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3.83/5 (sur 300 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Chambéry , 1959
Biographie :

Lionel Salaün enchaîne les petits boulots – magasinier, fabricant d’aquariums, pêcheur de sardines à Sète, ou encore photographe et consacre l’essentiel de son temps à l’écriture.

Passionné de géographie, amateur de blues et de cinéma américain, il est l'auteur d'un premier roman très remarqué, Le Retour de Jim Lamar, couronné depuis sa parution à la rentrée 2010 par douze prix littéraires.
Lionel Salaün est l'auteur du roman Bel-Air (2013).
Son troisième roman 'La terre des Wilson' vient de paraître aux éditions Liana Levi (avril 2016)

Il vit à Chambéry.

Source : /www.lianalevi.fr
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Paru en mars 2020, ET MATHILDE DANSE fait partie des livres confinés sitôt livrés en librairies. Eva Chanet, éditrice chez Actes Sud, et Lionel Salaün, reviennent sur ce polar littéraire. Plus d'informations sur le livre : https://www.actes-sud.fr/catalogue/romans-policiers/et-mathilde-danse


Citations et extraits (86) Voir plus Ajouter une citation
[...] mon père
[...] les heures que j'avais passées avec lui , ici , tout gosse , à guetter les écureuils , choper les grenouilles , juste pour les observer , les caresser avant de les relâcher, à humer l'herbe des ours , manger les fleurs d'acacia et cueillir les mûres sauvages , étaient et demeurent à ce jour les plus belles de ma vie .

Mon père , la dernière fois que je l'avais vu , je venais de fêter mes six ans , et comme je ne me souvenais pas de son visage , je l'associais à la forêt , aux arbres et aux oiseaux .
Et quand je venais là , c'était un peu sa voix qu'il me semblait entendre dans le bruissement des feuillages , et son souffle dans le murmure du ruisseau .

