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Critiques de Louise O`Neill (66)
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Une fille facile

Whaou… Une lecture pas facile du tout que cette Fille facile, dérangeante même ...

On est dans une toute petite ville d'Irlande et Emma a 18 ans , elle est la fille la plus canon de son lycée (un visage de poupée et un corps de rêve …) , et comme si ça ne suffisait pas, elle travaille super bien. Les filles aimeraient toutes être à sa place ( quand elles ne la jalousent pas) et les garçons… et bien , les garçons : pas besoin de vous faire un dessin .

Ce soir, il y a une fête d'enfer

Et ce soir sera la fête de trop …

Trop d'alcool, un garçon avec qui elle veut sortir, un cachet absorbé de son plein gré, une chambre, dans laquelle elle rentre de son plein gré , et le lendemain …

Oh, le lendemain….

Ses parents la trouveront allongée sans connaissance sur le perron , sans sous- vêtements, la robe relevée. Elle ne se souvient de rien mais…

Mais ces photos qui circulent sur le net… Oh ces photos !!!

et toute la ville qui les a vues…

Et ces commentaires " Trainée, pute, salope"...

Comment faire face , comment se reconstruire après "Ça" ? …



Une Fille facile parle de viol en réunion , de photos compromettantes, de harcèlement selon un angle original. L'auteure n'a pas choisi la facilité pour trois raisons.

La première , c'est que la victime n'est pas la "victime idéale".

Elle couche facilement , elle boit trop , s'habille trop court, certains diront qu'elle l'a bien cherché d'autant qu'on l'a vue aller dans la chambre de son plein gré.

Elle est un peu paumée Emma, on dira qu'elle se cherche ...Et puis, elle n'est pas très sympathique Emma. Elle teste son pouvoir de séduction sur les petits- copains de ses meilleures amies, elle est prétentieuse et du coup la gent féminine lui tombera dessus à bras raccourcis, d'autant que les violeurs en questions sont des potes, des voisins, de braves garçons…

On va pas leur gâcher leur avenir à ces pauvres petits, hein ?

Alors on traite Emma de pute, de salope, de trainée derrière son petit écran d'ordinateur… Parce qu'elle le vaut bien !

Et puis , il y a les parents…

Les parents qui font ce qu'ils peuvent , mais qui ne peuvent pas beaucoup, pas à fond… qui ne réagissent pas comme il faudrait , des parents qui se laissent aller à la facilité…



Oui, je vous aurai prévenus , Louise O' Neill ne cède pas aux ficelles de la facilité . On est dans la tête d'Emma pendant tout le roman, au début vous n'allez pas l'aimer , puis vous la plaindrez.

L'auteur ne décrit rien du viol (Emma ne se souvient de rien …) , mais elle mettra des mots sur les maux, des mots qui claquent , des mots qui dérangent, qui grattent qui piquent, qui piquent les yeux… des mots qui heurtent .

" Nous devons parler sans relâche jusqu'à ce que toutes les Emma de ce monde se sentent soutenues et comprises. Jusqu'à ce qu'elles aient la certitude qu'on les croit."



C'est un roman nécessaire, courageux et puissant.

A mettre entre les mains de grandes adolescentes pour que jamais elles ne connaissent " la fête de trop "...
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Une fille facile

Si vous cherchiez l'équivalent d'un coup de poing dans l'estomac, c'est un livre que je recommande ! J'avais lu "Alsmost Love" de Louise O'Neill, l'année dernière. J'avais apprécié sa manière très lucide de traiter de sujets qui étaient assez peu abordés comme la dépendance affective et les rapports de domination dans les relations homme-femme. Je récidive avec Une fille facile ("Asking for it" en VO), qui l'a véritablement révélée.



L'autrice se base sur des témoignages de ses amies pour construire son histoire. Elle nous propose donc un roman glaçant sur les viols et la façon dont ils sont considérés dans la société. Nous suivons la très belle Emma à deux moments clés de cet événement traumatisant. La fête, le viol et les quelques jours suivent, ainsi qu'un plus tard, avec les répercussions du scandale.



Louise O'Neill a fait le choix intelligent de défier les lecteurs sur leurs propres croyances et perceptions. Pour cela, elle a choisi (comme dans dans Almost Love) de faire du personnage principal une fille difficile à apprécier. Emma est très jolie et très populaire. Prétentieuse, orgueilleuse, compétitrice, elle n'hésite pas à rabaisser ses amies pour paraître sous son meilleur jour. Elle flirte avec les petits amis de ces dernières. Enfin, elle boit beaucoup, aime s'habiller très léger et n'est pas vraiment farouche. C'est la pire victime qu'on puisse imaginer et ses connaissances ne l'épargneront pas.



D'ailleurs, il est très intéressant de voir la grande hypocrisie sociale autour d'Emma dans ce petit village. Hier, admirée, le lendemain, humiliée. Tout le monde voulait devenir son ami ou coucher avec elle. Ce personnage est l'occasion pour Louise O'Neill d'aborder des thématiques délaissées et dont le principe a du mal à être compris par le grand public. le slutshaming évidemment, ou l'humiliation des salopes, qui consiste à dévaloriser une femme parce qu'elle a des moeurs considérées comme légères, ce qui amène bien sûr à la culpabilisation des victimes. On notera que pour les hommes, ça n'existe pas. le consentement aussi, qui semble être une notion qui dépasse l'entendement.



Le manque de soutien et de crédit accordé aux victimes de viol est montré de manière très criante. Si certains professionnels tentent de soutenir Emma, les actes semblent tellement dérisoires comparés au reste de sa situation qu'ils ne peuvent que laisser désemparé. La famille d'Emma tente également de la soutenir, mais ils ne savent pas comment réagir. D'autant plus qu'Emma tombe dans une phase de dépression de culpabilisation très lourdes.



L'écriture de Louise O'Neill soutient son propos à merveille. Comme toujours, le style est à première vue simple et direct. Mais elle parvient à créer l'émotion en plaçant des phrases chocs ou des réflexions très lucides autour de ce que ressent Emma. Cette dernière a d'ailleurs une conscience très aiguë de la difficulté de sa situation, ce qui vient contrebalancer son image de jeune fille superficielle et peste pour un personnage qui connaît parfaitement les codes sociaux et qui parvenait à en jouer.



