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3.97/5 (sur 15 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1975
Biographie :

Lorraine-S. Heymes est psychologue clinicienne auprès d'enfants et d'adolescents et romancière.

Elle est titulaire d'un DEA Littérature & Psychanalyse / DESS Psychopathologie clinique, Littérature & Psychologie de l'Université Paris Diderot (1996-2004).

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Bibliographie de Lorraine-S. Heymes   (3)Voir plus

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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
- Tu sais, on a rarement le contrôle. Même si l’heure et la date sont mentionnées sur le billet, qui nous dit que le train ne sera pas en retard ?
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- Chez nous, commença Ulysse, quand on fait quelque chose d’interdit, les adultes nous punissent en nous privant de télévision, de sortie, ou en nous confisquant un truc qu’on aime…
Octave eut l’air outré : « C’est atroce ! Ça sert à quoi ? »
Ulysse se surprit à défendre le concept de la punition :
- Mais non ! C’est très bien, au contraire ! Ça permet de savoir ce que tu risques en faisant quelque chose d’interdit, ou de dangereux. Si on ne nous punissait pas, on ferait n’importe quoi ! Ça nous apprend les limites à ne pas dépasser !
Octave réfléchit quelques instants, puis secoua ses boucles blondes :
- Je crois bien que tout ça n’est qu’un jeu.
- Mais pas du tout ! C’est tout sauf un jeu ! Je peux te dire que les punitions que j’ai reçues ne m’ont pas amusé ! s’offusqua Ulysse.
- Tu ne comprends pas, reprit Octave. Chez nous, lorsque tu fais une chose interdite, on ne te fait plus confiance… On ne peut pas réparer. Alors que chez vous, tu fais une bêtise, tu es puni, ça efface l’ardoise. Donc tu peux recommencer.
- D’accord, admit Ulysse. Mais les punitions montent en puissance à chaque bêtise.
- Oui, mais on continue à s’intéresser à toi, puisqu’on te punit. C’est pour ça que c’est un jeu : tu fais des bêtises, tes parents te punissent, et ainsi de suite… Chacun avance son pion.
- Mais c’est toujours eux qui gagnent ! objecta Ulysse.
- T’es sûr ? Moi je crois plutôt que ça vous apprend à faire des bêtises de plus en plus intelligentes. Chez nous, on n’apprend pas à contourner la loi. Il n’y a pas de négociation possible. C’est interdit. Point final. On ne négocie pas avec sa conscience.
La réponse d’Octave laissa Ulysse dans une perplexité qui l’agaça terriblement. Il la balaya d’un mouvement de tête rageur pour revenir à son idée première :
- Ma conscience me dit qu’on me cache des choses. Je ferai bien d’aller écouter ce qui se passe sous cette tente…
Face à la détermination d’Ulysse, Octave décida qu’il était plus sage de le laisser faire. Il commençait à tourner les talons quand Ulysse ajouta :
- Ne compte pas sur moi pour te raconter ce qui s’est dit là-dedans. Je ne voudrais pas abîmer ta conscience !
Octave fit volte-face si violemment qu’Ulysse allait lui balancer un coup de poing. Mais le garçon lui sourit, puis le suivit jusqu’à la tente.
- On n’a pas intérêt à se faire prendre, souffla-t-il alors qu’ils se collaient à la toile rafistolée.
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- Chez nous…ça marche par âge, en fait. On arrive dans une classe, avec des enfants du même âge. On avance ensemble jusqu’au moment où on choisit nos spécialités. Mais de onze à dix-sept ans, on est tous ensemble, avec des examens tous les six mois pour valider nos acquis.
- Et quand vous n’avez pas validé vos acquis, vous redoublez ?
- C’est quoi ça, redoubler ?
- Chez nous, quand on rate, on refait la même année, pendant que les autres passent dans la classe supérieure.
- Ah… Mais alors tu ne restes pas avec tes amis ? s’étonna Octave, perplexe. Personne ne rate chez nous. On va à notre rythme, c’est tout.
Ce fut au tour d’Ulysse d’être surpris. Imaginer une école où l’échec n’existe pas lui paraissait séduisant, mais vraiment étrange.
- Tu veux dire que si je suis mauvais en … disons en Histoire… je peux tout de même rester avec mes amis, parce que je suis bon dans d’autres disciplines ?
- Évidemment ! On ne va pas te séparer de tes camarades parce que tu n’es pas bon dans telle ou telle matière. Tu fais au mieux pour développer tes matières fortes en améliorant tes matières faibles. De toute manière, les amis sont là pour t’aider. Ça sert à ça les amis, non?
- Oui, répondit Ulysse, songeur. Les amis, ça sert à ça. C’est sûr. Encore faut-il en avoir.
Octave haussa les épaules.
- Tout le monde a des amis !
- Pas chez nous. Je ne parle pas pour moi. J’ai des copains supers ! Mais il y en a qui sont toujours seuls. Tout le monde se moque d’eux.
