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Critiques de Louise Browaeys (76)
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La dislocation

À Paris-Montreuil, à l'automne 2016 - 2017, une jeune femme sort d'un long séjour en hôpital psychiatrique en n'ayant plus aucun souvenir ni des trois derniers mois, ni des trois dernières années de sa vie. Pendant un mois, elle est chez elle sans ouvrir la bouche et reste couchée. Elle ne sort de sa torpeur que lorsque K, qui serait un ami d'enfance et dont le prénom se révèlera être Camille, 33 ans, vient lui donner à manger et s'occuper un peu d'elle. Celui-ci a un fils de 4 ans, Aurélien. Elle va peu à peu réapprendre l'usage de la parole et devoir enquêter pour essayer de repeupler sa mémoire, ceci avec l'aide de K.

C'est le long cheminement que va accomplir cette jeune personne pour tenter de retrouver la mémoire, de savoir qui elle est, que Louise Browaeys dont La dislocation est le premier roman, nous narre.

Pour cela, elle va tenter diverses voies. Elle veut tout d'abord redécouvrir le sexe et rencontrera alors Béatrice et Jean-François et se rappellera avoir aimé des femmes.

Si Béatrice a tenté à sa manière de l'aider, c'est Wadji, employé dans un magasin de bricolage le révélateur. "Si quelqu'un m'a remise en mouvement à cette époque-là et a presque réussi à m'aider à découvrir ce que j'avais à découvrir, c'est Wadji."

Elle passe par des périodes d'abattement et de peur intense, n'arrivant pas, même avec l'usage des mots à décrire ce qui se passe au fond d'elle, et des périodes de rémission plutôt dans l'excès contraire. L'auteure définit d'ailleurs en ces termes la dislocation : « On parle de dislocation lorsque coexistent des hallucinations, un langage délirant et hermétique, des conduites incohérentes, une humeur dépressive ou euphorique, une désorganisation de la pensée, une perturbation des affects. »

Pour conjurer cette peur, pour vivre, elle sort de plus en plus et se rendra même jusqu'à St Brieuc.

Tout au long du roman, je suis restée suspendue à cette quête, quasi vaine pendant de longues périodes, des pièces manquantes de sa mémoire. Une angoisse sourde accompagne la lecture de ce récit dans lequel sont mises en parallèle, très souvent la femme et la Terre, le féminisme et l'écologie.

Le dérèglement climatique avec la fonte des calottes glaciaires et la disparition de certaines espèces animales étant une source d'angoisse, n'est-il pas plus ou moins compréhensible que certains aient envie de fuir cette terrible réalité à laquelle nous sommes déjà plus ou moins confrontés et de se réfugier dans une sorte d'amnésie permettant de se soustraire à ce stress permanent ?

Plus qu'un roman de fiction, La dislocation est une réflexion philosophique poussée où se côtoient à la fois la noirceur et la lumière, un roman qui amène à s'interroger et à réfléchir sérieusement sur l'avenir de la planète et notre mode de vie.

La dislocation est un livre qui mériterait, du moins en ce qui me concerne, une deuxième lecture pour en saisir toute la teneur et en profiter pleinement. En tout cas un livre qui ne laisse pas indifférent.

Je remercie Babelio et les éditions Harper Collins / Traversée pour cette belle découverte de la rentrée littéraire !


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La dislocation

Qu'il me soit tout d'abord permis de remercier chaleureusement l'équipe de Babelio et les éditions Harper Collins pour l'envoi de ce roman dans le cadre d'une " masse critique privilégiée " .

Me voici donc au " pied du mur " pour vous parler de cette " dislocation " qui nous appelle et nous interpelle du début à la fin , car , autant vous prévenir tout de suite , chers amies et amis , on ne va pas , dans ce roman , faire un voyage au " royaume enchanté " ....Remarquez , avec la sécheresse, l'épuisement des ressources de la planète et l'arrivée de cette inquiétante Covid19 , le pays " des merveilles " , plus personne n'y croit vraiment .Bon , revenons au fait . Elle sort d'un établissement psychiatrique où on l'a " gravée " de comprimés et , considérant que sa santé mentale le permettait , on l'a rendue à la vie , "recrachée" dans le monde alors que tous les pans de son passé lui sont oubliés. Nouveau départ ? Sans doute , mais bien peu d'appuis autour d'elle , un mystérieux ami , K , qui lui apporte une aide discrète, très pris qu'il est par l'éducation de son fils Aurélien, une infirmière, un employé d'une grande surface de bricolage ....mais c'est seule qu'Elle va cheminer dans un monde bien peu accueillant . Se réapproprier le présent et surtout le passé, ce passé qui , toujours , conditionne ce que nous sommes .

Ce roman , c'est , me semble-t-il , la recherche d'une identité perdue dans un monde en pleine déliquescence , un cri du coeur , un cri de peur , un appel à la raison afin d'éviter que nous ne soyions emportés, balayés , condamnés pour ne pas avoir suffisamment écouté , protégé, respecté la mère nourricière.

Mon beau- père, homme sage s'il en fut , se demandait perpétuellement ce que penseraient des défunts revenant sur terre vingt ou trente ans après leur décès .Grande question . Une part de cette interrogation philosophique me semble trouver réponse dans " l'histoire " de la narratrice ....

C'est un roman qui , malgré le sérieux du sujet et l'ambiance qu'il dégage, se lit facilement , l'auteure usant souvent avec justesse de sa plume pour " s'envoler et s'indigner " ou " au contraire " , se résigner ou " donner à voir " . Plus qu'un roman qui se voudrait didactique , c'est un roman qui nous donne des clés pour réfléchir et nous placer face à nos responsabilités de " passagers temporaires d'un vaisseau qui coule ", lentement , mais sûrement, en tout cas , et de plus en plus vite .Un roman qui met " mal à l'aise ", volontairement .Salutairement ? CQFD .
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La dislocation

On suit l’histoire de l’héroïne, une jeune femme dont on connaîtra le nom bien plus tard, sur une courte période, à Paris pendant l’hiver 2016-2017, puis en Bretagne sur trois mois également pour revenir à Paris. Trois saisons en gros, …



Elle vient de sortir de l’hôpital psychiatrique, où elle a testé antidépresseurs, anxiolytiques, neuroleptiques, sismothérapie (cela fait moins grave qu’électro-choc et plus proche de la Terre) en ayant perdu complètement la mémoire, avec une haine pour les psys, lesquels pensent qu’il ne faut pas l’aider, elle doit retrouver toute seule .



