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Citations de Luc Blanvillain (155)


Sur le moment, ses paroles m'avaient juste émerveillé, mais à la différence des chewing-gums, les mots ont plus de goût quand on les mâche longtemps.
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il faut suivre l'exemple de gens comme Jésus, Gandhi ou Luther King. Ne jamais répondre. Tendre l'autre joue. Quand on te fout un gnon, tu balances de l'amour.
- Tu sais comment ils ont fini?
- Je sais. Massacrés. Tous les trois. Mais quand même
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Comme à chaque fois qu'il tombait amoureux, sa vie lui apparaissait sous un jour grotesque et futile.
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J'ai toujours rêvé d'un ordinateur qui soit aussi facile à utiliser qu'un téléphone. Mon rêve s'est réalisé : je ne sais plus comment utiliser mon téléphone. (p. 139)
- Bjarne Stroustrup, informaticien.
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Baptiste avait souvent envisagé cette question de la célébrité. À certains égards, il lui fallait même reconnaître qu'il l'avait désirée. Mais il n'avait jamais fait l'effort de se la représenter, de s'en figurer les implications. Né à la fin du XXème siècle, il avait intégré l'idée qu'elle constituait un état sans contour net ni causes précises. Il y avait eu une époque, déjà terriblement lointaine, son enfance ou celle de ses parents, au cours de laquelle elle était perçue comme la récompense publique d'un mérite, d'un talent. Il y avait eu des scientifiques célèbres, des écrivains célèbres puis des acteurs, des chanteurs, des mannequins célèbres.
Ensuite, progressivement, étaient apparues les célébrités.
En inversant les causalités, la renommée s'était quintessenciée. On n'était plus célèbre parce qu'on avait tourné dans un film. On devenait acteur parce qu'on était célèbre.
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Au réveil, saisi d’une impulsion philanthropique, il lika sur Facebook les statuts de ses amis. Fabien dénonçait un projet félon du gouvernement. Tony relayait une pétition en faveur des migrants et Yannick, un ancien collègue qui ne faisait pas mystère de son admiration pour Élisabeth Levy ironisait sur l’écriture inclusive. Concernant ce dernier, au terme d’un bref débat intérieur, il substitua au pouce bleu une émoticône souriante, parfaitement amphibologique, susceptible d’être interprétée comme une adhésion distanciée ou de suggérer une ironie bonhomme. Baptiste se méfiait, certains de ses contacts lui prêtant des affinités avec la nébuleuse néo-réac parce qu’il avait, une fois, exprimé dans un commentaire des réticences à propos d’un éditorial des Inrockuptibles. (p. 125)
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A peine sorti de l'adolescence, il possédait une conscience aigüe de la finitude et de l'urgence. Il savait que des vies entières pouvaient se dérouler sans événement. Celle de ses grands-parents, qui habitaient dans une petite ville du Cher, était rythmée par la télé, le jardin, l'ouverture et surtout la fermeture des volets électriques, à heures fixes, été comme hiver. Le ronronnement des volets électriques lui avait déclenché très tôt des crises d'angoisse, quand, par malheur, on l'envoyait passer quelques jours chez eux, pour les vacances.
(p. 17-18)
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Il n’en revenait pas. Un producteur, il aurait pu comprendre. Mais un écrivain? Peut-être l’un de ceux qu’il admirait le plus, un auteur aussi célèbre que discret, Goncourt à la toute fin du vingtième siècle, prosateur raffiné dont la voix douce et rare illuminait certaines fins d’après-midi d’automne, sur France Culture. Par quelle fantaisie du destin Pierre Chozène avait-il pu se retrouver dans sa loge ? C’était inimaginable.
— Tous mes livres?
Chozène paraissait sincèrement épaté. Pourtant, il écrivait peu. Un roman tous les quatre ans, en moyenne. Une demi-douzaine en tout, traduits dans vingt langues.
