéressantes et riches à propos de l'écriture, du corps, du sexe , du désir...

Pas désagréable à lire , les rapports homme / femme y sont décrits avec cruauté , je ne peux pas dire si j'ai aimé ou pas, une curiosité à découvrir .....
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Les amants polyglottes

Un roman divisé en trois parties avec des narrateurs différents.

Le lien entre eux est un manuscrit en un seul exemplaire, « Les amants polyglottes ».

La première partie est assez déconcertante. Ellinor n’est pas spécialement sympathique, plutôt primaire tant au physique qu’à l’intellect.

Heureusement que les deux autres changent de ton et donnent de l’attrait à l’histoire.

Le style et le vocabulaire changent totalement et les évènements suscitent l’intérêt.

Mais quand même, quelle étrange vision des rapports hommes/femmes.

Bien que déroutant, ce livre est finalement digne d’intérêt et pose des questions sur l’écriture et les livres, sur la nature humaine.

Je ne sais pas si j’ai vraiment aimé, mais en tout cas, il ne m’a pas laissée indifférente.

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La Prise du diable

«L'amour, ce pauvre mot, si galvaudé, si maltraité»



Lina Wolff, en retraçant l'histoire d'une relation toxique entre une Suédoise et son amant florentin, réussit un roman puissant sur l'emprise. Construit comme une mécanique implacable, il est aussi troublant que révoltant, fascinant que dérangeant.



Lorsqu'elle arrive à Florence, la jeune femme scandinave voit partout des amants. La grande ville toscane respire l'amour. Aussi n'a-t-elle pris qu'un billet aller pour rejoindre l'homme qu'elle aime. Il a beau être laid, au point où les gens qui les croisent se demandent ce qu'ils font ensemble, leur relation s'installe dans la durée. Elle change sa garde-robe, le rase, l'entraîne au club de sport. Désormais, il a dû sex-appeal et commence à attirer les femmes. Et à mentir. La vidéo qu'il lui présente en train de soulever de la fonte ne peut qu'avoir été tournés par une femme. Son intuition le la trompe pas, il n’y a qu’à regarder la façon dont il jette son regard sur la personne qui le filme.

«Tout s'accélère maintenant. Ça commence par des inflexions ou des insinuations qui dégénèrent en disputes, qui dégénèrent à leur tour en querelles spectaculaires. À quelques reprises, les voisins cognent au mur en criant Ho, vous allez vous calmer, oui?, Ce n'est pas possible, pense-t-elle. Ceci n’est pas la réalité. Je ne suis pas quelqu'un dont le comportement pousse les voisins à cogner aux murs. Je suis une personne réfléchie, calme, qui se maîtrise. Mais quand elle s'entend hurler, elle comprend qu’elle se trompe. Son image d'elle-même est déformée, pas besoin d’être anorexique pour se voir autrement qu'on n'est.»

Alors la jalousie s'installe. Et va tourner à la paranoïa. Minnie, comme la surnomme cet homme qui la veut aussi silencieuse et discrète que la souris, va bien tenter d'oublier son Mickey, d'abord en se jetant dans d'autres bras puis en prenant la fuite jusqu'à la Nouvelle-Orléans, mais là-bas aussi les choses ne se passent pas comme prévu et la Louisiane d'après Katrina devient un enfer.

Ce qu'il y a de fascinant dans ce roman, c'est sa mécanique. Comme une montre mécanique de haute précision, Lina Wolff insère un rouage après l'autre. Entraîné par le précédent, il forme un ensemble inextricable dont il impossible de sortir. La chronologie des faits semble inéluctable, l'issue programmée. Jamais peut-être n'a-t-on mieux décrit l'emprise, cette dépendance dans laquelle on s'enfonce comme dans un marais puant.

La prise du diable est tellement forte qu'il est impossible de fuir. À moins d'entrer à son tour dans la danse, de se rapprocher du démon et de son manège plutôt que fuir. C'est à la fois palpitant et révoltant, comme si la domination masculine était inscrite dans la relation. L'ironie, voire la poésie, venant en contrepoint de la violence, de l'horreur des situations.

Comme dans ses précédents romans parus chez Gallimard – Les Amants polyglottes (2018) et Bret Easton Ellis et les autres chiens (2019) – Lina Wolff explore la force magnétique du désir face à la et rationalité des faits. Quand on voit le piège se refermer, mais qu'on se laisse quand même prendre.

Non, il n'y a pas d'amour heureux.

