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Note moyenne 3.8 /5 (sur 3070 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Little Falls, Minnesota , le 07/06/1954
Biographie :

Karen Louise Erdrich, née le 7 juin 1954 à Little Falls dans le Minnesota, écrivaine américaine, auteure de romans, de poésies et de littérature d'enfance et de jeunesse.
Elle est une des figures les plus emblématiques de la jeune littérature indienne et appartient au mouvement de la Renaissance amérindienne.
Le premier livre qu'elle publie est un recueil de poèmes intitulé Jacklight.

L'action de ses romans se déroule principalement dans une réserve du Dakota du Nord entre 1912 et l'époque présente. Ils relèvent en partie du courant réalisme magique, avec une figure de trickster (Fripon), et parfois du roman picaresque.

Écrivaine de talent, elle a reçu de nombreux prix et distinctions au cours de sa carrière.

Elle obtient plusieurs prix pour son roman Love Medecine (L'Amour sorcier), dont le prix du Meilleur roman décerné par le Los Angeles Times, le National Book Critics Circle Award et l'American Book Awards.

En 2012, son roman The Round House (Dans le silence du vent) obtient le prestigieux National Book Award aux États-Unis.

Elle est la propriétaire d'une petite librairie indépendante dans le Minnesota.
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Louise Erdrich s'attaque aux fantômes du racisme et de l'intolérance qui hantent depuis toujours l'Amérique. Pour en savoir plus : https://www.albin-michel.fr/la-sentence-9782226474902 « Quand j'étais en prison, j'ai reçu un dictionnaire. Accompagné d'un petit mot : Voici le livre que j'emporterais sur une île déserte. Des livres, mon ancienne professeure m'en ferait parvenir d'autres, mais elle savait que celui-là s'avérerait d'un recours inépuisable. C'est le terme « sentence » que j'y ai cherché en premier. J'avais reçu la mienne, une impossible condamnation à soixante ans d'emprisonnement, de la bouche d'un juge qui croyait en l'au-delà. » Nous suivre sur les réseaux sociaux : Instagram : https://www.instagram.com/editionsalbinmichel/ Facebook : https://www.facebook.com/editionsAlbinMichel/ Twitter : https://twitter.com/AlbinMichel Linkedin : https://www.linkedin.com/company/albin-michel/?originalSubdomain=fr
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Citations et extraits (750) Voir plus Ajouter une citation
Alors que leurs critères moraux appliqués au reste du monde étaient stricts, ils savaient toujours trouver des excuses à leurs défauts personnels.
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La journée était plus douce que depuis pas mal de temps, et une fraîcheur fugace s'attardait encore dans l'herbe, dans les feuilles, le goût de la rosée matinale. Franz courut dans la chambre de sa mère, se calma, et lui effleura le bras. Elle était réveillée et déjà vêtue pour la sortie d'une vaporeuse robe d'intérieur blanche semée de roses épanouies, certaines de couleurs rose, d'autres d'un rouge plus profond dans les replis des pétales. Des feuilles délicates d'un vert tendre flottaient partout dans les plis du tissu. Les cheveux d'Eva, abîmés par les traitements, pointaient courts et fins sur sa tête en boucles pelucheuses. D'une main tremblante, elle avait mis un peu de rouge à lèvres clair et s'était gargarisée, remarqua-t-il, avec un bain de bouche agréablement parfumé au lilas. Certains jours son haleine avait l'odeur de moisi d'une cave triste, à cause de ce qui se passait à l'intérieur, expliquait-elle, et lui faisait horreur. Elle aimait être toujours très propre. Ses yeux étaient beaux, se dit Franz, verts et en amande dans son visage mince, blanc comme le papier.
"Maman, annonça-t-il timide et fier, ton avion est avancé.
- Hilf mir", lança-t-elle, en se tournant avec empressement vers lui, et il l'aida à étendre les jambes et à s'asseoir sur le bord du lit. Elle lissa ses cheveux en arrière et, affaiblie, se leva et glissa un pied puis l'autre dans ses souliers à lacets en cuir marron. Elle respirait à fond, pour prendre des forces et aussi pour maitriser son excitation... Eva essaya d'avancer, sans traîner les pieds, en marchant aux côtés de Franz, mais au moment où ils entraient dans la cour de côté, il l'arrêta.
En un geste immense, il la prit dans ses bras et l'emporta tout simplement dans le champ. Elle rit de surprise, puis passa un bras autour de son cou, en pensant Mon fils, mon fils tout petit.....
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Cinq jours après sa mort, Flora venait encore à la librairie. Je ne suis toujours pas totalement rationnelle - normal : je vends des livres. N'empêche. J'ai eu du mal à l'accepter. Elle débarquait systématiquement quand la boutique était vide et que c'était moi qui tenais la caisse. Elle connaissait nos heures creuses.