Camille, qu’elle appelle souvent K. car elle ne sait pas qui il est, mais parfois par son prénom, essaie de l’aider comme il peut, tout en respectant la consigne. Il n’est pas non plus très bien dans sa peau ni sa tête, il essaie d’adapter un roman de Louis Guilloux « Le sang noir » en BD, mais l’inspiration n’est pas vraiment là. Est-il pas lui-aussi en quête de quelque chose ?



On va suivre l’héroïne dans sa quête d’identité, qui la conduit souvent à tutoyer la ligne, à se mettre en danger, flirter même avec le danger , car elle se lance dans des rencontres improbables, des expériences sexuelles compliquées, pour retrouver au moins une identité corporelle, à défaut de savoir qui elle est. Une résilience est-elle possible quand il reste à peine quelques flashes, des cauchemars , des mots qui résonnent étrangement parfois, vrai ou pseudo-souvenirs ?



« Le mot poison m’avait électrifiée. Comme s’il état le sens de ma vie, que je découvrais enfin. Comme s’il me permettait de soulever un grand voile. Le mot poison longea à toute allure ma colonne vertébrale. J’entendis alors comme en songe la voix d’un homme me dire : votre destin est d’empoisonner l’eau potable publique.. »



Elle est attachante quand elle s’accroche à son carnet pour noter des mots, leur sens, leurs synonymes, comme une trame à laquelle s’accrocher, s’ancrer un peu plus dans la réalité.



Ce roman fait voyager dans un univers particulier, sur fond de dérèglement climatique, très anxiogène, avec une jeune dont on apprend tardivement le nom, et dont le psychisme part en vrille. On comprend très vite qu’il s’est passé quelque chose de grave, car pas de famille, une violence permanente, avec des passages à l’acte (crever des pneus par exemple) et une soif de vengeance…



On se laisse prendre à ce récit, on a envie de savoir, de comprendre ce qui a pu se passer autrefois, démêler un peu en tout cas ? J’ai eu parfois l’impression, que Louise Browaeys nous questionnait sur l’identité, la nature de notre planète Terre, autant en danger que l’héroïne. Ce roman n’est pas à prendre au premier ni même au second degré, cela va beaucoup plus loin dans la réflexion…



Il me reste en refermant le livre, une sorte de malaise, et une interrogation : jusqu’où peut conduire la peur de dérèglement climatique, la montée des océans, la disparition de certaines espèces, l’obsession d’une nourriture saine, la crainte du nucléaire ou encore de l’intelligence artificielle ? Doit-on s’enfouir dans un blockhaus ?



J’aime beaucoup le terme « dislocation » qui pourrait très bien être rajouté au vocabulaire de la psychiatrie, car il est très évocateur et moins rébarbatif que d’autres nom de pathologies et l’auteure la définit ainsi…



On parle de dislocation lorsque coexistent des hallucinations, un langage délirant et hermétique, des conduites incohérentes, une humeur dépressive ou euphorique, une désorganisation de la pensée, une perturbation des affects…



… dans le cas de ces femmes, la dislocation psychique semble intervenir lorsqu’elles identifient entièrement leur vie et leur destin à ceux de la Terre.



Si l’avenir de la planète tourne à l’obsession, et à l’anxiété permanente, il vaut peut-être mieux s’abstenir, mais ce serait dommage, car l’écriture est belle… Je l’ai terminé depuis une semaine, déjà, mais je continue à réfléchir sur les messages de l’auteure.



Un grand merci à NetGalley et aux éditions Harper-Collins Traversée qui m’ont permis de découvrir en avant-première ce roman (le premier ) et son auteure qui a publié surtout des essais, écologie, permaculture…



#LaDislocation #NetGalleyFrance
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La Reverdie

Vous aimiez le bleu ? Vous aimerez le vert.

Je voudrais vous parler d'un magnifique livre qui s'appelle La Reverdie, écrit par Louise Browaeys, écrivaine rencontrée ce matin dans ma librairie préférée, aussi vous comprendrez que je suis encore sous le poids de l'émotion.

Il s'agit d'un roman, mais un roman de non-fiction, édité dans une maison d'édition nantaise portée par les utopies, La Mer Salée.

Nous devrions tous être portés par les utopies. Les utopies d’aujourd’hui sont les évidences de demain.

L'écologie et le féminisme sont au coeur de cet ouvrage et d'ailleurs l'autrice nous rappelle que ces deux aspects sont étroitement liés.

Dans ce texte, Louise Browaeys déploie durant quatre ans un fil rouge sur la couleur verte, confrontant l'intime de sa vie à l'universel.

C'est inspirant, c'est joyeux, c'est drôle.

J'y ai vu une façon fraîche et joyeuse de voir des sujets graves, angoissants pour nous, pour nos enfants, le paysage, le climat, la planète, l'amour, le sexe, la vie d'un couple, et puis ce monde que nous allons justement transmettre à nos enfants, le reste et tout cela...

La manière qu'a Louise Browaeys d'aborder la tragédie du monde, - car il s'agit bien de cela n'est-ce pas, est jubilatoire. C'est une bouffée d'air frais.

Louise Browaeys part de sa vie, parle de nos vies.

La genèse de ce récit, ce sont à la base 240 fragments sur la couleur verte, autant de tiges vertes dans un jardin fleuri.

J'ai aimé la manière dont me parle Louise Browaeys du tragique qui nous touche, cette façon joyeuse d'aborder la fin du monde ou presque, -non il existe encore une possibilité de survivre, la façon joyeuse de parler du Titanic qui coule et nous à bord avec la possibilité de prendre des barques et partir sur d'autres rives à défaut de sauver le navire en perdition.

Ainsi Louise Browaeys me parle du tragique de notre existence de façon joyeuse, sans rien me cacher pour autant de l'angoisse de nos vies.

J'ai lu dans ce texte des changements, des balancements omniprésents, des moments de fulgurance.

Ce qui change autour de nous forcément nous impacte dans nos vies, dans nos têtes, dans nos coeurs, dans nos corps...

Le regard que porte Louise Browaeys sur le monde est beau, cruel aussi, m'emporte même s'il ne change rien à ce monde, mais il est terriblement authentique et intense, il fait un bien immense.

Oui, cela fait du bien, je le ressens, cela permet de voir les choses sous un autre prisme.

Je suis entré dans le jardin secret, intime de Louise Browaeys qui m'a révélé que l'écologie est la science des liens.

Je me rappelle ici qu'en littérature, ce qui est important n'est pas d'écrire des histoires, mais tisser des liens avec le reste des vivants, avec le paysage, le sol, et pourquoi pas avec ceux qui sont morts aussi, tant qu'à faire.

