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Citations de Line Papin (200)


Son prénom est Gao. Cela me fait sourire, car Gao signifie grain de riz en Vietnamien. À une époque de famine, porter "Grain de riz " pour prénom était comme s'appeler Bonheur, Chance, ou Soleil.
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– Souviens-toi de la phrase d’Oscar Wilde : « N’aimez jamais quelqu’un qui vous traite comme une personne ordinaire. »
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Avez-vous déjà remarqué comme Paris est petite, quand l’amour vous tombe dessus ?
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Nous passons des décennies entières à errer, avant de comprendre que nous sommes mortels.
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Je vais te dire, il me semble que la tristesse est le pire des vices. C'est un gâchis de soi qui coule jusque sur les autres pour les gâcher aussi.
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Peut-être est-ce ainsi que l’on passe à côté de sa vie, à croire aux choses que l’on a sous les yeux, sans savoir qu’elles ne sont que les reflets de nos désirs, l’illusion pure d’une envie. Mais l’envie se fatigue au contact de l’âpre réalité, comme un nuage que l’on aurait trop frotté contre une pierre, alors l’homme, l’objet, la femme apparaît dans sa triste exactitude.
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J'aimais la simplicité d'Inès car elle ôtait toute complexité à l'existence. Cette dernière se déroulait sans exigence, dans un quotidien limpide. A ses yeux, la vie était une chose biologique et maîtrisable, la mort était prévue d'avance. Quoi de plus transparent? Elle n'accordait aucune valeur à mes tourments métaphysiques. Elle appelait ça la bêtise humaine.
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Il y a plein de choses installées exprès pour les amants qui ne sont plus aimés : des églises, des rues pavées, des cinémas, des vendeurs de livres au bord de la Seine, avec leur étalage de titres à se flinguer : De l’amour, Bonjour tristesse, Le Calvaire, La Douleur, La Lenteur, La Nausée, La Peste, La Maladie de la mort, J’irai cracher sur vos tombes. Autant de raisons de faire la gueule et de verser une larmiche, Paris.
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Dans ma hâte de vivre, j'avais toujours couru sur la route de l'avenir, sans jamais m’arrêter ni m'assoir un instant sur le banc des souvenirs.
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"C'est drôle parce que ça a commencé comme ça, par moi fascinée qui découvre cet homme voilé ; et ça a continué, tout le temps, comme ça, avec moi fascinée qui soulève les voiles un à un sans trouver jamais, en dessous, aucun visage".
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«  On ne naît ni par hasard ni nulle part. On naît neuf, entouré d’anciens os. Dans le cœur et dans le ventre, il y a les os de la guerre, de la grand- mère, des os de vétérane, il y a les os laissés par les bombes, les os d’une vitesse, de trois filles, les os des non qu’elle leur a dits, les os de ses pensées . Il y a ces os qu’on n’avait pas désirés et qui vont , quoiqu’il en soit se former..... »
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Ces matins en famille étaient drôles et charmants. Nous étions mis n'importe comment mais nous avions l'élégance des gens heureux.
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– Écoute, imagines-tu Flaubert, Diderot, Aragon ou Dostoïevski vendre des sous-vêtements, à poil sur une affiche, avec leur femme ? Entre nous, tu as perdu la tête !
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Les jours qui suivirent, j'avais une seule et unique préoccupation : voir Ambroisie. Nous nous rendions dans les bars et les boites branchées qu'elle fréquentait, elle me présentait à ses connaissances. Nous rencontrions des gens sans vouloir, toutefois, être avec personne. Nous y allions moins pour parler aux autres que pour exposer notre bonheur et expérimenter notre duo : quelle image renvoyait-il ? Faisions-nous bonne impression ? Immanquablement, les gens avaient les yeux fixés sur nous. Il faut dire qu'elle était magnétique, sublime. Je n'étais pas vilain non plus. Nous nous plaisions et le miroir que nous tendaient les yeux des envieux nous plaisait lui aussi. J'étais fier d'être au bras d'un mannequin, elle était heureuse de présenter un écrivain. La journée, nous nous promenions dans Paris, de jardins en cafés en boutiques en terrasses... Nous arpentions les rues du Marais,paradions dans celle de Montorgueil, prenions des photos de nous, qu'Ambroisie rendait publiques sur ses réseaux sociaux. Nous étions beaux ensemble et pour la première fois je ressentis ce que c'était que d'être un homme. J'avais une femme magnifique à mon bras, intelligente et distinguée, j'étais cet écrivain talentueux et reconnu.