"Une fille facile" est une lecture éprouvante qui nous amène à réfléchir sur des sujets très graves avec lucidité et une grande maîtrise dans le propos. C'est encourageant de voir ce type d'oeuvre traiter de manière aussi juste des problématiques très présentes dans nos sociétés et qui méritent d'être modifiées en profondeur. Louise O'Neill nous met face à un récit de dénonciation fort et qui reste longtemps en mémoire.
Lien : https://lageekosophe.com/
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Idol

Idol est le premier roman de Louise O’Neill que j’ai l’occasion de lire et je dois dire que je suis conquise. Dès les premières pages, j’ai été happé et impossible de lâcher le roman une fois commencé.



On fait la connaissance de Samantha, une star des réseaux sociaux, qui publie son 4eme livre, enchaine les interviews et règne sur sa petite communauté avec une main de fer. Elle frôle les 3 millions de followers, et sa popularité ne cesse de grimper. Mais quand une rumeur qui dit qu’elle aurait violée sa meilleure amie le soir de ses 18 ans, se répand, sa vie change et tout son entourage lui tourne le dos. Elle est prête a tout pour laver son honneur. Mais qui dit la vérité ? Lisa est-elle vraiment victime ou il s’agit d’un complot qui vise à faire tomber Samantha de son piédestal ?



Je dois dire que le roman est terriblement addictif, les pages se tournent très vite et l’on a hâte de connaitre la fin. Le roman est habillement construit et les chapitres alternent entre présent et passé jusqu’à cette fatale soirée. J’ai aimé le parallèle entre les fêtes d’anniversaire : les 18 ans et les 40 ans de Lisa, voir ce que tous les protagonistes étaient devenus et l’on se rend vite compte que ce n’est pas forcément Sam qui a le mieux réussi dans la vie.



J’ai aimé Lisa et je l’ai trouvé attachante, je ne sais pas quoi penser de Josh ou encore de Becky, je pense qu’ils auraient pu être plus présent pour que l’on se fasse une meilleure opinion d’eux. Samantha est un personnage qui nous fait passer par tous les sentiments, parfois attachante, parfois détestable sans compter les fois ou elle m’a vraiment fait rouler des yeux à se faire passer pour une victime constamment.



La fin est incroyable et j’ai adoré le retournement de situation incroyable proposée par l’auteure, je ne l’avais pas vu venir du tout.


Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Une fille facile

Une fille facile de Louise O'Neill m'a été envoyé par les éditions Stéphane Marsan (Bragelonne) que je remercie chaleureusement, via net galley.

Emma a dix-huit ans, c’est la plus jolie fille du lycée. En plus d’être belle, elle est pleine d’espoir en l’avenir. Cette nuit-là, il y a une fête, et tous les regards sont braqués sur elle.

Cette jeune fille n'est pas farouche, elle aime les garçons, tout le monde le sait..

Le lendemain de la fête, ses parents la retrouvent inanimée devant la maison. Elle ne se souvient de rien. Tous les autres sont au courant. Les photographies prises au cours de la soirée circulent sur les réseaux sociaux, dévoilant en détail ce qu’Emma a subi.

Les réactions haineuses ne se font pas attendre ; les gens refusent parfois de voir ce qu’ils ont sous les yeux.

La vie d'Emma est brisée ? Certains diront qu'elle l'a bien cherché.

Une fille facile est un roman dont la lecture m'a bouleversée.

Nous avons ici une jeune fille de 18 ans qui aime les garçons, n'est pas farouche. C'est de son age. Elle a un petit coté "salope" dixit certains, qui va faire que les gens vont penser qu'elle l'a bien cherché !

Il est évident qu'elle n'a jamais demandé à coucher avec quatre mecs différents à cette soirée. Les photos sont explicites, et il y a fort à parier qu'elle a été droguée.

Mais bon, elle l'a cherché, elle court après les garçons, a toujours des tenues un peu.. enfin vous voyez n'est ce pas !

Car comme dit un certain proverbe : Il n'y pas de fumée sans feu !

Ce roman m'a touché car je me suis facilement mise à la place de Emma. Très jolie (trop ?), très naïve quelque part, je pense qu'elle veut simplement être aimée. Elle n'a pas réfléchit, ignore ce qui lui est arrivé mais elle comprend bien que ce qui est arrivé ce soir là est grave, très grave, et a totalement gâché sa vie !

Franchement, c'est violent, très violent même. Pas dans les actes eux même mais plus dans la façon dont l'auteur écrit ça, par rapport aux paroles, aux pensées de la jeune fille.

Son entourage perd pied, Emma perd pied, tout le monde la lâche..

C'est une lecture très difficile, sur le thème du viol, mais pour moi c'est une lecture nécessaire à faire lire aux jeunes filles et à leurs parents.

Certes c'est un roman mais on sait très bien que les gens jugent facilement les autres, et qu'une fille un peu trop "gentille" avec les garçons va passer pour ce qu'elle n'est pas forcément. Et le payer au prix fort !

Une fille facile est un excellent roman, il faut avoir le cœur accroché mais je le recommande et je mets quatre étoiles et demie.

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Une fille facile

Emma est la plus jolie fille de Ballinatoom, et tous, garçons comme filles, ne savent que faire pour lui complaire. Or un matin, après une fête à laquelle elle avait assisté avec l’intention de séduire la vedette de l’équipe de foot locale, ses parents la retrouvent inconsciente sur le seuil de leur porte. Emme ne se souvient de rien, mais des vidéos circulent bientôt, donnant à penser qu’elle a été violée alors qu’elle était inconsciente et droguée. Mise au ban de sa classe, Emma commence par minimiser, nier, avant de porter plainte. L’enfer ne fait alors que commencer.

En dépit de quelques maladresses de traduction, c’est un livre absolument remarquable, porté par un souffle et une énergie qui emportent le lecteur. Louise O’Neill a su éviter tous les écueils, pourtant nombreux avec un sujet de ce genre : jamais elle ne tombe dans la caricature ou le manichéisme, qui auraient consisté à présenter les personnages comme des êtres exceptionnels. Ce sont au contraire des créatures tristement banales aux prises avec une situation qui déchaîne des passions dont personne ne veut.

