Dès les premières pages du livre, Liv Arnesen m’a remise droite. Je me suis laissée prendre par son aventure extraordinaire : aller au pôle Sud en solitaire. Au-delà du récit de son exploit incroyable, elle partage ses pensées.
Tout le long de son récit, Liv Arnesen est un modèle de femme forte. Elle est inspirante. Elle donne envie de réaliser ces rêves et de ne laisser personne se mettre sur le chemin. J’aime lire ce type de témoignage car il me donne envie d’agir. Que ce soit dans la sphère privée ou professionnelle.
Ce livre écrit, il y a plus de vingt ans, est bien plus qu’un ouvrage décrivant un exploit sportif dans des conditions extrêmes. C’est un manifeste féministe. GirlPower.
Liv Arnesen raconte dans son livre son goût immodéré pour la randonnée à skis en complète autonomie dans des endroits très reculés.
« Mais plus que tout, je crois que c’était l’idée d’être en route pendant tant de jours qui m’attirait. Randonner avec tout ce dont on a besoin : tente, nourriture, sac de couchage, réchaud et combustible, devoir me débrouiller avec des moyens simples. J’ai par la suite réussi à mettre des mots dessus : le sentiment de liberté. »
Je comprends ce besoin de faire son sac et de partir. Je ne fais pas de skis de randonnée mais j’aime éperdument marcher en itinérance. Partir d’un point A pour aller à un point B en plusieurs étapes. Je partage son sentiment de liberté en ayant juste le nécessaire avec soi et l’immensité de la nature comme décor. Il est difficile de reprendre son quotidien après. Cette sensation de bien-être dans l’effort en se dépouillant du superflu.Il y a un moment où le cerveau se met eu rythme de la marche ce que l'on retrouve dans son récit.
De plus, l’autrice donne les raisons de son choix de vivre des aventures difficiles. Elle estime : « Que j’ai fini par partir résulte de facteurs combinant mon enfance, mes influences, mes choix de vie et de réseau social à l’âge adulte, un vieux rêve de pôle sud, mon goût pour la pression physique et psychologique, pour les longues randonnées et mon adoration du ski de fond. »
Elle raconte sa préparation physique, en forêt à traîner des pneus pour se muscler le dos. Ensuite, elle nous embarque avec elle dans l’Antarctique : on est dans la tente quand elle se protège du vent, on est terrorisé quand elle est passe des crevasses, on a froid quand elle enlève sa parka pour commencer à skier et à tracter sa pulka (traineau). En symbiose avec le récit.
Et les angoisses ?
Enfin, Liv Arnesen aborde l’angoisse. J’ai eu l’impression que ce passage était écrit pour moi.
« Souvent les gens vivent comme s’ils n’avaient pas choisi leur vie, comme s’ils n’avaient pas la possibilité d’agir dessus. Ils restent dans une zone de sécurité, continuent de vivre avec leurs frustrations en croyant que c’est comme ça, la vie. De nombreuses personnes ont cette règle selon laquelle « on sait ce qu’on a, mais on ne sait pas ce qu’on perd », un adage qui peut vite devenir un oreiller sur lequel s’assoupir, et ces personnes gardent ainsi un emploi qu’elles n’aiment pas, demeurent dans des relations dysfonctionnelles, par peur de la nouveauté.
L’angoisse est faite pour être surmontée."
Je recommande la lecture de livre à tous. Le récit de son exploit est à lire et à connaître. C’est un livre engagé sur le féminisme et la réalisation de soi.
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