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Critiques de Louis Pauwels (66)
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Le matin des magiciens : Introduction au réal..

Les critiques lues ici n'épargnent guère cet ouvrage que l'on doit avant tout au génie que fut Jacques Bergier.

Esprit universel d'une intelligence remarquable, Bergier était un des hommes les mieux informés du monde.

Aujourd'hui où la bêtise crasse domine, il est de bon ton de se gausser de ce genre d'individus en les qualifiant très vite de "complotistes" !

Mais, si un homme était bien au cœur des fondements de l'Histoire moderne telle qu'elle est racontée, c'était bien Bergier.

Qu'une civilisation ait précédé la notre comment ne pas y croire quand on voit à quel point nous sommes totalement incapables d'expliquer comment des rocs de plusieurs tonnes ont pu être déplacés, pourquoi partout dans le monde ont émergé de gigantesques pyramides. Nier le phénomène OVNI est d'une imbécillité sans nom au regard des innombrables témoignages en provenance de tous milieux et pays. Nier les fondations ésotériques de mouvements comme l'hitlérisme est bien mal le connaître et Bergier connaissait parfaitement le nazisme. Nier que des individus puissent se rencontrer en secret pour tenter d'influer sur la destinée de cette planète est d'une bien pauvre faiblesse de jugement. Croire que les alchimistes ne se cooptent plus aujourd'hui et que leur savoir n'est que foutaise et encore une fois, bien mal connaître le dossier.

Oui, Bergier a raison la grosse majorité des hommes n'est occupée qu'à tenter de survivre avec quelques idées limitées faites de poncifs éculés. Il affirmait que cette humanité était aveugle et totalement soumise et là encore, son exceptionnelle supériorité intellectuelle lui permettait de penser ainsi à l'égale d'ailleurs de bien d'autres initiés.

Lorsque ce livre est sorti, un vivifiant mouvement d'ouverture s'était recréé. Il fut très vite refermé par le conformisme matérialiste laissant les domaines du paranormal retomber sous les railleries et les quolibets. Triste époque où non seulement on ne cherche plus mais où on ne rêve plus que sur permission de la Science.
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Le matin des magiciens : Introduction au réal..

Je referme ce livre et me demande ce que signifie son titre… Le Matin des magiciens… Pour le matin, l’allégorie d’un jour nouveau qui se lèverait sur l’humanité (thème ressassé à maintes reprises) semble évidente, mais quid des magiciens ? S’agit-il des « hommes nouveaux » dont Louis Pauwels se fait le prophète ? Si c’est le cas, pourquoi les désigne-t-il ainsi dans son titre –comme un argument vendeur- alors que le reste du livre leur épargne cette dénomination mystifiante ?





Nous voici tout de suite confrontés à l’un des défauts majeurs du livre : sa tendance à l’occultisme et le plaisir que Louis Pauwels tire à s’imaginer l’existence de mondes secrets dont personne –en tout cas pas la plèbe mortelle à laquelle il n’appartient pas- n’aurait pu se douter. Ces mondes secrets sont ceux qui feront, selon lui, l’intelligence et la gouvernance de demain. Ils abritent des hommes-mutants aux capacités démesurées qui ont délaissé la parole pour mieux se servir de leurs dons de clairvoyance et de télépathie.





« Des mutants pourraient avoir dans leur sang des produits susceptibles d’améliorer leur équilibre physique et d’augmenter bien au-dessus du nôtre leur coefficient d’intelligence. Ils pourraient charrier dans leurs veines des tranquillisants naturels, les plaçant à l’abri des choses psychiques de la vie sociale et des complexes d’anxiété. Ils formeraient donc une race différente de la race humaine, supérieure à elle. Les psychiatres et les médecins repèrent ce qui ne va pas. Comment repérer ce qui va plus que bien ? »





Louis Pauwels vit dans le fantasme absolu. Il est certain que l’humanité recèle en ses rangs des hommes plus ou moins bien adaptés pour faire face aux aléas de l’existence, mais est-il raisonnable de les mettre à part, de les extraire de la catégorie des êtres humains pour les placer dans celle d’une race « supérieure » ? Les idées de Louis Pauwels sont à manipuler avec précaution… Faisant de dispositions génétiques innées les bases d’une vénération que rien ne semble pouvoir justifier, ses propos tournent souvent à l’eugénisme du plus mauvais goût. Si les mutants extraordinaires constituent, selon l’auteur, le modèle des siècles à venir, que fera-t-on du reste de l’humanité qui, à défaut de télépathie, continue à s’exprimer bêtement en utilisant la parole ?





« S’il existe des mutants répondant à notre description, tout porte à penser qu’ils travaillent et communiquent entre eux au sein d’une société superposée à la nôtre, et qui sans doute s’étend sur le monde entier. Qu’ils communiquent, en usant de moyens psychiques supérieurs comme la télépathie, nous semble une hypothèse enfantine. »





Résumons ainsi la pensée de Louis Pauwels : les mutants savent qu’ils sont supérieurs au reste de l’humanité. Ils sentent que leur sang fait circuler des protéines agissant pour leur bien-être en plus grande quantité que chez les autres et, de fait, ils ont tout de suite su s’associer avec leurs semblables. De telles pensées peuvent faire sourire –on s’imagine que Louis Pauwels débloque et confond rêves et réalité- ou effrayer –si ces mutants existent réellement et se comportent avec un tel sectarisme, notre avenir ne présage rien de bon.