La victime – Emma – est tout sauf sympathique avant le viol, tout sauf courageuse après et l’auteur nous montre avec brio, mais sans porter de jugement, une personnalité qui s’effondre, piégée et incapable de trouver une issue dans le bourbier où elle a été précipitée. Les questions ainsi soulevées sont innombrables et toutes importantes, sur la responsabilité des uns et des autres dans ce genre de situation, sur le rôle des impératifs sociaux et du comportement attendu des femmes dans les sociétés occidentales modernes. Un gros coup de cœur.

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The surface Breaks

The surface breaks is an adaptation of the famous fairy tale write by Andersen in 1837 and animated in film by Disney in 1989. I’m literally fan of this animated, and I think the most part of you are too. When I saw the beautiful cover of this book, bright and colorful I immediately buy it : who can resist at this beauty ? And I not regret this purchase : thanks to it, I return for a moment to my childhood, to the fabulous world of the fairy tales and Disney and I love that !



But for people who don’t know the story, I will explain the plot : under the sea, lives the little mermaid and his family, in the kingdom of her father. They live in peace, but the little mermaid want to break the surface and discover the human world, despite the opinion of her father. Her motivation ? She wants to discover the truth about her mother, disappeared above the surface when she was only a year old. For achieve her goal – be able to get legs and to live above the surface – she will made many sacrifices : first, leave her family behind her (especially her sisters), and second, the most sacrifice, give up her perfect singer voice. But her desires and her curiosity are so strong that she accepts these sacrifices and she finds herself alone in the human world. Above the water, she try to seduce a beautiful human that she saved from shipwreck a year ago. It is the only solution to keep her legs, to refound her voice, and the most important thing : to stay alive.



The surface breaks is kindly faithful of the original story, and I appreciate to rediscover this little mermaid, with more modernity and character.



In this adaptation, I found a feminist message that I don’t found in the original story, and I appreciate that very much. In the beginning of the story, our protagonist is dependent of his father, forced to obey in his rules and to made everything that he wants. Her sisters and herself are like dolls : pretty, smiling, and their father don’t allow her nor to speaks or made everything by herself. In the kingdom, the mer-men decide of everything, and the mermaids must to undergo in silence. When Zale, the pretender of Gaia, our protagonist, comes in her room and touches her, she can’t make nothing, because he is a man, he has the power, and she is just a woman, she must to made like all other women of the kingdom : keep quiet, suffer and obey.



But our protagonist is more than a pretty doll. She wants to break the rules, to achieve independence and freedom. One night, with courage and determination, she disobey and leave the kingdom to go toward the enemies : the Salkas, the Sea Witch. She brings a good message : think about yourself and never admit someone to think or made anything for you. You are your unique chief, you decide for you.



The surface breaks is a good adaptation of The Little Mermaid, with powerful and optimistic messages about the women rights. I like it !
Lien : https://analire.wordpress.co..
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Une fille facile

> https://booksandrap.wordpress.com/2018/06/07/une-fille-facile-louise-oneill/





J’attendais que ce livre soit traduit depuis tellement de temps que dès que je l’ai eu entre les mains, j’ai eu toutes les peines du monde pour ne pas tout abandonner et me plonger dedans directement. Je l’ai adoré. Et je sais d’ores et déjà que mon avis sera compliqué à écrire tant j’ai du mal à trouver les mots exacts pour vous exprimer pourquoi il faut lire ce bouquin et pourquoi j’ai pris un réel plaisir à le dévoré. Je dois dire que l’immersion fut rapide. Dès le début j’ai été tout de suite immergée dans cette ambiance très friquée où les apparences comptent plus que tout.

Mais c’est aussi terriblement difficile. L’auteure ne nous épargne pas. On apprends tout les détails, on découvre ce qu’Emma à subit durant cette soirée. On découvre les commentaires que les gens se permettent de faire, les photos qu’ils ont postés. C’était absolument horrible de faire face à tout cela et de découvrir qu’elle se retrouve seule pour tout affronter.

La manière dont le lecteur découvre en même temps que notre personnage principal le contenu de cette page Facebook est très brutal. Rien n’est censuré. C’est un roman qui, bien qu’il mets en scène des ados, est très mature et très soutenu.





Je ne pensais pas avoir autant de mal avec le personnage d’Emma.

Je m’attendais à l’adorer, je m’attendais à avoir beaucoup de compassion pour elle et même si j’ai eu de la peine pour ce qui lui arrive j’ai eu beaucoup de mal durant les 100 premières pages à ne pas lever les yeux au ciel toutes les 5 min face à son comportement. J’ai eu du mal avec son caractère très hautain et très superficielle. J’ai détesté le fait qu’elle se trouve magnifique et qu’elle ne puisse pas s’empêcher de vouloir attirer les regards. Je n’ai sincèrement pas compris cette jalousie qu’elle a envers son groupe d’amies, on sent clairement cette concurrence et tout le côté très hypocrite qui caractérise bien leur petit groupe. Et pourtant le lecteur comprends très vite que ça cache aussi un manque de confiance en soi, un besoin de se rassurer. Elle a besoin d’avoir toute l’attention sur elle. De plaire à tout le monde même si elle même n’est pas intéressée pour se rappeler qui elle est. Ca me faisait de la peine pour elle d’être aussi dépendante des gens.

Et arrive ce moment fatidique. Cette soirée, ce trou noir. Elle fait face seule aux insultes, aux photos d’elles, à l’isolement. Personne ne mérite ce qu’elle a vécu. Quant bien même elle s’est habillée de manière provocante. Quant bien même elle avait bu de l’alcool ou consommé de la drogue, son corps lui appartient.





En plus d’aborder ce thème très sensible qui est le viol on parle aussi de consentement. De l’importance d’un oui et des silences à prendre en considération. De réseaux sociaux et d’image et cela m’a énormément plu. J’ai aussi adoré découvrir que l’auteure va au-delà de ça et aborde aussi dans un autre temps, la complexité des relations familiales. Pour le coup on sent toute cette pression qu’Emma subit au quotidien, de devoir toujours être irréprochable, de toujours devoir être parfaite. On sent que c’est usant et épuisant pour elle de devoir toujours être constamment impeccable pour sa mère plus particulièrement qui est très dure avec elle. C’était étouffant et très anxiogène par moments. Et même si cela n’excuse pas son comportement au quotidien avec les autres, cela nous fait tout de même l’apprécier davantage.

