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3.27/5 (sur 46 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 13/06/1958
Biographie :

Louis-Stéphane Ulysse est écrivain et scénariste.

Son premier roman "Soleil sale" est publié par Florent-Massot en 1996.
Quelques mois plus tard, les éditions Michalon publient "Toutes les nouvelles de mon quartier intéressent le monde entier", retenu dans la dernière sélection du prix de Flore en 1996.

Il a travaillé sur le scénario du long-métrage "Un pur moment de rock'n roll", de Manuel Boursinhac, et sur "Les Invisibles", de Thierry Jousse, présenté au festival de Cannes en 2005.

Son septième roman, "La fondation Popa", publié aux éditions du Panama, est récompensé par le prix du Style, en 2007.

Pour son huitième roman, Louis-Stéphane Ulysse convoque l'une de ses plus grandes passions : le cinéma hollywoodien des années 50 et 60.

Dans "Harold" (Éditions Le Serpent à plumes, 2010), il revient sur le tournage des Oiseaux d'Alfred Hitchcock, et n'hésite pas, pour cela, à faire d'un corbeau... son personnage principal.
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Entretien avec Louis-Stéphane Ulysse autour de son nouveau roman "Harold" publié aux éditions du Serpent à plumes... Hitchcock, Tippi Hedren, JFK, les frères Gianelli, Sinatra, l'Amérique de la fin des années 50 à la fin des années 60... Un roman construit comme un polar noir, comme un making off du film "Les oiseaux" qui nous parle de désir et de mort et nous entraîne à toute vitesse à travers l'Histoire d'une époque qui, sous le masque d'une élégance radieuse cache sans doute déjà le rictus d'une angoisse naissante...


Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
« Toute cette histoire, je le crains, est ridicule. Nous autres, les hommes, sommes prêts à tout pour la princesse, mais la princesse n’a d’yeux que pour le corbeau ! » (p. 120)
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(…) et Tippi, les genoux en sang, bas déchirés, le sang aussi sur le visage, se mit à pleurer, cette façon de pleurer qu’on a tous parfois quand on ne parvient même plus à reprendre son souffle, et la silhouette avait quelque chose de perdu à cet instant-là, dans l’immensité des décors du studio, et elle pleurait toujours lorsque brusquement, les sanglots se suspendirent parce que, quelque part dans le même espace qu’elle, elle n’en était pas sûre, mais quelque part quand même elle entendit ce bruit, elle avait encore ses larmes mais au moins maintenant pouvait-elle respirer, et elle regarda sans trop y croire, mais elle entendit ce bruissement d’aile…
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Je suis dans le noir… On dit qu’il vaut toujours mieux écrire comme si l’on était mort, sans doute afin de mieux se détacher de la particularité de nos vies, en restant seulement sur ce que nous avons en partage, sans pesanteur, comme un courant passant de l’un à l’autre, au travers des autres, sans raisonnement ni jugement, toujours avec le même flux, le même fluide…
Avec cette histoire, j’ai appris que les morts, à bien des égards, étaient plus vivants que nous croyons l’être. S’ils n’aiment pas la lumière naturelle, et répugnent à nous parler en sa présence, c’est tout simplement parce qu’elle ressemble à ce que peut être la nuit pour nous. Le jour, ils ne voient pas grand-chose, et peinent à distinguer le contour des formes, autant que la fluorescence des auras. Ils ont leur lot de superstitions et de traumatismes, comme nous avons les nôtres. Ainsi, la simple lueur d’une allumette peut-elle leur rappeler le mauvais moment où certains d’entre eux durent affronter les flammes de la crémation. Quant à la répugnance qu’ils éprouvent à nous suivre au fond d’un parking, d’un métro, d’une cave, ou même dans les chiottes d’un café, elle se rattache au jour où certains se sont retrouvés, pas toujours au gré de leurs dernières volontés, enfouis profond dans la terre, comme si ceux qui restaient souhaitaient oublier la peine provoquée par leur disparition… L’enfouir, l’enterrer, comme des animaux qui ne savent pas quoi faire de leur douleur.
À plusieurs reprises, et contrairement à une croyance fort répandue chez les vivants, Schoulberg m’assura que les morts éprouvaient finalement bien peu d’intérêt à notre endroit, sauf, bien entendu, pour ceux qui nous avaient connus, et qui désiraient nous rester proches et – parfois – bienveillants. « Il ne s’agit pas de mépris mais, bien davantage, d’une indifférence quelque peu atone et distanciée, voyez-vous, comme lorsqu’un troupeau croise un autre troupeau sur le chemin d’un point d’eau. Ils sont de la même espèce, mais ils ne sont pas sur la même rive. Certes, la source est identique, mais il est aisé de comprendre que les morts ne puissent la considérer du même point de vue que les vivants. La différence, selon moi, c’est que les vivants savent bien peu de choses sur les morts, là où les morts savent toutes sortes de choses sur les vivants. »
J’acquiesçais en évitant de croiser le regard de Schoulberg, car, à cette époque, je pensais qu’il était complètement timbré.
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Le Taboo des Cramps était à l’origine une chanson de Gene Summers mais, comme souvent, le groupe se l’était réapproprié de telle façon de telle façon qu’il donnait par rapport à l’original un sentiment plus ample et plus profond. La façon qu’avait Lux Interior de le chanter, tout autant que l’espace tissé par la guitare de Poison Ivy, appelaient en tout cas les mêmes images, les mêmes couleurs, et surtout la même saveur que cette fin d’après-midi dans le quartier juif de Los Angeles. Des pans entiers de fluides orange et rose glissaient lentement dans l’océan… Et toutes ces silhouettes tout en bas de l’image… Sages à longues barbes et costumes noirs filant vers une yeshiva… La voix de Lux, l’air de rien, en retenue, sans jamais l’exprimer, induisait comme une lassitude, un pressentiment sur sa propre fin quelques années plus tard.
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Une fois dehors, Chase marcha le long de la baie, sans but réel, jusqu’à la sortie de Bodega. Les halos des lampadaires, les quelques fenêtres encore allumées, lui permettaient de se repérer sans difficulté. Et dans cette nuit finalement lumineuse, il commença à projeter son propre film dans le ciel. Il en était à la fois le réalisateur et le spectateur. Sur l’écran, il y avait la bouche, les yeux, les cheveux de miss Hedren, surtout, aussi, cette voix à la fois fluide et précise, sa peau tendue, et cette façon de regarder les hommes avec une fierté contenue, et l’envie, pour n’importe quel homme normalement constitué, de savoir ce qu’il y avait derrière, parce que tout ce qu’elle était, laissait penser qu’il y avait forcément quelque chose de secret derrière. Et les jours suivants, jusqu’à la fin du tournage à Bodega, pour Chase, miss Hedren était dans le ciel.
Il n’y avait pas un jour sans que des oiseaux s’enfuient de la baie par centaines, tandis que d’autres s’en prenaient aux figurants et aux techniciens, pas un jour sans que Berwick et sa troupe ne colmatent les brèches, tout en cherchant de nouvelles solutions, mais, au final, toujours Chase contemplait le ciel, espérant franchir, pour de bon, la distance qui l’en séparait.
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Bien sûr, on a inventé les mots et, bien sûr, les supports ne manquent pas pour les dires, les écrire, mais rien n’existe vraiment pour sortir ceux qui sont en nous quand il y a le vide de l’absence…Et quand bien même on finirait par pouvoir sortir ces mots de notre corps, une fois seul, il n’y aurait aucun changement, parce que cette douleur-là ne se partage pas.
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… Et pourquoi pas ? Qu’est-ce qu’il y aurait de si terrible à ça ? Être esclave d’une chose aussi fabuleuse que les Cramps ? Esclave de nos caprices ? Nos caprices sont merveilleux, bordel ! Mais on a affaire qu’à des mecs gelés… Alors qu’on cherche quelqu’un qui nous donne son âme, ce qui n’est pas beaucoup demander… (Poison Ivy Rorschach)
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« Comme les autres héroïnes hitchcockiennes, elle tenait les rênes mais, avec elle, l’issue du jeu restait incertaine ; il y avait cette ambiguïté que rien ne serait jamais offert ni acquis. » (p. 68)
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[Un homme a envoyé son numéro de téléphone à une femme nouvellement connue, sous forme d'envoi de roses quotidien. La femme l'appelle et la conversation tourne au vinaigre.]
Le lendemain, (...) il trouva douze roses un peu abîmées (...). Il se décida à l'appeler afin d'en avoir le coeur net.
- Allô, c'est quoi ces conneries ?
- C'est le douze.
- Quoi, le "Douze" ?
- Police-secours.
- Connasse !
Il raccrocha.
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Laszlo demanda que l’on apporte sur scène ses trois corbeaux viennois. Un accessoiriste arriva avec un perchoir et les trois oiseaux. Le magicien s’adressa au public dans un français approximatif. Il expliqua que le numéro qu’il allait présenter était unique au monde. Il se dirigea vers le perchoir, prit les trois corbeaux, et les lança sans prévenir dans la salle. Les oiseaux tournoyèrent au-dessus des têtes levées dans un étrange ballet aérien. On avait l’impression que l’homme les guidait avec des fils invisibles.
L’attention de Lee se porta sur celui que le magicien avait appelé « Harold ». Plus vif que les deux autres, ses acrobaties étaient presque terrifiantes. Plusieurs fois, au milieu des cris apeurés de l’assistance, il fondit en piqué sur l’une des tables, avant de rétablir son vol au dernier moment, pour revenir défier ses partenaires d’un croassement triomphal. Il paraissait se délecter de l’angoisse provoquée, comme s’il en jouait, et comprenait ce que ressentaient les humains face à ses acrobaties.
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