AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.1/5 (sur 46 notes)

Nationalité : Canada
Biographie :

Ecrivain et journaliste québécois, Louis-Bernard Robitaille, auteur de plusieurs romans, est installé à Paris depuis plus de vingt-cinq ans. Correspondant du journal canadien La Presse, il relate l’actualité française et notamment, les péripéties de la classe politique.

Source : France 5
Ajouter des informations
Bibliographie de Louis-Bernard Robitaille   (12)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

La semaine politique vue par un journaliste canadien .
Louis-Bernard Robitaille, correspondant à Paris du quotidien "La Presse" à Montréal livre son regard sur la campagne présidentielle et voit en Bayrou une surprise possible.


Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Cela peut être très bien parfois de savoir qu’on ne se reverra plus, mais à la vérité on ne se quitte jamais.
Commenter  J’apprécie          50
L'un des plus célèbres commentateurs encore en activité profita de son show télévisé pour se suicider en direct. Il venait de diffuser un sujet constitué d'actualités mises bout à bout et montées dans le désordre, élections triomphales, coups d'Etat, Miss Univers, quadruplés issus d'une mère porteuse âgée, cadavres mutilés. Vous voyez ces images, disait le commentateur, certaines sont vraies, mais je ne sais pas ce qu'elles signifient, les autres sont inventées, mais je ne sais pas lesquelles. Quant aux pays dont il est fait mention, certains n'existent pas. Ne croyez plus à ce que vous voyez sur les écrans. Croyez à ce que vous pouvez toucher. Là-dessus il se tira une balle de revolver dans la bouche.
Commenter  J’apprécie          30
Cette dernière évolution aurait pu être fatale aux médias traditionnels, mais ceux-ci avaient déjà pratiquement disparu. Grâce aux réseaux, on avait désormais accès dans la minute à la biographie, aux faits et gestes de toutes les personnalités dignes de mention, à tous les événements mondiaux, même les plus lointains et les plus anodins, il suffisait d’appuyer sur la touche « Bhoutan », « Helsinki », « Paraguay » ou « Galápagos » pour se trouver en prise directe avec les contrées les plus exotiques. Il était certes de plus en plus difficile de se faire une idée générale des situations en cause, tant elles étaient innombrables, confuses, lointaines et invérifiables, guerres de religions, guerres tribales, guerres d’indépendance, massacres de masse, bavures de masse, démi-génocides, quarts de génocides, catastrophes naturelles, émeutes raciales, mais à quoi auraient donc pu servir ces vieux professionnels du commentaire tout juste capables de gloser à perte de vue sur un projet de loi garantissant la pureté de l’air, le lapsus embarrassant du président ou d’un ponte de la finance ? L’un des plus célèbres commentateurs encore en activité profita de son show télévisé pour se suicider en direct. Il venait de diffuser un sujet constitué d’actualités mises bout à bout et montées dans le désordre, élections triomphales, coups d’État, Miss Univers, quadruplés issus d’une mère porteuse âgée, cadavres mutilés. Vous voyez ces images, disait le commentateur, certaines sont vraies, mais je ne sais pas ce qu’elles signifient, les autres sont inventées, mais je ne sais pas lesquelles. Quant aux pays dont il est fait mention, certains n’existent pas. Ne croyez plus à ce que vous voyez sur les écrans. Croyez à ce que vous pouvez toucher. Là-dessus il se tira une balle de revolver dans la bouche.
Commenter  J’apprécie          20
Louis-Bernard Robitaille
Les Américains, on l'a vu, pensent que tous les français ressemblent à Maurice Chevalier, à Irma la douce, et éventuellement à Claudette Colbert , originaire de Saint-Mandé(...)
On en revient à ce particularisme historique : la France est le seul grand pays européen à ne jamais avoir envoyé d'émigration massive aus États Unis. (...) Après 1759, il n'y eut plus jamais d'émigration française de masse en Amérique et on finit par oublier à quoi pouvait ressembler cette espèce exotique...