Quand j’ai tourné la dernière page de ce roman je me suis sentie frustrée. Frustrée de la manière abrupte dont tout cela se termine, déçue et frustrée de ne pas voir Emma se battre davantage et faire avancer son histoire. Et puis j’ai lu les remerciements et les mots de l’auteure m’ont tout de suite apaisée. Cette fin peut paraître incomplète et pourtant elle est réaliste.

Vous l’aurez compris je vous recommande cette histoire. Pour le courage qu’à eu l’auteure de faire un roman au thème parfois tabou mais surtout très difficile qu’est le viol et de l’avoir si bien réalisé. Le personnage d’Emma est absolument incroyable. Détestable dans un premier temps et terriblement fragile par la suite, j’ai eu envie de la protéger pour tout ce qu’elle se prends dans la tête. Lisez-le si ce sujet n’est pas trop sensibles pour vous car il vaut clairement la peine de se plonger dedans !




Lien : https://booksandrap.wordpres..
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The surface Breaks

Cette réécriture de conte porte bien la patte de Louise O’Neill, qui nous entraîne à la suite d’une héroïne aussi belle que bien conditionnée par la patriarcat de son monde d’origine. L’évolution de la jeune sirène est cependant une réussite, avec notamment une fin grandiose qui valait ses réflexions parfois problématiques (volontaire de la part de Louise O’Neill, mais l’actrice m’y a accoutumé). Il y a aussi des personnages très marquants, comme Ceto, la sorcière des mers, qui sont brillamment écrits. Ma conclusion sera donc la même que pour le reste de la production littéraire de Louise O’Neill : un féminisme âpre et vibrant, mais pas forcément appréciable pour tout le monde.
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Almost Love

Louise O'Neill est une autrice irlandaise qui a été plusieurs fois recommandée par d'autres lectrices, notamment Ninon de la chaîne les carnets d'Opalyne. Je cherchais ainsi un livre un peu dark romance pour l'un de mes défis, Almost Love a donc été un choix logique pour découvrir cette écrivaine.



L'écriture de Louise O'Neill va droit au but et ne s'embarrasse que peu des détails, ce qui met en valeur les sentiments bruts exprimés par son personnage principal, mais aussi la complexité des relations qui existent dans le roman. Sarah est un personnage très bien écrit : elle est souvent détestable, insupportable, mais aussi dotée de nombreuses fêlures. C'est une personne très ambivalente qui se laisse dominée par ses faiblesses et un complexe d'infériorité prégnant. Ses choix sont souvent les pires, elle blesse son entourage, comme pour s'extraire de sa propre souffrance.



Louis O'Neill a surtout construit un roman qui va à l'encontre des 50 shades of Grey. Elle ne glamourise pas la relation entre Matthew et Sarah. Au contraire, elle est tout ce qu'il y a de plus toxique. Sarah n'est ainsi pas une vierge naïve effarouchée, pas plus que Matthew est un riche playboy qui cache un cœur d'or. Elle est une jeune femme fragile, qui jalouse constamment les autres pour faire face à ses propres insécurités. Quant à Matthew, il est profondément égoïste et se sert ouvertement de Sarah. Elle apporte une réflexion très intéressante sur la manière dont on traite les personnages féminins car elle n'a pas été écrite de façon à ce qu'on l'apprécie. De plus, elle met particulièrement bien en avant l’ambiguïté et la complexité des relations, de la culpabilité :



"Sarah was afraid that he might have broken her and she was afraid that she might have been the one who asked to be broken."



Lire Sarah c'est comme regarder un miroir. Elle nous rappelle nos failles, nos erreurs, nos faiblesses.



Mais le livre n'est pas qu'un tour de force sur la psychologie des personnages. C'est aussi un questionnement profond sur la relation entre homme et femme dans le couple. Qu'est ce qui est attribué à l'un ou à l'autre ? Qu'est ce qui est correct pour un homme et qui devient indécent pour une femme ? Une femme qui couche dès le premier rendez-vous est-elle respectable ? Car Sarah considère qu'avoir cédé aussi rapidement à Matthew fait d'elle la responsable de l'échec de cette relation (unilatérale et vouée à l'échec), qu'elle n'était pas assez bien pour lui.



En bref, Almost love nous met face à une histoire sans compromis, avec une écriture crue et sans fioriture. C'est un roman bien maîtrisé qui parvient à faire croire profondément à son histoire. Il parvient à nous interroger sur notre société et la façon dont on construit nos rapports avec les autres.
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Only ever yours

Louise O’Neill est une autrice irlandaise qui est encore trop peu traduite. Du coup, si vous lisez en anglais et que vous aimez les dystopies féministes glaçantes, c’est pour vous ! Nous sommes dans un univers où les femmes naissent de manière artificielle et sont élevées pour être de parfaites poupées. Surveillés pour leur poids, leur tenue, illettrées et en constante compétition, les « Eves » sont conditionnées pour vivre une existence de soumission totale pour être mariée, pour les plus belles et les plus conformes, aux fils des dignitaires. L’autrice aborde la question de la distinction, de la liberté, mais aussi des problèmes de troubles de comportement alimentaire avec lucidité et cruauté. Avec ce premier roman, Louise O’Neill dessine déjà son intérêt pour les héroïnes ambigües, la place de la femme face aux injonctions sociales et les histoires presque tragiques.
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Une fille facile





Irlande. Emma a dix-huit ans, c’est la plus jolie fille du lycée. En plus d’être belle, elle est pleine d’espoir en l’avenir. Cette nuit-là, il y a une fête, et tous les regards sont braqués sur elle. Le lendemain matin, ses parents la retrouvent inanimée devant la maison. Elle ne se souvient de rien. Tous les autres sont au courant. Les photographies prises au cours de la soirée circulent sur les réseaux sociaux, dévoilant en détail ce qu’Emma a subi. Les réactions haineuses ne se font pas attendre ; les gens refusent parfois de voir ce qu’ils ont sous les yeux. La vie d'Emma est brisée ? Certains diront qu'elle l'a bien cherché.