Dans ce livre, j'ai vu la beauté du récit dans les fils narratifs qui sont tissés et déployés, donnant sans cesse envie de tourner la page.

Dans un monde obsédé par l'argent, par le pouvoir, par l'immédiateté, Louise Browaeys questionne, ouvre des portes, chacun peut les emprunter à sa manière.

Louise Browaeys prolonge le végétal, elle devient pour moi le végétal dans ce récit. Et à mon tour, en la lisant, je deviens aussi un végétal, salade, carotte, brocolis...

Louise Browaeys amène parfois le lecteur que je suis au bord d'une falaise. Elle me rattrape au dernier moment. Je lui en suis reconnaissant.

Je referme les pages de ce livre en me disant que j'ai lu un livre d'amour.

Ce matin, à la faveur de mes libraires préférées, - merci les Julie, j'ai eu le bonheur de rencontrer cette autrice, Louise Browaeys, qui est venue échanger avec des lecteurs, beaucoup de femmes et quelques hommes atypiques on va dire, et dialoguer avec elle. Ce moment fut pour moi un bonheur immense.

Ce livre ne délivre aucun message, uniquement des fulgurances.

En tant qu'homme, c'est un livre qui m'a touché, m'a procuré un bien fou.

J'ai aimé entendre ce matin de la bouche de Louise Browaey que le roman, c'est le monde de la complexité et de la nuance. Je plussoie.

La Reverdie, ce fut pour moi une lecture joyeuse qui sera inoubliable, d'une écriture juste, intelligente, sensible, poétique.

Je vous invite à découvrir cette autrice, qui mérite qu'on vienne à ses chemins qu'elle tisse avec tant de joie et de beauté.

Vous l'aurez compris, ce livre est pour moi un coup de coeur.



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La dislocation

Voilà un livre qui m'aura fait passer par toutes les couleurs.



J'ai dévoré tout le début, totalement sous le charme de l'écriture, très introspective, mystérieuse, suivant pas à pas la pensée d'une femme qui cherche la sienne, justement, parce qu'elle a perdu la mémoire et peine à la retrouver. J'ai adoré le style, vraiment.



Mais je reste très perplexe sur le fond.



Tout le début de l'histoire est assez étrange, mais je me suis laissée porter et si tout le livre avait été à l'image de ces pages, j'y aurais totalement adhéré et je serais en train de vous parler de révélation. J'avais envie que la narratrice retrouve sa mémoire petit à petit, et tant pis si elle la retrouvait moins vite que le lecteur, qui devine beaucoup de choses avant elle : cela n'empêchait pas de l'accompagner pas à pas dans la compréhension de ce qui lui est arrivé.



Et puis très curieusement, le rythme s'accélère vers le milieu, lorsque ce n'est plus la narratrice qui retrouve ses souvenirs au gré des rêveries, des rencontres et des expériences, mais lorsqu'on lui raconte tout d'un coup. Presque tout. Pour autant, ça ne lui fait pas recouvrer exactement toute sa mémoire, mais évidemment, cela change le cours du livre.



A partir de là, des souvenirs lui reviennent un peu plus vite, mais cette fois, à grand renfort de flashs qui s'imposent brutalement (artificiellement...) au fur et à mesure que le livre tire à sa fin et qu'il faut donc coûte que coûte que certaines révélations soient faites (j'ai fini par le ressentir comme ça : comme des trucs de narration). Je dois dire qu'à partir de là, j'ai de moins en moins accroché, d'autant plus que le livre finit par changer du tout au tout en se concentrant sur ce qui s'est passé pour la génération précédente (difficile d'en dire plus).



Comment peut-on donc être un livre aussi enthousiasmant sur la forme, et aussi étrange sur le fond ? Commencer en m'envoûtant aussi fortement et terminer en perdant aussi radicalement mon adhésion ? Ce n'est pas la première fois que je me pose ce genre de question au sujet d'un livre, mais là, j'aurais tellement adoré adorer ce que racontait cette femme qui réussissait toujours à m'embarquer dans son esprit en perdition : quel dommage...



Merci à la Masse Critique privilégiée de Babelio, qui m'a permis de découvrir le livre, et aux éditions HarperCollins France.
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La dislocation

Imaginez que vous vous réveillez d'un long cauchemar et que vous ne sachiez plus qui vous êtes, d'où vous venez et que vous n'ayez plus aucun souvenir de votre passé.



*

Difficile de se mettre à la place de cette jeune femme vidée de sa mémoire, mais sa situation m'a interpellée. Je me suis posée de nombreuses questions.

Quelles épreuves ont marqué sa vie ? Comment acceptez cette immense perte ? Comment ne pas ressentir de la colère, de la frustration, de la peur, une profonde solitude ? A qui faire confiance ? Comment reprendre le cours de sa vie ? Comment faire pour sortir de cette folie ?

De toutes ces interrogations, il en ressort une envie de connaître son passé et de suivre son parcours vers la guérison.



*

De retour chez elle, avec l'aide précieuse de son ami K, la jeune femme va suivre le chemin tortueux et confus que prend sa mémoire pour retrouver ses souvenirs.

Le processus de guérison est complexe et long, sa mémoire étant comme un puzzle géant à reconstituer, les pièces devant s'imbriquer correctement, une à une, pour révéler l'image dans son entier, non déformée.

Des rencontres, des mots qui résonnent étrangement dans son esprit, vont l'aider à rassembler les morceaux éparpillés de sa vie et combler ce vide.



*

Mais cette histoire n'est au fond qu'un prétexte pour nous amener à réfléchir sur la vie, sur notre planète et son devenir, et sur les rapports homme femme.

C'est un roman très féministe qui interpelle le lecteur sur l'oppression que subissent les femmes au quotidien. Cette idée va plus loin car l'auteure fait le parallèle entre la femme et la nature. Toutes deux sont reliées entre elles par un lien invisible. Toutes deux meurent à petit feu à force d'être maltraitées, dominées, incomprises.

Les questions écologiques, environnementales et sociétales prennent à mon avis trop de place dans le roman et casse le rythme de l'intrigue. Les messages véhiculés sont intéressants et amènent le lecteur à réfléchir sur notre futur, même si tous ne m'ont pas convaincu.



*

Le choix de la narration est très certainement voulu, mais il m'a déroutée et gênée. En effet, nous sommes dans la tête de cette femme malade, et malheureusement, je n'ai pas ressenti de l'empathie pour cette femme que j'ai trouvé sincère mais vulgaire et égoïste. Elle est tellement centrée sur elle-même qu'elle en oublie que les autres ont des sentiments.



