Louis Leprince-Ringuet

Quelle disparité dans les conditions de vie des femmes aux différents points de notre planète !
Mes lesquelles sont les plus heureuses ? C'est un autre problème dont il sera question plus loin. De toute façon, le progrès est en marche et la proportion de celles qui pourront profiter des "facilités" de la technique croît constamment. Alors quand on entend une Simone de Beauvoir, femme de grande intelligence, exposer à la télévision pendant près d'une heure, sans esquisser le moindre sourire, ses récriminations et demander aux femmes occidentales de se libérer des travaux ménagers, on reste atterré. Pour moi, cette émission tournait au canular. Car la Française actuelle est déjà formidablement libérée. Elle a trouvé le temps d'étudier, d'avoir une existence professionnelle, de participer à la vie intellectuelle, artistique, politique. N'est-ce pas pas grâce aux scientifiques, physiciens, chimistes et aux techniciens, bien plus qu'au M.L.F, que cette révolution a pu s'accomplir ? Grâce au développement de l'électricité, des moteurs, des cycles thermo-dynamiques pour les réfrigérateurs et les congélateurs, de la technologie des basses températures pour le transport des marchandises et pour leur conservation, de la chimie, de la houille pour le gaz, des grands barrages et des techniques de forage de puits de pétrole pour l'obtention du courant. Car si la science ne s'était pas épanouie dans nos pays, quels progrès auraient pu se réaliser pour atténuer l'esclavage ménager de nos femmes ? Je me le demande. Un petit sourire, s'il vous plaît, madame de Beauvoir, un petit sourire de reconnaissance aux véritables artisans de la libération féminine.

Fin du chapitre 1, La libération des femmes.

L'Europe spatiale n'a connu jusqu'à ce jour que des déboires. Sa première organisation de lanceurs, l'E.L.D.O, avait réalisé la construction d'une fusée Europa-2, juxtaposition de trois étages construits séparément par l'Allemagne, la France, la Grande-Bretagne. Mais la conception du projet était très mauvaise : il n'y avait pas de responsable de l'ensemble ; un ambassadeur italien, parfaitement incompétent dans la mise au point de fusées, supervisait les trois constructions séparées, comme peut le faire un diplomate. C'est dire que, les trois étages une fois prêts, on pria le bon Dieu pour le succès de l'assemblage et de la mise à feu. Après six échecs, Europa-2 fut abandonnée. Depuis 1974, un projet plus réaliste, Ariane, est lancé par la nouvelle agence spatiale européenne, l'E.S.A, avec un maître d'oeuvre français. Il aboutira vers 1980.

Chapitre I ( La grande révolution des satellites géostationnaires) de la troisième partie.

Je voudrais dire honnêtement ce qui me conduit, sans tricher et sans réciter. Je trouve tellement de grandeur dans le message du Christ ; je trouve une telle sagesse révolutionnaire dans l'amour des autres, dans le dépassement auxquels convie le Christ ; je trouve une telle force dans l'Évangile pour briser les carapaces d'égoïsme, de routine, de lâcheté qui nous recouvrent à longueur de journée ; je trouve une telle grandeur dans la prière et la communion des vivants et des morts, dans la possibilité pour chacun de nous, même au milieu des difficultés, même immobilisé sur un lit d'hôpital, d'intervenir en faveur des autres ; je trouve une telle vie dans l'attitude chrétienne d'espérance, devant les épreuves qui jalonnent notre existence et auxquelles personne n'échappe, ni n'échappera, quelles que soient les structures politiques ou sociales ; j'y trouve un tel stimulant pour la recherche, la science, et aussi pour les progrès intellectuels, spirituels, qui me permettent d'aller vers plus de vérité ("le Christ nous accompagne jusqu'à la fin des siècles") ; enfin je trouve dans le message évangélique un tel potentiel de dépassement, de joie et d'audace, un tel sens à la vie que ce message porte pour moi un sceau de vérité.
J'avouerai que je n'ai pas cherché beaucoup plus loin. Ni les formalismes, ni les discussions théologiques, ni les juridismes ne m'intéressent ni ne me troublent profondément. Peut-être le lecteur me trouvera-t-il infantile ou simpliste. Soit, c'est la vie avec tout ce qu'elle recèle de complexe, d'évolutif, de mouvant, de bon et de mauvais, de médiocre, d'égoïste, mais aussi avec ses espoirs et ses ardeurs, qui est illuminée et transfigurée à mes yeux par le Christ et l'Évangile.

Conclusion du chapitre II (Que pouvons nous faire ?) de la quatrième partie.

Oui , la patience, une patience à toute épreuve doit être l'une des caractéristiques fondamentales du tempérament du chercheur. Il faudra beaucoup « d'atomes » de silence pour parvenir à tirer d'eux quelque balbutiement nouveau !

Quand on voyage en Afrique, on est en contact avec une pléïade de jeunes et puissants ministres et dirigeants. Tous les gouvernants, le recteur de l'université d'Abidjan, le doyen sont à peine quadragénaires. Accueillants, vivants, actifs, intelligents, ils sont engagés dans une entreprise de développement de leur pays, de croissance continue, d'amélioration des conditions de vie. Mais les progrès sont parfois retardés par une maladie inquiétante, largement répandue d'ailleurs dans bien des régions du monde : un certain manque de désintéressement de la part des responsables. Il faut le dire à nos amis. Le Liberia bat, semble-t-il, tous les records, mais ailleurs on retrouve des phénomènes analogues. Par exemple, dans trop d'hôpitaux, les médicaments sont revendus par des infirmiers avec la fréquente complicité des médecins. C'est admis ou toléré. Trop souvent ceux qui possèdent une autorité, une puissance administrative, se laissent aller à en profiter pour "investir d'abord pour eux-mêmes" comme on dit pudiquement. C'est un mal qui ralentit le développement des pays africains. Un peu plus de sens civique éviterait la juxtaposition d'une classe de super-privilégiés roulant Mercedes et d'une nuée de super-pauvres.

Chapitre III (les grands mouvements géopolitiques) de la troisième partie.

Comme l'avenir est incertain, comme les prévisions que l'on peut faire aujourd'hui risquent d'être contredites par la réalité de demain, alors essayons de vivre heureux, hic et nunc.

La joie de connaître est une source inépuisable d'émerveillement; elle suscite constamment la curiosité, maintient sans cesse l'esprit en éveil.

Je veux réaffirmer que la science ne fait pas le bonheur de l'homme, mais qu'elle peut y contribuer par ses applications.

Ce sont les premières informations qui comptent, elles ne seront pas contrôlées, qu'il s'agisse d'événements politiques ou de faits scientifiques : tout est au tape à l'œil, à la présentation qui attire, aux miroirs aux alouettes.

"Bac" : trois lettres magiques à qui l'on prête le pouvoir de transformer le plomb en or. Illusion.