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3.88/5 (sur 24 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Tours , le 28/08/1906
Mort(e) à : Paris , le 24/08/1948
Biographie :

Louis Parrot, né à Tours en 1906 et mort à Paris en 1948, est un poète, romancier, essayiste, journaliste, et traducteur français.

Fils de maçon, il ne put poursuivre de longues études et c'est en autodidacte qu'il acquit une culture suffisante pour devenir responsable du département littéraire d'une librairie de Poitiers, puis, avant la Guerre d'Espagne, lecteur à l'Université de Madrid et rédacteur au journal Ce Soir.
Il publia, très jeune, son premier recueil de poèmes, Ode à Minerve meurtrière, puis deux autres les années suivantes, tous empreints du symbolisme en vogue à l'époque. S'ensuivit une période de correspondances avec René Char et Pierre Reverdy qui l'amenèrent à changer et personnaliser son style, une transformation patente à la publication de Misery farm.
Avant la guerre d'Espagne, il fit la rencontre à Madrid de Paul Éluard. Ce fut le début d'une profonde amitié et d'une collaboration entre ces deux poètes. Louis Parrot fit placer un poème d'Éluard dans L'Humanité du 17 décembre 1936. Ils traduisirent ensemble l'Ode à Salvador Dali de Federico Garcia Lorca. Il traduisit également le plus célèbre ouvrage du philosophe espagnol José Ortega y Gasset, La Révolte des masses, paru chez Stock en 1937. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Parrot fut le correspondant de son ami en zone libre, en même temps qu'un résistant intellectuel collaborant aux éditions clandestines de Minuit, notamment à L'Honneur des poètes. En 1944, il signa chez Seghers un Paul Éluard, premier des ouvrages de la collection "Poètes d'aujourd'hui". Fin 1945, il publia le premier ouvrage panoramique sur la résistance intellectuelle et artistique pendant l'occupation, L'Intelligence en guerre. Son livre, écrit à chaud est un témoignage important. L'ouvrage s'intéresse aussi bien à l'université, aux poètes et aux éditeurs de revues, publiques ou clandestines, ou aux peintres et aux musiciens.
Ami de Federico Garcia Lorca, Pablo Picasso, Jean Cocteau, Jean Dubuffet, Albert Camus, très proche de Jean Rousselot et des Amis de Rochefort, Louis Parrot, disparu trop tôt, nous apparaît comme un poète attentif aux petites gens, aux petites choses, aux petits rien que la Nature, toujours proche, englobe merveilleusement dans un écrin.
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Bibliographie de Louis Parrot   (14)Voir plus

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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
NOUS DEUX

Nous deux nous tenant par la main
Nous nous croyons partout chez nous
Sous l’arbre doux sous le ciel noir
Sous tous les toits au coin du feu
Dans la rue vide en plein soleil
Dans les yeux vagues de la foule
Auprès des sages et des fous
Parmi les enfants et les grands
L’amour n’a rien de mystérieux
Nous sommes l’évidence même
Les amoureux se croient chez nous.
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On ne peut me connaître 1935

On ne peut me connaître
Mieux que tu me connais

Tes yeux dans lesquels nous dormons
Tous les deux
Ont fait à mes lumières d’homme
Un sort meilleur qu’aux nuits du monde

Tes yeux dans lesquels je voyage
Ont donne aux gestes des routes
Un sens détaché de la terre

Dans tes yeux ceux qui nous révèlent
Notre solitude infinie
Ne sont plus ce qu’ils croyaient être

On ne peut te connaître
Mieux que je te connais.
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APRÈS MOI LE SOMMEIL
À Max Ernst.
extraits 10, 11, 12
10
  
  
  
  
Je me tournai le brouillard avec moi
Tourna

11
  
  
  
  
J’eus tout mon poids horizontal

12
  
  
  
  
Un rien de temps et ce sera le jour entier
La pierre mâche des semblants d’épée
Sur des charnières de verdure l’azur bat
La tête secoue son aurore
Un rien de temps et le soleil prête serment
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DIMANCHE APRÈS-MIDI
  
  
  
  
S’enlaçaient les domaines voûtés d’une aurore grise
dans un pays gris, sans passions, timide.

