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Citation de enkidu_


Voulant caractériser l’âme de Hallâj, Ferîd ’Attâr l’appelle ainsi : « ce combattant tué par Dieu à la guerre sainte…, ce guerrier intrépide et sincère ». Kîlânî dit : « il se posta comme un brigand, un coupeur de routes sur la voie du désir ‘’qui déroba la perle du mystère de l’amour’’ ».

Cet élan militant, cette véhémence passionnée semblent bien effectivement le fond du caractère hallagien. Un historien contemporain, hostile, Ibn Abî Tâhir, l’avait indiqué, disant que Hallâj « se montrait audacieux devant les sultans… méditant le renversement des états… ». Plus profondément, Ibn Abî’l-Khayr dit que la mort sur le gibet de Hallâj est le privilège des héros ; Nasrabadhî avait dit : « s’il y a un amour qui interdit de verser le sang, il y a un autre amour qui l’exige, par les épées de l’amour, ce qui est le degré suprême ».
(…)
A la Mekke, durant ses trois séjours, puis aux marches frontières de l’Islam, chez les Hindous et les Turcs, Hallâj intègre son véhément élan ascétique dans la symbolique si profondément musulmane de deux des préceptes fondamentaux de l’Islam : le Hajj (pèlerinage à la Mekke), et le Jihâd (guerre sainte).
(…)
« le jihâd de l’âme, pour les pénitents, c’est d’être tué par l’épée du désir, gisant au seuil de l’humilité ; le jihâd du cœur, pour les ascètes, c’est d’être tué par l’épée de la vigilance et du regret, gisant au seuil de la réconciliation ; le jihâd de l’intellect, pour les amants, c’est d’être tué par l’épée de l’attirance, gisant sur le seuil de la coquetterie et de la générosité… ». C’est une certaine manière de se heurter à Dieu que Hallâj va chercher au front lointain de l’apostolat.

Mais auparavant sa méditation s’était concentrée sur le thème final de la mort violente du mujâhid, durant ses trois séjours à la Mekke, en participant aux rites du Hajj dont la minute culminante, le 9 de dhû’lhijja, s célèbre à ‘Arafât, au mawqif du jabal al-Rahma, à la Waqfa de la prière du ‘asr : lorsque toute la multitude des pèlerins, debout, se recueille, pour offrir le sacrifice des moutons qui sont tués le lendemain en vue du pardon de tous, présents et absents, dans la Communauté musulmane, prie deux rak’a seulement, écoute une khutba, et chante la talbîya.
(…)
Elle prend ainsi la valeur d’une prière d’offrande, avant le sacrifice, comme à la Waqfa de ‘Arafât ; ici, avant la fin de son martyr par le glaive. De même le poème hallagien « Yâ lâ’imî fî hawâhu » :

« s’ils offrent en sacrifice les agneaux, moi j’offre mon cœur et mon sang » (tome II, pp. 92-95)
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