C'est l'histoire d'une fille que ses parents adulent parce qu'elle est belle. Plus que jolie : belle. Elle vit au bord d'un quartier de logements sociaux avec ses parents et son grand frère. Qui lui passent tout.  Sa mère l'observe "tu es ravissante aujourd'hui" ou "tu sembles un peu ballonnée", ou "fais attention à la posture de ton bassin". Elle est "la Princesse " de son père depuis l'enfance. Et elle est inscrite depuis l'enfance dans l'école la plus huppée de la ville. Elle est amie avec les 5 filles les plus jolies et venant de familles huppées. Elle règne sans partage sur la classe, le lycée, les garçons des environs, et n'est pas avare de réflexions désobligeantes sur les uns et les autres. Elle est bonne élève, mais si l'une de ses amies obtient une note plus haute que les siennes, elle en est malade. Elle est habituée à ce qu'on la regarde, à ce qu'on l'invite partout, et que même les petits copains de ses amies la suivent du regard.

Elle se plaint, en son fort intérieur, de devoir sourire à tout le monde et être gentille avec tout le monde, sinon on la traiterait de "connasse". Elle est fatiguée de cette "comédie", et intérieurement elle est très méprisante envers tout le monde.



Beaucoup de garçons la draguent, elle les envoie tous bouler. Elle, elle est plus attirée par Paul, qui est déjà à l'université. Et un soir, Paul l'invite ainsi que ses amies à une soirée, et il lui fait avaler un cachet "pour être détendue". Elle ne se souvient pas de grand chose sinon qu'il l'a emmenée dans sa chambre au milieu de la soirée, après l'avoir fait boire, et qu'ils n'étaient pas seuls. La semaine suivante sur Snapchat, Facebook, Twitter, des centaines de photos d'elle, visiblement inconsciente sont partagées, on y voit quatre garçons dont deux qui sont en couple avec ses amies lui faire subir toutes sortes d'horreurs, des photos de ses jambes ouvertes, de son corps, des   garçons pissant même sur elle.

Elle découvre l'horreur le soir du lundi, elle n'a rien compris. Elle ne se rappelle pas. Ne veut pas se rappeler. C'est pas vrai. Mais une de ses amies signale les photos à la Police, qui prévient les parents, qui portent plainte contre les 4 garçons, Emma doit aussi porter plainte contre ces 4 garçons bien reconnaissables, plainte pour viol. Elle ne veut pas. Elle ne se souvient pas. Non, elle n'a pas bu. Non, elle n'était pas inconsciente, elle faisait semblant de dormir.

Du jour au lendemain elle perd son statut pour celui de "pute salope" et toute la ville sait que porter plainte contre ces 4 garçons promis à un brillant avenir, membres de la haute société, veut dire gâcher leur vie, à eux. Du jour au lendemain plus personne ne l'admire. La moitié de la ville croit qu'elle l'a voulu. Que c'est honteux de gâcher l'avenir de ces garçons.

Emma, elle, ne sort plus. Elle a abandonné le lycée. Fait deux tentatives de suicide. Son père ne lui parle plus, ne la regarde plus. Tout le monde a vu les photos. Sa chair exposée. Sa honte. Elle n'a plus d'amis. Son monde est en ruine.



La "culture du viol", telle qu'on la voit aux USA dans les "Fraternités" de garçons de grandes universités, où les victimes sont très peu à obtenir une condamnation pour des viols collectifs, est ici décrite, et les dégâts sur les filles sont immenses, culpabilisées par tout leur entourage. L'auteur a beaucoup appris sur le sujet dans des associations, surtout le Centre d'Aide aux victimes de viol à Cork.



C'est violent dans le sens de ce que ressent Emma. On ne s'imagine pas, je suppose, si ça ne nous est jamais arrivé. C'est un livre puissant et éclairant, à mettre entre toutes les mains.







Une fille facile - Louise O' Neil, editions Stéphanie Marsan, 16 mai 2018, 283 pages, 18€
Lien : https://melieetleslivres.wor..
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Une fille facile

Sorti en 2015 en VO sous le titre Asking for it, ce roman est certainement celui qui a révélé Louise O’Neill comme une des autrices contemporaines féministes à suivre. Je savais qu’il était ici question de viol dans une petite bourgade irlandaise mais je n’avais pas cherché à en apprendre plus avant de me plonger dans ma lecture. Et quelle claque ! Difficile de parler de coup de cœur ici, plutôt un coup de poing.



Ballinatoom, petite bourgade irlandaise où tout le monde se connaît. Emma O’Donovan a 18 ans. Elle est belle, populaire, c’est la reine du lycée. Elle règne avec autorité sur sa cour d’admirateurs (ou d’ennemis cachés, mais jamais personne n’osera lui tenir tête). Lorsqu’elle ordonne, tout le monde obéit. Elle est belle et elle le sait, elle utilise son corps comme elle l’entend. Emma séduit, elle prend et elle consomme sans se soucier des sentiments des autres.

Ce samedi soir, lors d’une soirée presque comme toutes les précédentes, les verres s’enchaînent. Un garçon plus âgé – le sportif roi – lui propose des pilules. Elle sait qu’elle ne devrait pas les prendre mais elle ne peut pas se permettre de perdre la face devant tous ceux qui la dévisagent. Elle est obligée de les avaler.

Ses parents la découvrent le lendemain dimanche, inconsciente sur le seuil de la porte de la maison familiale, dans le petit lotissement bien comme il faut. Elle est à demi nue, brûlée par le soleil et surtout sans mémoire. La soirée était définitivement beaucoup trop arrosée !



Comme tous les lundis, Emma arrive au lycée conquérante et sûre d’elle, malgré la brûlure du soleil sur son visage. Mais les lycéens chuchotent sur son passage et les ami.e.s sont devenu.e.s hostiles. C’est l’incompréhension et le malaise. Jusqu’à la découverte de la page Facebook. Elle voit. Elle voit un corps nu entre les mains de plusieurs garçons – des « amis » de son âge, des plus âgés. Une poupée inconsciente à laquelle ils font tout ce qu’ils veulent. Emma la salope. Elle n’est plus qu’un morceau de chair que tout le lycée, toute la ville peut reluquer et s’approprier.

Son frère aîné ose prononcer le mot interdit. VIOL. Elle panique. Les garçons de la soirée – des amis – sont inquiétés par la police. Elle est tellement désolée de leur causer tant de soucis ! Elle ne voulait pas, elle ne veut pas perdre leur amitié (adoration ?), elle veut seulement que tout redevienne comme avant, que tout soit oublié car finalement, ce n’était pas si grave non ? C’était juste une blague mise en scène non ?