((Babelio – Lecteurs.com – Livraddict))

NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre. En vous y abonnant, vous serez par ailleurs informé de la parution de toutes mes chroniques.


Lien : https://collectiondelivres.w..
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Bret Easton Ellis et les autres chiens

Voici un livre qui ne se laisse pas apprivoiser facilement. Il est même plutôt difficile d'accès et je l'ai laissé plusieurs fois de côté, avant de le reprendre en roue libre.



L'auteur n'a fait aucun effort pour se rendre attractive, au contraire, et pourtant, une fois refermée, cette oeuvre, car c'est plus qu'un livre, apparaît comme un ovni qui fait du bien dans la masse sirupeuse de livres préconstruits en fonction de recettes plus ou moins efficaces.



Ce livre n'est pas pour autant inclassable. L'on sent clairement poindre l'amour qu'a cette auteur suédoise pour la littérature sud-américaine. Il y a cette même ambiance, atmosphère et cruauté. Car rien ne nous est épargné dans la platitude des relations humaines et amoureuses dans ce Barcelone où souffle un vent nordique des moins chaleureux en matière d'empathie réciproque.



Si vous êtes intrépide et curieux, ne passez donc pas à côté.
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Les amants polyglottes

Les amants polyglottes, de la suédoise Lina Wolff, est un roman plutôt déconcertant et qui, c'est le moins que l'on puisse dire, ne flatte pas le lecteur dans le sens du poil. Le livre est divisé en trois parties bien distinctes, avec pour chacune un narrateur différent, le lien entre chaque segment consistant en un manuscrit inédit. Cependant, à la lumière du dernier récit, d'autres points communs apparaissent : la recherche de l'amour et l'assez pitoyable état des relations sentimentales et sexuelles des différents protagonistes. De là à faire une comparaison avec l'univers Houellebecquien, sous prétexte que l'auteur français est abondamment cité par la romancière, il y a tout de même un pas. Les amants polyglottes commence avec les aventures d'Ellinor, qui approche de la quarantaine, et dont les rapports avec les hommes ont toujours été insatisfaisants. Le style de Lina Wolff dans cette partie est très relâché et assez cru mais heureusement la suite, avec Max, l'écrivain en panne, puis Lucrezia, l'aristocrate romaine ruinée, est autrement mieux écrite. Il y a un ton sarcastique dans ce roman qui surprend et que certains trouveront sans doute déplaisant tant les rapports hommes/femmes y sont décrits avec une cruauté délibérée. Toutefois, la structure même du livre et son humour noir, pas évident de prime abord, en font un ouvrage singulier et digne d'intérêt.
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Bret Easton Ellis et les autres chiens

Bret Easton Ellis et les autres chiens fait partie de ces livres qui laissent circonspect et partagé, ce qui était d'ailleurs le cas pour Les amants polyglottes, premier roman traduit en français de l'écrivaine suédoise Lina Wolff, mais qui était en réalité postérieur à Bret Easton Ellis ... Contrairement à ce que semble prétendre la quatrième de couverture, le livre est loin d'être limpide avec sa narration qui ressemble plutôt à un assemblage hétéroclite de nouvelles plus ou moins interconnectées autour d'Alba, son personnage le plus intrigant, qui reste en définitive un mystère complet. Lina Wolff est traductrice d'auteurs latino-américains et sans doute y puise-t-elle une sorte de réalisme magique mais confronté à des histoires assez cruelles avec des personnages en général peu aimables, on ne peut pas dire que l'alchimie soit une pleine réussite, du moins pas de manière constante. Le style de la romancière est pourtant enlevé, foisonnant par moments, et pas dénué d'humour, mais ce qu'elle dit de la comédie humaine, de l'amour et des relations entre hommes et femmes n'est pas très souriant et cette noirceur continue est parfois lassante par son côté systématique. Peut-on affirmer que Lina Wolff est une autrice féministe ? Elle tourne en ridicule Houellebecq et Bret Easton Ellis et leur vision des femmes mais, dans le même temps, son livre fait beaucoup penser au premier, ce qui est sans doute voulu mais ne contribue pas à rendre l'ouvrage plus sympathique. Elle a un talent indéniable, pourtant, mais vraiment gâché par une construction inutilement complexe de son récit et une inégalité d'intérêt entre les différents segments qui le composent.
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Les amants polyglottes

C’était mon premier roman suédois, et je me demande si leurs habitants sont aussi loufoques, déprimés, monstrueux et lubriques que les protagonistes du livre!

