Babel est le pendant d'un autre châtiment, celui qui, chassant l'homme du Paradis, lui donne, par la connaissance du bien et du mal, la possibilité d'y revenir, c'est-à-dire le libre arbitre ou la liberté de l'individu. Cette liberté que le Créateur veut pleine et entière, l'homme l'exercera à travers la langue qu'il voudra bien se donner, les langues sont en effet des produits culturels, nous n'héritons que de la faculté du langage.
En nous donnant cette liberté intellectuelle, grâce à la diversité du langage, Babel crée les conditions d'épanouissement des individus à l'intérieur des communautés linguistiques grandes ou petites qu'ils constituent.
Babel inaugure une dynamique de progrès, grâce aux échanges interactifs des cultures. Ce progrès existe à l'intérieur de chacune de ces communautés mais hélas réduites à une seule, aucun contrepoids en viendra redresser la dérive conduisant à sa propre ruine. La diversité des individus, la pluralité des langues et des cultures sont les conditions de progrès et de survie de l'humanité.
En matière de langues, les États imposent souvent, les savants proposent, mais c'est l'usage qui fait la loi.
Ami, je sais que mes paroles posées sur le papier te surprennent, mais tout cela est vrai, et je ne t'ai pas dit le plus étonnant !