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Line Papin
La personne à côté de lui, qui devrait être sa fille, est la grande Faucheuse même : un squelette qui vogue de manière molle mais hâtive sur les flots du fleuve mortel. Il ne peut rien. Il ne sait plus. Maintenant il est écroulé sur ses genoux maigres comme une masse alarmée et en larmes, sur le corps de sa petite fille. Elle ne bouge pas, osseuse sous lui, il sent simplement une main lui tapoter l'épaule. La voix de la gamine dit : "Ca va aller." La phrase n'est pas rassurante. Dans quel sens ça va aller?
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Tu as guéri. Tu as retrouvé un corps de vivant, un cœur de vivant, un visage de vivant. La mort est partie. La petite fille est revenue. Et tu as décidé, en ce retour, parce que tu pouvais enfin marcher et vivre, de te rendre toi-même sur les lieux de ton enfance - ceux que tu avais perdus, ce qui t'avait tué. Tu avais dix-sept ans alors, à peine, et tu as pris l'avion, seule, pour retourner à Hanoï.
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On enterre les gens dans une tombe à leur taille pendant trois ans, au Vietnam. Puis, ce délai passé, la chair évaporée, on transvase dans un coffret plus chétif ce qu’il reste du corps : les os. Les cimetières sont donc faits de petits coffrets d’os. Ce sont eux qui demeurent, singuliers. Le premier cercueil est temporaire, public, il ne sert qu’à désosser et reçoit, tous les trois ans, différents morts. C’est un lieu de repos passager. Ensuite, dans l’unique boîte, il n’y aura plus que les os propres, comme si la chair importait peu, modifiable telle qu’elle est le long d’une vie, tantôt fraîche, tendre, lisse, tantôt ridée, malade, tavelée, tantôt douce, serrée, tantôt rêche, distendue, tantôt cisaillée tantôt… À la fin, il n’y a plus que les os qui s’entrechoquent.

Les sentiments de la chair, dégoulinants, sont passés. L’émotion terrestre est partie. Ne restent plus que les sentiments des os – essentiels. Nous finissons tous ainsi, après tout, et c’est doux. C’est doux parce que c’est commun. Il y aura eu bien des injustices, bien des secousses, bien des dangers ; il y aura eu des joies, des rires, des peurs, des amours, des haines, des ressentiments, des passions ; il y aura eu des accidents, des voyages, des crises, des maladies… Nous aurons été chacun à notre manière déformés par la vie. Il restera les os des humains – ce que nous avons été au minimum, ce que nous avons tenté d’être au maximum. Maintenant, j’ai compris jusqu’à quel point il faut descendre pour aimer sans retour et pardonner sans regard : jusqu’à cette ultime poche d’os.
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«  Face à cette pagode, un cimetière chancelle sur les rizières, ses coffrets d’os suspendus entre les nuages célestes et leur reflet dans l’onde.
Le soleil fait miroiter une larme de chagrin ou de joie.
Des femmes au chapeau conique, courbées, se cassent en deux pour ramasser d’infinies récoltes.
Les ancêtres reposent à leurs côtés . »
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« C’était une petite fille ; elle a dû se tordre quelque chose à l’intérieur, qui ne se répare pas. Elle a l’air folle, oui, d’une folie cinglante, agressive, qui produit de la joie et le bruit mat d’une pierre cognée contre une autre. » (p. 103)
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Line Papin
Dans les limbes seuls les enfants vivent, qui traversent les couloirs jour et nuit, robe blanche ombre noire, hôpital dur mur froid, fantômes à roulettes dont la chemise est déchirée seulement par l'os d'un coude saillant. Est-ce le début ? Est-ce la fin ? Les bas de chemises traînent au sol, s'usent, se défilent. La plante des pieds se glace au contact du carrelage. On entend le coton frotter par terre, le pied taper, à chaque pas, tap, tap. Quelqu'un marche. Il n'y a plus de bras pour les enserrer ici ; c'est trop tard ; ils sont des ombres que l'amour n'enserre plus. Personne ne vous portera contre son coeur ici. Il n'y a plus que les médicaments et les perfusions, oui, il ne reste que cela pour vous embrasser.
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