Le pauvre, contrairement à nous, il n'a plus de parents au village. Ça fait dix ans qu'il n'est pas rentré, sa maison là-bas est paraît-il à moitié écroulée...
Ils aperçurent une scène de pêche. L'eau était extrêmement trouble, l'odeur rappelait celle du brouet de riz moisi. Il y avait pourtant tous les jours des gens qui essayaient patiemment d'attraper des poissons. Ils regardèrent les seaux dans lesquels les pêcheurs mettaient leur prise. Certains étaient vides, d'autres ne contenaient qu'un ou deux vairons, pas plus gros qu'un doigt. "Je me demande ce que peut bien pêcher Lao Yan devant chez nous ?" fit Pustule. "Lui ! Au mieux, des crottes de nez pas plus grosses que ça. Même en les revendant un mao la livre pour nourrir les chats, personne n'en voudrait !" Repondit Sésame.
Le cortège, chargé des présents et du trousseau de la mariée, suivit à peu près le même tracé entre les champs qu'à l'époque où l'on traînait les "gens engagés sur la voie du capitalisme" à des séances de lutte inquisitoriale.
Leurs billets en main, les acheteurs avaient hâte de s’extraire de la foule et de trouver un coin tranquille pour gratter avec l’ongle la pellicule noire masquant le numéro. La plupart, une fois découvert leur dernier ticket, n’avaient rien gagné. Ils riaient, juraient, ou bien se moquaient puis jetaient machinalement les billets. L’espace entre le point de vente et l’endroit où l’on remettait aux vainqueurs les trophées inférieurs au second prix était jonché, cet après-midi, de billets usagés, verts et multicolores.
Dans les familles paysannes comme la sienne, les jeunes femmes célibataires devaient, depuis des générations, travailler pour la maison de leurs frères. C'était un devoir sacré. Une fois mariées, c'était naturellement aux frères de se débrouiller, elles n'avaient plus lieu de s'en occuper.
« Caimei est notre femme de ménage... Elle m'appelle madame... mais pas au sens de Monsieur ou Madame... Elle a eu dix-huit ans cette année ; sa mère l'a eu à seize ans, et n'a que trente-quatre ans... Sa grand-mère a seulement cinquante et un ans... (…) En termes de générations, je suis de la génération au-dessus de sa grand-mère... Il y a des endroits où l'on dit mamie, d'autres où l'on dit madame... je préfère qu'elle m'appelle madame... »
Les gens associent souvent le crépuscule à la couleur des roses ou à des teintes approchantes, or le soleil couchant en cette fin d'après-midi était de toute évidence vert, vert clair, un vert pâle, tendre comme les pousses des feuilles à peine écloses, frémissantes au début du printemps, un vert clair et translucide...
Quel crime ? Qui est criminelle ici ? Cette tumeur c'est moi qui l'ai provoquée ? C'est toi la criminelle ! Avec ta tumeur empoisonnée, tu vas tous nous contaminée ! Crime contre moi ! Ne viens plus habiter ici ! Fiche le camp, tu n'as plus le droit de commettre de crime ici ! Fiche le camp ! Criminelle !
Pour vous la Révolution culturelle a été une catastrophe, mais pour ma famille ça n'a guère eu d'importance... A la campagne, tu as souffert, mais revenue à la ville, finies les souffrances, à toi la belle vie ! Je suis rentré comme tout le monde, en fait, mon départ à la campagne a été un fardeau en moins pour ma famille... Ça m'a permis au moins d'avoir un lit à moi...
En fait, s'il est si délicieux, c'est que j'y ai mis du mien aussi; Comment dire , c'est moi qui ai préparé les ingrédients. Couper les filets de poulet en dés, jusque là, rien d'extraordinaire, mais pour les préparer façon mégère, là, c'est une autre affaire. Comment mélanger dans des proportions adéquates tes piment, poivre, clavalier, ciboule, gingembre, ail, coriandre, anis, tige d'armoise , Les ingrédients, c'est mon travail à moi, mais la cuisson, c'est à la main incomparable de Huli qu'on la doit. Peu importe la quantité de poivre ou de piment, ce qui compte, c'est qu'une fois passé par la casserole et posé dans votre assiette, c'est croustillant à l'extérieur, tendre au dedans, parfumé et savoureux. en réalité, cette mégère n'est pas si agressive qu'elle n'en a l'air. Lorsqu'elle se manifeste, ce sont les fonctionnaires cupides et et corrompus qu'elle invective. ce sont les commerçants malhonnêtes qu'elle insulte. Quand ses paroles atteignent leur but, on se sent joyeux ! soulagé ! Heureux ! Satisfait!
Sur ce, tout le monde l'acclama et l'applaudit avec force en crient : "Servez-le nous vite, servez-le nous vite !"