Emma est clairement un personnage détestable au début du roman. C’est difficile de s’attacher à une jeune fille imbue d’elle même et qui profite de sa position pour écraser tous ceux qui l’entourent sans se soucier de leurs sentiments. Malgré tout, elle m’a émue et si je ne me suis pas reconnue en elle, je crois que j’ai réussi à comprendre son fonctionnement, ses réactions et ses émotions. J’ai donc été touchée de plein fouet par la violence de ce qu’elle traverse. Spectatrice impuissante et révoltée.



Une Fille facile traite plus que jamais de sujets d’actualité : le viol, la notion de consentement, l’utilisation des réseaux sociaux, le harcèlement… et Louise O’Neill nous offre une approche brillante. Tout nous est raconté du point de vue d’Emma, de l’intérieur. A travers les yeux d’une jeune fille bien dans ses baskets qui connaît une fulgurante descente aux enfers.

Le lecteur subit alors la question induite par le titre : est-ce qu’une jeune fille bien dans son corps et qui profite de la vie est coupable du viol (collectif !) qui lui tombe dessus alors qu’elle est inconsciente ?! Est-ce qu’elle l’a bien cherché et l’a même demandé (« Asking for it » ) ?!



A travers les yeux de cette héroïne, on découvre également les conséquences de la soirée sur son entourage et sur la petite ville dans son ensemble ! On se surprend alors parfois à penser à l’horrible conclusion qui semble plus ou moins monnaie courante encore aujourd’hui au XXIe siècle : et si c’était plus simple de se taire pour que tout redevienne comme avant ? Et si je n’avais pas été assez claire, si j’avais laissé penser que je le voulais ? Si finalement c’était de ma faute ? Culpabilité, solitude, dégoût, honte… le lecteur passe lui aussi par toutes les phases qu’expérimente Emma. C’est terriblement crédible et donc absolument poignant. Un coup de poing.



Impossible de sortir indemne de cette lecture. Impossible de rester insensible à l’épreuve traversée par Emma bien que le personnage paraisse détestable de prime abord. Impossible de traverser ce livre sans se poser toutes les questions – qui fâchent – et sans se révolter face aux réactions (parfois inconscientes, parfois que l’on comprend car on pourrait également les avoir) de l’entourage de la jeune fille. C’est une lecture qui prend aux tripes car nous interroge sur notre vision du viol (du consentement) et sur ce que nous aurions pu / pourrions faire si Emma était une proche… ou si c’était nous.
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Une fille facile

Je tiens tout d’abord à remercier les éditions Stephane Marsan et Netgalley de m’avoir permis de lire en avant-première ce livre là. Parce que s’il y a bien un livre dont j’attendais la sortie avec beaucoup d’impatience, c’est celui-ci.



Comment peut-on être considéré comme une fille facile lorsqu’on n’a rien fait ? Et surtout, lorsqu’on ne se souvient de rien? Il y a un avant viol et un après viol. Et tout ça, c’est l’histoire d’Emma.



Dans la première partie du roman, avant le viol, avant cette soirée qui l’a marquera pour toujours, on découvre Emma. Une adolescente capricieuse, sûre d’elle et enviée par tout le monde. Évidemment, elle a tout pour elle: la beauté, l’intelligence, le groupe d’amies parfaites et tous les garçons à ses pieds. C’est d’ailleurs ce qui rend Emma si détestable. Au début, je dois bien avouer que son comportement m’a donné envie de la claquer. Parce qu’elle vit complètement sur une autre planète. Elle fait parti de l’élite. Elle est du genre à regarder les gens de hauts et à se moquer du monde qui l’entoure. Oui, mais ça c’était avant. Avant cette soirée qui va la changer. Avant cette soirée dont elle n’aura aucun souvenir. Avant cette soirée où tout va basculer dans sa vie. En se réveillant sur la pelouse de ses parents le lendemain, elle ne sait rien. Elle ne sent rien. Et pourtant…son réveil n’est que le début du cauchemar pour elle. Peu à peu elle sombre. Elle ne devient plus que l’ombre d’elle-même. C’est terrible. On plaint Emma. On ne comprend pas. On cherche à trouver une réponse à ses questions. Et puis il y a une certaine forme d’abandon de la part de ses amies. Parce qu’Emma est une « fille facile ». Parce que c’est toujours plus simple d’accuser la victime. Parce qu’elle l’a bien cherché comme dirait certaines personnes. Et nous voilà alors plongé dans le monde terrible du viol et de ses conséquences. On découvre une Emma qui ne croit plus en rien. Seule, délaissée par ceux et celles qui prétendaient être ses ami.e.s. C’est terrible. Mais réaliste. On ne peut que se prendre d’affection pour Emma au fil de son récit. Comme elle, on découvre en même temps toutes les conséquences de cette soirée sur elle. Et c’est le début de l’enfer…



Une fille facile n’est pas une lecture évidente. Non. C’est violent. Parfois insoutenable. L’histoire d’Emma m’a mise hors de moi. La colère. La frustration. Le dégoût. Je crois bien être passée par tout un tas d’émotions pendant ma lecture. Louise O’Neill nous donne une claque. De celles qu’on n’oublie pas. Parce qu’aborder le thème du viol, ça peut paraître déjà vu. Mais l’aborder de cette manière, non. C’est cru. Vraiment. Au point que j’ai même faillie lâcher ma lecture parce que je ne voulais pas savoir tout ce qu’Emma avait subi. Et pourtant c’est la stricte vérité. C’est d’ailleurs cette stricte vérité qui rend ce livre si réaliste. Et même si la fin m’a fait hésiter, m’a donné envie de tout envoyer en l’air, je ne peux que comprendre. L’histoire d’Emma est l’histoire de milliers de jeunes femmes. C’est l’histoire, presque vraie, d’une génération qui n’a pas dit son dernier mot et qui va se battre pour que tout cela cesse.