S’enlaçaient les cieux implacables,
les mers interdites, les terres stériles,

S’enlaçaient les galops inlassables de chevaux maigres,
les rues où les voitures ne passaient plus, les chiens et les chats mourants,

S’auréolaient de pâleur charmante les femmes,
les enfants et les malades aux sens limpides,

S’auréolaient les apparences,
les jours sans fin, jours sans lumière, les nuits absurdes,

S’auréolait l’espoir d’une neige définitive,
marquant au front la haine,

S’épaississaient les astres, s’amincissaient les lèvres,
s’élargissaient les fronts comme des tables inutiles,

Se courbaient les sommets accessibles,
s’adoucissaient les plus fades tourments,
se plaisait la nature à ne jouer qu’un rôle,

Dans ces domaines confondus
où même les larmes n’avaient plus que des miroirs boueux,
dans ce pays éternel qui mêlait les pays futurs,
dans ce pays où le soleil allait secouer ses cendres.
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COUVRE-FEU

Que voulez-vous la porte était gardée
Que voulez-vous nous étions enfermés
Que voulez-vous la rue était barrée
Que voulez-vous la ville était matée
Que voulez-vous elle était affamée
Que voulez-vous nous étions désarmés
Que voulez-vous la nuit était tombée
Que voulez-vous nous nous sommes aimés.

Paul Eluard, 1942
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Comprenne qui voudra

Comprenne qui voudra
Moi mon remords ce fut
La malheureuse qui resta
Sur le pavé
La victime raisonnable
À la robe déchirée
Au regard d’enfant perdue
Découronnée défigurée
Celle qui ressemble aux morts
Qui sont morts pour être aimés

Une fille faite pour un bouquet
Et couverte
Du noir crachat des ténèbres
Une fille galante
Comme une aurore de premier mai
La plus aimable bête

Souillée et qui n’a pas compris
Qu’elle est souillée
Une bête prise au piège
Des amateurs de beauté
Et ma mère la femme
Voudrait bien dorloter
Cette image idéale
De son malheur sur terre
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LE HÉRISSON



Le ciel de mon village
Est un grand coquillage
Des gouttes d’eau y roulent
Des murs, des maisons tristes
Une charrue qui bat
Comme un bateau qui sombre
Une voile au couchant
Qui coule en un clin d’œil

Le dos des tortues
Une giroflée
Que la foudre peint
Sur l’œil du jardin.

Nous ne trouvions rien à nous dire
Un reste de clarté nous montrait sur la route
Le corps d’un hérisson écrasé dans la boue
Et le reflet, au loin, de l’eau dans les ornières.
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SI TU AIMES
  
  
  
  
Si tu aimes l’intense nue
Infuse à toutes les images
Son sang d’été
Donne aux rires ses lèvres d’or
Aux larmes ses yeux sans limites
Aux grands élans son poids fuyant

Pour ce que tu veux rapprocher
Allume l’aube dans la source
Tes mains lieuses
Peuvent unir lumière et cendre
Mer et montagne plaine et branches
Mâle et femelle neige et fièvre

Et le nuage le plus vague
La parole la plus banale
L’objet perdu
Force-les à battre des ailes
Rends-les semblables à ton cœur
Fais-leur servir la vie entière.


// Paul Eluard France (14/12/1895 -18/12/1952)
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LA TÊTE

La guillotine est le chef-d'œuvre de l'art plastique
Son déclic
Crée le mouvement perpétuel
Tout le monde connaît l'œuf de Christophe Colomb
Qui était un œuf plat, un œuf fixe, l'œuf d'un inventeur
La sculpture d'Archipenko est le premier œuf ovoïdal
Maintenu en équilibre intense
Comme une toupie immobile
Sur sa pointe animée
Vitesse
Il se dépouille
Des ondes multicolores
Des zones de couleur
Et tourne dans la profondeur
Nu.
Neuf.
Total.

juillet 1914
p.123
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Le temps est venu où tous les poètes ont le droit et le devoir de soutenir qu'ils sont profondément enfoncés dans la vie des autres hommes, dans la vie commune.
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