Lisa Balavoine, l'autrice d'
Un garçon c'est presque rien, a répondu à nos questions à l'occasion de la parution de son nouveau roman :
Comme nous brûlons.
Blanche a reçu la lettre qu'elle attendait : elle est acceptée en section sportive à Marseille dans un centre chorégraphique prisé. La voilà qui part s'installer loin de chez elle pour poursuivre son rêve. L'adolescente est une excellente danseuse classique, mais une personnalité plutôt effacée, qui a toujours fait ce qu'on attendait d'elle. Alors quand Blanche rencontre Ada, une amitié de feu naît, et leur vie, à toutes deux, prend un autre tournant. Un tournant flamboyant
jusqu'à en devenir dangereux ?
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La vie parfois c'est ça,
Une suite de moments déjà vus,
Qui nous rassurent les jours de gros temps.
Je suis une fille peu accommodante, une mère peu tactile, une amoureuse peu démonstrative. Je me donne si peu que je me demande ce que je peux bien faire du reste.
Je n'aime pas les transports en commun.Je n'aime pas les multiplexes de cinéma. Je n'aime pas les supermarchés. Je n'aime pas les centres commerciaux. Je n'aime pas les parcs d'attractions.Je n'aime pas les clubs de vacances. Je n'aime pas les manifestations sportives.Je n'aime pas les chaînes de fast- food.Je n'aime pas les défilés militaires. Je n'aime pas les plages bondées. Je n'aime pas les rassemblements familiaux.Je n'aime pas les stations de ski.Je n'aime pas les expressions à la mode.Je crois que je suis un peu snob.
Je me sens parfois aussi excitante qu’une entreprise en dépôt de bilan.
Il me semble ne plus avoir envie de rien,depuis des mois,peut-être des années .Ne rien faire de ces désirs perdus,oubliés,comme emportés par le ressac.Me laisser bercer par cet inlassable mouvement,choisir,renoncer,recommencer.Peut-être qu'on en finit jamais d'essayer de vivre.

Je suis un garçon sensible
Ma mère dirait mauviette, mon père dirait fragile
Je ne suis que sensible,
Sensiblement différent
Je repense à ce jour où, dans le bus, deux hommes se sont mis à se battre, une femme a crié « Séparez-les » et je n’ai pas bougé
Je repense à ce jour où j’avais demandé une tête à coiffer pour Noël et où la réponse de ma mère a été : « C’est ta tête qu’il faut soigner »
Je repense à ce jour où le prof de sport constituait des équipes et où il m’a dit : « Mets-toi sur le côté, tu vas les faire perdre »
Je repense à ce jour où, lors d’une prise de sang, je suis tombé dans les pommes, l’infirmière a ri : « Qu’il est sensible ce petit »
Je repense à ce jour où mon père m’a emmené faire un tour de train fantôme et où l’apparition d’un squelette m’a fait hurler, faisant de moi un froussard à tout jamais
Je repense à ce jour où j’ai pleuré en regardant Le magicien d’Oz et où j’ai gardé ces larmes pour moi par peur qu’on ne les comprenne pas.
Pourtant,
Je ne suis que sensible,
Sensiblement différent.
Moi aussi, j’ai hurlé « Patrick » un soir devant un type qui me donnait rendez-vous dans dix ans.
De tous ces souvenirs, de leur absence aussi, je fais un matériau, mais j'ignore si c’est avec cela que je peux dire ce qui a été. Je ne sais plus ce qui nous est arrivé, sans doute ne l’ai-je même jamais su. J’invente le réel pour te garder encore un peu. p. 142
Parce que l'amour
Le cœur les yeux le ventre les jambes les mains
Le corps tout entier aimanté
Je crois que c'est quelque chose comme ça,
C'est forcément quelque chose comme ça.
Mes enfants ont grandi sans que je m'en rende compte.Leurs traits d'adolescents se dessinent à mesure que mes rides s'installent, en un claquement de doigts.