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Citation de Loana


Loana
12 novembre 2016
Regarde, Jan. Regarde, cher homme fragile. Petite chose tombée des cieux. Tu es vivant mais tu n’es plus rien. Rien que du vide dompté. Maîtrisé, soumis. Ordinaire. Survivant aux loups. Trainé dans les bas-fonds. Le cerveau entortillé comme une serpillière. Toi, l’instrument. Toi, le troc. Scindé de ton jugement, tu devines le monde humain disparaître peu à peu de ta mémoire. Plus d’intellect, plus de discernement. C’est ce que tu croiras. C’est ce qu’il veut que tu croies. Lui ta lumière. Lui qui t’éloigne du jour. Lui qui s’approprie toutes tes pensées, tous tes gestes, aussi minimes sont-ils.
Dans le coin de ta chambre tu t’affaisses. Démantelé. Oublié. Deux jours entiers que Gauthier ne sera pas venu. Le verre de lait te manque. Tu t’ouvres à des cauchemars éveillés. Le manque de sommeil apparent. Nuits bâclées. Deux jours durant lesquels tu frapperas à la porte, quelque fois dans un relent de colère, d’autres fois épuisé et au bord des larmes. Tu as soif. Et rien ne se passe. Deux jours durant lesquels tu te soulageras dans un coin, gémissant de douleur. Tu dormiras à même le sommier, tremblant de froid.
Puis un matin, à ton réveil, le verre de lait. Juste sous ton nez. Tu te redresseras rapidement, tant pis pour tes membres ankylosés. Tu t’empareras du verre en tremblant, rapidement, l’avaleras d’une traite. Tu prendras une longue inspiration. Ta torpeur sera plus douce. Juste un instant.
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