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Citation de mamansand72


Je frissonne. J’ai vu des morts aux urgences, en réanimation, au bloc opératoire, mais c’est la première fois que je me trouve seule avec un très jeune homme qui vient de mourir chez lui.
Les murs autour du lit éclatent de soleil, de gaieté, d’espace, d’infini. Partout, des photos du désert. Des montagnes bleues, un puits au coucher du soleil, un Touareg coiffé d’un chèche indigo, des enfants rieurs, du sable à perte de vue. A la tête du lit, sur un grand poster, un ciel d’azur surplombe des dunes caramel. Des traces de pas s’éloignent vers l’horizon. Empilés sur la table de nuit, je découvre un atlas, des cartes routières, des guides de voyage et sur le haut de la pile un livre de poche signé Théodore Monod : Méharées. La couverture représente un homme au milieu des sables. J’ai vaguement entendu parler de l’auteur, savant, voyageur, philosophe, botaniste, passionné de Sahara. Le jeune homme a recopié une phrase de Monod sur un petit bloc : « Dans le désert, vivre c’est avancer sans cesse. » […]
Impulsivement, je vérifie qu’on ne me voit pas et, d’un geste rapide, j’attrape le livre de Monod et je le glisse dans ma sacoche. C’est la première fois que je vole un malade, je le jure. Une force impérieuse et irrésistible m’y a poussée.
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