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Citations de Liviu Rebreanu (82)


La machine fonctionne en France, non sans grincer un peu, mais sans soubresauts notables. L'organisation sociale est si solide que la politique politicienne dans le sens où elle est pratiquée chez nous, avec sa clientèle qu'elle doit nourrir, n’a guère l'occasion de prospérer. Le Parlement discute, se querelle, les gouvernements tombent, se réforment–et les gens vaquent à leurs affaires. On a l'impression que tout ce spectacle est donné pour un public restreint dans la mesure où le peuple n’y participe, lui, que très périodiquement, en votant. Le peuple demande la paix, la tranquillité et de quoi vivre de manière décente. C'est seulement lorsque tout cela est menacé qu'il se produit des troubles inquiétants.

(pages 176, extrait de « Paris, 1927, la démocratie internationale »)
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[…] lorsque la politique en vient à utiliser la matraque comme argument et à convaincre au moyen du revolver, il faut lui tordre le cou sans tarder avant qu'elle n'ait entraîné le pays à sa perte !

(p. 492)
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Dans l'agitation fiévreuse d'une métropole, au cœur de l'inconnu et de l'inédit, on voit mieux et plus profondément en soi-même.

(p. 16)
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Chaque matin, en sortant, et même si je suis pressé, je m’arrête un instant à la librairie du coin. C’est une modeste boutique, comme la plupart des librairies parisiennes dont les vitrines s’ouvrent jusque sur le trottoir et proposent leurs livres sur de fragiles tréteaux. C’est justement ce qui fait son charme, leur charme. Elle va ainsi au-devant des passants les plus indifférents. La moitié de la clientèle quotidienne est faite de ces gens pressés qui passent sur les trottoirs et qui, sans ça, ne seraient jamais entrés acheter. Entre les étals, il y a toujours une foule de curieux. Ceux qui passent le plus de temps sont les étudiants qui n’ont pas les moyens d’acheter et lisent ici le livre convoité. Mais il y a bien d’autres assoiffés de lecture, jeunes et vieux ou pauvres qui se nourrissent ainsi l’âme de lectures impossibles autrement. Les livres aux pages non coupées exigent des efforts tout spéciaux pour livrer leur contenu. Certains passionnés font même appel au libraire et il coupe les pages demandées. D’ailleurs, lorsqu’il n’y a pas d’acheteurs, le libraire lui-même et ses vendeurs se mêlent aux lecteurs clandestins et lisent comme eux.

(pages 158, extrait de « Paris, 1927, la cité du livre »)
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- Et pourquoi on le pend? demanda de nouveau l'officier en le regardant d'un air scrutateur, avec une sorte de haine.
Le caporal perdit contenance et répondit d'une voix hésitante, avec un sourire de pitié amère :
- Ça, des choses comme ça, nous, on peut pas savoir mon capitaine! À la guerre, la vie des hommes, c'est comme les fleurs, ça tombe sans qu'on sache pourquoi... Dieu nous a plaint les péchés dans ce pauvre monde et puis les hommes pardonnent pas souvent...
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- La loi triomphe de la révolution. Seules les iniquités la provoquent et la propagent!
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- Les sentiments profonds et authentiques doivent résister à toutes les tentations! répliqua Apostol en insistants sur les mots.
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Les Roumains voyagent peu, mais quand ils s’aventurent au-delà de leurs frontières, c’est inévitablement vers Paris qu’ils se dirigent. Le mirage parisien attire d’ailleurs de tous les points du globe terrestre tous ceux qui souhaitent entrer en contact avec ce que la civilisation a donné de plus raffiné. Le consensus est universel sur ce point. Paris est aujourd’hui ce que Rome a été à l’apogée de sa gloire, la Capitale du Monde. Sans être, de quelque point de vue que ce soit, la Ville par excellence, elle n’en reste pas moins celle dont tout le monde rêve toujours, la métropole–lumière et celle de la civilisation.
Notre wagon est parti bondé. Je m’étais dit que notre nombre irait en se réduisant en cours de route. J’ai dû constater, au moment où nous franchissions la frontière, que nous allions tous à Paris. Un plein wagon de Roumains !

(pages 133, extrait de « Paris, 1927, un plein wagon de Roumains »)
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Les gens s’intéressaient en effet aux changements de gouvernement et aux luttes politiques en général comme ils se seraient intéressés à un spectacle de théâtre ou à une compétition sportive. La politique constituait pour tous une préoccupation de chaque instant parce que c’était elle et elle seule qui permettait d’obtenir un emploi et divers avantages matériels ou moraux. Aussi longtemps qu’avaient alterné, à la tête du pays, deux grands partis, on avait pu continuer à croire qu’une certaine justice et que la sélection par le talent étaient possibles. Mais dès l’instant où le pouvoir avait été confié à un parti qui n’avait pas un grand nombre de cadres, l’équilibre avait été rompu. Voulant démontrer au monde qu’il n’était pas si petit que ça, le parti en question s’était vu obligé de placer à des postes de responsabilité des hommes sans réel talent ou n’en ayant d’autre que celui d’être des militants, et il avait ainsi contribué à dévaloriser du même coup toute la direction du pays. Des gens auxquels leurs seuls talents n’auraient jamais permis de devenir de simples chefs de bureau, s’étaient retrouvés du jour au lendemain préfets, maires, députés… On avait dès lors assisté à un émiettement des partis puisque n’importe quel mécontent un peu ambitieux, soutenu par une petite cour de partisans improvisés, pouvait légitimement espérer se voir appeler un jour à la direction suprême du pays…