p.71
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Les fantômes savent bien des choses. C'est pour ça qu'on les craint.
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-" N'oublie jamais qu'il y a deux sortes d'actes, ceux que nous devons faire et ceux que nous ne devons pas faire, que les premiers ne nous rendent pas forcement meilleurs, mais que les autres nous détruisent à jamais ! "
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«  Les étudiants, Butch et son frère, qui ne sont jamais allés plus loin que l'école primaire, en avaient vu à la télévision et ça leur a suffi pour se faire une idée de ce que valent ces gars-là. Il ne les aiment pas, et c'est peu dire. Ne supportent pas leur air suffisant, leur façon de se balader, avec sous le bras des livres dans lesquels ils ont puisé le peu qu'ils savent de la vie, toutes ces conneries dont ils sont si fiers et qui leur donnent le droit de regarder de haut de pauvres bouseux, de leur faire la leçon, qui se gargarisent de noms imprononçables d'écrivains étrangers dont le commun des mortels n'a rien à foutre, de poèmes qui ne veulent rien dire, de grandes théories inutiles au nom de quoi ils passent leur temps à contester toutes les décisions du gouvernement. »
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Le monde dans lequel je reprenais pied après quatre jours de repos forcé ne m'avait jamais paru aussi beau. Un monde aquatique, gorgé de lourdes exhalaisons de terre détrempées et de bois mouillé, au sol gras où chaque pas marque et s'accompagne d'un bruit de succion, un monde vert, luisant, hanté par la musique monocorde de la pluie ruisselant au goutte à goutte de milliers de feuilles sur autant d'autres feuilles, un monde pris entre deux eaux, celle du ciel, continue, et celle du fleuve gonflé à bloc, terrifiant flot brun déferlant sans bruit, chargé d'arbres morts et de corps incertains.
Deux heures durant, je m'en étais mis plein les yeux, jubilant du goût de la pluie et du vent sur mon visage, de ne plus éprouver à la marche ni gêne ni douleur, réparé, tout neuf, le cœur léger et les bottes empesées chacune d'un bon kilo de boue.
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Or ce que je lisais dans les yeux de Jimmy n'avait rien à voir avec le sentiment que j'avais expérimenté. C'était quelque chose d'autre, quelque chose de poisseux, quelque chose qui fait mal, qui fait honte, que rien n'efface jamais. Et pourtant cette chose que je ne parvenais pas à identifier, Jimmy me l'avait laissé entrevoir avant, comme accablé par le poids de ce terrible aveu, de passer une main dans mes cheveux, et de lâcher, grave, presque douloureux : Si on allait faire un tour ?
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«  C’était comme ça .Tant qu’il y aurait de l’eau dans la Chickasawhay et des orages comme celui de la veille pour la faire découcher et se vautrer dans les bayous, la même désolation succéderait à leurs noces sauvages.
Comme d’habitude, la belle, ivre du ciel, avait vomi des tonnes de vase dans les champs de maïs avant de retrouver son lit et l’autre, avec sa violence coutumière , s’était plu à balancer à terre tout ce qu’il avait pu arracher aux arbres ——-—.Une saloperie sans nom————.
« ———-Tout ça à recreuser , relever, gratter, casser, évacuer, remettre en état avant les prochaines pluies.——- »
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On en avait vu de ces mecs gonflés à bloc à l'idée de ce qui les attendait au pays, la promesse d'un bon job ou les beaux yeux de Molly passer à travers les balles, faire gaffe où ils posaient les pieds, savoir se coucher à temps ou se planquer quand il fallait. Des mois durant, tant que ça valait la peine. Jusqu'au jour où ils recevaient une lettre qui leur disait que la place dont ils rêvaient avait été pourvue, que le petit frère adoré s'était fait le shoot fatal ou que Molly s'atait mariée avec un pote de l'équipe de football. Aucune arme au monde ne remplacera jamais les illusiuons perdues...
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Prologue
C’était comme ça. Tant qu’il y aurait de l’eau dans la Chickasawhay et des orages comme celui de la veille pour la faire découcher et se vautrer dans les bayous, la même désolation succéderait à leurs noces sauvages. Comme d’habitude, la belle, ivre du ciel, avait vomi des tonnes de vase dans les champs de maïs avant de retrouver son lit et l’autre, avec sa violence coutumière, s’était plu à balancer à terre tout ce qu’il avait pu arracher aux arbres. Une saloperie sans nom. Partout, cette même croûte, uniforme et noire, durcie par le soleil vite revenu, qui, en fine couche, nourrirait le sol et les jeunes pousses de maïs, mais dont l’épaisseur, ailleurs, les étoufferait. Sans même parler de la digue, un bourrelet de terre élevé en bordure du champ, éventrée sur une vingtaine de mètres et de la cunette d’écoulement des eaux, goinfrée jusqu’à la gueule de boue séchée. Tout ça à recreuser, relever, gratter, casser, évacuer, remettre en état avant les prochaines pluies avec, pour toutes armes, une houe et une pelle et sous un soleil sans pitié. Des heures et des heures de lutte acharnée, de sueur, de douleur, les reins cassés, les cuisses, les bras, les épaules déchirés par un effort permanent, les mains, les doigts crispés sur le manche de bois mille fois, dix mille fois hissé et abattu.
De quoi pleurer. Ce qui ne servirait qu’à rendre la tâche plus difficile.
Horace Benton le savait. Pleurer ne servait à rien. Il le savait, lui qui avait tant pleuré et qui ne pleurait plus.
Il n’y avait qu’une chose à faire, bêcher, casser cette croûte de merde noire en faisant gaffe de ne pas endommager les jeunes pousses de maïs, et la balancer dans le bayou qui la redégueulerait dès que cette garce de rivière serait de nouveau en chaleur. Des heures et des heures d’affilée, sans doute toute la journée. C’était comme ça. Son père avant lui l’avait fait, le père de son père, et son grand-père encore avant lui, l’avaient fait et Horace, tout en le faisant, espérait bien, sans y croire vraiment, que son fils, lui, n’aurait pas à le faire.
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Pourquoi nous, qui avions quitté le pays en fanfare, comme des héros, les sauveurs du monde libre, étions-nous revenus aussi discrètement que possible, presque en catimini, ignorés par les politiciens, méprisés par ceux qui après l’avoir soutenue avaient fini par avoir honte de cette guerre, insultés par des gamins de notre âge qui en étaient venus à prendre fait et cause pour ceux que nous avions combattus ? Qu’avions nous fait d’autre que ce pour quoi on nous avait envoyés là-bas : tuer et nous faire tuer ? Une armée de gosses auxquels on a confié le sale boulot, des Blacks, des prolos, des bouseux, cette catégorie d’hommes qu’en temps de paix on appelle le peuple, et dont on fait, quand l’occasion se présente, des soldats, de la chair à canon.
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