Les hommes sont en guerre permanente. Contre leurs voisins, contre eux-mêmes, contre ceux qu’ils aiment, contre la nature qui les effraie de tant de capacités de création. En guerre. Leur vie se résume à ces deux mots. L’humanité se résume à ces deux mots ridicules, à ce mal implacable. Cette guerre, finalement il n’y en a qu’une, les détruit autant qu’elle détruit leur environnement. Jamais un animal ne va aussi loin dans la déraison. Même si le spectacle nous horrifie, un lion mâle dévorant ses petits ne veille qu’à préserver l’espèce parce que la démographie léonine atteint un seuil que le territoire ne peut absorber. [...] L’homme ne régule pas : il accapare les richesses, se persuade qu’il y aura toujours une solution pour poursuivre dans cette voie suicidaire.
Il sait bien que tout ça ne durera pas, que quelque chose les rattrapera et les plongera à nouveau dans le noir du désespoir. Rien ne dure. C’est ce que sa misérable vie lui a appris. Les Indiens ont perdu la guerre contre les Blancs parce qu’elle durait trop. Alos, Nikk et son frère font comme eux : ils résistent, le plus longtemps possible en attendant la chute. Ils tomberont les armes à la main.