*

De part sa formation en agronomie et en écologie, Louise Browaeys nous interroge sur notre quotidien, sur les diverses nuisances qui polluent notre vie, sur la nature que nous dominons, soumettons et exploitons à outrance. Des idées assez pessimistes sur le devenir de la Terre. Prémonitoires ? Je ne l'espère pas.

Je me suis interrogée sur le thème de dislocation, et l'auteure y répond au tout début du roman et nous éclairant sur les différents sens de ce mot. Ce terme prend tout son sens tout au long du roman.



*

Même si pour moi, ce roman n'a pas été un coup de coeur, j'espère que ma critique vous aura donné envie de lire ce roman et je remercie au passage les éditions Harper Collins pour leur envoi et l'auteure pour ses convictions, ses idées qui nous interrogent et sa démarche écologique que je défends.
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La dislocation

Terre et mère, même combat



Agronome et ayant publié de nombreux ouvrages sur l'écologie, Louise Browaeys se lance dans le roman. Et nous met en garde en retraçant la destinée de Gaïa. Est-ce le roman d'une renaissance ou d'un cataclysme? Peut-être l'un et l'autre.



La narratrice, après des mois d'hôpital, émerge à nouveau. Si sa mémoire et ses sensations sont encore défaillantes, elle peut s'appuyer sur les visites régulières de Camille, qu'elle appelle K, et qui serait un ami d'enfance. Ce graphiste, qui délaisse un peu son projet de BD pour s'occuper de la jeune femme, l'emmène avec son fils Aurélien faire des promenades dans le Parc Montsouris où la nature vit au ralenti en cet hiver 2016-2017. Peu à peu, elle réapprend à vivre, à parler, à avoir des sensations, même si elle pense qu'il est encore trop tôt pour des relations sexuelles. Elle aimerait aussi se rapprocher de cette nature qu'elle sent menacée. À l'aide de carnets qu’elle remplit consciencieusement, elle se réapproprie les mots, le langage. Avec les livres, elle essaie de se reconstruire une histoire.

Vient alors le moment de s'ouvrir aux autres. Elle choisit pour cela de passer par un site de rencontres qui lui permet de faire la connaissance de Béatrice et Jean-François, un couple échangiste avec lequel elle va se persuader que la mécanique fonctionne toujours. Évoquant son expérience avec Léonora, son infirmière devenue une amie, elle constatera qu'elle préfère Béatrice à Jean-François. Mais c'est alors qu'elle rencontre Wajdi dans un magasin de bricolage. Avec ce bel algérien, elle aura une brève liaison, avant que son amant ne décide de rentrer au pays.

Elle retrouve alors K qui comprend que le moment est venu de lui révéler le secret de ses origines et de leur histoire commune.

D'abord incrédule, elle va peu à peu comprendre que son travail d’exploration personnelle ne fait que commencer. Est-ce parce que K essaie d'adapter en BD son roman «Le soleil noir» qu'elle éprouve l'envie de partir sur les traces de Louis Guilloux? À Saint-Brieuc, elle veut surtout prendre du recul avant de constater que le voyage «amène à adopter un point de vue nouveau sur les sujets que l'on croyait avoir classés. La distance, ajoutée à l'isolement, fait travailler l'imagination.»

Louise Browaeys a construit son roman comme une quête intérieure, semant des indices au fil des chapitres. Tout comme sa narratrice, le lecteur va petit à petit prendre conscience que les «dérèglements» dont elle est victime sont ceux de notre planète et que son salut passera par une réappropriation de son environnement. Oui, c’est bien Gaïa, la terre-mère, qu’il faut sauver.






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La dislocation

Déambulation chaotique, déstabilisante, dans les pensées confuses, perturbées, incertaines, d'une jeune femme d'une trentaine d'années.

Elle est amnésique suite vraisemblablement à un traumatisme psychologique intense ayant nécessité une hospitalisation.

L'auteure nous convoque donc dans ce cerveau nébuleux qui doit tenter de repêcher ses souvenirs perdus. « Dans le fond, ce que j'aimerais, c'est simplement repeupler une mémoire vierge. » Celle qui s'adresse à nous a même perdu son prénom. Selon les médecins qu'elle exècre, sa recherche d'elle-même doit être le fruit de ses propres efforts. Elle tente de repeupler ce néant en commençant par une réappropriation de mots dont le sens lui échappe et qu'elle note alors dans un carnet.

De nouveau chez elle, sa seule visite est celle de K, un ami dit-il, patient, méticuleux, spécialiste de la cuisson des raviolis et écraseur de moustiques : premier point d'alarme écologique. D'autres, insérés subtilement au fil de l'eau, tomberont comme des masses sur l'aveuglement et le déni de notre espèce face à un état des lieux plus que préoccupant de notre planète.

Petit à petit, des idées qui s'éveillent dans sa tête l'affolent. Des bruits, des images, des mots font violemment ressurgir des sensations angoissantes. Des ressentiments, un besoin de vengeance l'envahissent mais contre qui, contre quoi ?



De multiples indices, donnés pour certains dès le début du roman, sont autant de clés du passé de la narratrice qui ouvriront des portes laissant déferler les raisons de son déséquilibre.

L'auteure part du dérèglement du corps même de la narratrice avec son amnésie, ses règles ininterrompues, ses remontées acides pour les confondre avec le dérèglement climatique. C'est un roman qui exploite les rejets de l'asservissement de la femme, l'utopie des uns, le défaitisme des autres, l'héritage d'une Terre devenue nauséabonde pour nos enfants, le traumatisme d'une éducation hors norme... Angoisse, vengeance, haine, renoncement, névrose… quelle attitude adopter face à des constations écologiques alarmantes ? Comment réussir à vivre dans un monde insensible sans perdre la raison ?



L'approche est très étrange, parfois exigeante, glissant vers des considérations psychologiques voire même philosophiques que j'ai eu du mal à percevoir en totalité. En ce qui concerne la sexualité de la jeune femme, les passages trop détaillés sont crus et finissent par détonner dans ce roman qui présente tout de même une belle construction très travaillée. Le marasme psychologique de la narratrice est prégnant, oppressant, et l'auteure a parfaitement su lui donner toutes les notes de désespoir.



Comme une dislocation, ce roman est douloureux. Je pense que chacun y trouvera sûrement des messages différents. C'est une lecture marquante, inhabituelle, pour laquelle je ne peux émettre un avis tranché.

Merci aux éditions Harper Collins et à Babelio pour la découverte de ce roman percutant.

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La dislocation

"La dislocation" est un roman sur la femme et l'environnement. Une lecture dite écoféministe abordant la recherche de soi, de sa mémoire, de son identité.