Il semble évident que Louis Pauwels n’a pas écrit ce livre avec de mauvaises intentions. Il est simplement obnubilé. Il vit dans une optique qui le pousse à considérer le savoir absolu comme l’unique source de motivation de la vie. Connaître les choses dans leur intégralité, acquérir le troisième œil, le pouvoir pénétrant de voir à travers toute chose –un grand chapitre sera consacré aux notions d’ « éveil » et de « sommeil », telles sont les aspirations de Louis Pauwels. Pourquoi ? On ne le saura jamais. Il semblerait que la motivation ne mérite pas d’être justifiée et qu’elle trouve son achèvement en elle-même. Tous les moyens sont bons pour y parvenir. L’homme cesse d’être un homme. Il devient l’objet de théories New Age dans le meilleur des cas, voire le prototype mécanique rêvé des romans de S.-F., homme ramené au robot pensant:





« Nous avons une poste : les sécrétions des hormones partent en mille lieux de notre corps provoquer des excitations.

Nous avons un téléphone : notre système nerveux ; on me pince, je crie ; j’ai honte, je rougis, etc.

Pourquoi n’aurions-nous pas une radio ? Le cerveau émet peut-être des ondes qui se propagent à grande vitesse et qui, comme les ondes à hyperfréquence qui s’engouffrent dans les conducteurs creux, circulent à l’intérieur des manchons de myéline.»





Louis Pauwels cherche à nous convaincre de la pertinence de sa théorie –l’homme commun est un amas d’ignorance effrayant- en alignant de suites de récits cherchant tous à mettre en avant les caractères les plus mystérieux et inexplicables de l’existence. Vous n’en aviez jamais entendu parler auparavant ? C’est normal. Louis Pauwels dénonce par la même occasion une catégorie d’hommes qu’il oppose aux mutants : les maîtres de l’opinion publique qui n’ont aucun intérêt à ce que « l’intelligence » et le « savoir » ne triomphent. On se ballade donc de sophisme en sophisme, abrutis par les affirmations péremptoires et tautologiques de Louis Pauwels (« Nous n’utilisons pas, dans une vie intellectuelle normale, le dixième de nos possibilités d’attention, de prospection, de mémoire, d’intuition, de coordination. ») Est-ce ainsi que l’on dresse le futur homme intelligent ?





Malgré tous les défauts qui rendent la lecture de ce Matin des magiciens parfois très éprouvante, rendons toutefois hommage à Louis Pauwels quant à l’honnêteté de sa démarche qui semble totale. La préface, peut-être plus convaincante que le reste du livre en lui-même, nous renseigne sur le parcours d’un homme qui, suite à de multiples bifurcations en cours de route, a réussi à trouver un réconfort certain dans la poursuite de la connaissance –plus largement dans la « mise en état de réceptivité » de son esprit. Dans ce sens, que l’auteur essaie de convaincre son lecteur de suivre sa démarche pour trouver à son tour de l’apaisement ne peut pas lui être reproché. En revanche, la façon dont il s’y prend est sournoise et, en rabaissant son lecteur à l’image de l’homme buté qui ne peut être convaincu autrement que par la séduction des contes ou la soumission à un mage, Louis Pauwels semble entrer en contradiction avec lui-même, partagé entre volonté de puissance et aspiration à la vie sur une planète où les ambitions communes n’auraient plus cours.





A condition de passer outre le prosélytisme forcené de Louis Pauwels, Le Matin des magiciens est un livre riche d’anecdotes ; qu’on les prenne au premier degré ou qu’on les lise comme des allégories, elles inviteront le lecteur à poser un regard plus critique sur les domaines de la connaissance qu’il aurait pu considérer comme définitivement acquis.
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Paris des poètes

Lundi 25 décembre 2023....dans la bibliothèque d'un ami !



Quel incroyable bonheur et heureux hasard ! Ce matin, pour envoyer des gentils mots à mes amis sur F.B , pour ce Noël, je mets en avant des clichés de cet artiste- photographe, IZIS, je me rends ensuite chez un vieil ami , octogénaire fringant et toujours curieux , ayant habité toute sa vie dans le quartier de la Butte aux Cailles, et OUPS...il était le voisin de l'artiste, alors qu'il avait environ 20 ans, et Izis la cinquantaine !.



Mon ami, très gentiment, me sort un exemplaire dédicacé de son artiste- voisin...J'ai goulûment savouré les clichés, ..en noir et blanc, accompagnés de textes d'écrivains et de poètes...Un vrai régal pour les yeux...et aussi pour les mots choisis , en regard de ces instantanés d'hier..!



"Paris est une usine à réduire le temps en miettes. Mais il existe des réparateurs du temps d'avant, qui faisait tic- tac et était plus consistant. Il existe aussi les fabricants de temps entier; les amoureux, les philosophes, les poètes, les enfants, les vieillards et les chats. " (Louis Pauwels)



IZIS, contemporain de Doisneau et de Ronis, fut curieusement moins connu....Toutefois son oeuvre est d'une magnifique élégance et naturel...l'artiste travailla et collabora à plusieurs reprises avec son ami, Jacques Prévert....

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Histoires fantastiques

Je reconnais volontiers avoir un goût immodéré pour le fantastique, l'insolite, le mystérieux, l'inexpliqué…



Donc, quand je trouve chez mon bouquiniste, un livre traitant de faits mystérieux, c'est tout naturellement que j'en fais l'emplette.



Louis Pauwels, coauteur du "Matin des magiciens", et Guy Breton, collaborèrent à plusieurs reprises sur des ouvrages du genre de celui-ci.



