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Citations de Louis Atangana (78)


L'Afrique, il ne la connaissait que dans les livres. Son pays et sa terre natale, c'était la cité et ce terrain vague sans nom hérissé de ronces et de broussailles. Un terrain sans histoire. Comme lui.
(p. 90)
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– Descends donc jouer avec les enfants, au lieu de les regarder à la fenêtre comme un imbécile ! grogna Grand-mère pour la vingtième fois en deux jours.
– Pas tout de suite, je voudrais d’abord finir mon livre, répondit-il en brandissant « Le Dernier des Mohicans » comme un bouclier.

(p. 12)
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Le collège était laid, suintait l’ennui et l’humidité. Par pitié pour les grands hommes de la République, personne n’osa lui donner un nom. C’était le collège d’Empalot.

(p. 55)
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P'pa envoya la guitare. Jimmy se demanda comment il avait pu s'en passer, tout ce temps. La musique trop longtemps refoulée, endiguée, le submergea comme une immense vague. Elle le remit au monde, en harmonie avec sa sensibilité. Les sauts en parachute étaient grisants, jouer du blues et du rock était magique, comme un rite vaudou, une plongée au pays des émotions et des mystères. La guitare enflammait le silence, les notes scintillaient, toujours en mouvement.
- Qu'est-ce que tu fous, mec, avec cette gratte ? Tu crois qu'ça va te servir à quèque chose, quand on sera au Vietnam ? lui demanda un type nommé Hooker.
- La guitare, c'est plus puissant qu'un fusil !
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Non, m'dame ! Jamais mon fils apprendra cette musique du démon ! Toute façon, j'ai pas d'argent à donner pour des cours ! Et puis, d'abord, pourquoi q'vous racontez des conneries pareilles ? Vous tenez à me foutre en rogne ? Mes garçons sont de braves gars !
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Le commissaire se tourna en même temps vers Vincent, avec l'intention de l'interroger. Pour la dernière fois, Grand-mère montra sa mauvaise humeur, constata amèrement et violemment que de nos jours, lorsqu'on va au commissariat pour porter plainte, de victime on devient coupable.

(p. 122)
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Tout le monde connaissait Johnny dans la cité, c'était le boss et j'étais mal parti, je le voyais devenir de plus en plus petit, dans le rétroviseur, il faisait presque pitié, debout, les bras le long du corps, impuissant et orphelin de sa voiture et là, je me suis dit que ç'aurait été vachement chouette qu'on redevienne mioches, on aurait pu discuter, arranger l'affaire vite fait, genre je te file ma collection de timbres, mes maquettes d'avion ou mes posters de foot et on n'en parle plus
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Avoir des illusions, ça fait du bien, des fois !
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Cette gosse avait à peine dix-huit ans. Elle chantait avec la maturité d'une femme de trente ans. Sa voix avait vécu et connu la douleur, l'amour, l'espoir, la déception. Une voix dans laquelle vibraient l'épaisseur et la complexité de la vie. Sans illusions. Sans amertume, non plus.
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Un musicien, m’man, est plus heureux que n’importe qui. Il cause avec les étoiles, les éclairs et la foudre. Il se balade dans les planètes que personne connaît. Du temps que je joue, j’vois les notes danser autour de moi. Elles changent de couleur selon ma manière de jouer !
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- Y avait dans la salle Mike Bloomfield, le guitariste de Bob Dylan. Tu l’as tellement écoeuré qu’il est rentré se coucher. T’es une sorte de monstre avec ta gratte. Mike vaut plus jouer de la sienne, à présent ! Il va annuler son prochain concert.
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- Arrête de pleurer et bouge-toi ! Réfléchis un peu ! Renseigne-toi !
Lis des bouquins d'histoire pour savoir d'où ca vient le racisme et l'antisémitisme. Va voir un journaliste, ca peut faire du bruit, ton histoire, dans la presse. (...)
- Tu dis que ta frangine a l'air de mieux s'en sortir.
Va la voir. Discute avec elle. Mais bouge-toi !
J'en suis resté sans voix. Me faire ramasser par cette fille au regard qui semblait innocent. Elle me remettait en place. Sans chichis et sans tralala.
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Les paroles de p'pa se perdaient dans l'océan. Jimmy pouvait pas l'écouter. Le vent pleurait ce qu'il venait de perdre à la réserve. Ses copains, les jeux épicés comme de petits piments, ses rêves de brave guerrier, Nora, aux paroles rares et justes. Oui, le vent pleurait pour lui, pour son amour secret, la petite Mary, qui s'éloignait à vive allure.
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J'ai reconnu ce bruit. Celui du vieux Caddie d'Ahmed le Bouquiniste. (...)
On l'appelait le Bouquiniste parce qu'il avait tenté d'ouvrir une librairie.
Spéciale occasions. Au milieu de la cité.
Son aventure avait foiré. Tout de suite. Sans prévenir. Depuis, il enrageait (...)

