Je me suis pesée. Je n'étais pas montée sur une balance depuis ma sortie des Primevères. Le psychiatre craignait l'obsession des chiffres. J'ai pris une grande inspiration. J'ai fermé les yeux. J'ai compté jusqu'à trois avant de les ouvrir. Mon cœur s'est emballé. C'est le passé. C'est la maladie. C'est le contrôle. C'est le jugement. C'est la douleur. C'est le changement. C'est la peur. C'est l'espoir. C'est beaucoup. J'expire pour relâcher la pression. Je ne résiste pas à l'envie de baisser la tête. Entre mes orteils se trouve le poids de ma vie. J'ai pris deux kilos en un an.