Présentation du livre "Saint-Just et des poussières" d'Arnaud Maïsetti
Parution aux éditions de l'Arbre vengeur le 19 août 2021.
On ne peut régner innocemment.
Les sentences ne sont dures que pour ceux qui refusent de marcher au tombeau.
Saint-Just est à tort réduit à l'ombre portée de Robespierre.
les malheureux sont les puissances de la terre ; ils ont le droit de parler en maîtres aux gouvernements qui les négligent
Le ministère est un monde de papier ; je ne sais point comment Rome et l'Egypte se gouvernaient sans cette ressource ; on pensait beaucoup, on écrivait peu. La prolixité de la correspondance et des ordres du gouvernement est une marque de son inertie, il est impossible que l'on gouverne sans laconisme. Les représentants du peuple, les généraux, les administrateurs, sont environnés de bureaux comme les anciens hommes de Palais ; il ne se fait rien et la dépense est énorme. Les bureaux ont remplacé le monarchisme, le démon d'écrire nous fait la guerre, et l'on ne gouverne point.
Ce que Saint-Just déclare, c'est que son action et celle des dirigeants les plus clairvoyants de 1792-1794 n'a ni la terreur, ni l'avènement de la bourgeoisie pour but, mais le bonheur, la liberté et la justice.
Le mépris pour les choses du monde, le pardon des injures, l'indifférence pour l'esclavage ou la liberté, la soumission au joug des hommes, sous prétexte que c'est le bras de Dieu qui l'appesantit, tout cela n'est pas l'Evangile, mais un travestissement théocratique.
L'homme obligé de s'isoler du monde et de lui-même jette son ancre dans l'avenir, et presse sur son cœur la postérité innocente des maux présents.
"On s'étonnera qu'au dix-huitième siècle on ait été moins avancé que du temps de César: là le tyran fut immolé en plein Sénat, sans autres formalités que vingt-trois coups de poignard, et sans autre loi que la liberté de Rome. Et aujourd'hui, l'on fait avec respect le procès d'un homme assassin d'un peuple, pris en flagrant délit, la main dans le sang, la main dans le crime !"
Ne souffrez point qu’il y ait un malheureux ni un pauvre dans l’État : ce n’est qu’à ce prix que vous aurez fait une révolution et une république véritable