AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de babel95


Nicole ne connaissait personne pour qui un contrat avait si mal tourné que celui-ci. Non que les tueurs à gages se réunissent tous les quatre matins pour comparer leurs notes. Mais on entendait des choses. Des informations circulaient. Il y avait des gens dont vous connaissiez le travail. Certains étaient doués, d'autres pas tant que ça. Ils faisaient parfois des erreurs. Ca arrivait dans n'importe quelle profession.
Mais son erreur, elle devait le reconnaître elle-même, était hors du commun.
Il était déjà assez grave qu'elle ait tué la mauvaise personne. Rien que cela aurait suffi à indisposer n'importe quel client. Mais que la vraie cible se pointe, voie ce qui s'était passé et parvienne à prendre la fuite ? Pas le genre de prouesse à mettre sur un CV.
Evidemment, il y avait d'autres tueurs qui avaient foiré leur coup. Des sadiques qui s'étaient condamnés eux-mêmes en enregistrant leurs meurtres sur vidéo. Des maris suffisamment stupides pour chercher dans les Pages jaunes des tueurs à gages susceptibles de s'occuper de leur femme. Des femmes qui faisaient de même pour leur mari, ignorant que les tueurs professionnels avec lesquels elles conspiraient étaient en réalité des flics infiltrés. Des hommes d'affaire aux abois qui mettaient le feu à leur entreprise, sacrifiant quelques vies au passage, et rangeaient leurs baskets imbibées d'essence au fond de leur penderie.
Ces gens se faisaient pincer et finissaient en prison. Pourquoi ? Parce que c'étaient des amateurs. Supprimer des vies, ce n'était pas leur job. Ils étaient comptables, agents de change, vendeurs de voiture ou dentistes.
C'étaient peut-être des professionnels dans leur secteur, mais ce n'étaient pas des tueurs professionnels.
Nicole était censée être une professionnelle. C'était son travail. Elle le prenait au sérieux. Elle n'avait aucun compte à régler avec ses cibles. Elle ne les connaissait pas. Ce n'était pas personnel. Elle n'était pas gouvernée par la jalousie, la cupidité ou l'obsession sexuelle, ces passions qui vous font trébucher, qui vous aveuglent. Elle ne faisait pas ce métier parce qu'elle prenait plaisir à mettre fin à la vie des gens, même si elle ressentait la satisfaction du travail bien fait. On pouvait dire cependant qu'elle aimait particulièrement accomplir ses missions quand ses cibles étaient des hommes....
Puisqu'elle avait foiré son contrat, elle avait l'obligation de se rattraper. Tout ce qu'on avait dans la vie, c'était une réputation, et elle comptait faire son possible pour restaurer la sienne. D'ailleurs, c'était ce qu'ils attendaient d'elle.
Commenter  J’apprécie          140





Ont apprécié cette citation (12)voir plus




{* *}