Une femme sort de l'hôpital après avoir été hospitalisée en psychiatrie durant plusieurs mois, un an, on ne sait pas trop. La notion du temps a disparu. Son quotidien tournait autour des médicaments, des médecins et des psychiatres. Elle faisait ce qu'on lui disait.

Aujourd'hui, elle sort. Elle est libre. Mais sa mémoire s'est effacée. Comment retrouver ses marques ? Comment se ré-approprier sa vie ? Il faut maintenant ré-apprendre à vivre, à être maître de ses décisions, mais il faut aussi retrouver les sensations simples de la vie courante, a parole, réfléchir, lire.



Elle n'est pas seule. K est là. C'est comme ça qu'elle l'appelle Il se prénomme Camille. Il a toujours été là. Accompagné de son petit garçon, il s'assure que tout va bien. Il va l'aider chaque jour un peu plus. Il va lui parler, lui raconter son passé, qui elle est.



Elle, a besoin de partir. De regagner sa liberté. Une sexualité. Elle rencontre alors Wajdi avec qui elle trouve du réconfort, de la tendresse et du désir. Puis, elle part, direction la Bretagne sur les traces de son passé, de son enfance, celui de ses parents et de ses souvenirs.



Le livre est écrit à la première personne. La femme se raconte, explique son ressenti, ses sensations, ses craintes et ses envies.

Puis, on en vient à l'écologie, à l'environnement, aux effets de la pollution et du rôle de la femme sur terre.

"La dislocation" est une quête de soi. Un récit empreint d'humanité.



Un livre que je n'aurais sûrement pas acheté, n'ayant pas l'habitude de lire ces thèmes. Par contre, je suis très contente de l'avoir reçu et de l'avoir lu. Je suis sortie de ma zone de confort et j'en ai été agréablement surprise.

Une lecture originale à découvrir ! Je remercie Babelio et les éditons Harper Collins pour cette lecture.


Lien : http://labibliothequedemarjo..
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La dislocation

Dans ce premier roman d’une intensité rare, Louise Browaeys nous dresse le portrait désabusé d’une femme qui a préféré tout oublier que de se confronter à la destruction continue de notre planète. Réaction extrême décrite comme une maladie purement féminine, la dislocation entraîne des femmes, allégories de notre Terre, qui refusent le rôle que la société leur a assigné : celui de mère nourricière qu’on peut piéter et dont on peut piller jusqu’aux dernières ressources. A travers ce conte fantasque mais terriblement réel, Louise Browaeys interroge notre rapport à l’écologie, notre inaction face aux catastrophes que nous vivons, notre construction sociale et notre capacité à y échapper.



Autour du personnage principal, cette femme à la mémoire percée, gravitent plusieurs protagonistes qui illustrent, chacun à leur manière, différentes réactions face à la crise écologique. K, totalement désabusé, a déjà abandonné d’avance, alors qu’il élève seul son fils dans ce monde finissant. Wajdi, au contraire, guette les signes pour tirer du positif de cette situation irrémédiable et trouver sa place, son rôle dans ce monde en transition. Emilie, elle, choisit la marginalité pour lutter à sa manière. Au final, se pose la question du rôle que nous devons jouer, chacun, face à l’urgence écologique, de l’attitude à adopter. Notre génération doit-elle continuer à se battre ou le combat est-il perdu d’avance ?



La dislocation explore une idée de plus en plus plébiscitée dans les médias : et si les femmes étaient plus soucieuses et inquiètes de l’écologie que les hommes ? Dans ce roman, c’est une femme conditionnée par son enfance atypique qui s’identifie à la Terre et ressent, au plus profond d’elle-même, la destruction en marche. Dans la réalité, ce sont des femmes politiques qui s’engagent de plus en plus en faveur de l’écologie et parviennent progressivement, à se faire élire à des postes-clés. Un thème d’actualité donc, traité dans un roman fascinant qui ne se contente pas de survoler les choses, mais bouscule, titille, inquiète, tout en soulevant habilement des questionnements profonds : une lecture indispensable pour penser le monde d’après.
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Le régime de santé planétaire

Qu'est-ce que le régime de santé planétaire ? Pour faire court, moins de protéines animales, plus de protéines végétales, plus de fibres donc de fruits et légumes, des oléagineux, des bonnes graisses, réduire les produits laitiers, éviter les produits transformés. C'est un régime, une façon de vivre conçue pour notre propre santé mais aussi celle de la Terre. Consommer mieux, vivre mieux (et vieux).



Nous ne sommes pas sans ignorer que l'alimentation a un impact fort sur notre santé et ce livre est vraiment une lecture qui pourra accompagner pas à pas les personnes qui souhaiteront opérer des changements. Chaque conseil est accompagné d'explications, c'est ainsi que j'ai appris des choses alors que je lis régulièrement sur l'alimentation (la bouffe, ma vie!) et de belles photos de recettes, histoire de donner envie d'expérimenter. C'est par un pas que tout commence.



Ce livre va m'accompagner dans l'instauration de nouvelles habitudes car j'aime son côté complet sans être complexe et le tout écrit avec bienveillance, sans chercher à être moralisateur sur ce qui est bien ou non de faire.
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La dislocation

Après un séjour en hôpital psychiatrique, une femme va se retrouver chez elle et sans mémoire. Totalement perdue, elle peut pourtant compter sur Camille, surnommé K, qui lui viendra en aide. La jeune femme va peu à peu se reconstruire, en commençant notamment par les mots qu’elle note consciencieusement dans un carnet.



Quel roman déstabilisant et étrange. Si j’ai beaucoup aimé le début, j’avoue que vers la moitié du récit, j’ai été quelque peu déroutée par la direction prise par l’auteure. Lorsque l’on en apprend un peu plus sur les raisons du traumatisme de la narratrice, il m’a semblé que l’auteure s’enlisait.



Et pourtant, les thématiques sont passionnantes, puisque un grand parallélisme avec l’écologie et la nature sera fait tout au fil des pages. J’ai trouvé cela vraiment très intéressant à suivre. Là où je me suis retrouvée un peu perdue, c’est dans le flot de pensées intérieures de la protagoniste.



Elle va tenter à tout prix de se reconstruire, et pour cela, elle passera par diverses étapes qui la conduiront à se retrouver. Son parcours m’a beaucoup intéressée et j’ai ressenti beaucoup d’empathie pour cette jeune femme. J’aurais aimé plus d’aération dans le texte, les nombreux questionnements internes de la protagoniste ayant à maintes reprises freiné ma lecture.



