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4.28/5 (sur 128 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Dijon , le 17/03/1913
Mort(e) à : Paris , le 12/08/1944
Biographie :

Raoul-Jacques Dietrich dit Luc Dietrich est un écrivain.

Orphelin de père à l'âge de six ans, il mena une vie itinérante avec sa mère qui, minée par la drogue, disparut à son tour en 1931. Il s'engagea alors dans une vie désarticulée, basculant d'amour en amour, passant sans transition ni scrupules de la pauvreté la plus sordide à la richesse frelatée des milieux de la drogue et de la prostitution.

En 1930, il publie sous le nom de Luc Ergidé un premier recueil de poèmes "Huttes à la lisière". Mais c'est le philosophe italien Lanza del Vasto (1901-1981), rencontré en 1932, qui lui révéla ses talents d'écrivain et le poussa dans la voie de la "connaissance". Ils écrivirent ensemble le "Livre des rêves", proposé en 1934 à Grasset qui le refusera.

Fortifié par cette expérience, Luc Dietrich commença la rédaction de son premier roman "La leçon de vie" qu'il présentera avec l'approbation de Lanza del Vasto à Denoël. Le livre sera publié en 1935 rebaptisé "Le Bonheur des tristes" et amputé des quatre derniers chapitres. Il fut en lice pour le Prix Goncourt.

Un long compagnonnage avec Lanza del Vasto le formera mais il s’en éloignera fasciné par d’autres maîtres, plus proche des gourous que des penseurs, comme Georges Gurdjief. Il se liera d’amitié avec René Daumal (1908-1944), également à la recherche d’une identité spirituelle et très marqué par les sagesses orientales.

Parallèlement à l'écriture, Dietrich s'intéresse à la photographie et présente sa première exposition à Paris en 1937.

Bouleversé par la mort de René Daumal, Luc Dietrich décide de fuir Paris pour rejoindre sur le front un docteur de ses amis, Hubert Benoit (1904-1992), un autre élève de Gurdjieff. Auxiliaire médical, il est au milieu des bombardements et se trouve touché indirectement au pied, par des pierres, le 10 juin 1944. On croit la blessure bénigne.

Après avoir été progressivement hémiplégique, gangrené, il est mort de septicémie, laissant une œuvre brève, lumineuse et fulgurante comme son existence torturée de détresse et de désir
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Source : letempsquilfait.com
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Vidéo de

[RARE] Luc DIETRICH – Une Vie, une Œuvre : La soif d'être (France Culture, 1994) Émission "Une Vie, une Œuvre", par Jacqueline de Roux, diffusée le 3 mars 1994 sur France Culture. Invités : Michel Random, Frédéric Richaud, Yann de Tourmelin et Jean Daniel Jolly Monge.


Citations et extraits (98) Voir plus Ajouter une citation
Les hommes disent : "Une vie de chien." Ils croient que les animaux sont humiliés et malheureux. Mais j'avais bien observé les animaux et je savais que les hommes se trompent, car jamais une fourmi ne s'arrête pour soupirer que la vie ne vaut pas la peine, et jamais un âne ne se dit : "Comme je suis vexé d'être âne." Et quant aux plantes, elles sont si fières d'être ce qu'elles sont, qu'elles ne disent rien à personne. (...)
Nous, nous sommes malheureux parce que nous ne sommes pas du tout contents d'être ce que nous sommes, sans non plus savoir ce que nous voudrions être. (p.45)
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Les bêtes ne demandent jamais l'heure, c'est pourquoi elles ne sont jamais pressées et elles font tout ce qu'elles veulent comme sil elles avaient toujours le temps. C'est pourquoi aussi, elles n'ont jamais peur quand il n' y a pas de danger; elles ne ferment jamais les portes. Mais les hommes sont toujours pressés, doivent prendre une voiture, un train, pensent : "Nous allons être en retard", car ils savent qu'il y a une fin et qu'il y a tant de choses à faire avant la fin. (p.42)
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Il y avait des voix de femmes déchirantes comme des oiseaux qui s'envolent, heureuses comme des matins de départ, et des voix graves comme des orages qui approchent, comme le soleil lorsqu'il tombe , comme le silence quand les hommes sont morts.
Et Dieu allait venir. (p.51)
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Mes yeux s'usent, mes forces s'usent mais ma vie ne s'use pas parce que mes forces sont en dehors de moi.

