Pouvoir demeurer silencieux avec quelqu'un est, je pense, la preuve absolue de l'existence d'un lien karmique.
Sans que nous l'ayons remarqué, la lune était partie flotter au-dessus des collines du couchant. Tandis que les insectes nocturnes cessaient peu à peu leur chant, en silence nous rentrâmes dormir. Dans un demi-sommeil, je me demandai s'ils se doutaient de la brièveté de leur vie. Dans leurs stridulations plaintives, j'entendais un adieu à l'automne, un adieu à la lune dans les nuages, un adieu à Chifuru. Quand elle fut partie, je composai ce poème :
Alors que le chant des criquets s'éteint dans la haie, il est impossible de ne pas dire adieu à l'automne ; comme ils doivent être tristes, eux aussi...