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La revanche de la guillotine : L'affaire Carrein de Luc Briand
Comment donc, souligner la violence et l'irréversibilité du châtiment suprême pour en détourner les jurés ? Ainsi que relève Claude Imbert dans Le Point du 12 août 1976, les cours d'assises ont parfois tendance à « se défausser » sur le président de la République : « Le droit de grâce, insensiblement, devient le pouvoir solitaire de tuer. Une longue file de Ponce Pilate se lavent les mains, en tapinois, tandis que le président arme la lame oblique du bourreau. » Au cours de chacun des deux procès de Jérôme Carrein, c'est d'ailleurs bien cette stratégie que suivra l'avocat général, qui ne cessera d'affirmer aux jurés que ceux-ci ne sont « pas seuls » à décider de la peine capitale, puisque le dernier mot appartient au président de la République. |