Au premier semestre 2022, la France prendra la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne. Une occasion pour Emmanuel Macron de marquer son ambition de construire une Europe sociale, avant l'approche du scrutin présidentiel qui l'obligera à un droit de réserve. Dimanche 10 octobre, il annonçait déjà vouloir organiser une rencontre pour discuter de la préexistence de la peine de mort dans certains pays de l'UE.
Mais avant de construire une Europe sociale, la question de la légitimité des institutions politiques a lourdement pesé ces derniers jours, et plus particulièrement concernant la Cour de justice de l'Union européenne [CJUE]. Jeudi, le Tribunal constitutionnel polonais a remis en cause la primauté du droit européen sur la juridiction nationale, pointant notamment les pouvoirs consacrés à la CJUE et son ingérence vis-à-vis de l'État de droit. Ouvrant la porte vers une "sortie juridique" de l'Union européenne, cette décision est également une critique supplémentaire de la légitimité des institutions européennes vis-à-vis des États-nations et des démocraties européennes.
L'Union européenne vit-elle une crise de légitimité auprès des citoyens européens, alors que, selon les sondages, 80% des Polonais disent soutenir l'appartenance à l'Europe ? Comment l'Europe peut-elle davantage prendre en compte la souveraineté nationale dans ses décisions ? Une démocratie à l'échelle de l'UE est-elle possible ?
Nous en parlons avec Céline Spector, philosophe, professeure à l'UFR de Philosophie de Sorbonne Université, membre honoraire de l'Institut Universitaire de France, auteur de "No démos ?" aux éditions du Seuil (2021) et Aquilino Morelle, ancien conseiller politique de Lionel Jospin à Matignon entre 1997 et 2002, de François Hollande à l'Elysée de 2012 à 2014 et auteur de "L'Opium des élites. Comment on a défait la France sans faire l'Europe" chez Grasset (2021).
L'invité des Matins de France Culture.
Comprendre le monde c'est déjà le transformer(07h40 - 08h00 - 11 Octobre 2021)
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La France doit se prémunir contre les illusions de la démagogie, la logique du bouc émissaire et les dangers de l'autoritarisme. Pas plus que le bonapartisme hier, le populisme n'offre aujourd'hui de solution. L'un et l'autre reposent sur une mystification.
«La culture est l'âme de la démocratie.»
Longtemps, je me suis exprimé avec retenue. Je dirigeais un parti, je gouvernais, je devais rassembler la gauche. J'agissais.
Après avril 2002 j'ai assumé ma responsabilité et décidé de passer la main. Il ne me revenait pas de multiplier les jugements.
Aujourd'hui, je suis libre. Le rendez-vous électoral de 2007 est passé. ET je suis inquiet pour les socialistes. J'ai le devoir de dire franchement ce que je pense.

Aujourd'hui, s'en tenir à une théorie de l'adaptation risque de nous conduire à épouser les désordres de la réalité internationale. Nul ne peut nier l'ampleur des déséquilibres : domination de la sphère financière sur l'économie réelle (avec les risques d'une nouvelle crise majeure), flambée des inégalités de revenus et de patrimoines à l'échelle mondiale, tentations de guerre commerciale nourries par la remontée des nationalismes, comportements irresponsables de certains acteurs économique privilégiant le profit à court terme au détriment de la santé (dérive d'une industrie alimentaire engendrant une obésité de masse ou d'une industrie pharmaceutique responsable de graves dépendances aux opiacés et de dizaines de milliers de morts par an aux États-Unis), déséquilibres climatiques, enfin, et atteintes à la diversité des espèces. Tout justifierait que la France ne se plie pas aux tendances lourdes de l'économie mondiale mais s'emploie à les infléchir. Et pour y parvenir, il faudrait que l'approche économique du pouvoir ne se fonde pas sur des constructions hasardeuses.
Mais la promesse démocratique appelle une réforme profonde, capable d'instaurer la justice sociale, un système productif préservant la Terre et des institutions garantes de la paix. Donner corps, dans le temps qui vient, à ces grands objectifs constituerait un tournant dans ma civilisation humaine.
Mais Ségolène Royal, [...] ne me semblait pas armée pour nous conduire à la victoire et pour exercer avec succès la fonction présidentielle. Non pas parce qu'elle était une femme, mais parce que j'avais pu me faire une idée assez exacte de ses qualités, notoires, et de ses insuffisances, réelles.
“[Ségolène Royal] n’a pas les qualités humaines ni les capacités politiques” nécessaires pour remettre le Parti socialiste en ordre de marche et “espérer gagner la prochaine présidentielle.
Les raisons des échecs des Verts sont assez claires. Faibles en troupes, riches de chefs de moyenne grandeur occupés à se déchirer, doté de statuts absurdes et paralysants, miné par des comportements moins démocratiques qu'anarchiques, aussi influencé par le gauchisme que tenté par le centrisme, ce mouvement a donné en permanence à l'opinion le spectacle de ses divisions et de son impuissance.
Faudrait-il alors repartir sur des bases anciennes, sans rien changer aux principes et aux règles qui nous ont gouvernés ? Certainement pas. Le redémarrage recherché sera fructueux, en dehors des exercices imposés propres à toute reprise économique, s'il inclut des approches et des mesures qui tirent les premières leçons de la crise et amorcent pour notre pays une orientation nouvelle
L'explosion démographique, l'urbanisation anarchique, la déforestation massive, la réduction des espaces naturels où des espaces animales vivaient à l'écart ont accru les interactions entre espèces vivantes et rendu possible la transmission virale des animaux aux hommes. Si rien de tout cela ne change, il est probable que de nouveaux virus apparaîtront.