"Histoires fantastiques", s'articule en cinq parties, autant de thématiques mystérieuses, ce que Charles Fort appelait les "faits maudits", maudits car difficilement croyables et encore plus difficilement explicables.



Ecriture automatique, ectoplasmes et médiums, Ovnis, disparitions étranges, personnages singuliers etc...

Les deux auteurs, compilateurs, "scribes des miracles" selon Fort (encore lui !), nous présentent des phénomènes fantastiques et, présentent ensuite des arguments dans une conclusion de chaque cas intitulée "Réponses à l'incrédule".

Cette partie permet d'argumenter face aux éternels cartésiens qui ne croient qu'en ce qu'ils savent expliquer (et qui, pour ma part, m'énervent autant que les gens trop crédules !).



Bien sûr, libre à chacun de se faire sa propre opinion sur telle ou telle affaire. Des phénomènes encore inexpliqués trouveront peut-être une explication "rationnelle" dans l'avenir, d'ici-là, il est encore permis de s'interroger...

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Le matin des magiciens : Introduction au réal..

Le début du vingtième siècle a connu pas mal de révolutions scientifiques : la maîtrise de l’atome, la théorie de la relativité, la conquête spatiale, … Malheureusement, nous disent Pauwels et Bergier, on s’est donné tout ce mal pour rien : non seulement, tout était déjà connu depuis longtemps, mais en plus on s’y prend de travers ! Il aurait suffit de relire des textes mayas ou des documents d’alchimistes pour parvenir à des résultats bien plus aboutis. Mais la science officielle, arc-boutée sur ses vieilles (une vieillesse rance et renfermée) connaissances, est incapable d’accepter ces vérités à la fois vieilles (une vieillesse noble cette fois-ci) de plusieurs siècles et totalement révolutionnaires.



J’ai fait l’effort de vérifier les affirmations des premières dizaines de page, avant de laisser tomber : tout n’est qu’interprétation très libre et personnelle de textes et de déclarations, ou de connaissances scientifiques mal digérées, liées par une copieuse dose de suppositions non-justifiées et de souhaits personnels.



Malgré l’apparente curiosité des auteurs, on se rend compte que tout ne tourne qu’autour de notre nombril : les anciennes civilisations, les anciennes disciplines n’existent que pour donner des réponses à des questions actuelles angoissantes. On se s’intéresse pas aux mayas en tant que tels, à leur réalisations ou leur organisation sociale, mais à partir d’un seul lieu géographique à l’utilité encore inconnue, on en fait des gestionnaires d’aéroports galactiques qui pourraient répondre à toutes nos questions sur l’origine de la vie, si on se donnait la peine de les interroger.



Si les piles mésopotamiennes et la pierre philosophale des premiers chapitres restent somme toute assez divertissantes, la dernière partie est par contre franchement déplaisante : faire d’Hitler et des dignitaires nazis des agents à la solde d’une secte ésotérique motivée par de sombres desseins, ça me donne froid dans le dos, surtout que ces « révélations » me semblent décrites avec une certaine fascination.



Cette critique ne changera sans doute pas grand-chose, les « magiciens » me verront comme une énième incarnation du rationaliste borné et fermé d’esprit. Et je continuerai de me désoler que des gens à la base curieux se contentent d’attendre que des découvertes se fassent avant de dépenser tant d’énergie à relire de vieux écrits pour pouvoir dire que tout était déjà connu.
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PLANETE - - 18

En 1970, la revue Planète se consacre à C. G. Jung. Moins connu que son confrère Freud, les deux hommes ont pourtant évolué dans une direction similaire à une époque qui réclamait la légitimation de sa croyance en une issue inconsciente. S’il ne fallait retenir qu’une explication à l’éloignement de Freud et de Jung, ce serait leur divergence quant à l’influence de la sexualité sur la vie inconsciente. Pour Freud, tout est sexuel ; pour Jung, la sexualité n’est qu’un élément des représentations internes et entre dans un système de concepts symboliques et culturels beaucoup plus large. Dans son article intitulé « Freud et Jung », Dominique Desanti nous donne l’exemple du rêve pour illustrer le clivage entre les deux hommes :





« Pour [Freud], le rêve est lié à la sexualité, c’est l’expression d’un désir accompli ou refoulé, avec toutes les variantes qui séparent ces deux extrêmes ; pour [Jung], la sexualité n’étant pas la forme élémentaire de tout désir, comme nous l’avons rappelé au début de notre étude, le rêve est « l’autoreprésentation, spontanée et symbolique, de la situation actuelle de l’inconscient ». Il peut exprimer un courant de la libido à un moment donné, une aspiration profonde de l’individu, un drame intime, qui ne sera pas nécessairement d’ordre sexuel. »





On comprend alors pourquoi C.G. Jung intéressa particulièrement les rédacteurs de la revue Planète : son discours, capable d’être transcendé par l’interprétation des symboles, présente un cycle infini d’actions et de rétroactions qui se retrouvent également dans l’idée la plus marquante qu’il ait développée : celle de la synchronicité –la coïncidence signifiante :





« Pour Jung, il existe des forces agissant en quelque sorte à angle droit par rapport au temps. Des évènements, qui n’ont entre eux aucun rapport de cause à effet, apparaissent de manière synchrone, comme le surgissement inattendu et nécessaire de signes. […] La synchronicité jungienne déborde évidemment le cadre de la science qui ne connaît que des relations causales. »