Ce livre comprend 3 parties, qui toutes évoquent un même manuscrit intitulé « Les amants polyglottes », d’où la mise en abyme de la couverture.

Pour chacune de ces trois parties, trois protagonistes : Ellinor, sorte de petite souris quarantenaire célibataire, seule, sans famille et sans culture, rencontre sur le Net Calisto, un critique littéraire obèse. Débute entre eux une liaison sexuelle d’une tristesse sans nom.

Calisto possède chez lui le manuscrit de Max Lamas.

Max est le protagoniste de la deuxième partie, dans laquelle il raconte une aventure l’ayant poussé à rencontrer la protagoniste de la partie 3.

Lucrezia est une aristocrate italienne et connaît le contenu du fameux manuscrit.

Évidemment tout s’imbrique, c’est tissé à l’endroit et à l’envers de façon à rendre fou le lecteur. (La troisième partie a failli me perdre, il n’y avait aucun personnage ni lieu en rapport avec les deux premières parties, mais j’ai tenu bon!)

C’est un roman original, déroutant certes mais offrant une ambiance Stockholmoise dépaysante et d’excellentes réflexions philosophiques, sur l’amour, le sexe et l’écriture, des passages entiers que j’ai notés.

Ce qu’il y a de notable pour nous lecteurs français, c’est l’omniprésence de Michel Houellebecq durant le récit, dont on sent l’empreinte et l’inspiration dans l’écriture de Lina Wolff. Elle nous offre ici un roman ambitieux et inclassable.
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Les amants polyglottes

Un roman un peu déroutant. Mais dans un style vraiment riche et agréable à lire. J'ai aimé les réflexions sur la vie, les gens. Et dans cet univers où tout est un peu glauque, tous les personnages sont finalement "gentils" et profondément humains. C'est ce que j'ai apprécié dans ce roman, le fait qu'il y a une certaine misère humaine dans toutes ces pages, mais qu'il y a finalement une deuxième chance pour tous.

Les Amants polyglottes restera un étrange OVNI dans mes lectures, mais j'ai apprécié le moment passé en sa compagnie.
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Les amants polyglottes

Une ombre de cynisme, de vulgarité dont la frustration est crue contemporaine, plane de prime abord sur son roman qui plagie l'incurie de la prose de Houellbecq. Fort heureusement, Les amants réguliers ne se réduit pas à ce portrait esseulé de la sexualité moderne. Par une réflexion plutôt fine et passablement drôle, la dernière partie interroge les miroirs de la création littéraire.
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Bret Easton Ellis et les autres chiens

Voilà un roman envoutant. Enigmatique et mystérieux.

On y entre, comme dans une danse.

Tantôt endiablée, tantôt solennelle,

Parfois effrénée, souvent langoureuse.





On y entre sans trop savoir qui du début, qui de la fin,

Doucement, à pas de velours, sur le bout de nos chaussons,

Avant de caracoler, toutes voiles dehors, sur une succession de croches déchaînées.

On ne sait pas où nos pas nous mènent,

A l’autre bout de la salle ou de l’autre côté de la vie,

On ne sait rien mais l’on s’en moque.





Car on danse comme si c’était la dernière fois,

que nos pieds endoloris nous portent sans tressaillir et sans frémir,

que nos bouches sourient à s’en décrocher la mâchoire,

et que nos fronts perlent de la plus salée des sueurs,

sur les frémissements d’une nuit étoilée,

infinie, tumultueuse.





C’est d'abord sur l’extrême originalité de ce livre que j’aimerai revenir. J’ai lu, à droite à gauche, que beaucoup le trouvait insaisissable, difficile à appréhender, fugitif somme toute. C’est une critique que je peux entendre mais que je ne partage pas pleinement. S’il a effectivement un petit côté caméléon, j’ai trouvé qu’il était extrêmement aisé de plonger entre ses pages et de s’y enfoncer entièrement.

Mais, et c’est là que se révèle toute sa fraicheur, alors que l’on pensait évoluer dans les eaux apaisées d’un lac opalescent, c’est soudainement dans les flots tumultueux d’un torrent de montagne que nous nous retrouvons. Puis, quelques secondes plus tard à peine, nous voilà balancés par le ressac salé d’une mer agitée, avant de flotter à nouveau sur les rythmes binaires d’une marée noircie par le soir.

On ne sait jamais vraiment où l’on est, somme toute, et pourtant, impossible de détacher ses yeux de ses pages somptueuses et terriblement incisives !