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J'ai vécu très longtemps au fil de la terre. J'ai dormi des saisons dans des trous de chênes, les éboulis de rochers. Je connaissais l'heure de la graine, de la tige, de la feuille. Je savais les vents qui mettent le désordre dans le ciel, ceux qui mettent le désordre dans les branches et ceux qui troublent les sèves, ceux qui brûlent les feuilles et sèchent les branches
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Si dès l'enfance la vie ne l'épargna pas, Luc Dietrich avait "soif d'apprendre; je veux descendre pour aller loin, jusqu'à ma propre perte si c'est nécessaire", écrivait-il dans son journal. (Présentation de Frédéric Richaud, p.8)
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C'était une chambre pleine de passé. Sur le mur il y avait un militaire avec des moustaches, un collégien à casquette galonnée, une première communiante et tous ces gens-là étaient morts. Sur la cheminée, dans un vase noir, séchaient des monnaies-du-pape. Le piano, les fauteuils, le guéridon se souvenaient de ceux qui étaient morts. L'usure du tapis conduisait leurs pas vers la porte. Seul le feu vivait dans sa grille.
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Au bout de la rue était une étendue grise, délavée, dévastée de vent.
Je respirais à grands coups comme au bord de la mer.
La cathédrale se dressa dans le ciel avec une grandeur et une droiture intolérables.

C’est un rocher qui émerge des vagues, frotté de sable et bruni d’algues.
La pierre des tours chante de vent. C’est un rocher couché dans la hauteur.
Des corps décapités s’y multiplient jusqu’au sommet.

C’est un vaisseau frappé par sept naufrages.
Et moi, Dieu merci, je ne sais plus d’où je viens.
Je ne sais pas où je vais, je suis noyé et débarrassé de toute vie.

Je suis un corps que le flux aspire et rejette.
Je vais buter sur les pointes, sous les prophètes,
contre les guerriers, devant les reines aux tresses de cordage.

C’est un grand rocher évidé sur le ciel, et le ciel même glisse dans ses brumes,
mais ce roc humain est une montagne de foi.
Le rocher le plus sûr peut-il retenir le noyé qui s’y cogne ?
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Oui, une femme qui cuit une soupe pense qu'elle va la faire goûter à quelqu'un qui rentrera. Tous ces hommes qui se hâtent, c'est qu'ils sont attendus par quelqu'un (...)
Même ceux qui vont lâchés comme des mouches, aiment ou haïssent d'autres hommes et s'accrochent à eux de la sorte. Ils ont bâti des maisons pour se protéger du grand nombre; mais la porte s'ouvre à quelques- uns, car l'homme est un animal de petite société. Chacun se déplace dans la sphère de ceux qu'il attire ou dont il est attiré. Et ils répètent en chœur comme des écoliers: " J'ai, tu as, il a , nous avons, vous avez, ils ont une importance". C'est pourquoi ils travaillent tant: pour se tenir par les bras et par les mains à ceux qu'ils ne peuvent toucher par le cœur et la pensée.... (p.209)
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Je regardai la clarté de la bougie tourbillonner au plafond. Je m'accrochai avec acharnement à la pensée que, l'année passée, à cette heure, exactement, je rentrais dans notre chambre.
Abri contre tout le mal et la laideur du monde, où était-elle, à présent notre chambre ? Elle flottait à la dérive, en arrière dans le temps, et nul effort humain ne pouvait me la rendre.
"Tu as de l'appétit, j'espère," disait ma mère en versant la soupe. Mais la cuillère restait suspendue entre l'assiette et les lèvres, et je la regardais.
Il me vint un désir violent de la voir. J'ouvris dans un coin une mallette. J'en tirai une photographie.
Elle était là sous une ombrelle dans un jardin, jeune fille et telle que j'aurais voulu la connaître. Je m'arrêtais au bord de l'image. Rien ne pouvait me faire pénétrer sous le glacis, marcher, courir sur le gravier de l'allée, l'appeler, lui faire relever la tête et tourner vers moi ses yeux qui fixaient un autre que moi.
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