Du haut vers le bas, et du bas vers le haut, un processus invisible de communication ne cesserait de s’établir, mettant court à toute possibilité de croire en une destinée mais exaltant en même temps la possibilité qu’il existe des forces divines –nom générique servant à désigner ce que Wittgenstein avait par exemple appelé le mystique :





« On rencontre à certains moments une telle réponse des évènements, on découvre un accord si étonnant du guide intérieur, des rêves et des faits, qu’on en vient à penser qu’il existe un sens, un ordre des choses, que nous ne voyons pas, dont nous étions coupés, mais avec lequel le travail analytique nous remet en contact. »





La synchronicité et l’imprégnation du symbolique collectif sur l’individu ont inspiré aux rédacteurs de Planète des réflexions et digressions que les œuvres de Jung n’avaient sans doute pas terminé d’analyser. Entre textes recueillis et rapprochés de façon à créer un nouveau sens, les contributions de Jung permettent de réfléchir aux relations du couple à l’enfant, de l’inconscient collectif, du sens de la vie, de l’expérience religieuse, de la décadence sociale et politique ou du mythe alchimique. Jung aurait sans doute aimé ces parenthèses qui constituent autant d’évènements significatifs venant frapper perpendiculairement la ligne temporelle de ses publications bibliographiques. Partant du principe que Jung, comme chaque homme, se ramène sans cesse à l’inconscient collectif –dont certaines modalités lui sont connues lorsqu’elles ne le sont pas à d’autres, et réciproquement-, Planète essaie d’extraire d’autres principes de ce grand inconscient qui ont pu dépasser Jung. On ne discutera pas de la pertinence des articles : ils peuvent l’être ou non en fonction de la disposition de chaque lecteur. On reconnaîtra en tout cas que la contribution de l’œuvre de C. G. Jung à l’inconscient collectif, qu’il crée ou qu’il recrée, qu’il charge de concepts et qu’il présente comme un miroir face aux angoisses des hommes, ne fut pas insignifiante
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L'apprentissage de la sérénité

J' ai dégotté ce titre en livre de poche , édition de 1979, dans un vide-grenier pour la modique somme de 20 centimes d' euros. Il ne s' agit pas à proprement parler d' une nouveauté bien que le thème puisse être considéré comme toujours d' actualité.Comment développer sa propre sérénité, faire émerger sa joie intérieure dans un monde désorienté, c' est ce que propose l' auteur de " L' amour monstre " , à partir de sa propre expérience et en appuyant ses réflexions sur des textes d' auteurs tels que Teilhard de Chardin ou bien Khalil Gibran. Louis Pauwels souligne en particulier les vertus bénéfiques de la lecture avant de conclure par une douzaine de pages de citations intitulées: " pensées utiles à mon existence".
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Le matin des magiciens : Introduction au réal..

En 1959, Louis Pauwels et Jacques Bergier ont inventé le réalisme fantastique. Ce mouvement se veut une étude des choses délaissées par la science. Et c'est un champ de recherche assez vaste : OVNI, alchimie, Terre creuse, transmission de pensée, Atlantide... Bref, Pauwels et Bergier étaient en quelque sorte deux Mulder qui voulait y croire. Et leur livre, Le matin des magiciens, est un genre d'introduction à ces multiples facettes de la parapsychologie. C'est un catalogue d'étrangetés aux références douteuses, ou absentes avec en prime des explications fumeuses, des supputations bancales et un enthousiasme inquiétant. Un livre de plus de 600 pages qui mettent côte à côte Lovecraft, Tolkien, Himmler, Descartes et Einstein dans une farandole de charlatanisme scientifique mu par un seul leitmotiv : ce que la Science n'explique pas peut sans doute être analysé en impliquant le pouvoir des pyramides, la date de naissance d'Hitler convertie dans le calendrier moldave du 12ème siècle ou le testament secret d'un alchimiste soviétique...



À lire comme un roman, c'est très rigolo. Ça me rappelle mes jeunes années, quand Jean-Claude Bourret était l'apôtre des OVNI. Comme pas mal de monde, j'ai eu ma période où je lisais des livres alchimiques signés par Albert le Grand, de la SF russe et des ouvrages qui prétendaient éduquer le lecteur sur les mystères du monde (les pyramides qui permettent d'aiguiser une lame de rasoir, le code secret de la Bible, le trésor des Templiers, la recherche de la chouette d'or...). Et ce livre est un peu à l'origine de ce mouvement parapsychologique. Il est tout imprégné des délires de 1959, en particulier l'énergie nucléaire qui obnubile les auteurs. Le lire permet de retourner aux sources de cette soif du mystérieux qui existe dans le coeur de tous les lecteurs d'Elisabeth Teissier ou du fan club de Raël.



Mais entre deux tranches de cynisme rigolard, j'ai été nettement refroidi par certaines approches théoriques. Je suis sans doute un indécrottable matérialiste, mais quand on essaye de m'expliquer qu'Hitler était en fait motivé par des buts ésotériques et que les camps d'extermination n'étaient que la partie émergée d'un iceberg encore plus sombre, je peine à accepter ce genre de réécriture. Autant prétendre que les Mayas maîtrisaient la fusion à froid m'indiffère, autant vouloir expliquer ce genre d'inexplicable me hérisse le poil. Même en tant que simple exercice intellectuel, je trouve l'explication surnaturelle du nazisme assez nauséeuse. Cependant, les deux auteurs avaient la vingtaine à l'époque de la seconde guerre mondiale, je peux comprendre que des témoins directs aient besoin de trouver une logique, même absurde, à la Shoah.