(p. 296-297)
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Ils n'avaient pour ainsi dire pas cette honnêteté intérieure qui est la seule vraie parce qu'elle n'est pas dictée par la peur des sanctions extérieures...
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Les masses ne peuvent vivre sans chefs, ou alors elles en viennent à végéter dans une vie animale. Le berger qui abandonne son troupeau est pire que celui qui le dirige de travers, car le troupeau abandonné à lui-même se disperse, tandis que, avec des bergers, bon ou mauvais, il ne s'égare tout de même pas...
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La tribune de la presse était pleine, cette fois, comme d'ailleurs toutes les autres tribunes. L'atmosphère d'une grande première dans un théâtre subventionné...
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Au restaurant chinois proche de mon hôtel, il y a de la joie quand il n'y a pas de rixes. J'ai l'impression que seule l'enseigne et les serveurs sont chinois. Les clients sont de tous les pays.
Le vrai restaurant chinois pour les Chinois est très modeste et se trouve dans une petite rue à l'écart, près de la Sorbonne. Même chose pour le restaurant japonais. Dans le coin il y a aussi un petit restaurant roumain dont le nom et, naturellement, pour faire plus vrai, « Le Lion et le Saucisson»; les Roumains du quartier s'y retrouvent et notamment les étudiants. Le restaurant chic et représentatif, pour les gens bien et au portefeuille bien rempli se trouve tout près de l'Opéra pour être à portée de main des amateurs. Il y a aussi un restaurant viennois, un hongrois, un russe ... Je n'ai je n'en ai pas encore vu d’allemand; les Allemands ont probablement des problèmes plus graves à résoudre que de monter un restaurant.

(pages 165, extrait de « Paris, 1927, cosmopolis »)
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- Et tu n'as pas peur du châtiment de Dieu? dit Duhem en se signant.
- Comment quelqu'un qui n'existe pas pourrait-il me punir? lui répliqua Gaston avec un calme glacial.
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Les Roumains, en tout cas, font des efforts colossaux pour oublier qu’ils sont roumains. Ils modifient leurs noms pour donner l’impression qu’ils sont francisés et se donnent toutes les peines du monde pour devenir plus parisiens que les Parisiens. Il n’y a que nos Juifs qui se contentent d’être roumains et revendiquent avec fierté cette qualité. Tous les Roumains que j’ai rencontrés à Paris regrettent de devoir rentrer bientôt au pays. Il n’y a qu’un Juif, un homme simple, un petit commerçant qui m’a dit d’une voix émue : « Je rentre demain au pays et Dieu merci, parce que je commençais à languir terriblement de notre pauvre petit pays ! »
Cela m’a d’autant plus ému que quelques heures plus tôt, un Roumain pur sang, intellectuel connu en Roumanie, m’avait déclaré en se plaignant amèrement :
– Quand je pense, mon cher, que dans deux semaines je vais devoir retourner dans notre bazar balkanique plein de Tziganes, j’ai presque envie de me pendre de dégoût !

(pages 166, extrait de « Paris, 1927, cosmopolis »)
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- La loi est la même pour tous et nous avons tous prêté le même serment. Quand on se met à juger des choses à travers le prisme de l'égoïsme sentimental, alors...
- La loi, le devoir, le serment ne sont valables qu'aussi longtemps qu'il ne nous obligent pas à commettre un crime contre notre conscience! dit Bologa en lui coupant vivement la parole. Aucun devoir au monde ne peut bafouer les droits fondamentaux de l'âme humaine ets'il tente de le faire...
Bologa ne poursuivit pas sa phrase, il se contenta de faire un geste vague qui voulait tout dire et rien. [...]
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"Ne crains point, crois seulement."
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Le double assassinat de la rue de l'Espérance avait un peu redoré le blason de la ville dans les chroniques judiciaires des journaux de la capitale.
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— Dacă nu vrei să facem nici o jertfă, cum crezi c-o să triumfăm vreodată? striga dânsul desperat, scrâșnind din dinți și smulgându-și părul.
Egoismul acesta, de care se izbea de altminteri pretutindeni, îl hotărî să se gândească să plece oriunde, în lume, încredințat că aiurea oamenii vor fi mai voioși să se sacrifice pe altarul unei idei. Deși striga întruna că activitatea e mama succesului, continua să petreacă zilele prin Armadia, la berăria Rahova sau la Grivița, unde, împreună cu alți tineri entuziaști, se îmbătau cu vorbe mari, visau închipuind planuri îndrăznețe și puneau la cale soarta poporului. Fiind siguri de succes, îi umflau mereu proporțiile. Li se părea că alegerea lui Grofșoru va revoluționa nu numai țara, ci toată Europa.
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« Et au fond de lui-même, bien que policier, il l'admirait pour sa ruse : après tout s'il fallait couper la tête à un homme honnête tout simplement parce qu'il a tué une femme par erreur ! (Y a-t-il une seule femme qui ne mérite pas de l'être ? se disait-il souvent depuis le jour où la sienne lui avait fait ce qu'elle lui avait fait.) »
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