— J’ai commencé par hasard, dans une librairie, les premières lignes du Voyage d’été… p. 11-12
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(...) son téléphone portable avait disparu. C'était LA catastrophe internationale. Pas tellement à cause du téléphone, qui était vieux, de toute façon, un modèle de l'année dernière qui ne permettait pas de se connecter à internet. Même, à la limite, c'était une chance. (p. 73)
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Monsieur et madame Manchec avaient eu la mauvaise idée d'appeler leur fille Adélaïde et leur fils Rodrigue. On ne pouvait pas faire tellement pire, à la fin du vingtième siècle. La vie des deux malheureux promettait d'être rude. Pourtant, les parents n'avaient pas voulu se montrer malveillants, ils étaient juste irrémédiablement romantiques. Monsieur Manchec était conservateur dans un musée, spécialiste des paysages du XVIIIe siècle, et son épouse enseignait le violoncelle. Ils vivaient dans un monde doux, beau, raffiné, qui sentait bon la cire d'abeille et le thé. Adélaïde venait d'atteindre sa quinzième année. Trois ans plus tôt, toutes ses copines étaient devenues des monstres. C'était normal. Vers douze ans, les filles deviennent des monstres. Elles rient avec des yeux terrifiants. Elles essaient d'être exactement comme les autres filles, comme les magazines pour filles de leur âge, comme les émissions pour filles de leur âge, comme les chanteuses de leur âge, elles veulent être exactement de leur âge. Des monstres. Les garçons, me direz-vous, c'est un peu pareil. Oui, mais dans cette histoire, ce sont des filles qui vont mourir. Principalement.
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- Mais que voulez-vous que je réponde aux gens ? Je ne les connais pas.
(...)
- J'y ai pensé. Je me suis... écouté parler au téléphone.
- Et ?
- Je ne dis presque rien. J'approuve. Je confirme. J'encourage. Des fois je mange un truc en même temps. (...) Je me suis aperçu que les gens m'appelaient presque toujours pour me parler d'eux. D'eux-mêmes. Ils ne me posent aucune question. Ils... s'épanchent. Ils ont besoin d'une oreille. La mienne. Je dois avoir un côté psy.
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Après de longues négociations, j'ai fini par accepter - preuve de ma bonne volonté - de porter un caleçon sous mes pagnes, ce qui est contraire à la tradition.
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Il regarda, dans un coin de la pièce, se former une zone d'obscurité à mesure que le jour déclinait derrière le Velux, et se dit qu'il faisait noir dans les livres, quand on les refermait. Comme dans le frigo.
(p. 87)
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Puis il monologua, pour tester sa première version de la voix de Chozène. (...)
Nul. Absolument lamentable. Il produisait un affreux mélange de Dave et de Macron.
(p. 27)
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Je ne déteste pas la télévision. Allumée dans le noir, et à condition de couper le son, elle produit des reflets intéressants sur les murs et colore joliment les pages du livre que l'on dévore.
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Heureusement, il arrive que le temps se mette à passer plus vite. Parfois, sans s'en être trop aperçu, on est déjà deux jours plus tard. (Parfois, c'est le contraire. Il est la même heure pendant des années.) (p.86)
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Le nom de Ch., délicieusement parfumé au scandale, sans qu'on se rappelât précisément de quoi il retournait, évoquait vaguement quelque chose, créait les conditions du triomphe tautologique consistant à devenir célèbre parce qu'on est devenu célèbre.
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Pour la première fois de notre vie, la paume de ma soeur entrait en contact avec mon épiderme sans y laisser un bleu.
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« Je n'aime pas le mot « nul », mais tout le monde l'emploie. Il faut bien se faire comprendre. En classe, quand on est nul on est souvent un gros nul. Comme si on devenait obèse à force de se gaver de zéros. Officiellement, donc, en première page de ce journal intime, j'annonce que je rejoins le peuple des mauvais, des médiocres, des besogneux. La bande des gros nuls. Jusqu'à présent, j'étais exactement le contraire. Le genre d'élève à qui les autres – ma grande soeur, surtout – rêvent de flanquer des claques. Dix-neuf de moyenne en générale. Pas vingt, pour qu'on ne me flanque pas. Cette sorte d'individu qui, le sujet à peine distribué, se met à gratter sa copie d'une traite, la rend une demi-heure avant tout le monde et a, en plus, le droit d'aller chercher un livre dans la bibliothèque de la classe pour tuer le temps en attendant que les autres achèvent péniblement leur travail. »
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J’ai eu un moment de faiblesse, une réaction bien compréhensible, mais c’est fini. Je suis de retour. I’m back ! Et n’imaginez pas que je vais me taire, au motif qu’il s’agit de mes sous-vêtements. On peut être prof, sans être coincé, croyez-moi !
Elle illustra cette dernière affirmation d’une grimace de reptile repu qui fit froid dans le dos.
-Vous ne me bâillonnerez pas avec ma petite culotte conclut-elle, en une envolée, visiblement improvisée, qui parut soudain l‘embarrasser un peu.
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