Il sort le 16 mai prochain en librairie et je ne peux que vous conseiller ce roman qui risque de marquer bien des esprits !
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Une fille facile

Emma est belle, un peu hypocrite aussi et très attachée à son apparence. Elle aime bien s’amuser avec ses amies et avec les garçons. Elle est loin de se douter que sa vie va basculer au cours d’une soirée. Si elle ne se souvient de rien, ses parents la retrouvent abandonnée comme un sac poubelle devant leur maison. Et des photos horribles vont circuler sur le net sur ce qu’il s’est réellement passé pendant la fête. La descente aux enfers commencent ainsi.



Ce livre traite de la culture du viol et Emma n’est pas épargnée. Elle se fait traiter de salope et de pute, elle se fait rabaisser, pour les autres c’est une menteuse, et surtout elle va gâcher la vie de ces pauvres garçons innocents. Et puis elle l’a bien cherché non ?



Emma reçoit très peu de soutien, ses parents m’ont dégoûté de bout en bout. Son frère relève le niveau, il fait de son mieux pour elle, mais Emma pense qu’elle détruit tout, qu’elle gâche tout, que tout est de sa faute. Elle s’en reçoit plein la tronche pour pas un rond, et sa thérapeute paraît incapable de l’aider.



Ce livre m’a frappé en plein visage et m’a écorché. Il est malheureusement très réaliste et très douloureux. Les propos qui y sont tenus, on les connait déjà, on les voit déjà, ce n’est pas juste une histoire que nous conte l’autrice, elle dit des choses vraies, des choses qui ont réellement lieu. La victime de viol est souvent blâmée, traitée de menteuse, alors que les coupables de viols sont considérés comme innocent tant qu’on ne les a pas dit coupable au tribunal. Sur plein de côté le système est dégueulasse.



Et puis surtout, c’est forcément la faute des filles, elles s’habillent courtes, elles vont à des soirées, elles boivent, faut pas qu’elles viennent se plaindre ensuite. Des propos à s’arracher les cheveux, et qui m’ont fait pleurer au cours de ma lecture tellement ils étaient violents.



J’ai plains Emma, j’aurais voulu qu’elle soit plus soutenue, trouver une solution miracle, mais l’autrice reste très réaliste et nous offre une fin ouverte qui m’a brisé le cœur.



Une lecture très difficile, qui fait très très mal et qui, pourtant, je pense est nécessaire. Afin de remettre en question la culture du viol, afin de prendre conscience de ce qu’il se passe encore de nos jours quand une fille est violée. Les mentalités doivent changer, on doit arrêter de blâmer les victimes, on doit les soutenir et les accompagner. C’est insupportable de savoir qu’il y a si peu de violeur réellement punis.



En bref, une lecture remuante qui m’a foutu dans tous mes états.
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Only ever yours

Bienvenue dans un monde où les filles sont désormais créées en laboratoire pour être les plus parfaites possible, puis élevées et éduquées dans l'unique but de satisfaire les volontés d'une société patriarcale. Trois issues possibles pour chacune d'entre elles à la fin de leur apprentissage : être choisies comme compagnes et enfanter autant d'enfants que le désirera leur mari, finir concubines et satisfaire tous les désirs et appétits des hommes, ou enfin devenir une chaste pour éduquer les futures générations de filles, une fois qu'on leur aura retiré leur utérus qui ne sera plus d'aucune utilité pour la société.

C'est dans sa dernière année à l'école qu'on suit freida (l'absence de majuscule est volontaire), qui cherche à tout prix à être choisie comme compagne.

Et n'oubliez pas : si ces filles ont été créées parfaites, il y a toujours matière à s'améliorer.



Autant dire que la dystopie mise en place par Louise O'Neill est parfaitement glaçante, et c'est ce qui me reste en tête après ma lecture. Toutes les dénonciations d'Only Ever Yours y sont faites avec intelligence et pertinence - le plus effrayant étant que toutes les injonctions et tous les diktats subi·e·s par les protagonistes auront déjà été martelé·e·s aux lectrices dans la vraie vie sous une forme ou une autre.

La plupart des personnages, s'ils ne sont pas attachants (y compris freida), sont caractérisés avec toute la logique d'un tel monde, et c'est franchement bien fait.

Cependant, je plaçais beaucoup d'espoir dans les personnages secondaires très intéressants qu'étaient isabel et Darwin, autour desquels l'autrice semblait préparer quelque chose, pour en définitive être déçu de leur traitement final. Non pas qu'elle ne fasse rien de ces deux-là, mais les révélations et twists ne sont finalement pas renversants et même un peu prévisibles. Et les intrigues finissent par tourner un peu artificiellement en rond, créant un effet de lassitude où on aimerait bien enfin en voir la fin (qui malheureusement ne créera pas de grosse surprise).



Restent un univers et un propos forts qui restent en tête et aux tripes.
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Une fille facile

Au lendemain d'une fête, les parents d'Emma, une jeune femme de 18 ans belle et populaire, la retrouvent inanimée. A son réveil, elle ne se souvient de rien. Mais les autres invités ont tout photographié et les clichés de la soirée circulent sur les réseaux sociaux.



Un livre militant qui sous des couvert de fiction nous parle de nous et de notre société, nous donnant à voire la coté sombre et les dysfonctionnements de celle-ci.

Tout ce qui fait que j'aime tant la littérature sutout quand celle-ci tant vers le noir.

Un roman indispensable et puissant qui dénonce les ravages des réseaux sociaux. Mais aussi de la culture du viol.

Un livre coup de poing dont je reviens très vite vous parler.
Lien : https://collectifpolar.com/
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The surface Breaks

The Surface Breaks a été une grosse déception. Il  n'y a pas d'autres mots. Je m'attendais à du girl power, des messages féministes et inspirants... Mais rien de tout ça ne ressort de ce livre.



L'histoire est évidemment basée sur le conte de La petite sirène. Le monde sous-marin est organisé comme une monarchie, laquelle repose sur des principes patriarcaux poussés à l'extrême : les femmes sirènes n'ont de valeur aux yeux des hommes que pour leur apparence, elles ne doivent pas s'exprimer ou manifester d'opinion.

Les hommes régissent tout et sont des produits parfaits de la masculinité toxique : ils sont forts et courageux, pas une once de sensibilité ne doit être montrée.



J'ai déjà eu beaucoup de mal avec ce cadre posé par l'autrice. Ca m'a paru beaucoup trop caricaturé et simplifié. Hommes = méchants au pouvoir / femmes = créatures fragiles et soumises... Rien de très féministe là dedans.