Quand à moi, en gentil cartésien obtus que je suis, j'accole volontiers l'étiquette de syncrétinisme à ce salmigondis surnaturel.
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Le matin des magiciens : Introduction au réal..

Ce livre de cinq cent pages a été écrit par Louis Pauwels sur la base d’une abondante documentation fournie par Bergier. On peut s’en faire une idée en consultant le fonds Louis Pauwels à la BNF. On trouvera notamment « l’embryon » de l’essai, préparé par Jacques Bergier, et traitant essentiellement des « Mystères du III ème Reich ».

L’ouvrage comporte trois parties :

Le futur antérieur : introduit le lecteur dans le côté caché de l’Histoire et évoque l’existence de civilisations, ayant précédé la nôtre, extrêmement avancées sur le plan scientifique.

Quelques années dans l’ailleurs absolu : où l’on parle des sociétés secrètes, et d’autres mystérieux « Supérieurs Inconnus », responsables de la destinée du monde. Cette section accorde une large place à « l’ésotérisme nazi » ainsi qu’à la Golden Dawn.

Enfin la dernière partie intitulée L’homme cet infini aborde l’univers de la parapsychologie et annonce l’avènement, dans un avenir proche, d’un homme nouveau exploitant à fond ses facultés extrasensorielles.

Les sources utilisées sont souvent fantaisistes. Jacques Bergier, dans un entretien avec Jean Dumur, lui avouera : « … après la guerre, entre autres avantages, tous les gouvernements qui ont combattu contre Hitler m’ont laissé consulter leurs dossiers ‘F.F.’. ‘F.F.’ est une abréviation anglaise de l’expression ‘File and Forget’, c'est-à-dire rangez ça dans un dossier et oubliez-le. Ce sont les dossiers sur les choses qu’on ne comprend pas. Tous les gouvernements en ont et je suis un des rares à avoir pu tous les consulter. Alors cela fait réellement beaucoup de renseignements. »



Quoiqu’il en soit, l’ouvrage aura un succès considérable et incitera les auteurs à lancer en octobre 1961 la revue Planète qui fera sensation et tirera à 100.000 exemplaires. Ce mouvement arrivait à point nommé pour aérer une France où les intellectuels souffraient d’une névrose sartrienne. Diverses collections suivront comme Présence Planète (essais), L’Encyclopédie Planète, ou diverses anthologies de « littérature différente ». Le « réalisme fantastique » cherchera de surcroît à s’organiser en cercles de réflexions, Les Ateliers Planète. Les critiques seront nombreuses, dénonçant les approximations et les invraisemblances des travaux de nos deux compères. Une série de suites au Matin étaient prévues, dont seul sortira le premier tome, L’Homme Éternel (1970).

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L'amour monstre

Si Gainsbourg t'envoie sa liste de lecture, bah tu lis !
Lien : https://www.youtube.com/watc..
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Le matin des magiciens : Introduction au réal..

Lu au début de ma passion pour la science-fiction, l'astrophysique, le fantastique… c'est-à-dire il y a longtemps, il m'avait illuminé d'hypothèses. Celles dont on sent que la solution est proche dans la fertilité de l'imaginaire. De ces textes qui décident de la bonne direction à prendre au carrefour de l'hésitation.

Critique volontairement ésotérique, pour coller à ce qui me reste de la lecture du livre.

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Le matin des magiciens : Introduction au réal..

Elucubrations intellectuelles à la Dan Brown. C'est peut-être bien eux qui en ont inventé le concept.
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Lettre ouverte aux gens heureux et qui ont ..

Louis Pauwels publie en 1971 cette fameuse « Lettre ouverte aux gens heureux et qui ont bien raison de l’être ».Un pamphlet virulent contre la sinistrose en vogue à l’époque. Un pamphlet qui provoquera à l’époque des vives réactions due Charlie Hebdo à Paul Sérant qui se fendra d’une réponse en 1972, non dénuée d’intérêt.

Le thème de cet essai : beaucoup de choses ne vont pas si bien qu’on pourrait l’espérer, mais « persuader les hommes qu’ils sont malheureux sont une action infâme » et que « c’est une tâche sacrée de répéter à l’homme qu’il est heureux et qu’il ne s’agit pour lui que de s’en rendre compte ».

La pollution, la surpopulation, la grande injustice faite au Tiers Monde ne sont que mythes…On voit tout de suite l’outrance du propos.



La réaction de Paul Sérant est immédiate avec « Lettre à Louis Pauwels sur les gens inquiets et qui ont bien le droit de l’être » publié en 1972. Le thème de cet essai : « Persuader les hommes qu’ils sont malheureux est une action infâme » écrit Pauwels… Et Paul Sérant de répliquer : « certes, mais il ne serait pas moins redoutable de les persuader qu’ils sont heureux lorsqu’ils tournent le dos à ce que la vie peut offrir de meilleur ». Le débat est lancé, vif, exagéré, contestable…Mais n’est-ce pas la nature même de ce genre d’essai ?



Quoiqu’il en soit, deux lettres qui pourraient facilement être transposées à notre époque… Deux lettres qui à mon avis doivent être lues à peu d’intervalle tant elles se répondent et se complètent.

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Le matin des magiciens : Introduction au réal..

Aucune révélation particulière n'est possible si l’existence n'est pas elle-même toute entière un instrument de révélation.

Louis Pauwels



Le réalisme fantastique n'est il pas finalement qu'une sincérité apparente camouflée dans sa roublardise?