Avant ça, il avait été ouvrier. Chez Renault. Le travail à la chaîne.
Dans les années soixante. Qu'on disait. Il avait rencontré des fils de bourges à la sortie de l'usine. Des étudiants. La révolution dans la tête.
Ils avaient tout refilé à Ahmed. Des envies de chambouler l'ordre bourgeois. Faire péter la société. Ahmed, il avait tout gobé. Cash.

Il avait pris des cours du soir. Appris que le travail est une aliénation. (...)
Ahmed, lui, voulait pas lâcher l'affaire. (...)
Certains l'appelaient Ahmed l'Islamiste. Pour le faire râler. Hurler. (...)
Il insultait les gens. Leur ignorance. Sa longue barbe en tremblait de rage. Le pauvre ! Parce que sa barbe, elle était pas islamiste mais marxiste.
Il fouillait dans son Caddie. Ce bazar ambulant. Pour en sortir une photo en noir et blanc. Avec écrit dessous "Karl Marx".
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L'enregistrement se termina. Hammond se précipita vers la petite chanteuse. Une étoile venait d'apparaître dans le ciel. Il l'avait vu naître et en était chamboulé. Foudroyé. Le big bang dans la tête et le cœur.
-Bon Dieu, miss Holiday, c'était... c'était...
Et comme les mots lui manquaient, Eleanora l'aida:
-C'était deux chansons! dit-elle, en se marrant.
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- Ma, tu es ma mère et je t'aime, mais il faut comprendre. Tu dois comprendre. je ne suis plus un enfant. Presque plus. Il faut que je fasse ma vie.
- Tu n'es plus un enfant? Alors pourquoi tu agis comme ça? Tu disparais dans la forêt sans me prévenir. Pendant ton absence, j'ai récité tous les malheurs qui auraient pu t'arriver. Tes blessures étaient les miennes. Tes douleurs, je les ai portées sur les épaules. Tu mérites des coups de bâtons! Je devrais t'attacher. Tu n'es qu'un écervelé qui ne voit pas les dangers.
- Ma, il faut que je vive ma vie. Si la vie est dangereuse, je dois l'éprouver tout seul. Un homme qui fuit les dangers de la vie n'est pas un homme.
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Papa avait plié sa vie en quatre et l'avait enfoncée dans sa poche.Bien profond. Il s'était tiré. J'en revenais pas. ça passait pas.
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- Je ne te crois pas, Félix. Tu me mens. Même à toi-même, tu mens. Je vois seulement que tu as grandi, ton corps est celui d'un homme à présent. Un jour, tu me quitteras. Les saisons ont déjà fait pousser en toi des sentiments qui s'épanouissent.
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Sûr que la musique travaillait ce petit. Ses doigts arpentaient le manche avec détermination et, par moments, du cœur de ces balbutiements, un cortège de notes se mettait à fredonner, gémir, pleurer, murmurer, causer ou sangloter. Ce gosse tenait pas sa guitare, elle semblait avoir poussé de son corps.
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Le jazz était une fleur sauvage aux parfums de rébellion. Y a que la nuit, les gars, où on peut se marrer en goûtant un peu de liberté ! Bas les masques. Disparues les frontières. Plus de Blancs ni de Noirs. Rien que des femmes et des hommes qui passent du bon temps ensemble.
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