La plume est percutante. Sous un style fort, j’ai souvent ressenti cette ambiance pesante qu’a voulu instaurer l’auteure. Le roman est divisé en trois grandes parties, qui constituent chacune d’entre elles une saison pendant laquelle le lecteur suivra la jeune femme. J’ai trouvé très intéressant de suivre ainsi l’évolution de la protagoniste.



Un roman déroutant, abordant beaucoup de thématiques intéressantes. Si j’ai beaucoup aimé suivre l’évolution de la protagoniste, j’aurais apprécié avoir plus d’aération dans un texte parfois trop pesant, de par les nombreux questionnement internes de la jeune femme.
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La dislocation

S'il y a bien un roman atypique, c'est bien celui-là. La dislocation de Louise Browayes, c'est la fusion entre féminisme et écologie, entre style et sujet de fond, c'est une œuvre qui se décrypte et se déguste jusqu'à l'indigestion peut-être. Pourtant ce livre, je l'ai dévoré en à peine trois jours, perdue dans le fascinant dédale de l'esprit de l'héroïne dont la mémoire fait défaut.





Qui est cette jeune femme à peine sortie de l'hôpital et qui a perdu l'usage des mots ? Qui est Camille, cet ami surnommé K, qui souffle sur les braises de son passé ? Déroutant, le roman s'attaque aux liens de féminitude et d'environnement dans une tragédie humaine en recherche de liberté.





"Il existe selon les spécialistes, douze types de dislocation..." En débutant par cela, on pourrait être en droit de se demander de laquelle l'héroïne est atteinte. Celle de la famille, celle des corps physiques et sociaux ou encore celle de la psyché ? Et si la dislocation de la jeune femme était la conséquence de celle que notre monde est en train de vivre ? La Femme est-elle intrinsèquement liée à mère nature ? La transmission est-elle rompue suite à la destruction de l'environnement par la main de l'espèce humaine ?





Toutes ses questions et plus encore jalonnent les 320 pages de ce roman complexe et captivant, sublimé par une plume exigeante. Louise Browaeys à travers ses réflexions philosophiques sur l'état du monde actuel parle de liberté de corps et d'esprit, de maternité aussi, pour mieux nous interroger, nous, lecteur.ices.





Parfois anxiogène ce livre, divisé alors en trois parties, laisse toutefois la place au suspense sinon à une certaine curiosité quant à l'état de cette femme pour laquelle la dégradation environnementale nourrit la pathologie.



Un roman magnétique.



Merci aux éditions HarperCollins pour l'envoi de ce roman (et désolé du retard !)



Pour découvrir la gourmandise associée au livre, une seule adresse : bookncook.over-blog.com


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La dislocation

La dislocation est une lecture dont je sors perplexe, pour ne pas dire un peu déçue.

On y suit une jeune femme mystérieuse qui vient d'être libérée de l'hôpital et sur qui veille un étrange ami (?), K ou Camille. Comme l'héroïne, complètement amnésique et semblant perdue dans ce monde qu'elle ne connaît plus, le lecteur va petit à petit reconstituer les éléments de son histoire. Le 4e de couverture promet "une fable écoféministe", ce qui pour moi a ajouté au mystère de cette lecture : mais où l'auteur veut-elle bien nous conduire ?!

La première partie du roman où on suit la quête de l'héroïne est plutôt réussie : on s'interroge avec elle, on ressent physiquement son malaise, son réapprentissage des mots, de la vie, du monde, ses premières sorties seule dans Paris. On se demande ce qui a bien pu lui arriver. Le style est haché, des phrases courtes, le fil des pensées de la jeune femme nous entraine et on partage son incompréhension. Ce n'est pas forcément très agréable à lire car l'auteur mêle au fil du récit des passages très crus, des détails physiques peu ragoûtants et un flux de pensées souvent difficiles à suivre. Mais si le but est de nous mettre mal à l'aise et de nous faire nous interroger, alors c'est plutôt réussi.

A peu près au tiers du récit, on apprend ce qui s'est passé et on retient son souffle car l'histoire semble décoller. A ce moment, j'ai eu une idée de ce qu'aurait pu être ce roman si l'auteur avait poursuivi dans cette veine, soit dans le genre thriller ou dystopie bien noire, soit de manière plus réaliste. Malheureusement c'est là que j'ai décroché et que ce roman a commencé à perdre son intérêt pour moi. L'héroïne repart dans ses errances, on a de plus en plus de mal à comprendre ce qui l'entraine et ce qu'elle cherche, c'est assez répétitif et décousu. J'ai trouvé la symbolique lourde et peu subtile, ce parallèle entre le corps de la femme et la nature mère, tous deux exploités par l'homme et réduits en esclavage. Les pages m'ont paru longues même si le style reste original et si quelques passages nous frappent par leur justesse. La fin ne fait que confirmer ce qu'on avait pressenti depuis le début et n'apporte, je trouve, pas grand chose de plus.

C'est finalement une lecture qui me laisse très mitigée : ce roman avait du potentiel de par son entrée en matière et son thème originaux mais je trouve que ce n'est pas abouti. On reste sur des considérations très générales, on brasse beaucoup d'idées et de réflexions mais sans qu'il en sorte grand chose de très novateur et surtout, pour moi, au détriment du plaisir de lecture.

Je remercie néanmoins Babélio et Harper Collins, l'éditeur, pour ce roman offert dans le cadre d'une Masse Critique : cela reste une lecture originale et je n'étais peut être pas le bon public pour ce livre.
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La dislocation

"La dislocation" fait parti de la rentrée littéraire 2020.



C'est un roman dur, parfois glauque, assez pessimiste sur l'avenir de l'homme et de la planète.

Nous suivons la vie et les pensées d'une femme amnésique, sortant d'un service de psychiatrie et essayant de retrouver la mémoire pour se reconstruire, assembler son propre puzzle.



Ce personnage est je dois le dire, charismatique, mais très peu attachant de part sa manière d'être et de voir les choses. Un personnage intimiste, écologiste et féministe, qui n'aime pas vraiment l'humain et encore moins l'homme.



L'écriture est forte, sans concession ni demi mesure, c'est brut.



Le scénario est lui assez alambiqué, j'ai eu du mal à accrocher sur certains passages et j'ai été happé par d'autres.



C'est un peu un ovni littéraire que je n'ai pas forcément adoré mais qui m'a tout de même plu.

À découvrir.
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La dislocation

Pour débuter mon billet, je voudrais d'abord m'arrêter quelques instants sur la couverture. Des couleurs assez lumineuses, de mon point de vue, une jeune femme assise avec, à la place de la tête, une plante verte. Si j'avais déambulé dans une librairie, c'est typiquement le genre de couverture qui m'aurait fait arrêter pour regarder de quoi parlait le bouquin. Et pour le coup, la couverture prend son sens à la lecture du résumé.