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Alors on en est là, se dit Thomas en fixant la froide succession de phrases de la proposition de loi. On a survécu à la variole, à la carabine à répétition, à la mitrailleuse Hotchkiss et à la tuberculose. À la grippe de 1918 et à quatre ou cinq guerres meurtrières sur le sol américain. Et c'est à une série de mots ternes que l'on va finalement succomber. Réallocation, intensification, termination, assurer, et cetera.
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En prenant sa main solide dans la mienne, j’ai vu que ses doigts étaient enflés et douloureux. J’y ai regardé de plus près, et malgré la lumière enfumée j’ai distingué quelques marques en relief formant des motifs réguliers – étoiles, flocons de neige, toiles d’araignée porte-bonheur.
Effrayé, et sans pourtant lâcher ses doigts, je suis resté à attendre.
« Quand la bagarre a éclaté, a-t-elle expliqué avec un rire, en découvrant ses dents, mes mains sont passées dans la machine à écorce de bouleau. »
De tout ce qui avait mal tourné, ce qui m’a le plus frappé, c’était que les mains de Marie Kashpaw soient blessées. Ses mains avaient tenu des bébés et tiré des hommes adultes des marécages, ses mains nourrissaient et donnaient des torgnoles, ses mains étaient brûlées par la corde, abîmées par le travail, embrassées par Nector. Ses mains, devenues raides, toujours puissantes, auraient dû être protégées. J’ai penché la tête pour regarder de plus près. Dans une paume, il y avait une cicatrice blanche en relief, une vieille blessure se tordant à la façon d’une petite brindille coriace.
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La seule chose qui ne coûterait rien, pensai-je pour me consoler, c'était ce bébé. À condition qu'elle ne soit pas déclarée, à condition que je n'aille pas à l'hôpital, à condition que je puisse la mettre au monde à la maison, elle serait gratuite.
Je savais que c'était une fille à cause de June, parce que j'avais tant voulu la garder. Et bien que nous nous en sortions tout juste chaque jour avec trois fois rien, je voulais ce bébé. Les autres devenaient trop grands pour qu'on s'y accroche, et je manquais de douceur dans ma vie, d'un souffle tendre. Je n'attendais plus rien de bon de ce que je faisais, mais j'aurais ce petit bébé, rien qu'à moi.
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Depuis la cour, assis dans son fauteuil cassé, Nanapush pouvait surveiller le retour de Rushes Bear. Il pouvait s'évaporer dans les bois, si tout en marchant elle fouettait l'herbe de son bâton ou décapitait les pissenlits.
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La beauté des feuilles avait disparu, un autre quart de la grande roue de l'année avait tourné. Les branches élégantes étaient nues. Il adorait ce moment où la véritable forme des arbres se révélait. Il dormait et dormait encore. Pouvait dormir tout un jour et toute une nuit. C'était étrange, se disait-il, qu'avec si peu de temps devant lui, il choisisse de le passer délicieusement inconscient. Il éprouvait pourtant toujours l'envie folle de s'abreuver à la grandeur du monde. Les jours les plus doux, quand il s'emmitouflait pour s'installer dehors sur sa petite chaise, il sentait le murmure des racines sous la terre. Les arbres buvaient une dernière goulée des grandes eaux coulant dans les profondeurs avant de s'endormir. S'endormir, comme lui. Sous cette couche d'eau, il percevait la présence d'autres êtres qui bougeaient si lentement que les humains n'avaient généralement pas conscience de leur existence. Mais lui détectait leurs mouvements, tout là-bas dessous. Et plus profond encore, bien plus profond, sous ces êtres, il y avait le feu de la création, enterré par les étoiles au centre de la terre.
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Le cerveau d'une mère est un monceau de déchets où subsiste le guano culturel des âges de chacun de ses enfants.
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Depuis sa découverte de la réserve de livres à l'étage du dessous, sur son lieu de travail, elle avait été mêlée à une foule invraisemblable de gens et à leurs faits et gestes. Elle lisait Edith Wharton, Hemingway, Dos Passos, George Eliot, et pour le réconfort, Jane Austen. Le plaisir de ce genre de vie - livresque, pouvait-on dire à son avis, une vie passée à lire - avait donné à son isolement un caractères riche et même subversif. [...] Qu'elle garde son père drogué sur son lit à côté de la cuisinière, qu'elle soit sans enfant, sans mari et pauvre, comptait moins dès lors qu'elle prenait un volume en main. Ses erreurs y disparaissaient. Elle vivait avec une énergie inventée.
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