Tout sonne vrai mais tout est faux mais cette mystification n'est elle pas bénéfique par son pouvoir de nous faire découvrir et apprécier de nouveaux territoires de pensée.



Pourquoi ne pas admettre après avoir apprécié ou enduré un endoctrinement intelligent les attraits de la terre creuse, de la puissance du Vril, de l'homme nouveau, du grand dieu Pan, du livre des damnés, de la race à venir, des neuf milliards de noms de dieu ou de la résurrection des ennéades.



De la quatrième lune qui en se rapprochant de la terre augmente la taille des humains, ou de l'éternel conflit cosmique entre la glace et le feu.



C'est vrai que l'on peut s'y laisser prendre.



En observant une coulée d'acier en fusion s'emparer par la force d'une étendue glacée on s'aperçoit que celle-ci se retrouve rapidement absorbée sans pouvoir opérer la moindre résistance.



La pomme de Newton d'un savant illuminé, nouveau docteur Knock manipulateur persuasif galvanisant les foules sans hésiter une seconde à déclencher un second conflit mondial validant ses théories.



Un tout venant opportuniste toujours prêt à s'approprier la fragilité de nos interrogations ne demandant qu'a se nourrir de leur imaginatif.

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Monsieur Gurdjieff

Un livre à lire aussi bien en guise d'introduction prudente que pour en savoir plus sur le mouvement et l'engouement que Gurdjieff a suscité en son temps. Dans son fond, l'ouvrage dépeint utilement la rencontre de l'homme ordinaire, qui cherche à donner un sens réel à sa vie, avec un "maître" qui semble détenir les clefs pour réaliser - ou entretenir malicieusement - cette passion consomptive.
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L'amour monstre

Un régal littéraire, l'âme humaine disséquée dans sa solitude, sa cruauté, sa mesquinerie et son égocentrisme. Ou comment l'amour peut prendre la face du diable quand il n'est que bassement humain.
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Le matin des magiciens : Introduction au réal..

"Le matin des magiciens" a fait un tabac dans les années ’60. Pauwels et Bergier ont voulu dresser un inventaire de tout ce qui semblait échapper à la science officielle; pour cela ils ont voulu valoriser des pans de la connaissance humaine qui, à leur avis, sont injustement méconnus ou dévalorisés. Par exemple, ils citent d’anciennes inventions oubliées et retrouvées beaucoup plus tard. Ils évoquent des civilisations disparues (les Incas, les anciens Egyptiens, les Mayas, etc) qui possédaient des connaissances très étonnantes. Ils citent des écrits prémonitoires, comme par exemple le fameux roman qui a semblé annoncer le lancement et le naufrage du"Titanic". Ils mentionnent des personnalités dont le nom est peu connu mais qui, dans le passé, semblent avoir eu des pouvoirs mentaux extraordinaires. Tout ça pour étayer leurs thèses. Selon eux, des civilisations extraordinairement développées, dont on n’a pas (encore) retrouvé les traces, auraient influencé il y a très longtemps l’humanité primitive. Et il y aurait eu à l’époque moderne des sortes de surhommes côtoyant l’humanité ordinaire, mais qui s’en distingueraient par leurs capacités très supérieures.

A présent, ce livre est un peu oublié. Mais surtout je suis assez sceptique sur toutes ces révélations dont certains lecteurs ont fait leur miel, autrefois. Dans notre société, certains refusent les théories généralement acceptées. Ils préfèrent les mystères aux simples vérités et même ajoutent volontiers foi aux théories du complot. Certes, l’esprit critique est une qualité qui doit être valorisée et mise en pratique. Certes, il reste de grandes lacunes dans la connaissance humaine. Mais chaque individu n’a pas le droit de faire table rase des travaux accomplis pendant les derniers siècles par des savants remarquables, ni d’ajouter foi à des hypothèses dont les bases sont trop fragiles. A tout hasard, j’ai fait des recherches sur Internet pour vérifier quelques-unes des assertions de Pauwels et Bergier; mais je n’ai rien vu qui les confirme... Donc, prudence !

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Monsieur Gurdjieff

Après le livre de Tchesslav Tchechovitch sur Gurdjieff (Cf ma critique), j’ai voulu en savoir plus sur le bonhomme. Pure curiosité. Je ne suis pas très mystique, pas très transcendantal, plutôt du genre rationnel (mais pas borné…), et curieux avant tout. Peut-être n’ai-je lu ce livre que par désir de mourir moins idiot (tout en sachant que ce sera le cas de toute façon).



Le livre de Pauwels n’est pas un livre sur la pensée de Gurdjieff, mais sur les effets de son enseignement sur ses disciples. C’est un livre épais, 448 pages (j’ai l’édition de 1954), dense, police assez petite, avec de très longs paragraphes compacts. Indigeste au premier abord, passionnant au final. Car ce n’est pas seulement un livre de Pauwels. Non. C’est un livre de témoignages. Pauwels essaye de tirer un bilan ou de cerner le cas Gurdjieff en donnant la parole à ceux qui l’ont connu et qui ont tenté l’aventure de son enseignement (à leur détriment parfois). Pauwels lui-même a approché le « maître », fasciné par l’homme et sa philosophie, avant de s’en écarter. Il fait donc partie des nombreux témoins qu’il convoque ici.



