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Citation de Charybde2


Alors qu’on pensait avec Foucault et Deleuze être parvenu au point où, enfin, les opprimé(e)s pourraient, non pas parler, puisqu’ils n’ont jamais cessé de le faire, mais être entendus ; un point où le rôle de l’intellectuel serait de se faire caisse de résonance de ce qui, jusqu’alors, était mis sous silence, Spivak tente de montrer combien cette approche demeure prise dans la représentation d’un sujet unique, les masses, le peuple, les femmes et combien il s’agit d’une position rusée qui reconduit l’impérialisme d’un sujet souverain. On pourrait du reste déborder le cadre théorique et aller sur le versant des représentations artistiques. Car ce débat est un des plus aigus de la période.
Donner à entendre les voix inentendues, à voir les corps inaperçus semble être l’un des mots d’ordre de la littérature, du cinéma et de l’art contemporains, particulièrement dans leur versant documentaire, qui connaissent une expansion jusqu’alors inouïe, que ce soit sur le plan de la production, de l’investissement théorique et critique ou de la reconnaissance. Si bien que la forme documentaire est une de celles qui emblématise le plus sûrement l’époque contemporaine. Mais le texte de Spivak tend à relativiser les promesses d’émancipation supposées par cette esthétique.
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