Une jeune femme d'une trentaine d'années a perdu la mémoire. Elle ne sait plus qui elle est, ce qu'elle fait dans la vie, elle a oublié jusqu'à son nom. Elle raconte alors sa quête pour retrouver qui elle est et pourquoi elle a perdu la mémoire. Je n'en dirai pas davantage car j'ai peur de trop en dire.

Je parlerai donc surtout de mon ressenti, ou plutôt de mes ressentis. Et je m'excuse d'avance si ça a l'air décousu car ce livre m'a quelque peu déboussolée.



En effet, ce roman m'a fait passer par pas mal d'états différents. De l'ennui à l'indifférence parfois, en passant par un grand grand intérêt à certains moments.

Au bout d'une centaine de pages, ennuyée, j'ai été tentée de venir lire quelques avis pour savoir où j'allais ou si j'étais la seule à me sentir quelque peu désarçonnée par l'histoire, que je trouvais compliquée, et par la narration, difficile à suivre. Je ne l'ai pas fait par crainte d'en lire trop et ai continué ma lecture. Et là, hop, un tournant arrive dans l'histoire et je me dis que ça y'est, ça décolle enfin, d'autant que ça partait dans un sens qui me plaisait beaucoup. Mais, malheureusement, l'auteure n'a pas poursuivi dans cette voie alors qu'elle avait selon moi matière à le faire. Et mon intérêt a rebaissé malgré quelques fulgurances qui m'ont bien plu et un épilogue que j'ai trouvé à la hauteur.



On ne peut pas dire non plus que Louise Browaeys n'a pas de style, elle en a même un bien à elle, mais son écriture m'a plus d'une fois perdue et je n'arrivais pas toujours à suivre le fil de sa narration. Dommage...



Le sentiment qui demeure quelques jours après avoir lu ce roman, et qui m'a accompagnée également une bonne partie de ma lecture, est le fait de louper quelque chose, d'avoir en tout cas loupé quelque chose. Je suis restée à quai, n'arrivant pas à éprouver beaucoup d'empathie ou de sympathie pour notre héroïne dont je ne comprenais décidément pas les décisions, me perdant dans les méandres de son cerveau. J'ai l'impression d'avoir couru après le train tout le long de ma lecture et d'être finalement arrivée à bout de souffle sans pour autant avoir pleinement saisi le message porté par ce roman. Je pense que cette oeuvre pourrait faire partie des rares livres que je pourrais relire pour peut-être enfin arriver à en comprendre l'essentiel.



En résumé, je reste sur un souvenir mitigé, je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé mais je ne peux pas dire non plus avoir adoré. J'ai beaucoup apprécié certains passages et j'aurais tellement aimé que Louise Browaeys parte dans la direction qu'elle avait prise à un moment de son récit. Reste une plume qui a du style et une histoire de fond très intéressante même si mal exploitée selon moi sur certains aspects.



Un grand merci à Babelio, et particulièrement Pierre, pour la masse critique privilégiée, aux éditions Harper Collins pour l'envoi de ce livre et à Louise Browaeys qui m'a permis de sortir de ma zone de confort.
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La dislocation

Ce roman m’a été proposé dans le cadre d’une opération Masse Critique Babelio : La dislocation, premier roman d’une agronome française Louise Browaeys figure parmi les livres de cette rentrée littéraire 2020. Une « fable écoféministe », une« tragédie contemporaine » nous annonce la quatrième de couverture, hypnotique, drolatique, et profondément humain ? Un peu tout cela la fois, certes, mais ce roman me laisse perplexe.



Le récit se fait à la première personne: une jeune femme amnésique quitte un hôpital où elle a séjourné durant de longs mois, à la suite d’un traumatisme. Nous ignorons, tout comme elle, son identité, ce qui lui est arrivé et la raison pour laquelle elle tente de reprendre une vie normale, en compagnie de K. un ami d’enfance. Cette héroïne se trouve donc dans un dénuement psychologique total et ne demande qu’à renaître. Le lecteur a l’impression de remonter la vie du personnage à contre-courant: elle retrouve peu à peu des bribes de mémoire, à commencer par des souvenirs d’enfance, petites choses précieuses et imparfaites.



Armée d’un dictionnaire et d’un carnet de note, notre héroïne, telle une extra-terrestre va découvrir notre mode de vie, nos travers et reprendre goût aux activités humaines, notamment sexuelles. Parmi les personnes qu’elle va être amenée à côtoyer : une infirmière, un couple échangiste, l’employé d’un magasin de bricolage… Tous apporteront leur pierre à l’édifice pour lui faire retrouver la mémoire. Nous comprendrons alors que sa trajectoire est réellement « cousue à celle de la planète« , mais je n’en dis pas plus…



Les métaphores sont inattendues, le choix du vocabulaire est particulier, il fait mouche ou pas. Le style est tantôt cru, lourd et déroutant, tantôt doux et feutré, avec parfois une constatation limpide, toute en émotion « nous étions dans le silence qui gît au fond de toute amitié« . Deux poids, deux mesures, j’ai été séduite par le sujet intrigant et par quelques jolies compositions surgies de nul part, comme des étincelles. Mais j’ai aussi été rebutée par de trop nombreuses longueurs. Et malheureusement je ne me suis pas sentie en adéquation avec ce personnage qui parle de tout et de rien, à qui il manque tout mais qui a tout à retrouver.



La fable écologique promise est pourtant là, le pari est tenu: le sujet et l’originalité de ce roman m’ont plu, mais la forme beaucoup moins. Je ne pense malheureusement pas être la personne la plus à même de l’apprécier: j’ai besoin d’un fil conducteur dans un récit et là je n’en ai pas trouvé, il y avait trop d’errance qui m’ont pesé. J’en suis désolée, mais n’hésitez pas à vous faire votre propre opinion, car les goûts et les couleurs… Je remercie en tous cas les Editions Harper Collins et Babelio pour cette proposition de lecture.
Lien : https://loeilnoir.wordpress...
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La dislocation





Encore une fois, désolée pour l'opération Babelio Masse Critique, et pour les editions Harper Collins, ce livre ne m'a pas plu. Du tout. Je vais mettre le résumé et après j'expliquerai comme je peux ma détestation.