Avant de débarquer en occident (Angleterre d’abord, France ensuite), Gurdjieff (né en Arménie à Alexandropol, dans l’empire Russe à l’époque) a mené une vie de recherches mystiques dont on sait peu de choses, sinon qu’elle l’a conduit dans les endroits les plus reculés d’Asie, de l’Inde au Tibet, dans des monastères fermés et quasi-inaccessibles au profane. Il y aurait retrouvé les sources d’une connaissance très ancienne sur l’Homme qu’il se proposait de transmettre. C’est un point important. Gurdjieff n’a jamais prétendu avoir découvert par lui-même quoi que ce soit, mais avoir retrouvé un savoir quasi-perdu, détenu par quelques très rares communautés isolées, savoir inestimable qui pourrait changer la face de l’humanité si celle-ci le comprenait et s’en emparait.



De tous les témoignages du livre (ils sont nombreux et variés), des témoins à charge aux témoins à décharge, tous reconnaissent que cet homme était exceptionnel par l’effet qu’il produisait sur les autres. Bref, quoi qu’on en pense, charlatan, escroc, ou dépositaire d’une connaissance fondamentale, l’homme est hors du commun, attirant par sa personnalité étrange, presque envoutante, toute une élite occidentale, de l’Angleterre aux USA, de Russie, de France et d’un peu partout. Car les hommes et les femmes qui ont approché le système Gurdjieff sont pour beaucoup des intellectuel(le)s, dont certain(e)s de haute volée, bien loin des gogos naïfs un peu incultes qu’on pourrait imaginer.



Au terme de la lecture, après avoir ingurgité tant de témoignages contradictoires qui enfoncent ou portent aux nues Gurdjieff, il apparaît clairement que le mystère Giurdjieff demeure et qu’il résiste à l’analyse. On croit comprendre cependant, qu’après sa mort, les écoles qui lui ont survécu, ont été tenues par des personnes qui, pour la plupart, ne paraissaient pas dignes de l’enseignement du « maître » ou avaient mal compris le dit enseignement.



Si Pauwels ne s’attarde guère sur la doctrine, celle-ci s’insinue souvent à travers les témoignages et on ne peut guère y échapper (ce n’est pas ce qu’on souhaite d’ailleurs). Si on désire cependant en recevoir un énoncé complet, il faut (paraît-il) lire le livre du philosophe russe Ouspensky (Fragments d’un enseignement inconnu), l’objet sans doute d’une de mes prochaines lectures.



Qu’en est-il de cette doctrine ?



L’Homme est endormi et n’a pas conscience de qui il est réellement. Façonné par son éducation, sa culture, la société, sa communauté, sa profession, etc, il croit faire, mais en réalité il réagit aux stimuli extérieurs. Il fait comme « il pleut ». Il passe à côté de son être propre (il n’est pas). C’est l’Homme machine, inconscient de son peu d’existence, qui se méconnaît, et par conséquent, vit dans l’illusion de lui-même. Il n’a pour cette raison aucune volonté propre.



Une autre manière de présenter ce constat est d’indiquer que l’Homme possède de multiples « Moi » qui s’expriment d’heure en heure et tour à tour au gré des circonstances extérieures, de son activité du moment, de ses pensées, de ses sentiments, de ses humeurs, des « Moi » qui s’emparent de lui et qui résultent de son éducation, de sa culture, etc. Ces « Moi » multiples cachent son « Je » et tous ces « Moi » ne sont que mensonges et leur collection ne constitue pas son être parce qu’un ensemble de mensonges ne constitue pas une vérité. Mon véritable « Moi » est ailleurs, « Je » est un autre.



Si vous m’avez suivi jusque-là (d’abord je vous en remercie, c’est sympa), on peut affirmer sans craindre le ridicule qu’il y a du vrai dans tout cela. Suis-je celui que je crois être ou un autre ? Je ne sais pas pour vous, mais, en ce qui me concerne, à près de 70 ans, je ne sais pas encore très bien qui je suis, et je me poserais certainement la question jusqu’à ma mort.



Pour accéder à ce « Je », à mon être véritable, il faut pouvoir se débarrasser de ces influences néfastes qui n’ont pas plus de consistance qu’une serpillère détrempée. C’est là que Gurdjieff intervient. Attention, il ne prétend pas vous « réveiller » lui-même, mais créer les conditions favorables pour que vous puissiez le faire. C’est un chemin long, difficile, dont on devine qu’il est malaisé d’arriver au bout.



C’est une voie plus ardue que celle des moines, des fakirs et des yogis, parce qu’elle s’inscrit dans la vie (on ne s’en isole pas). Si les trois premières voies peuvent permettre à un Homme de connaître son « être », seule la quatrième voie de Gurdjieff permet aussi (en plus, c’est cadeau…) de devenir capable de « faire ». Il n’y a pas que « être », il y a aussi « faire ». C’est la promesse de Gurdjieff.



Et que faut-il donc faire pour cela ? Il faut réunir ensemble les trois pans de notre personnalité qui sont dissociés. Les rassembler et les unir, les équilibrer. Ces trois pans sont l’homme physique (le corps), l’homme émotionnel (les sentiments) et l’homme intellectuel (la pensée rationnelle). Seul, on ne peut pas réaliser un tel exploit. Il faut être en groupe. D’où la constitution d’un groupe de travail sous la houlette d’un maître. Là, on bosse dur, c’est physique. Pas de théorie, que de la pratique. Et il faut avoir la santé. On maçonne, on truelle, on bêche, on creuse, on peint, on bâtit, on danse, on chante, on chorégraphie, jusqu’à épuisement. Il s’agit d’exercer sa volonté. C’est une première étape qui consiste à apprendre « la volonté de la volonté ». Tenir, ne pas craquer, faire.