- Pourquoi ? demanda Octave, incrédule.
- Je ne sais pas… Ce sont les très bons, ou les très mauvais élèves. Il y en a qui sont habillés n’importe comment, d’autres qui ont toujours des taches plein les doigts. Ils ne sont pas comme les autres.
- Et bien tu vis dans un monde bien étrange Ulysse. Regarde, toi… Tu es différent de nous. En combien de temps t’es-tu senti accepté ?
- Très vite. Tu es venu vers moi. Voilà tout.
- Ce n’est pas contre toi que je dis ça, mais tu vis vraiment dans un drôle de monde !
- Vous, vous vivez dans un monde idéal, créé par des humains qui en ont rêvé. Avoue que c’est étrange ! se défendit Ulysse.
- C’est vrai. Mais heureusement que certains Hommes l’ont rêvé ce monde !
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Il était évident que les "méchants" des histoires étaient essentiels à l'imaginaire. Que ferions-nous s'il n'y avait aucune adversité à nos existences ?! Quoi inventer si nous n'avons rien ou personne contre qui nous battre ?!
D'un autre côté, ces forces obscures risquaient de mettre en péril l'équilibre pacifiant d'Ayisté...
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- Tout le problème, c’est que les biens matériels ont pris le pas sur le reste. Un exemple tout bête : avant, tu donnais un bout de chiffon, quelques boutons à une petite fille, elle en faisait une poupée à qui elle racontait et faisait vivre mille aventures. Aujourd’hui, tu lui achètes la poupée toute faite. Elle ne va pas s’inventer des robes de princesse, des chasses aux dragons avec quelques bouts de tissus ; il lui faut le dragon en plastique, les robes, tous les accessoires… Que lui reste-t-il à inventer ? Rien. Rien de rien ! Elle va manipuler les objets, les mettre en scène, puis s’ennuyer très vite. Les histoires meurent avant d’être inventées. L’ennui vous gagne. Il faut toujours plus d’objets pour vous combler. C’est un puits sans fond.
- Mais pas du tout ! On continue de rêver ! Je t’assure !
- Ah oui ? Comment fais-tu pour rêver face à un film, par exemple, dont les images sont fixées de manière définitive. Explique-moi ! Quand tu lis un livre, tu inventes le décor, tu l’imagines, puis tu le crées de toutes pièces, avec les mots de ton imagination pour support… Ainsi l’histoire n’est jamais figée. Elle se refait à chaque fois que quelqu’un ouvre un livre, parce que nous n’avons jamais la même représentation de ce que nous lisons… Hélas, les humains ne lisent plus assez…
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- Il me semble savoir que ta curiosité l'emporte toujours. Je me trompe ?
- On dit que ça fait partie de mes défauts.
- Pour moi, c'est une qualité. Cela demande pas mal de courage, la curiosité. Il est bien plus facile de ne pas avoir le désir de savoir : au moins, on n'a pas besoin de lutter contre sa peur ni de remettre en cause ses certitudes.
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Bientôt pourtant, le brouillard commença à s’effilocher, laissant apparaître les contours de falaises immenses, dont les arêtes semblaient lacérer le voile éphémère.
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Dans ce vide, quelle place pour l'identité ? Une fois les autres disparus, que reste-t-il de soi ?
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Quand tu lis un livre, tu inventes le décor, tu l'imagines, puis tu le crées de toutes pièces; avec les mots et ton imagination pour support... Ainsi, l'histoire n'est jamais figée. Elle se refait à chaque fois que quelqu'un ouvre le livre, parce que nous n'avons jamais la même représentation de ce que nous lisons... Hélas, les humains ne lisent plus assez..
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- [...] Elle était fascinée par les changements qui survenaient dans son Monde... Elle pensait que, pour rétablir un équilibre entre nos deux univers, il ne fallait pas opter pour l'un ou pour l'autre : la science pouvait en effet apprendre à faire bon ménage avec l'imagination, et vice versa. Margaux soutenait, d'ailleurs, que les scientifiques, les inventeurs, se nourrissaient eux-mêmes à la source de l'imaginaire. Elle avait, je crois, tout à fait raison ! Il faut être sacrément imaginatif pour s'autoriser à chercher des idées nouvelles. Elle pensait qu'il était possible de faire entendre que la science et les mythes étaient deux facettes d'une même chose...
- De quoi ?
- Deux aspects distincts mais complémentaires de la créativité humaine, voyons ! C'était une belle façon de penser nos Mondes, de les remettre en lien. À l'époque, elle est parvenue à rassembler un groupe d'étudiants autour de cette belle théorie.
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