Toi ! me dit-elle, toi contre le destin le destin tu sais c'est comme les petites montres que vous faites gens de l'Est vous qui mettez des règles à tout au cours du temps au soleil même à la magie vous qui faites des plans le destin c'est une machine mais TOI ! toi tu es le grain de sable dans les rouages... ça grince et ça craque la machine est cassée le plan fichu... et donc toi ton nom pour moi est Grain de Sable, un accroc dans le plan dans tous les plans tu m'entends TOUS les plans...
Je suis à pied les voitures à cheval charriant les nouveaux livres jusqu’aux galeries des bibliopoles, auprès du Dôme. Toutes sortes de librairies y déploient leurs enseignes : celui qui annonce à la cantonade les nouveautés du jour, mémoires des puissants ou récits de voyage vers des lointains de rêves ; celui qui n’offre qu’une vitrine obscure, où les tranches dorées brillent tels des astres perdus ; celui qui exhibe dans la rue des opus imposants sous la garde d’un commis patibulaire ; enfin, tous ceux qui exposent des livres, leurs livres, des montagnes de livres au regard des passionnés – fous de romans ou de poésie, artiste en quête d’ouvrages d’architecture, navigateurs comparant cartes et portulans, sans parler des mages qui circulent partout entre les grimoires -, dans une grande vague de lecteurs qui vient baigner le pied du Dôme.
"je fais quelques pas hors du couvert des arbres . Sur l'autre rive du gouffre, une flamme brûle. C'est mon guide, une torche à la main. Il a attendu que je lui fasse signe. je lève la main et récite une formule : une lumière brille quelques secondes à mon poing. En face, le flambeau vacille, puis se déplace. Le guide a compris, il me laisse à présent, comme nous l'avions prévu. C'est ainsi, en signaux de lumière de part et d'autre d'un abîme que nous nous disons adieu."
Je lis, depuis. Je pose, entre mon âme et la rudesse du monde, un rempart de pages. Mes angoisses ont changé, pas leur remède. Légendes ou livres d'histoire, thésaurus d'arcanes ou recueils de poèmes, c'est là que je puise la force d'affronter les monstres du réel.
Je lis, depuis. Je pose, entre mon âme et la rudesse du monde, un rempart de pages. Mes angoisses ont changé, pas leur remède. Légendes ou livres d'histoire, thésaurus d'arcanes ou recueils de poèmes, c est là que je puise la force d'affronter les monstres du réel.
"Les rapports mentionnent trois généraux, seigneur. Deux subalternes et un général en chef. Le premier subalterne est un homme-bouc cornu qui joue de la flûte. Le second est décrit comme un vieillard rhumatisant (...). Enfin le général en chef est un travesti: 20 ans, équipé d'un bandeau de femme, d'escarpin doré et d'une robe longue couleur safran*
*Note de Dionysos: Mais qu'est-ce qu'ils ont contre ma robe !?"
"Note de Héra: Ben tiens ! Le dieu de la guerre, c'est mon fils Arès ! Encore heureux qu'il n'ait pas soutenu ce por...ce bâta...ce cher Dionysos, qu'à l'époque je n'appréciais pas à sa juste valeur."
A présent, c'est à moi, recluse en ma prison, de parler. Moi, Arné-Mélanippé, l'insolente princesse aux cheveux noirs comme la crinière brillante d'une jument fougueuse : de là vient mon surnom Melainahippé la "jument noire". Et n'ai-je pas été séduite par le Maître des Chevaux ?
Rien n’est stable. Tout bouge. Les nuages font la course là-haut. L’herbe pousse à vue d’œil. Les sommets des arbres virent de couleur en couleur. Des êtres cavalcadent sous les pieds d’Athan, et à côté, et au-dessus, et près et loin de lui, des grands, des petits, il ne voit pas bien, il n’entend pas non plus, tout est si vif et si aigu, et tout va vite ! tout va trop vite ! la Terre va trop vite !
Lecteur adolescent, toi qui penches sur ces pages ton nez luisant de sébum, sais-tu plaire aux femmes ? Moi, je sais plaire aux femmes. Chaque fois qu'une femme me croise (...) elle tombe instantanément sous le charme. On retient toujours les succès amoureux de mon grand frère Zeus, mais j'ai aussi mon palmarès. Aucune des damoiselles que j'ai courtisées ne m'a résisté... Bon, peut-être quelques-unes. Mais pas longtemps ! Enfin, pas trop longtemps... Car le spectacle de ma prestance liquéfie leur volonté, et elles se jettent à mes pieds en hurlant des mots d'amour. Certes, lorsqu'on se présente en disant : "Bonjour, je suis Poséidon, fils de Cronos, dieu majeur du panthéon grec, habitant du mont Olympe, Maître des Mers, Ebranleur de la Terre, Seigneur des Chevaux." les jolies femmes se montrent tout à fait réceptives.