Et après ? Après, je ne sais pas. C’est le grand mystère.



Quoi qu’il en soit, les résultats sont très variables. Certains y trouvent leur voie et en vouent une éternelle reconnaissance au maître. D’autres s’épuisent jusqu’à tomber malade et fuient l’enfer. En tout cas, ceux qui restent, loin d’accéder à une liberté (même factice) deviennent clairement captifs du maître. Il est omniscient. Le libre arbitre (même factice) paraît plutôt s’éloigner que s’approcher. Cela n’est pas ma tasse de thé. Je crois que je n’aurais pas tenu très longtemps dans un « groupe Gurdjieff ».



J’ai simplifié à l’extrême le système de pensée de Gurdjieff et j’espère l’avoir à peu près compris et retranscrit ici sans le trahir. L’aspect théorique est fort intéressant. La pratique beaucoup moins. Ce fut mon impression en refermant ce gros volume.



Je dirais en guise de conclusion temporaire sur cette affaire qu’il semble en être de même pour la quatrième voie de Gurdjieff que pour la psychanalyse. Elle explique tout, mais ne guérit rien. Vous connaissez la blague : « l’analyse a réussi, mais le patient s’est suicidé ».





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Le matin des magiciens : Introduction au réal..

Ce livre paradoxal a eu un grand succès en son temps; c'est peu d'années après que je l'ai lu , lors de sa parution en poche J et je l'avais alors bien aimé; je me garderais bien de le relire aujourd'hui.,

A l'époque, jeune, crédule et ignorant, je l'avais bien aimé. Il faut dire qu'il est bien écrit, d'une lecture plaisante et relate des faits qui paraissent intéressants, surtout quand on n'est pas en mesure de s'en faire une opinion propre.

Son histoire est originale, car il est né de la collaboration de deux écrivains très différents;

-Louis Pauwels a eu dans les années 50 un parcours d'intellectuel assez classique, journaliste, romancier, collaboration à diverses revues; écrivant dans des publications de gauche, il aurait été en même temps proche du mouvement littéraire des "hussards", et au en fait des opinions de droite assez marquées dont il n'est pas fait état dans ses biographies . Il change d'orientation avec jacques Bergier; ce dernier est un personnage, au sens propre du terme; il fait état d'une biographie époustouflante à laquelle il est difficile de croire en totalité. Il est certain qu'il est ingénieur chimiste et a fait à ce titre une belle carrière avant la guerre, et a été déporté résistant. Il est moins sûr qu'il ait fait des découvertes capitales en matière d'énergie nucléaire et ait été agent secret. Après la guerre, il se découvre une passion pour l'ésotérisme sous toutes ses formes, et acquiert des connaissances encyclopédiques, quoique que pas toujours très fondées

.Bergier a inspiré à Hergé le personnage de Mik Ezdanitoff, dans " Vol 714 pour Sydney", curieuse histoire aux frontières de la SF

Pauwels et Bergier entreprennent l'écriture du Matin des Magiciens, Bergier effectuant les recherches et fournissant les connaissances, et Pauwels mettant en forme et rédigeant; les qualités d'écriture de Pauwels, incontestablement bon écrivain dans un domaine (l'ésotérisme) où ils ne sont pas légion, explique en partie le succès de l'ouvrage, que Pauwels, gràce à ses relations dans le milieu de l'édition, parvint à faire publier dans la prestigieuse collection Blanche de Gallimard.

L'ouvrage se présente comme un manifeste du "réalisme fantastique", quoi que les auteurs puissent bien entendre par là, et constitue dans la pratique un véritable fourre-tout où l'on retrouve l'alchimie, l'influence de l'ésotérisme et des sociétés secrètes sur Hitler (extrêmement faible en réalité) les civilisations disparues (sans laisser de traces...), les astronautes qui nous ont visité dans un lointain passé et nous ayant civilisés, voire créés, les sociétés secrètes (pas les Illuminati qui n'avaient pas encore été inventés

Ce livre eut un succès extraordinaire, qui déboucha sur la création de la revue Planète; cette dernière connut également le succès, mais se brisa sur l'écueil de mai 68, Pauwels ayant été pris d'une bouffée d'enthousiasme libertaire alors que Bergier n'apprécia guère les évènements . Il naquit ensuite un "Nouveau Planète" qui souhaita se situer sur un terrain plus social et perdit ses anciens lecteurs sans en gagner d'autres

De tout cela, que reste-t-il?

Un livre qui peut encore être agréable à lire, mais comme on lirait un roman de science-fiction
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Le matin des magiciens : Introduction au réal..

Deuxième lecture en un an, troisième si je compte celle de mon adolescence.



Dans ce livre qui est une introduction au réalisme fantastique (Le réalisme fantastique préconise de débusquer le fantastique au cœur même du réel et postule le fait que la fiction influence souvent le réel, tout en l’informant par anticipation sur ses devenirs potentiels) il y a à boire et à manger, il y a à prendre et à laisser.

J'ai donc bu et mangé, pris et laissé. Je comprends ce qui m'avait tant plu à la première lecture : enfin lire ce que j’avais perçu dans mon enfance, le fantastique fait partie de notre réalité ; mais par contre comment ai-je pu lire les 640 pages car beaucoup de passages sont tellement abscons ? J’ai dû faire comme pour cette dernière lecture (car elle restera ma dernière) sauter beaucoup de pages . Et j’y ai recherché des souvenirs de lecture que je n’ai pas retrouvés : la mémoire ma pov dame ça vous joue de drôles de tours !

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