"Une jeune femme sort de l’hôpital, dépossédée de son identité et de son passé. Elle voue une haine farouche aux psychiatres, fréquente les magasins de bricolage. Il lui arrive même de crever les pneus des voitures. Temporairement amnésique, absolument indocile, elle veut repeupler sa mémoire et pour cela, doit enquêter. Un homme va l’y aider, sans rien lui souffler: Camille, dit K, ami et gardien d’un passé interdit. Le souvenir d’un désert entouré de vitres, une fonction exercée au ministère de l’Agriculture, une bible restée ouverte au chapitre du Déluge forment un faisceau d’indices de sa vie d’avant Quelques démangeaisons et une irrépressible envie de décortiquer le monde et les êtres qu’elle croise hantent ses jours présents. Sa rencontre avec Wajdi, envoûtant et révolté, marquera son cœur et son esprit. Ce sera avant de gagner la Bretagne et, peut être, de parvenir à combler les énigmes de son histoire prise au piège de l’oubli." (4e de couverture).



Je sais que cette histoire, ce roman, parle d'écologie et de féminisme. De la folie des hommes qui mène au réchauffement climatique. De cette femme qui se voit comme la planète malade. Je le sais. Mais.



J'ai détesté. Parce que je m'y suis ennuyée, mais d'une force ! Entre les monologues d'une femme qui ne sait plus rien sur rien, qui sort dans la rue pour s'attaquer à un pylône avec une scie électrique (??????) mais ne sait plus ni son nom ni d'où elle vient, mais elle aime les magasins de bricolage.... Boooooon......Cette femme, sur le conseil de son quasi-coloc de mari, essaye de recommencer à faire l'amour... et pour ça s'inscrit sur un site échangiste et le soir même va chez un couple inconnu et ... tout est décrit cliniquement pendant des pages et des pages.. ce n'est pas que je soie prude. Mais il y a façon et façon. J'ai déjà lu des livres érotiques, et ça, ça n'en n'est pas. Pas érotique DU TOUT. Et ça me met mal à l'aise. Cette femme qui a soi-disant tout oublié, même à ne plus savoir comment parler, s'inscrit sur un site internet libertin. Je ne sais pas, vous, mais moi, j'en reste interloquée.

Cette femme, qui raconte, qui en fait est totalement amnésique, et on ne saura pas pourquoi avant le dernier quart du livre, est tout sauf attachante. Elle est autocentrée, ne s'intéresse à personne, est vulgaire et ne me donne pas la moindre possibilité de "rentrer" dans ce roman. Ce monologue intérieur est tout sauf intéressant, ni touchant, ne m'emmène pas sur des réflexions ni vers des sentiments, ce n'est pas possible. J'ai besoin de m'accrocher au personnage, au narrateur, quand je rentre dans un livre. J'ai besoin de me sentir bien. D'aimer y être. Et là, c'est devenu juste un pensum, et ça m'a laissée dans un état de sidération et d'ennui profond. On parle ici de féminisme, soit, mais c'est le féminisme outrancier des années 70 aux États-Unis.(L'auteure est française). On parle de réchauffement climatique, d'écologie, version monologue intérieur, et le point de vue de l'auteure tend vers un catastrophisme total, la dislocation des humains et de la planète. D'où le titre. Tout est amené avec des gros sabots, on comprend tout de suite que Camille est son mari et le petit Aurélien, son fils. Arrivée page 75 déjà j'ai su que j'allais détester de bout en bout. Je me suis même rendue coupable d'avoir sauté des pages.





Ce n'est pas un livre bien. Je parle beaucoup de moi, là, mais c'est parce que c'est mon ressenti de lectrice, qui s'aperçoit que ce bouquin a déjà été apprécié par beaucoup de blogueuses. Ce livre m'a laissé un goût amer. Il aurait pu être bien. Genre apocalyptique, SF, ou même psychiatrique. Ou même écologique. Je n'y ai rien senti de positif. Et ça m'a laissée très mal à l'aise.



La dislocation - Louise Browaeys, Harper Collins Traversée, 312 pages, Août 2020


Lien : https://melieetleslivres.wor..
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Fais battre ton tambour

Ciara, la narratrice, travaille pour une société de conseil pour le «management de l’écologie». Mais son cabinet de conseil n’est qu’une grande farce, gérée par un patron hypocrite et vénal qui sait incroyablement donner le change et tromper son monde.



Dennis, un des cadres que Ciara admire le plus dans la boîte, disparaît du jour au lendemain.

En enquêtant auprès de sa femme, il semble évident qu’il a choisi de se retirer du monde social pour intégrer quelque part un monde sauvage, abandonnant femme, enfant, travail.



Inès, la dynamique et joyeuse cadre, grande amie de Ciara, lui annonce qu’elle est atteinte d’une leucémie.

Hors de question pour elle de finir ses jours sur un lit d’hôpital.



Les deux femmes rejoignent Dennis qui les attend, déjà bien installé dans une cabane à la frontière franco-espagnole dans les Pyrénées.



Le retour à la vie sauvage commence…



Le fantasme de la cabane dans les bois à la Thoreau revisité avec un groupe d’amis dans les Pyrénées… Ce roman me fait rêver.



Hier j’ai demandé à mes élèves d’illustrer une chanson qui parle du rêve d’avenir. «Quel est le vôtre?»

Un quart d’entre eux et elles se voit dans une cabane dans les bois (et une sur une côte déserte)…



Ciara est très méditative et plonger dans ses réflexions philosophiques, son introspection n’a pas toujours été évident.

La plume de l’autrice est délicieuse et m’a permis de finalement savourer ce roman-essai écologique.

Je le referme frustrée de ne pas avoir le courage d’en faire autant, tout en sachant que tout ceci est complètement utopique.



Une autrice à découvrir.

Son premier roman «La dislocation» avait été un coup de cœur.
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Vive les lentilles !

Un festival de recettes avec des lentilles, des classiques plus ou moins revisitées aux plus innovantes, voire insolites, de l’entrée au dessert. Quarante recettes en tout. Celles qui m’ont le plus surpris : un nuté-dahl à tartiner et une glace à la cardamome (testée, il ne faut pas lésiner sur la cardamome, et manger tout de suite, après, le goût des bananes domine et c’est trop bizarre). En y regardant de plus près, j’aurais pu penser à la plupart des recettes sans ce livre, à part peut-être les falafels aux lentilles, la terrine et le tartare de lentilles vertes. Et puis, il y a un truc qui m’horripile, c’est quand c’est végétarien et que ça imite la viande, et dans ce livre en plus, c’est que le nom qui imite : pourquoi appeler une terrine de lentille pain de «viande» et des galettes aux lentilles burger de lentilles. Pour le tartare, c’est pareil sauf que je n’ai pas de nom à proposer ! Malgré tout, c’est quand même une mine de bonnes idées.
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