L’écriture de Lina Wolff m’a fait l’effet revigorant d’une pluie battante au cœur d’un été trop chaud. Parfois crue et désillusionnée, souvent sombre voire noire, toujours féministe et fantasque, je l’ai trouvée d’une justesse implacable tout le long du roman.

Capable de nous entrainer où elle le souhaitait en moins de temps qu’il n’en fallait pour tourner une page.





Un rythme remarquable caractérise également Bret Easton Ellis et les autres chiens qui pourtant ne présente ni réel début, ni réelle fin, pas de scénario très construit, pas de morale ni de vraie leçon de vie. Rien de rassurant.

Juste un foisonnement de mots et d’histoires d'un cynisme exaltant que l’on ne parvient pas à lâcher.





Je ne peux que vous recommander d’y plonger la tête la première et de vous laisser submerger. L’expérience a de quoi se montrer vivifiante,

et un rien dérangeante!
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Bret Easton Ellis et les autres chiens

Son plafond est notre plancher



Barcelone. Une jeune fille Araceli. Une écrivaine Alba Cambó. Lina Wolff croise des parcours, nous offre une multitude d’histoires enchevêtrées. Les un·es et les autres parlent d’elleux et d’autres, entre vérité banale et « toboggan vers l’inconnu », entre les vivre et la mort. Les journées se suivent ou se dispersent, « Soudain la journée dégringole, privée de grâce, comme une corneille qui aurait du plomb dans l’aile », la tumeur est là, elle serait maligne…



Les fils tissés par l’autrice nous entraine autant dans le réel sordide du quotidien que dans les fantasmes imagés. Les colorations choisies sont le plus souvent épicées d’un ludique regard féministe, le monde des hommes est grotesque et brutal. Des histoires écoutées ou narrées, des tensions « comme une révolte intérieure longuement contenue contre les murs couleur bouillie », des nouvelles d’Alba Cambó comme des inserts – brisant ou orientant le récit -, des odeurs comme « ce relent de vielle couverture sale », les maisons et la pourriture des occupants, « Se laisser enfermer entre les murs, c’est favoriser en soi-même l’éclosion de la moisissure »…



Des pères de substitution et le choix d’une femme, des amours et des illusions, les morceau de biographie de certain·es, le moment où tout est fini, la cécité des hommes, l’orgueilleuse de Poitiers, les roses délicates et les solides plantes en pot, l’assèchement du marécage d’un cerveau, deux professeurs de français, des déshabillages verbaux, le palmarès cumulé du genre masculin, les vêtures voyantes et celles qui doivent « porter un tailleur de la même couleur que le papier peint des murs entre lesquels se déroule sa mission », la louche personnelle à la marmite du malheur, des chiens et des vendeurs de bois…



Lina Wolff interroge la vie à deux avec une ironie mordante, la flopée de proverbes et de lieux communs, l’éclairage diurne ou nocturne, « Une pièce plongée dans le noir, c’est exactement comme une pièce éclairée. La seule différence, c’est qu’on a éteint le plafonnier », les verres de réconfort, les failles par où entre la lumière, les recoins…



« Alba Cambó est morte dans une chambre aseptisée et artificiellement éclairée de l’hôpital San Rafael de Barcelone, l’une de ces chambres dont l’unique fonction est de permettre aux gens de mourir sans être dérangés par le monde extérieur ». Laissez-vous entrainer dans ce tourbillon littéraire sans avoir peur de savoir de quoi la tumeur peut-être le nom, sans craindre d’en perdre le fil, sans crainte de vous retrouver face à vous-même…
Lien : https://entreleslignesentrel..
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Les amants polyglottes

Que dire de ce roman ? Pour le moins, qu'il est étrange...mais captivant et avec des personnages attachants. Construit en trois temps et avec chaque fois un narrateur différent, ce livre nous fait découvrir des fragments de vies et des gens en quête d'amour, de désirs, de réponses...Au fil de l'intrigue, tous les personnages finissent par être reliés par un mystérieux manuscrit...je ne vous en dis pas plus mais je vous le conseille fortement car c'est un livre qui fait réfléchir à beaucoup de choses et surtout qui brille par son originalité !

