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Citation de Floccus


Face aux verrous, ceux de la réalité, ou ceux, moins tangibles, mais non moins difficiles à briser, qui le poussent à se murer dans son silence, l’étrange étranger se doit de jeter ses fausses clés, ses rossignols, autrement dit ses passe-partout, qui n’ouvrent que les portes des lieux communs, chasse gardée des faiseurs de bluettes vermoulues, précisément appelées aussi rossignols, car même les gobeurs de mignardises se sont lassés de leurs rengaines sirupeuses.

Si l’étrange étranger ne s’engouffre pas dans cette brèche, s’il se fraye une voie isolée, il n’ignore pas que, pour faire retentir l’azur de terribles voix venues d’ailleurs, la seule clé à prendre est celle des champs.

[...]

Délogé de lui-même, évincé par une faune proliférante sitôt qu’il s’est acoquiné avec les démons de son imaginaire, semblables aux monstres démembrés des légendes tibétaines, ces amas de tronçons suspendus dans les airs, ces lambeaux de chair avide, l’étrange étranger n’a plus qu’à dépouiller ses gangues et à recueillir ses exuvies, qui exsudent l’impatience d’être la synthèse des antipodes. Il se libère, vaille que vaille, de la cangue de l’identité en s’arrangeant d’une position précaire, où il est toujours en porte-à-faux. (133)
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