Home fut reçu à plusieurs reprises par l'empereur Alexandre II, qui lui témoignait beaucoup d'affection ; une manifestation peu ordinaire eut lieu dans une séance donnée à la cour de Russie. En pleine lumière, une main d'Esprit ouvrit un médaillon qui se combinait avec un des boutons de l'uniforme porté par l'empereur et renfermant le portrait du czaréwitch décédé ; une communication dictée par petits coups frappés sur le bouton vint ensuite démontrer à l'empereur que l'Esprit qui se manifestait était bien celui auquel il avait pensé.
Pendant que les journaux anglais s'occupaient de Home, attaqué par les uns, défendu par les autres, dans une polémique entamée au sujet de sir Brewster, - polémique racontée avec de nombreux détails dans Life and Mission, - le médium avait quitté l'Angleterre et passait l'automne de 1855 à Florence. C'est dans cette ville qu'eut lieu un incident dont les suites n'eurent, heureusement, d'autre gravité que l'émotion qu'il lui causa. Rentrant un soir chez lui, il fut assailli par un inconnu qui lui porta trois coups de poignard. Sauf une égratignure, pourtant, ils ne firent de tort qu'à ses vêtements, en particulier à la fourrure qu'il portait ce jour-là.
« Le vrai n'est pas toujours vraisemblable. » Cet axiome trouve dans la carrière de Home une application singulièrement frappante ; faut-il s'étonner si, dans notre siècle de scepticisme, la négation l'a emporté sur l'affirmation, le mensonge sur la vérité, en ce qui concerne ce célèbre médium ? Il serait facile, cependant, de s'assurer si Home mérite ou non la confiance ou le blâme ; il existe, en effet, de nombreux documents et des attestations de témoins, dont la compétence et l'honorabilité sont également incontestées, qui établissent irréfutablement ses facultés extraordinaires.