Parler de la sexualité des jeunes garçons, on le fait avec humour, tandis que chez les filles, adresser le sujet sans sexualiser à l'excès n'a pas souvent été fait. En 2004, lorsqu'elle publie son premier roman "Hell", Lolita Pille est confrontée à un défoulement médiatique : si pour certains elle décrit habilement la jeunesse désabusée du début des années 2000, beaucoup s'accordent à la juger obscène, prolophobe et trop ouvertement sexuelle.
Discréditée dans les sphères littéraires de Saint-Germain-des-Près, elle revient aujourd'hui sur son adolescence et la parution de ce premier roman avec une autofiction féministe subtile dans les pas de Virginia Woolf : "Une féministe est n'importe quelle femme qui dit la vérité sur sa vie.
"Une Adolescence" (Stock, 2022) fait le récit d'une jeunesse vécue à tâtons, où le désir bourgeonne avec difficulté contre la tempête d'une société misogyne.
Inspirée par Lolita Pille, Joy Majdalani livre de son côté "Le Goût des garçons" (Grasset, 2022), un roman sur la naissance du désir chez une adolescente de 13 ans, étudiante d'un collège catholique libanais.
#littérature #femmes #franceculture
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On vit... comme des cons. On mange, on dort, on baise, on sort. Encore et encore. Et encore... Chaque jour est l'inconsciente répétition du précédent: on mange autre chose, on dors mieux, ou moins bien, on baise quelqu'un d'autre, on sort ailleurs. Mais c'est pareil, sans but, sans intérêt. On continue, on se fixe des objectifs factices. Pouvoir. Fric. Gosses. On se défonce à les réaliser. Soit on ne les réalise jamais et on est frustré pour l'éternité, soit on y parviens et on se rend compte qu'on s'en fous. Et puis on en crève. Et la boucle est bouclée. Quand on se rend compte de ça on a singulièrement envie de boucler a boucle immédiatement, pour ne pas lutter en vain, pour déjouer la fatalité, pour sortir du piège. Mais on a peur. De l'inconnu. Du pire. Et qu'on le veuille ou non, on attend toujours quelque chose. Sinon, on presserait sur la détente, on avalerait la plaquette de médocs, on appuierait sur la lame de rasoir jusqu'a ce que le sang gicle...
Six mois de bonheur...la chute lente... Et un jour on se retrouve à jouer seul. L'autre retire ses billes, reprend ses cartes, et vous restez là, comme un con, devant une partie inachevée... A attendre. Parce que vous ne pouvez faire que ça, attendre. Cesser d'attendre, ça voudrait dire que c'est fini.
Désillusionnée avant l'age je dégueule sur la facilité des sentiments.
Ce qu'on nomme l'amour n'est que l'alibi rassurant de l'union d'un pervers et d'une pute que le voile rose qui couvre la face effrayante de l'inéluctable Solitude.
Je me suis carapaçonnée de cynisme, mon coeur est châtré, je suis l'affreuse Dépendance, la moquerie du Leure universel; Eros planque une faux dans son carquois.
L'amour, c'est tout ce qu'on a trouvé pour aliéner la déprime post-coïtum, pour justifier la fornication, pour consolider l'orgasme. C'est la quintessence du Beau, du Bien, du Vrai, qui refaçonne votre sale geule, qui sublime votre existence mesquine.
Eh bien moi, je refuse.
Je pratique et je prône l'hédonisme mondain, il m'épargne. Il m'épargneles euphories grotesque du premier baiser, du premier coup de fil, écouter douze fois un simple message [...]
-Chapitre 6-
A partir de ce jour, j'étais foutu, j'étais accro. Dépendre de quelqu'un d'autre que de moi-même, m'affaiblir, me torturer, c'était tout ce que je redoutais.
Le bonheur est une illusion d'optique, deux miroirs qui se renvoient la même image à l'infini. N'essayez pas de remonter à l'image d'origine, il n'y en a pas.
Joue contre joue, yeux dans les yeux, main dans la main... Ce qu'on est con quand on aime! Ce qu'on est niaiseux, mielleux, fleur bleue, inactif, improductif, égoïste, aveugle et sourd!
Je suis un artiste, et mon oeuvre, c'est Moi.
Si les riches ne sont pas heureux, c'est que le bonheur n'existe pas.
Je l'ai tellement dit, mais cette fois-ci, c'est pour de bon, tu as choisi. Tu as préféré ta vie de con, le bonheur nous aurait ennuyé. On crèvera chacun de notre côté. Maintenant j'entends de toute part tes histoires où je ne suis plus en vedette, tes déconvenues ou tes conquêtes, et quand je parle de nous au passé, on me rit au nez... Parce que je dis "nous". Ils ont raison.
La vérité, c'est qu'on s'emmerde profondément parce qu'on a plus rien à désirer.