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Les amants polyglottes

C’est l’histoire d’une valse à trois temps rythmée par un mystérieux manuscrit. D’abord, il y a Ellinor, jeune trentenaire en quête d’amour, qui rencontre un critique littéraire misanthrope, passionné de Michel Houellebecq et détenteur d’un précieux manuscrit. Puis, il y a Max Lamas, écrivain tourmenté, amateur de femmes polyglottes et auteur du manuscrit. Enfin, il y a Lucrezia, aristocrate romaine ruinée, animée d’un certain goût pour les langues… Autour de ce petit monde, Lina Wolff tisse une comédie cruelle sur les errements du désir et de la sexualité, que seule la création littéraire peut sublimer.
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La Prise du diable

Adrénaline fois mille !

L’emprise dans toute sa noirceur.

Psychologique, dans une langue sans distance, « La prise du diable » est l’empreinte même d’une relation toxique entre un homme et une femme. Une lutte quotidienne, sournoise et risquée.

Un roman au scalpel, subtil et d’une lucidité indépassable.

Un page-turner frénétique et envoûtant.

Fascinant, habile, c’est le tissage véritable des dominations.

Une jeune femme scandinave, lunaire, lasse de l’atmosphère glacée et du décorum figé de son bureau, où elle travaille, décide sur un coup de tête de démissionner.

Traductrice de formation, dans un pays nordique où les rais de lumière ne s’infiltrent que trop peu. Elle prend alors un billet aller simple, en direction de Florence la sensuelle, en Italie.

L’opposée, « une ville du deuxième chakra, celui du bas-ventre. »

Elle ressent l’apaisement d’une destination dont elle pense maîtriser les codes. Assoiffée de désir et d’aventure. Sauf que.

Elle va rencontrer un homme quelque peu négligé. Sale, les cheveux longs, indésirable, une proie parfaite. Elle va subrepticement bâtir un plan. Se glisser chez lui, lui refaire une garde-robe et surtout passer son temps à ne rien faire, ne plus travailler, vivre sur ses réserves financières. Elle ressent l’exigence de son insertion. Prouver sa nouvelle présence au monde. Soumettre le Propre-sur-Lui, à ses volontés secrètes. Névrosée, elle est le balancier entre la chaleur et le froid d’avant. Tomber amoureuse de cet homme. Elle tire l’as de pique, prise à son propre piège. Elle ne le sait pas, pas encore. Le Propre-sur-Lui va inverser les rôles insidieusement. « la prise se resserre encore un peu, il a la main un peu plus dure sur elle, mais reste à peu près correct : - Ne me dis pas ce que je dois faire ou non. Tu n’as aucun pouvoir sur moi. Tout ce que tu as besoin de savoir, c’est que tu dois t’en remettre à moi. »

Les fondations tremblent. Les draps sont trempés de méprise et de doute. Surnommée Minnie, elle devient, « une pouffiasse patentée, une pure dingue délirante du Nord. Minnie qui espère que Mickey la croit mourante, qui veut que Mickey s’occupe d’elle. »

D’une fureur destructrice, le mental de le Propre-sur-Lui devient et vite la prise du diable.

Le récit est une porte qui grince. La démonstration minutieuse des carcans d’oppressions. Elle se soumet : elle l’aime. Dans cette autorité virile, la domination prégnante et l’influence sur elle, qui ne quête que le désir, l’attrait et le regard, elle devient un feu orange clignotant, le langage du corps qui se retourne à contre-sens. Le huis-clos est une cage qui vrille. Le summum d’une violence sourde. Le Propre-sur-Lui, est puissant, misogyne, une bombe à retardement. On ressent un étau qui enserre cette jeune femme. Faible, soumise, elle ne veut encore que le bonheur de ce monstre glaçant, machiavélique. Un bourreau pervers et sadique.

« Que fera-t-elle alors, quand il ne voudra plus d’elle ? Elle se dit qu’elle pourra toujours se suicider. À cette idée, un grand soulagement l’envahit. »