Je n'ai pas du tout accroché au personnage de Gaia. C'est une héroïne passive, soumise à son père, à la société patriarcale des sirènes, à son amour pour Oliver... Elle est fade et sans personnalité. Elle ne se révèle finalement à  nous qu'à la toute fin (quand je dis toute fin, ce sont vraiment les deux dernières pages...) et je trouve ça extrêmement dommage.



J'ai passé les 300 et quelques pages du livre à voir une adolescente tomber amoureuse d'un humain au premier regard, à changer TOUTE sa vie pour quelqu'un qu'elle ne connaît pas, à souffrir pour cette personne... pour rien !!!



Alors oui, on a quelques traces de féminisme et de girl power à travers un personnage secondaire, qui aurait mérité une bien plus grande place : Ceto, la Sea Witch. Elle représente LE personnage intéressant, LE personnage qu'il aurait fallu développer un peu plus, mais qu'on ne voit que très brièvement. Toute son histoire et celles des Salkas qu'elle protège aurait mérité d'être bien plus approfondies.



En bref, j'ai eu l'impression de lire une mauvaise histoire de La petite sirène, version caricaturée en cauchemar pour les féministes justement. Seules les quelques dernières pages permettent de relever le niveau du livre, mais malheureusement bien trop tard.




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Une fille facile

Traînée, menteuse, pétasse, salope, pute.

Cela vous choque?!

Et bien voici le quotidien d'Emma suite à une soirée qui tourne mal.

Voici que son monde bascule et qu'elle n'est pas une victime, car Emma met des tenues un peu trop courte, Emma boit un peu trop que de raison et elle a l'audace de faire des expériences qui vont lui coûté son avenir et son statut de victime.

Dans une génération qui grandit dans le partage des photos sur la toile du net et diverses applications sur leur téléphone, les jeunes de notre générations et futurs adultes de demain vont choisir de faire passer Emma pour une traînée, menteuse, pétasse, salope, pute.

Ce roman dénonce le viol, la non liberté des femmes sur leur tenue et leur façon de vouloir boire durant une soirée. Car mettre une robe un peu courte autorise le viol, car boire de trop autorise de ne plus être maître de notre décision de dire non.

Quand l'évidence n'est plus une évidence. Quand les gens même les plus proches choisissent de ne pas nous croire et de voir que la partie qui sort de l'iceberg.

Voici al descente aux enfers d'Emma, une fille parmi des milliards qui un jour ne sont plus que des objets sexuels. Quand la justice n'est pas la bonne, que les raclures deviennent des victimes.

Un roman à mettre dans les mains de tous, même les adolescents afin de leur faire ouvrir les yeux sur les risques qu'ils encourent à vouloir vivre libre de leur corps. La vie n'est pas toujours belle. La vie parfois est une putain de raclure où les raclures elles mêmes gagneront.
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Une fille facile

Une lecture dérangeante, qui fait grincer des dents à cause des sujets abordés tels que le viol et le harcèlement mais aussi à cause de certains comportements qui reflètent bien la société actuelle.

Emma passe par différents stades après ce qui lui est arrivé et en tant que lecteur on se sent mal et révolté. En tant qu'humain, ces sentiments sont décuplés parce que on sait que ça arrive à beaucoup de filles, trop de fille.

Une lecture qui ne laisse pas indifférent et qui, pour moi, devrait être plus connu.



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Une fille facile

J’ai énormément entendu parler d’Asking For It sur la blogosphère. C’est un roman qui passe pour une référence dans la littérature young adult féministe. Il était donc parfait que je le lise pour le #feministlitfeb et plus que temps que je me fasse ma propre opinion sur ce livre…



Dans sa construction, le roman est écrit à la première personne du singulier, du point de vue d’Emma, l’héroïne. Il est divisé en deux parties : l’année dernière et le présent.



Dans la première partie, on découvre donc Emma avant les événements, avant son viol. Je l’ai trouvée insupportable. Louise O’Neill verse dans le cliché de la peste du lycée. Emma est hautaine, imbue de sa personne et ne supporte pas que les autres soient meilleures ou plus jolies qu’elle.

Si, au début, je n’ai pas compris le choix de l’autrice de nous rendre Emma si antipathique, je soupçonne que ce soit pour biaiser notre raisonnement. Je pense que l’autrice voulait nous influencer pour nous placer de côté de ceux qui blâment la victime, pour pouvoir ensuite mieux nous démontrer la bêtise de ce raisonnement.



J’ai trouvé la première partie du roman très brouillon. Trop de personnages secondaires, de conversations décousues, de mini flashbacks… A cela s’ajoute une style d’écriture auquel je n’ai pas du tout adhéré… Dur dur de garder le cap ! J’ai failli arrêter ma lecture au bout d’une centaine de pages, je n’en pouvais plus.



Mais heureusement, la seconde partie rattrape un peu le niveau : elle est beaucoup plus fluide. On suit uniquement les pensées d’Emma et son ressenti après ce qu’il s’est passé. Mais encore une fois, la temporalité n’est pas maîtrisée. Emma saute du passé au présent, il faut continuer à suivre attentivement pour ne pas louper d’éléments importants.

Tous les effets de style de Louise O’Neill nuisent à son histoire. J‘ai vraiment eu du mal avec son écriture.



La culture du viol est tellement imprégnée dans les mentalités que même Emma, pourtant victime, ne réalise pas qu’elle a été violée. L’autrice montre bien les difficultés de la « zone grise » du consentement. Le backlash pour Emma est assez violent, mais Louise O’Neill n’insiste pas trop dessus. Cependant, elle use de répétitions qui finissent par lasser.

C’est très frustrant de voir Emma tourner en rond, d’autant plus que la fin n’est pas du tout explicite. L’autrice nous laisse en suspend, soit-disant pour nous laisser imaginer le choix d’Emma. Sauf que ça m’a donné un sentiment d’inachevé et de brouillon…



Asking For It représente une grande avancée dans la littérature YA pour le sujet qu’il aborde, mais il est tellement mal traité que finalement ça nuit à l’objectif initial. Et c’est bien dommage.

Pour la petite anecdote, ce livre a été adapté au théâtre en 2018.
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