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Citation de Jo


Jo
29 janvier 2018
Lucas est revenu bien sûr. Pour illustrer les dictons idiots du quotidien, qui à l’époque, ne fleurissaient pas encore sur Facebook pour la bonne raison que ce réseau social n’existait pas. Des dictons qui déclament, par exemple : « Tout arrive quand on arrête de s’y attendre ». Ou mieux, faisons-nous plaisir : « Ses quant tu te met à vivre à nouvo que ton passé te ratrape. Suis-moi je te fuis, fuis-moi j’te suis, mais ses trop tard il fallais y pensé avant que j’était irremplassable. »

J’étais guérie. Je ne pensais plus à toi en me levant, j’avais supprimé les chansons, ou du moins, j’avais cessé d’avoir mal en les écoutant. J’allais mieux, vraiment.
À croire que tu attendais que je me relève pour me frapper. Pour revenir et tenter de me séduire à nouveau. Pour me dire ce que j’attendais depuis des mois. Pour me balancer tes odieuses phrases pour lesquelles je me serais damnée autrefois.

J’aurais, avec joie, sacrifié ma vie pour toi. Je t’aimais plus que moi-même, bien plus. Je t’aimais jusqu’à la folie, mon Amour.
Mais on sait bien que tout ce qu’on attend vient toujours trop tard : c’est vrai, merci Facebook.

À l’heure actuelle, tu n’existes plus. Tu n’es plus rien qu’un souvenir, un être déformé par mes projections et mes frustrations, un homme à jamais figé dans le passé, un monstre aux yeux durs, symbole de l’oubli.
Car c’est en t’oubliant que j’ai appris à croire en la guérison, comme le drogué croit parfois aux cures de désintoxication, en s’injectant une dose.
Malgré cela et tout ce qui nous sépare, malgré ta distance et les années, tu ne seras jamais un étranger.

Je voudrais revivre les vrais instants sans m’étonner, sans ce manque sous-jacent. Retrouver ce si rare sentiment de plénitude. Honorer chaque instant sans mentir ni trahir. Même si jamais rien ne s’efface, à l’intérieur, les moments de joies, les jours de cris.

Puisqu’aujourd’hui je peux en parler, puisqu’aujourd’hui je peux m’adresser à toi sans n’avoir rien d’autre à raconter de nous que cette douleur que tu m’as infligée, c’est que le temps finit par nous guérir. C’est que notre histoire était d’une terrible banalité, de même que ma souffrance : un premier chagrin d’amour, pathétique, comme on en vit tous.

Aujourd’hui, je consigne ce chapitre de geignements adolescents entre deux morceaux de vie, comme une boîte à souvenirs un instant ouverte. J’ai beau chercher dans les moindres recoins de ma mémoire, le temps a passé comme de l’eau et a poli ton image, si lisse. J’essaye pourtant d’être fidèle ce que je fus, à ce qui m’a construite, à ce pitoyable style avec lequel je m’exprimais alors et qui ne m’a jamais réellement quittée.
Tu auras été mon premier scalpel amoureux, ça valait bien d’y revenir un peu.
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