Deuxième extrait, Louis Saillans - Chef de Guerre
Ce qui est simple sur le papier est compliqué à exécuter sur le terrain, et ce qui est compliqué sur le papier est impossible à exécuter sur le terrain.
Je ne parvenais pas à comprendre l’attitude de mon homologue américain. J’y voyais une forme de condescendance envers l’ennemi, un phénomène assez fréquent au sein des forces de l’Oncle Sam. Mes hommes et moi n’étions pas ce ce bord-là. Les soldats français ont le goût du combat, pas celui du sang.
Un obus s’était même écrasé sur le lit d’un soldat qui venait de sortir de sa tente un instant auparavant pour fumer une cigarette au milieu de la nuit. Fumer lui avait sauvé la vie !
La première victime du champ de bataille, c’est le plan de bataille.
Nous suivons un entraînement des plus pointilleux et apprenons toutes les tactiques imaginables dans un unique but : l’emporter sur l’ennemi. Nous ne souhaitons pas la guerre, mais, lorsqu’elle est déjà là, c’est à nous que revient de mener le combat.
"La vie, c'est la guerre", prétendait Héraclite. L'engagement est un combat, tant il est source de conflit et de souffrance. La souffrance de ne pas agir selon sa propre volonté à un instant donné, d'endurer la frustration, de subir l'attente ou de se confronter à l'épreuve pour choisir ce qu'il y a de meilleur. S'engager impose d'être bousculé, blessé, insatisfait, mais cela permet in fine de se découvrir des capacités insoupçonnées.
En tant qu' individu responsable, j'estime que le temps est venu de combattre ces mêmes ennemis sur le plan des idees.En tant que serviteur de notre pays,je veux dire aux jeunes français qu'il revient à chacun d'entre nous de jouer un rôle dans ce combat.