Vulnérable, une porcelaine brisée, les gestes étouffés, bâillonnée, Minnie perd ses plumes. Son esprit s’égare, elle perd pied, elle se noie. Elle devient mutique, apeurée. Le paroxysme de l’influence est l’amour qu’elle ressent encore pour le Propre-sur-Lui. Nous sommes en plongée dans un drame acide, implacable, vertigineusement vrai. Un grand tourbillon, le trou noir, d’angoisse, de peur et de colère. L’estime de soi est un parfum qui s’évapore. Florence, ville mythique, perd son aura. L’odeur de la mort règne. Le néant et l’hostilité aux abois. La chute de Minnie dans l’ultime tragédie. Les coups comme des éclairs. La griffe du diable qui défigure le symbole des passions faussées. Le Propre-sur-Lui est un pervers narcissique. Comment Minnie pourra-t-elle s’évader de cet enfer ? La trame est un tsunami. Superbement dressée, elle démonte les mécanismes implacables. On ne quitte pas des yeux le Propre-sur-Lui. Sardonique, paranoïaque, l’emblème même du non retour pour Minnie. Lina Wolff est surdouée. Elle pousse ses protagonistes dans les extrêmes entendements. L’exploration minutieuse des comportements dominateurs. Le macrocosme d’une folie dont l’arborescence fait froid dans le dos. « La prise du diable » dans son idiosyncrasie la plus réelle. Ce livre qui excelle de contemporanéité, clairvoyant, intuitif, efficace. Il est l’injonction de la prudence. « Apprendre à toujours se méfier », à l’instar de Prosper Mérimée. Caustique, acide, implacable, stupéfiant, il devient un outil précieux, sociétal sur les embrigadements, et ce qui peut, et très vite, mettre en danger une femme ou un homme. Crissant, superbe de maîtrise, ce livre est le piédestal d’une littérature engagée. Un livre qui ne laisse pas indemne et c’est tant mieux. Traduit à merveille du suédois par Anna Gibson. Publié par les majeures Éditions Les Argonautes éditeur.





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La Prise du diable

Les ressorts de la manipulation, la folie d’une société qui partout étend son emprise, la fragilité aussi d’une femme qui cherche des traductions, des normalisations, de ce qu’elle est et de ce qu’elle sent. Dans une langue un peu plate, toujours ancrée à ras du quotidien et de ses résignations, Lina Wolff entraîne son lecteur dans une manière de thriller pour interroger jusqu’où peut aller la manipulation, dans quelle horreur peut faire sombrer une apparente acceptation dont l’autrice montre les méandres et la complexité. La prise du diable : une plongée inquiétante dans la domination masculine, l’enfer solitaire du couple.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Les amants polyglottes

Une lecture jubilatoire !
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Bret Easton Ellis et les autres chiens

Dans un style éclaté qui nous fait penser à un croisement entre Virginie Despentes (pour le parti pris féministe) et Eduardo Mendoza (pour l'humour caustique et les situations désopilantes), Wolff nous propose une réflexion sur la place des femmes en littérature. Irrésistible.
Lien : https://www.lapresse.ca/arts..
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Les amants polyglottes

Lina Wolff sort un singulier roman à trois voix sur le corps, le désir, la cruauté.




Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
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Les amants polyglottes

Ellinor, la bonne trentaine et le caractère bien trempé, n’a jamais eu de chance avec les hommes. Après deux relations un peu particulière, elle s’inscrit sur un site de rencontre et tombe en contact avec Calisto un critique littéraire. Celui-ci, obèse, imprévisible, l’invite chez lui où il la trait plus ou moins comme les prostituées qu’il a l’habitude de ramener. Vexée, blessée, Ellinor va brûler le manuscrit, unique exemplaire, écrit par l’auteur favoris de Calisto avant de finalement décider de rester chez lui.



L’écrivain en question, Max, cherche aussi une âme sœur, fantasmant sur des femmes plus ou moins réelles, arrivant par hasard dans la famille de Lucrezia, aristocrate italienne ruinée.



Le roman se divise en plusieurs parties qui explorent chacune tour à tour un personnage avant de boucler la boucle. Si le vocabulaire et le texte devient plus travaillé au fur et à mesure qu’on change de personnalité, le roman ne m’a à aucun moment fait vibré. Je m’attendais à un texte léger, acide, plutôt drôle, je suis sortie légèrement mal à l’aise et déçue de cette vulgarisation de l’amour et de la psyché humaine. Les personnages ne m’ont pas vraiment plût, même Ellinor qui aurait pu me plaire, mais les relations entre les personnages sont bien tristes. Le seul personnage que j’ai finalement apprécié a été la femme de l’écrivain, qui malgré leur séparation donne son avis avec une franchise rafraîchissante. Certes la venue de la « polyglottie » apporte un petit quelque chose, mais je n’ai vraiment pas accroché à ce roman. Dommage !



Vous l’avez lu ? Vous en avez pensé quoi ?
Lien : https://girlkissedbyfire.wor..
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La Prise du diable

Avec l’impassibilité d’une entomologiste observant la lutte à mort de deux araignées dans un bocal, Lina Wolff relate les phases d’une relation de plus en plus malsaine et sans issue.
Lien : https://www.lemonde.fr/criti..
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