On ne s'ennuie pas dans le grenier, il suffit de penser qu'on s'ennuie et, à force, on s'aperçoit qu'il n'y a plus d'ennui, un livre, une page, un mot et on part en voyage. Papy m'a montré comment on voyage dans un dictionnaire d'un mot à l'autre.
Les doryphores illustrent le syndrome de l’envahisseur. Tout ce qui pullule, selon quelques indigènes indignés (qui sous-entendent: pollue) est doryphore: les Bordelais dans la Vallée d'Aspe, les estivants sur les plages vendéennes, jadis les nazis en zone occupée.
Le pommier
en tremble encore
comme un gros chat
le soleil s’est juché
entre les branches
si tu as faim
ne crains rien
croque les pommes
et le soleil avec
"Cher poète, j'ai bien reçu votre manuscrit. Je vous remercie, mais je ne sais qu'en faire. En effet, depuis vingt ans, je n'édite que les manuscrits que je sollicite moi-même, et mon programme est bouclé pour les trois années à venir. Le problème essentiel d'un éditeur de mon (petit) acabit n'est pas de trouver des auteurs, mais des ... lecteurs."
Le crapaud
n'est pas seulement beau pour la "crapaude", comme n’ironisait méchamment Voltaire. Clown honteux, pataud et pustuleux, il fait écho et donne sens à l'amour du prochain. Le jardinier, mémoire rageuse et gorge nouée, se rappelle l'apostrophe désespérée : "Heureux crapaud, tu n'as pas d'étoile jaune " du poète Max Jacob mort à Drancy dans un jardin barbare cerné de barbelés.