Extrait de :"Ces Impossibles Français", Denoël 2010, Louis-Bernard Robitaille
Commenter  J’apprécie          30
Je ne parvenais pas à entretenir de moi-même une image simplement raisonnable. Comme je n’étais pas un cas aigu, je parvins au fil des ans à gérer cette oscillation extrême, à vivre avec un certain recul les périodes d’euphorie et à me mettre en pilotage automatique lorsque le curseur plongeait à nouveau vers les profondeurs.
Commenter  J’apprécie          30
Le Français ne se laisse pas facilement oublier. Et partout où il va, il souhaite, par une agitation soutenue, qu’on le prenne au sérieux. Il se réclame de Napoléon. 
Mais justement, sérieux il ne l’est pas. D’une certaine manière, c’est une formidable qualité. Les gens sérieux sont tristes. Ils ne pensent qu’à travailler et à amasser de l’argent pour leurs enfants, tiennent des comptes rigoureux, ne dépensent rien en futilités, vont au temple le dimanche, pensent qu’il faut manger pour vivre et non l’inverse et ne se saoulent que dans les grandes occasions, ou alors à intervalles réguliers, comme on fait la vidange de sa voiture. Sauf rarissimes exceptions, ils respectent scrupuleusement la loi et paient non moins scrupuleusement leurs impôts. Ils sont durs à l’ouvrage, fiables et ponctuels. On peut compter sur eux. Ils sont à périr d’ennui.
Commenter  J’apprécie          20
Février 1977. L'Union soviétique où je mettais les pieds pour la première fois était alors le lieu le plus étrange sur la Terre. On n'y trouvait à peu près rien de vraiment normal, hormis le fait que la plupart des humains y avaient deux bras et deux jambes.
Commenter  J’apprécie          30
En France, le prestige de la littérature est tel que tout homme d’affaires un peu médiatique, le dernier chirurgien à la mode et toutes les vedettes de la télé se doivent impérativement non seulement d’avoir lu de grands ou moins grands auteurs, mais d’avoir signé « leur livre ». Cela leur a coûté si cher en rémunération de nègre(s) qu’ils finissent par s’imaginer l’avoir vraiment écrit.
Commenter  J’apprécie          20
Je n’avais jamais imaginé que cela m’arriverait à mon tour. Je le savais bien pourtant, personne n’était à l’abri, il suffisait d’un mot de travers, d’une maladresse ou d’un peu de malchance pour être happé par la grande broyeuse. J’avais vu placés sous enquête administrative des ministres, des chirurgiens célèbres, des universitaires, des tribuns ouvriers, mais aussi de simple quidams qui avaient eu un jour la mauvaise idée de se trouver au mauvais endroit au moment où il ne fallait pas. Mais quand on a décidé de ne pas ajouter foi aux mauvais présages, on ne voit rien, même quand la foudre tombe à proximité.
Et puis un jour elle s’abattit sur moi, cette glu poisseuse que la Faculté appela par la suite angoisse administrative. Cela commençait par de petits signes auxquels on ne fait pas attention. Un collègue de longue date avec qui vous aviez l’habitude d’échanger des plaisanteries à la machine à café prétextait une urgence, un oubli soudain, pour fuir à votre approche, se dérober au moment de prendre l’ascenseur en votre compagnie. Les deux secrétaires attitrées de votre service, avec qui vous vous amusiez jusque là à entretenir des rapports galants, plongeaient le nez dans les dossiers ou semblaient hypnotisées par l’écran de leur ordinateur dès que vous mettiez le pied dans leur bureau. Elles ne riaient plus jamais. Vous demandiez, Mais où en est donc la réunion tant annoncée du Comité de coordination, et l’on vous répondait, Elle a déjà eu lieu il y a trois jours, vous constatiez qu’on avait oublié de vous y convoquer. Quant aux pots de fin de journée qu’on improvisait dans des bureaux ou dans un bar du quartier, ils semblaient avoir été supprimés ou alors on les organisait dans votre dos, vous en entendiez parler deux jours après. Il se faisait autour de vous un silence d’autant plus difficile à définir que, si vous aviez la naïveté de demander, Y a-t-il un problème, on vous répondait, Mais non, mon vieux, tout va pour le mieux, pourquoi poses-tu cette question ? S’interroger c’était déjà manifester de l’inquiétude, et manifester de l’inquiétude c’était un premier aveu de culpabilité.
Le dilemme dans ce genre de circonstance était de savoir s’il valait mieux faire le mort, tenir avec aplomb le rôle de l’innocent qui n’a rien à se reprocher et n’a rien remarqué, ou alors jouer les outragés et s’étonner en toute candeur d’avoir été mis à l’écart de tous les dossiers en cours. Le choix entre les deux options se jouait à pile ou face, mais dans la situation angoissante qui était la sienne, le paria penchait généralement pour la seconde, espérant au moins tirer l’affaire au clair et dissiper le malentendu, rêvant de s’entendre dire que tout ça n’était rien, qu’il se faisait des idées.
Commenter  J’apprécie          00
Partout ailleurs dans les bureaux, tout le monde se méfiait de tout le monde. Sauf pour nous qui connaissions les angles morts et les failles des systèmes de surveillance, les faits et gestes des uns et des autres étaient captés en permanence dans l’ensemble de l’espace public, toute dénonciation un peu circonstanciée pouvait être vérifiée, il suffisait d’éplucher les données des appareils de contrôle pour retrouver la phrase incriminée, eût-elle été chuchotée à l’oreille en pleine rue. Deux mots de travers, et la machine inquisitoriale se mettait en branle. Il pouvait arriver, à l’occasion d’une fête un peu trop arrosée, que quelqu’un se laisse aller à des plaisanteries sur des sujets délicats. Généralement on faisait comme si l’on n’avait rien entendu. Mais parfois la remarque imprudente parvenait à une oreille malveillante. Ainsi un jeune collègue fraîchement promu aspirant contrôleur, voyant notre décontraction et le cynisme de bon aloi qui avait cours dans notre service, avait été saisi d’une sorte d’euphorie, En somme, avait-il hoqueté sous l’emprise de produits stupéfiants, il suffit pour avoir la paix de passer sous silence le fait que les Chinetoques mènent le monde et qu’on achève les vieillards, du moins si j’ai bien compris… Il avait bien proféré les mots impensables, Les Chinetoques… On achève les vieillards… Le double sacrilège aurait pu se perdre dans le brouhaha, mais un témoin de la scène avait rapporté la phrase à l’échelon supérieur. L’aspirant contrôleur, qui entre-temps avait dessoûlé et ne se souvenait de rien sinon de s’être amusé comme jamais dans sa vie, avait reçu une citation à comparaître devant ces messieurs de la Commission interne. Il n’était plus jamais ressorti de leurs bureaux et personne ne savait ce qu’il était devenu, ou plutôt nous nous en doutions tous, mais sans savoir exactement quel traitement on lui avait infligé, dans quel camp intermédiaire ou de transit on l’avait interné. Telle était la règle du jeu : on encourageait chacun à la prudence, on évitait la délation, mais si par malheur quelqu’un tombait, plus personne ne le connaissait, on détournait le regard même lorsque par mégarde on lui marchait dessus.
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Louis-Bernard Robitaille (77)Voir plus

Quiz Voir plus

Les titres des œuvres d'Hervé Bazin

Quel est le titre correct ?

Vipère au coin
Vipère au loin
Vipère au poing
Vipère à point

11 questions
37 lecteurs ont répondu
Thème : Hervé BazinCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..